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Re: Le 135e R.I.T à travers lettres et cartes postales
Publié : jeu. janv. 02, 2014 6:21 pm
par stsauvien
Ci-joint à la transcription de la lettre,
la carte postale envoyée depuis le Quesnel (Somme)
et représentant ce village.
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15 juillet 1915
Mademoiselle et chère amie
Je vous remercie toujours de pouvoir me donner des nouvelles comme vous le faites et des renseignements intéressents qui me font grand plaisir d'apprendre et qui allègent surtout ma peine et me procurent un peu de distraction dans notre pays d'exil.
Notre situation est toujours pareille, nous sommes dans un petit village du déparetement de la Somme, dont une
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carte que vous trouverez vous montreras l'ensemble du village que nous occupons; nous sommes là, à la disposition du Géni pour aider à nettoyer les vieilles tranchées, les vieux abris et les vieux boyeaux, qui oblige beaucoup de travail, mais que je ne crois pas très utile car c'est à une distence de dix kilomètres des tranchées ennemies, vu que je n'avais rien d'intéressent à vous raconter j'ai envoyé ces deux cartes que vous avez à l'intérieur de la lettre l'une est le petit village du Quesnel et la principale rue dont nous occupons et l'autre est un gage d'amitié et réparation de quelque carte trop légère que vous n'avez peut-être
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pas pris et vu d'un bon oeil, j'avais fait celà par une simple faiblesse dont je crois que je serais pardonné; si ma légèreté à été trop agravée veuillez me le dire de bon coeur je me réserverez un peu mieux dans ma correspondence et dans mes cartes, dites-le moi franchement sans crainte de me fâcher car je reconnais que je suis fautif
Pas autres choses à dire sauf que des Permitions sont accordées à tout militaire même à ceux qui sont sur le front, pour mon compte comme célibataire je ne crois pas y aller de très longtemps; autre chose je crois que la durée (de) la guerre va être très longue
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car tout le prouve je crois qu'il y en aura encore bien pour tout cet hivert, qui il faut espérer ne sera pas plus mauvais que l'hivert dernier malgré ces pluies abondantes que nous avons eu à supporter
Au plaisir de vous lire sans trop tarder, comme j'ai l'occasition de reçevoir souvent; acceptez un doux baiser de la part d'un ami qui pense à vous
Le bonjour à vos bons parents qui je crois doivent quelque fois s'interresser à moi je leurs envoie également mes amitiées
Un ami
Secteur Postal n°86

Re: Le 135e R.I.T à travers lettres et cartes postales
Publié : jeu. janv. 02, 2014 7:24 pm
par stsauvien
Voici la 2e carte postale représentant Le Quesnel
même secteur pour le moment n°86 18 juillet 1915
Ma très chère ami
Je viens par cette carte vous annoncer que nous partons se soir ou demain matin du petit village du Quesnel pour nous rendre dans une direction inconnue. Plus rien à signaler pour l'instant je donnerez d'autre nouvelles sitot que nous serons rentrés à notre nouvel cantonnement probablement le voyage ne va pas être long car nous allons voyager en autres
Un doux baiser de la part d'un ami

Re: Le 135e R.I.T à travers lettres et cartes postales
Publié : jeu. janv. 02, 2014 8:06 pm
par stsauvien
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31 juillet 1915
Mademoiselle et chère amie
Voilà déjà un an de séparation et d'exil, dont nous avons trouvés s'y long au milieu de toute ses souffrances de toute sorte phisiquement et moralement; mais nous avons fait une résolution de prendre les choses du bon côté et l'espoir de vous revoir bientôt, malgré qu'on nous parle d'une campagne d'hivert que l'on prépare; espérons que cette préparation sera inutile et que le prochain hivert je le passerais auprès de vous qui sera plus agréable, que les tranchées de la marne pendant l'hivert dernier.
Nous avons beaucoup voyagé
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pendant cette dernière quinzaine dans le département du Pas-de-Calais; j'ai un peu retardé à vous écrire car nous n'étions jamais installés sûr d'y rester; voilà maintenant qu'il y à 8 jours que nous occupons un cantonnement aux environs de Arras à 3 kilomètres seulement, ville que l'on va finir de raser pour s'y peu que l'on continue à la bombardée, nous occupons une sucrerie à 5 kilomètres des lignes ennemi; elle se nomme sucrerie de L'Ouez-Duisan située à 6kilomètres de Souchez et à 3 kilomètres de Arras nous travaillons avec le génie pour creuser des mines pour faire sauter dans quelques jours, tous ces traveaux qui se font en première ligne vous ne pouvez pas d'aucune façon vous le figurer, car il faut le voir même on se demande comment on peu arriver à faire tous ces traveaux féériques, la mine en construction dont je travaillès hier au soir pendant toute la nuit entière, cette mine
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était ainssi creusée; à l'entrée une ouverture très étroite à peine qu'un homme peu passer, dont elle est munie d'un corridor de 1 mètre de largeur sur 1 mètre 50 de hauteur et cette mine était d'une longeur de 180m et une profondeur de 18 à 20 mètres sous terre, je vous assure qu'il y à de la terre à en extraire, surtout de la façon que l'on fait, on enlève toute cette terre ou pierres dans des petits sachets que nous faisons passer les uns les autres, comme lorsqu'on fait chaine dans une incendie de procédé nécessite beaucoup de personnel, mais ne coûte pas trop cher comme payement; pour moi je trouve que l'on fait beaucoup de traveaux et encourrent des grands risques dans ces traveaux de mines pour les résultats que l'on en obtient de plus souvent, les bougies que l'on y dépense le bois que l'on y met et la poudre que (l'on) y emploie pour les faire sauter; il paraît qu'il faut environ 1500 kilo de poudre; sans
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compter le travail; car parait-il c'est comme un vieux proverbe qui dit (peine de Galérien, compte pour rien) il faut que se soit ainssi, pour les résultats que l'on en obtient, en un mot ce sont des traveaux terribles que l'on fait: il est vrai de dire que c'est un geurre des traitrises et d'adresses à qui aura le plus de ruses car on ne néglige rien d'aucune part.
Plus rien à vous dire pour l'instent, car s'y je racontais plus longement vous pourriez croire que je ment, pourtant je ne dis pas un dizième de se qui se passe
Un ami qui vous envoie ses amitiées et vous donnes un doux baiser et une poingée de main à vos bons parents
Un ami
Secteur Postal 91
Re: Le 135e R.I.T à travers lettres et cartes postales
Publié : jeu. janv. 02, 2014 8:51 pm
par stsauvien
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2 Août 1915
Mademoiselle et chère amie
Je ne sais comment m'y prendre pour te remercier de la bonne bontée du dérangement que tu te donnes en cette mauvaise saison d'été et de grande fatigues pour me tenir toujours au courrant régulier de ce qui se passe dans le pays et même aux environs, je comprends bien que c'est un acte d'amitiée qui [strike]te [/strike] vous fait oublier toutes ces fatigues pour venir par votre plumes vous entretenir avec moi que je reçois avec de sincères amitiées et une délassement à l'aparition de votre correspondence que je reconnais pardessus toutes, merci et continuez à me donner des renseignement le plus possible et celà nous abrégera les souffrances que la geurre à voulu nous faire supporter
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Nous sommes toujours à Arras ou très près de cette ville en ruine qui finit à être détruite; se sont de véritables malheurs ou se passe cette maudite geurre, car sur son chemin elle sème le désastre et la ruine, des petits villages qui environnent notre cantonnement sont presque totalement rasés, et les camps sont dévastés par les obus même ils ont fauchés ou ont déracinés les arbres; il y a de notre coté des lignes environt 8 kilomètres qui sont en friches cause que l'on ne peut les travailler à cause de la mitraille des obus, et l'emploie du terrain pour creuser des boyeaux et des tranchées, même ces terrains sont occupés par de grands réseaux de fil de fer barbelés pour arrêter la marche rapide de l'ennemi le tout dans l'ensemble ce sont de véritables tristesses à voir comme désastres, après la geurre ceux qui voudront et qui pourront faire des excurtions, il n'y manquera pas des ruines à visiter; on n'entend que très
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les canons lansser leurs mitrailles et des attaques ne s'en font pas; nous, nous travaillons comme je l'es déjà signalé à creuser des tranchées et des boyeaux, réparations ou aménagements des boyeaux de première ligne, même nous travaillons dans ces fameux traveaux de mines, malgré que je nomme beaucoup de traveaux à effectuer, on ne prends pas trop de fatigue je le reconnais je n'es pas souffert la fatigue que vous avez supporté c'est été avec votre mère, et la preuve que vous venez avoir travaillé, car vous n'auriez pas gagné cette joli somme tout en restant comme moi à l'ombre, que je reconnais, que jamais je n'y avais tant resté étandus sur la paille entreint de chasser les mouches qui sont bien désagréables; enfin comme fatigue je suis été mieux que vous; nous sommes toujours assez bien nourris et je me portes toujours très bien; pour les permitions il y en à qui y vont, mais de la façon que celà marche avant que mon tour arrive de pouvoir venir vous embrasser il
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y en a pour deux ou trois mois probablement ou a moins qu'il y est plus de permitionaires qu'il n'y a eu jusqu'à présent; le rôle des permitionnaires marche ainssi, les premiers à partir sont ceux qui sont les plus chargés de famille et les célibataires partent à la fin les derniers, et ne part de permitionnaires toutes les semaines que 7 ou 8 hommes par compagnie vous voyez qu'il n'en part pas des masses.
Je termine tout en vous désirant bonne santée pour le restant de la mauvaise saison d'été et vous envoié un doux baiser en attendant de venir vous l'apposer moi-même sur vos lèvres souriantes acceptez encore une fois de plus mes remerciements et mes amitiées les plus sincères. Un ami
Donnez le bonjour à votre père et une bonne poignée de main à votre bonne mère
Toujours secteur 91
Dans la région que nous occupons la moisson apeine qu'elle commence; elle est plus retardée que dans nos pays.
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Deux mots à ajouter, vous devez bien avoir eu du mal c'est été pour effectuer les traveaux de la moisson car il me sembleque sur une lettre vous aviez signalé que vous vous étiez engagée avec votre mère pour les traveaux de la moisson à Larroque chez Mr Loups.
J'espère que vu que votre nécessitée ne vous obligait pas à partir tous les jours que vous aurez pris du repos et que ce repos vous serait même utile pour votre santée; Je crois que au moment ou vous lisez ma lettre les traveaux de la moisson seront terminés, voilà déjà un an d'absence et beaucoup de choses se sont passées, mais n'est point arrivé ce que tous désirons la Paix.
Donnez le bonjour à votre bon père et une bonne poignée de main à votre simpatique mére et pour vous acceptez un doux baiser de 950 kilomètres malgré la distance ne se refroidit pas.
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Changement de Secteur
il faut mettre aprésent
Secteur Postal N°91
ne pas l'oublier
Re: Le 135e R.I.T à travers lettres et cartes postales
Publié : ven. janv. 03, 2014 4:32 pm
par stsauvien
Bonjour à tous et à toutes,
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9 Août 1915
Mademoiselle et chère amie
A partir de demain il nous est défendu d'écrire des lettres pour les mettre sous envelloppes cachetées, nous ne pourrons plus cacheter nos lettres
on les enverra tout simplement sous envelloppe sans être collées; je viens vous avertir que s'y vous recevez quelque lettre de ma part et qu'il y est beaucoup de papier blanc vous vous méfierez elle pourrait être écrite tout demême, pour la lire il faudra la faire chauffer au feu ou à une flamme de lampe quelle soit et vous en trouverez le résultat qui y sera caché car rien ne pourra paraitre ou du moins la lire sans en connaitre le procédé a utiliser
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Nous sommes toujours du coté de Arras, nous creusons et nettoyons des boyeaux et des tranchées; nous sommes comme je l'es déjà sihnalé à 3 kilom de la ville bombardée que nous ne pouvons aller visiter sous aucun prétexte.
Depuis 3 ou 4 jours il se livre des attaques partielles, dans les parages de Souchez, de Rocquelincourt (qui s'écrit Roclincourt) et d'Arras, deux ou trois attaques par nuit dans ces parages et ces secteurs; je crois qu'il se prépare quelque grand choc dont on se sera obligés de supporter ; d'ailleur les communiqués des journeaux vous le signaleront.
Plus rien pour le moment donnez-moi toujours de vos nouvelles et des nouvelles du pays qui me feront grand plaisir et que je reçois très bien, n'hésitez pas de continuer de m'en donner, car c'est la plus grande consolation que je puis avoir de pouvoir vous lire souvent; Acceptez de la part d'un ami un doux baiser. [strike]de la part d'un vrai ami[/strike]
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Donnez pour moi à vos bons parents toutes mes amitiées qui certainement doivent parler souvent [strike] parler[/strike] de moi
Dans les parages que nous occupons on ne vient que de commencer de ramasser la récolte qu'àprésent apeine s'il y en a la moitiée de ramassée et mise en tas dans les champs.
Pour la permition je ne crois pas même y aller tellement que mon tour est loin il y en à peut-être encore pour deux mois si il n'y en pas pour plus longtemps
au plaisir de recevoir de vos nouvelle votre ami qui vous embrasse.
Un ami
Même Secteur
91
Re: Le 135e R.I.T à travers lettres et cartes postales
Publié : ven. janv. 03, 2014 5:04 pm
par stsauvien
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22 Août 1915
Mademoiselle et chère amie
Depuis déjà onze mois que j'ai quitté Mauvezin il serait bien temps d'avoir une permition comme j'avais déjà parlé et venir vous porter de moi-même un doux baiser et venir vous dire beaucoup de choses de la geurre de vive-voix; je crois que cette permition me va être accordée sans trop de retard d'après un nouveaux rapport [strike]et[/strike] mon tour viendrait dans deux mois environt aux mois d'octobre probablement, voilà apeu près la date de ma permition.
Maintenant je vais vous annoncer denouveaux que nous allons avoir les correspondences toutes censurée et la date commencerait apartir de demain; mais je ne le donnes pas comme afirmation;
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d'après de dit-on il faudrait mettre les correspondences ouvertes et vous vous seriez obligés de subir le même sort que nous [strike]les[/strike] recevrions toutes vos lettres sans être cachetées; s'y celà vient avoir lieux, celà va être bien embêtant, mais encore, je ne le donnes pas comme affirmatif; mais s'y celà existe des attaques probables seront très près et que nous prendrions l'offencive, pour le moment notre secteur du coté d'Arras est très tranquille sauf des attaques partielles aux bombes ou aux grenades du coté de Souchez, qui se renouvellent tous les soir, mais je crois que ces petites attaques sont sans sortir des tranchées n'y les uns ni les autres, on dirait simplement qu'on faisait celà pour s'amuser.
Nous, Nous continuons à faire le même travail creuser des boyeaux et des tranchées qui sont pour retrancher la ville d'Arras, une fois ces traveaux terminez, je crois que cette ville sera bien fortifiée; nous sommes toujours
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bien nourris (aujourd'hui comme menu de la journée, le matin pour déjeuner à 10 heures la soupe très bonne, du bouilli, du riz préparé avec du lait qui est pour bien dire une gourmandise, un quart de vin par repas et le café, celà pour le matin; maintenant pour le repas de soir, toujours de la bonne soupe, de la viande bouilli et bon rôti, soit de boeuf ou d'agneau même vin et café; puis après la soupe du soir nous allons aux travail, nous partons aux coucher du soleil et travaillons jusqu'à [strike]la nuit[/strike] minuit, à cette heure nous rentrons, nous trouvons, encore une bonne soupe maigre un quart de vin et un quart de café et allons après nous coucher comme les chiens sur de la paille; vous voyez comme nourriture que nous sommes très bien il ne nous manque rien, sauf la libertée et des femmes; malgré que vous m'ayez fait illusion qu'on trouvait des femmes a volonté, a vrai-dire, je puis affirmer qu'on a peine de connaitre s'y les femmes qui peut exister
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savent même parler d'ailleur il n'y en pas; maintenant je voudrais vous remercier de votre bonne amabilitée de m'avoir envoyé ce petit souvenir que je garde précieusement et qui avait été ceuilli soigneusement, ce que j'ai constaté que vous êtes toujours la même que vous n'avez pas fait comme moi blanchi, que vous prenez toutes les peines qui vous sont infligées de bon coeur, je suis très content de voir que vous vivez en patience et en femme philosophe, voilà le patriotisme que vous avez toujours eu et que vous gardez toujours tout en passant à un ami exillé depuis déjà très longtemps qui ne vous oublies pas. Continuez toujours à me donner des renseignements du pays à me faire quelque petite surprise c'est la seule distraction que je puis avoir, même, vous pouvez ajourter [strike]ajouter[/strike] quelques petits rêves. Acceptez de la part d'un ami un doux baiser Un ami
Même Secteur 91
Re: Le 135e R.I.T à travers lettres et cartes postales
Publié : ven. janv. 03, 2014 6:16 pm
par stsauvien
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3 Septembre 1915
Mademoiselle et chère amie
Pas grandes nouvelles à vous raconter; je viens tout simplement prendre mes 5 minutes que je consacre à vous remercier de toutes les nouvelles que vous connaissais de mes les communiquer aussitôt, c'est le seul moment que je prends dans cette vie d'esclave et de martyr moral que je ressents très forte, car depuis le commencement de geurre je n'avais resenti autant d'ennuye comme en ce moment; pourtant je n'es pas à me plaindre, nous sommes toujours bien nourris et ne souffrons pas trop; on nous fait travailler à creuser des boyeaux tous les jours et nous travaillons en ce moment pendant le jour, nous partons très à bon heure à 4 heure le départ pour le travail et ne rentrons qu'à
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4 heures de l'après midi et marchons tous les jours sans avoir du repos; le travail que nous faisons presse beaucoup, car s'y je ne me trompe des fortes attaques vont se faire sans tarder, car tout nous le laisse
prévoir malgré que l'on ne le communique pas, tout ce que l'on nous à dit que travail à effectuer pressait beaucoup car c'était pour passer les blessés; pour cette raison et beaucoup d'autres choses qui ne sont pas coutumières qui se montrent que quelque forte attaque va se produire sur quelques point du front, mais je ne puis dire d'aucune façon les endroits
Vous m'avez parlé des affaires qui sont arrivé à la femme Pommès, elle doit se trouve(r) bien malheureuse (car après le plaisir vient la peine) espérons encore que celà ne sera peut-être pas vrai, celà serait un grand bonheur pour elle.
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Pour les permitions je ne puis dire juste la date, s'y elle ne sont pas supprimées pendant quelques temps s'y elles marchent d'une façon réguliaire je crois que mon tour arrivera dans le milieux du mois d'octobre
Plus rien à vous dire le sommeil me prend je vous dis bonne santée et bonne nuit, mon repos de la nuit se passe assez bien nous sommes dans un assez bon cantonnement et avons assez de paille il ne faut pas trop se plaindre car nous avons été plus mal, même que plu je ne demandes pas (à) être mieux jusqu'à la fin de cette criminelle geurre.
Un ami qui vous embrasse et vous envoie ses amitiées à 9 heures du soir
Un ami
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Le bon jour de ma part à vos bons parents et continuez de donner des nouvelles du pays qui me procureront du délassement dans ce pays lointain du Pas-de-Calais.
Adresse. Secteur 91
Re: Le 135e R.I.T à travers lettres et cartes postales
Publié : ven. janv. 03, 2014 7:10 pm
par stsauvien
Je suis désolé j'ai fait une petite inversion
de lettres, j'espère que vous me pardonnerez
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28 Août 1915
Mademoiselle et chère amie
Comme vous êtes [strike]toujours[/strike] aimable de me tenir toujours renseigné au sujets de ce qui se passe aux environ de Mauvezin, vous venez de m'ennoncer la mort de Gahillard (il existe bien un Justin Henri Gaillard de Mauvezin, mais il est décédé le 17/09/1914 à l'hôpital d'Angoulême, cela fait quand même un an avant), la permition de Sentis et probablement la permition du fils à Mme Cazeaux, dont on il à plus de chance que moi mais je sais très bien me résigner à tous les obstacles qui se présentent devant moi, car avec de la patience on arrive à bout de tout; moi aussi je l'aurais bien ma permition mais je sais au juste quand, car celà marche par tour de rôle et mon tour ne sera guère qu'à la fin ou commencement d'octobre, s'y d'autres inconvénients ne surviennent encore denouveaux troubler la marche des permitionaires; voilà à peu près quand je puis avoir ma libertée de 6 jours que j'aurais à passer à la maison et dont j'aurais l'avantage de vous donner un doux baiser après une année d'absence.
Pour notre situation générale elle est toujours la même, nous occupons toujours les mêmes secteurs, pour le travail, on travaille presque toutes les nuits pour creuser des boyeaux et des tranchées, soit aux environs de la ville d'Arras, ville comme je l'es dejà dit presque détruite, nous travaillons également dans le labyrinthe d'où il s'est déroulé de fortes batailles et dont nous n'avons pas encore pu totalement en déloger l'ennemi, ils tiennent encore tout le coté Nord de ce terrain fortifié dans ces parages il me fait plaisir d'y aller travailler car c'est très intéressent à voir dont je ne saurais jamais vous dépeigner à fond; tout le terrain
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est bouleversé il y à des trous creusés par les obus qui ont 26 mètres de circonférence et 2m50 de profondeur c'est une pitiée à voir, que de soldats il y a d'ensevelis par ces chambres de repos qui sont creusés à 6 ou 7 mètres sous terre et qu'une marmite vienne à tomber à son entrée les voilà tous enterrés vivants, cette nuit dernière nous travaillons dans le Labyrinte, en creusant un boyeaux à travers ces champs labourés par les obus nous avons découvert une chambre de repos dont il y avait 6 boches qui furent enterrés vivants pendant les bombardements, nous les avons recouverts de terre et les avons contournés; dans ces traveaux de première ligne il n'est pas rare de trouver des cadavres et des membres de toute sorte, ce sont des traveaux qui ne sont guère appetissants; nous avons travaillé à Roquelincourt, village que le 88ème (88e R.I d'Auch/Mirande) à perdu beaucoup d'hommes (la bataille de Roclincourt, le 9 mai 1915, coûte la vie à 1099 hommes et 33 officiers dont le colonel) il n'y reste plus des maisons sur terre il n'y à que des caves souterraines, de 4 ou 5 mètres de profondeur, nous avons travaillé à coté du village Laneuville-St-Vaast (Neuville St Vaast), ou nos soldats ont conquis ce village il ne reste rien que quelques débris de murs c'est une pitiée à voir même vous ne pouvez le comprendre d'aucune façon; je vous quitte pour l'instant continuez de me donner des nouvelles du front quand je le trouverez intéressant à vous signaler. Un ami qui ne oublies pas et vous embresse
Toujours Le Secteur 91
Re: Le 135e R.I.T à travers lettres et cartes postales
Publié : ven. janv. 03, 2014 7:38 pm
par stsauvien
Aïe aïe aïe, ça sent la fin,
En effet je vous communique l'avant-dernière
lettre de la correspondance, avant la dernière
que je transcrirais ce soir.
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9 Septembre 1915
Mademoiselle et chère amie
Je reçois toujours de vos nouvelles avec grand plaisir et qui me donnent un grand soulagement dans ce chemin d'exil et de martyr; je ne regrette qu'une chose c'est de ne point pouvoir vous fournir beaucoup de choses sur le théâtre de la guerre qui certainement vous ferais plaisir d'en aprendre, nous occupons toujours le même cantonnement dans le même secteur, nous travaillons tous les jours dans les mêmes traveaux pour creuser des boyeaux des tranchées et des abris dans Labyrinthe non loin de Souchez; par ces belles journées que nous jouissons je pense souvent à vous
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car vous m'aviez annoncé que vous aviez fauché le regain, et s'y le temps est le même que nous jouissons celà vous allégera le pénible travail que vous aurait donné ce fourrage s'y vous n'aviez pas eu du beaux-temps, je vous souhaite que vous ayez eu le soleil que nous jouissons dans nos régions du nord.
Sur une lettre vous m'aviez parlé de la fille de Marthe qu'il y avait eu des histoires, ces histoires je ne connais pas dutout de ce qu'il s'agit en aucun sujet s'y vous croyez que je puisse le connaitre veuillez m'en donner une explication; je vous en remercie, en attendant d'autres détails que certainement s'y vous en connaissez vous [strike]vous ferez[/strike] m'en donnerez connaissance sur la question des hostilités elles sont s'en changement, mais je crois que de fortes attaques se préparent. Ma permition je ne crois pas l'avoir avant quarante jours s'y elles ne sont pas supprimées. Un ami qui vous embrasse. Même adresse
Secteur 91
Re: Le 135e R.I.T à travers lettres et cartes postales
Publié : ven. janv. 03, 2014 8:35 pm
par stsauvien
Et voilà, c'est la fin (mais pas des haricots)
Je termine avec une lettre du 21 janvier 1916
J'espère que cette correspondance vous aura plu,
N'hésitez pas à me poser des questions, à donner vos avis,
J'ai 2 autres correspondances du beau-frère et du cousin,
de Mlle Discors, à qui étaient destinées ces lettres,
que je risque de mettre en ligne également dans quelques temps.
Dans les dernières lettres, le mot "Labyrinthe" revient plusieurs fois,
j'aurais voulu savoir si c'était un secteur près d'Arras ou une expression
pour désigner le réseau de tranchées.
Enfin, si des personnes du forum possèdent une carte du
secteur d'Arras/Souchez/Roclincourt
avec la position des tranchées je suis preneur.
Je termine en vous remerciant de l'attention que vous
avez apporter au sujet, qui a été vu environ 3800 fois.
Je remercie aussi toute les personnes qui m'ont apporter de l'aide et des documents
pour mieux comprendre le parcours du soldat.
Cordialement,
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21 Janvier 1915
Mademoiselle et chère amie
Très satisfait de voir que vous avez été contente d'avoir fait votre voyage de Agen, que vous redoutiez; également satisfait de comprendre par votre dernière lettre que vous avez eu cinq minutes de loisir pour me donner de vos nouvelles d'Agen, car sur votre lettre de départ vous me dites que vous m'enverrez une cartes de cette ville,
si vous aviez le temps, enfin j'ai constaté avec plaisir que vous avez pensé à moi, dont je vous en remercie: il me semblait que lorsque on tien à un ami jamais le temps est court pour donner de ces nouvelles. Vous vous plaigniez que vous ne recevez pas beaucoup de mes lettres, moi également je me plains qu'elles sont très clair semées, enfin j'espère qu'elles deviendront plus fréquentes
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et un peu plus réchauffantes, qu'elles n'était depuis quelques jours, le soleil de février arrive avec les mois qui le précèdent, qui il faut l'espérer il n'y aura pas autant de froideur dans votre rare correspondance; ouvrez votre coeur, donnez-moi de bonnes phrases réjouissantes, car je sais que s'y vous le voulez le faire vous saurez très bien m'amuser, car malgré que j'ai dit que très souvent j'étais distrait par des petites soirées de théâtre, ces soirées ce sont disloqués ou du moins les artistes sont partis, maintenant dans mon gourbis il n'y reste plus personne ou presque personne je ressemble à un esclave, donnes-moi souvent de [strike]tes[/strike] vos distractions [strike]tu[/strike] vous me ferais plaisir. Je suis toujours au même poste téléphonique attaché à (la) brigade et non loin des lignes Boches. Le front est très calme on dirait que la geurre n'existait pas pour le moment on n'entend que quelque rare fusillade en un mot presque rien; vous demendiez des nouvelles de mon ancienne compagnie il n'y à rien d'interressant à signaler, elle n'a pas reçu l'épreuve comme vous me le signaliez car tous les jours je cause avec des hommes du 135ème car ils travaillent dans les Boyeaux aux alentours de la Brigade.
Je termine en vous désirant bonne santée et en vous embrassant de tout coeur. Un ami CM
Donnez le bonjour à vos bons parents de ma part.
Je crois aller en permition sans troptarder sitôt que je le saurais je vous le dirais, car on le sait bien 8 jours par avance s'y rien ne change dans cette marche établie. Je compte y aller dans le courant de février. Encore un baiser de très loin en attendant de vous en donner de plus près, s'y vous me les accorder. Bonne nuit dormez bien car je me couche également je vais me livrer à cette foule de cauchemars qui me tue; il est onze heures
Adresse
Cyprien Maybon
Sapeur Télégraphiste
8ème Génie
Secteur Postal N°88