Re: DM 36
Publié : ven. juin 21, 2024 2:43 pm
Bonjour,
Voici quelques informations sur le début de la DM.36
(Extrait du chapitre Jules au Purgatoire issu de "Jules Védrines 250000km en aéroplane" de Thierry MATRA aux éditions Les Établissements.
.../...
La DM36
Le 12 octobre, suivant l’ordre séquentiel de numérotation, la 36e escadrille est officiellement créée à Tours. Elle est constituée de quatre monoplans Deperdussin type épervier et prend le nom de DM.36, pour l’escadrille no36 équipée de Deperdussin Monoplace(*). Pour faire face au cruel manque d’officier, c’est le capitaine Gabriel de Lapeyrouse qui en prend la direction. Cet officier d’infanterie âgé de 54 ans est en retraite en 1914 après plus de 23 ans de bons et loyaux services. Il se présente néanmoins lors de la mobilisation et se trouve nommé au service de l’Aéronautique le 12 août. Seul officier, il a sous ses ordres deux sergents et 26 hommes de troupe. Les quatre pilotes portés aux effectifs sont le sergent Pierre Costantini qui vient de l’escadrille D.4, le caporal André Duval et les sapeurs René Lesech et Jules Védrines. Quelques jours plus tard vient s’ajouter le soldat André Mennerat qui termine sa formation
de pilote.
.../...
Le 9 novembre, la très maigre escadrille DM.36 se met en marche pour se diriger vers la Belgique. Les personnels au sol sont les premiers à prendre la direction du nord de la France dans des conditions hivernales. Après une étape à Beauvais, puis Fruges le 10 et Saint-Pol-sur-Mer le 11 à côté de Dunkerque, le Cne de Lapeyrouse se met à la recherche d’un terrain le 13 dans la région de Furnes en Belgique. Le front n’en est distant que de 15 km. Le lendemain, un magasin du matériel est organisé à Saint-Pol-sur-Mer. Le vent souffle en tempête sur la côte, rendant très difficile le montage des tentes.
.../...
C’est également le 17 novembre que le Cne de Lapeyrouse revient de Paris, précédant les appareils. Leur progression est digne d’une course aérienne de 1911. André Duval, après être allé jusqu’à Beauvais, retourne sur Paris ; Jules Védrines arrive au Crotoy ; René Lesech est à Blanzy-sur-Fresne et André Mennerat à Bailleul-Neuville au sud de Dieppe. Le temps est épouvantable, pluie et tempête retardent la progression. Le 18, Védrines arrive à Calais peu avant midi, Lesech et Mennerat arrivent au Crotoy à 17 h. En fin de journée Védrines se pose Forthem. Le 19, Mennerat est à Saint-Pol-sur-Mer, Lesech s’arrête à Boulogne-sur-Mer à cause de la neige. Il ne rejoint Calais que le 22. Le terrain de Forthem est situé en bord de mer, entre La Panne et Coxyde. C’est un terrain exigu, entouré de digues avec un moulin sur l’une d’entre elles. Il y fait froid, humide, le brouillard y est permanent en cette saison.
Après avoir vaincu son premier ennemi, les intempéries, l’escadrille est à présent au complet avec trois appareils ! La DM.36 reçoit l’ordre de partir pour Furnes, à moins de 8 km du front. Les Belges ont inondé l’estuaire de l’Yser en ouvrant les vannes commandant les polders de la région en réponse à la première attaque de la Ve armée allemande en octobre. C’est cette zone qui va devenir le terrain de jeu de la DM.36. Les conditions de vie à l’escadrille sont épouvantables, chacun passe son temps à tenter de se prémunir au mieux du froid, du vent, du sable et surtout de l’humidité. Les appareils doivent être recouverts de toiles en permanence. Compte tenu des conditions météorologiques, les vols sont rares. Le 27 novembre, René Lesech réalise une première reconnaissance sur l’Yser. Il confirme que les facultés d’observation de l’appareil sont quasiment nulles...
*:Le terme monocoque est rencontré dans la correspondance militaire. La confusion provient du fait que le type épervier est considéré à tort comme une version militarisée du monocoque de 1912 si cher à Jules. Or, le fuselage du type épervier possède une poutre centrale classique profilée par deux demi-coques en contre-plaquées, seul le train est similaire au monocoque.
bonne lecture !
(pour ceux qui seraient intéressés, le livre est toujours disponible, m'envoyer un message en mp)
Flamel.
Voici quelques informations sur le début de la DM.36
(Extrait du chapitre Jules au Purgatoire issu de "Jules Védrines 250000km en aéroplane" de Thierry MATRA aux éditions Les Établissements.
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La DM36
Le 12 octobre, suivant l’ordre séquentiel de numérotation, la 36e escadrille est officiellement créée à Tours. Elle est constituée de quatre monoplans Deperdussin type épervier et prend le nom de DM.36, pour l’escadrille no36 équipée de Deperdussin Monoplace(*). Pour faire face au cruel manque d’officier, c’est le capitaine Gabriel de Lapeyrouse qui en prend la direction. Cet officier d’infanterie âgé de 54 ans est en retraite en 1914 après plus de 23 ans de bons et loyaux services. Il se présente néanmoins lors de la mobilisation et se trouve nommé au service de l’Aéronautique le 12 août. Seul officier, il a sous ses ordres deux sergents et 26 hommes de troupe. Les quatre pilotes portés aux effectifs sont le sergent Pierre Costantini qui vient de l’escadrille D.4, le caporal André Duval et les sapeurs René Lesech et Jules Védrines. Quelques jours plus tard vient s’ajouter le soldat André Mennerat qui termine sa formation
de pilote.
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Le 9 novembre, la très maigre escadrille DM.36 se met en marche pour se diriger vers la Belgique. Les personnels au sol sont les premiers à prendre la direction du nord de la France dans des conditions hivernales. Après une étape à Beauvais, puis Fruges le 10 et Saint-Pol-sur-Mer le 11 à côté de Dunkerque, le Cne de Lapeyrouse se met à la recherche d’un terrain le 13 dans la région de Furnes en Belgique. Le front n’en est distant que de 15 km. Le lendemain, un magasin du matériel est organisé à Saint-Pol-sur-Mer. Le vent souffle en tempête sur la côte, rendant très difficile le montage des tentes.
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C’est également le 17 novembre que le Cne de Lapeyrouse revient de Paris, précédant les appareils. Leur progression est digne d’une course aérienne de 1911. André Duval, après être allé jusqu’à Beauvais, retourne sur Paris ; Jules Védrines arrive au Crotoy ; René Lesech est à Blanzy-sur-Fresne et André Mennerat à Bailleul-Neuville au sud de Dieppe. Le temps est épouvantable, pluie et tempête retardent la progression. Le 18, Védrines arrive à Calais peu avant midi, Lesech et Mennerat arrivent au Crotoy à 17 h. En fin de journée Védrines se pose Forthem. Le 19, Mennerat est à Saint-Pol-sur-Mer, Lesech s’arrête à Boulogne-sur-Mer à cause de la neige. Il ne rejoint Calais que le 22. Le terrain de Forthem est situé en bord de mer, entre La Panne et Coxyde. C’est un terrain exigu, entouré de digues avec un moulin sur l’une d’entre elles. Il y fait froid, humide, le brouillard y est permanent en cette saison.
Après avoir vaincu son premier ennemi, les intempéries, l’escadrille est à présent au complet avec trois appareils ! La DM.36 reçoit l’ordre de partir pour Furnes, à moins de 8 km du front. Les Belges ont inondé l’estuaire de l’Yser en ouvrant les vannes commandant les polders de la région en réponse à la première attaque de la Ve armée allemande en octobre. C’est cette zone qui va devenir le terrain de jeu de la DM.36. Les conditions de vie à l’escadrille sont épouvantables, chacun passe son temps à tenter de se prémunir au mieux du froid, du vent, du sable et surtout de l’humidité. Les appareils doivent être recouverts de toiles en permanence. Compte tenu des conditions météorologiques, les vols sont rares. Le 27 novembre, René Lesech réalise une première reconnaissance sur l’Yser. Il confirme que les facultés d’observation de l’appareil sont quasiment nulles...
*:Le terme monocoque est rencontré dans la correspondance militaire. La confusion provient du fait que le type épervier est considéré à tort comme une version militarisée du monocoque de 1912 si cher à Jules. Or, le fuselage du type épervier possède une poutre centrale classique profilée par deux demi-coques en contre-plaquées, seul le train est similaire au monocoque.
bonne lecture !
(pour ceux qui seraient intéressés, le livre est toujours disponible, m'envoyer un message en mp)
Flamel.