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21e voyage du quatre-mâts barque Loire
Le quatre-mâts barque Loire, immatriculé à Dunkerque au nom de l’armement Antoine-Dominique Bordes et Fils, f° 442, n° 1.205, était arrivé dans ce port le 27 juillet 1911 (L’Ouest-Éclair — éd. de Rennes —, n° 4.570, Samedi 29 juill. 1911, p. 5), venant du Chili, avec très vraisemblablement un chargement de nitrate pris à Iquique. Pour ce 20e voyage, commencé le 27 juillet 1911, le bâtiment était commandé par le capi-taine Pascal Sauveur ANGIOLINI (1), qui avait second Pierre François Marie TRÉHIOU (2).
Réarmé au long-cours à Dunkerque pour un nouveau voyage à Iquique, via Port-Talbot (Pays de Galles, Royaume-Uni) (21e voyage), et demeurant commandé par le capitaine Pascal Angiolini, il réappareilla de ce port le 14 septembre 1911 (L’Ouest-Éclair — éd. de Rennes —, n° 4.619, Samedi 16 sept. 1911, p. 5), avec de nouveau pour capitaine en second Pierre Tréhiou et pour lieutenant Raoul Édouard — dit Alphonse — RIOU (3).
Le 15 septembre 1911, il était passé au large de St-Catherine’s Point (Île de Wight) (L’Ouest-Éclair — éd. de Rennes —, n° 4.620, Dimanche 17 sept. 1911, p. 5). Reparti de Port-Talbot le 28 septembre 1911 pour Iquique (L’Ouest-Éclair — éd. de Rennes —, n° 4.632, Vendredi 29 sept. 1911, p. 5) avec un chargement de charbon, il parvint à sa destination le 21 décembre 1911.
Selon les meilleurs auteurs, l’accident dont fut victime Pierre Tréhiou survint le 25 septembre 1911 à Port-Talbot. Après l’aggravation de son état de santé, celui-ci fut débarqué à Swansea (Pays de Galles), où il fut hospitalisé [Communication de Memgam]. Le lieutenant Alphonse Riou fut alors promu second capitaine.
Le long-courrier fut de retour à Dunkerque le 8 mai 1912 (L’Ouest-Éclair — éd. de Rennes —, n° 4.881, Jeudi 9 mai 1912, p. 5). C’est donc dans ce port que fut déposé le rôle de désarmement, document auquel se trouvent nécessairement annexées les pièces relatant les circonstances de l’accident et mentionnant la date d'admission du blessé à l’hôpital de Swansea.
Le récit familial selon lequel ce quatre-mâts aurait été contraint de toucher à Fáskrúdsfjördur (Islande), afin de faire admettre Pierre Tréhiou à l’hôpital de la Société des Œuvres de Mer, est pure légende. D’une part, l’armement Bordes interdisait strictement les relâches, sauf en cas d’innavigabilité du navire (démâtage, voie d’eau, ...) ; d’autre part, l’Islande ne se trouvait manifestement pas sur la route de Port-Talbot à Iquique qu'empruntaient les voiliers longs-courriers d’alors, lorsqu'ils effectuaient le « voyage au nitrate » [Communication de Memgam].
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(1) ANGIOLINI Pascal Sauveur, né le 20 décembre 1868 à Bastia (Corse — aujourd’hui Haute-Corse). Capitaine au long-cours, inscrit au quartier de Bastia, n° 476 [Brevet conféré par une décision ministérielle du 8 juin 1893 (J.O. 11 juin 1893, p. 2.878)] ; classe 1888, n° 1.200 au recrutement de Marseille.
• Fils de François ANGIOLINI et de Nonciade SUZZONI, son épouse.
(2) TRÉHIOU Pierre François Marie, né le 22 septembre 1880 à Ploubazlanec (Côtes-du-Nord — aujourd’hui Côtes-d’Armor) et décédé le 19 octobre 1952 à Kérity (– d° –). Capitaine au long-cours, inscrit au quartier de Paimpol, n° 54 [Brevet simple conféré en Novembre 1907 (La Dépêche de Brest, n° 7.665, Jeudi 14 nov. 1907, p. 3). Initialement inscrit au même quartier le 15 septembre 1900, f° et n° 13.937.].
• Fils de Pierre Marie TRÉHIOU, né le 4 août 1843 à Pléguien (Côtes-du-Nord — aujourd’hui Côtes-d’Armor), sous-patron des Douanes, et de Marie Ollive LE GOASTER, née le 7 juillet 1851 à Ploubazlanec, « ménagère » ; époux ayant contracté mariage dans cette commune, le 8 novembre 1879 (Registre des actes de mariage de la commune de Ploubazlanec, Année 1879, f° 15, acte n° 14 ~ Registre des actes de naissance de la commune de Ploubazlanec, Année 1880, f° 15, acte n° 14).
• Époux en premières noces de Marie Anne BAUDET, née le 26 juillet 1880 à Saint-Cast (Côtes-du-Nord — aujourd’hui Côtes-d’Armor) (Registre des actes de naissance de la commune de Saint-Cast, Année 1880, f° 12, acte n° 22) et décédée le 27 mars 1933 à Kérity, infirmière, avec laquelle il avait contracté mariage à Saint-Quay-Portrieux (Côtes-du-Nord — aujourd’hui Côtes-d’Armor), le 18 janvier 1913 (Registre des actes de mariage de la commune de Saint-Quay-Portrieux, Année 1913, f° 2, acte n° 1).
Fille d’Alfred Yves Marie Désiré BAUDET, né le 29 mars 1843 à Bréhat (Côtes-du-Nord — aujourd’hui Côtes-d’Armor), patron des Douanes, et de Marie Françoise TRÉHIOU, née le 2 mars 1853 à Pléguien, « ménagère » ; époux ayant contracté mariage dans cette commune, le 2 juillet 1876 (Registre des actes de mariage de la commune de Pléguien, Année 1876, f° 12, acte n° 11).
• Époux en secondes noces de Reine Marie BAUDET, née le 1er janvier 1894 à Saint-Quay Portrieux (Registre des actes de naissance de la commune de Saint-Quay-Portrieux, Année 1894, f° 2, acte n° 1), avec laquelle il avait contracté mariage dans cette commune, le 16 février 1935 (Ibid.— Mention margi-nale). [Cousine par son père de Marie Anne BAUDET, qui précède]
Fille d’Édouard Marie BAUDET, né le 24 septembre 1854 à Saint-Quay-Portrieux, capitaine au long-cours [Brevet conféré en Avril 1885 (J.O. 9 avr. 1885, p. 1.866). Entre 1891 et 1896, capitaine de port à Obock (Protectorat français de la Côte des Somalis), avec le grade d’ « agent supérieur spécialiste de 3e classe des affaires indigènes »], et de Reine Marie LE BRETON, née le 21 janvier 1870 à Saint-Quay-Portrieux, modiste ; époux ayant contracté mariage dans cette commune, le 24 juin 1891 (Registre des actes de mariage de la commune de Saint-Quay-Portrieux, Année 1891, f° 12, acte n° 11).
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Réformé par une décision prise le 20 décembre 1914, à Paimpol, par le Conseil de révision des Côtes-du-Nord. Maintenu réformé le 21 mars 1917 par la Commission de réforme de Saint-Brieuc pour : « Amputation de la cuisse gauche ».
Fin Avril 1917, ouvre à Paimpol L’agence maritime de l’Ouest, « cabinet d’affaires maritimes pour achats, vente de navires de tous tonnages, affrètements, assurances sur corps, cargaisons et frets, placements hypothécaires, etc... Adresse télégraphique : TRÉHIOU-PAIMPOL. » (L’Ouest-Éclair — éd. de Rennes —, n° 6.391, Mardi 1er mai 1917, p. 3). Par jugement du Tribunal correctionnel de Saint-Brieuc, prononcé le 31 juillet 1919, condamné à une amende de 333,33 fr. pour « exercice illégal des fonctions de courtier maritime », condamnation qui fut amnistiée par la loi du 24 décembre 1931 portant amnistie (J.O. 27 déc. 1931, p. 13.158). A en croire les annonces qu'il persista à publier dans l’édition rennaise de L’Ouest-Éclair, a néanmoins poursuivi une carrière d’ « agent maritime », au moins jusqu’en 1922.
(3) RIOU Raoul Édouard, né le 23 août 1884 à Dieppe (Seine-Inférieure — aujourd’hui Seine-Maritime). Disparu le 26 septembre 1917 avec le quatre-mâts barque Jacqueline, appartenant au même armement, bâtiment à bord duquel il était embarqué comme second capitaine, qui fut torpillé à son 26e voyage, par environ 46° 25’ N et 13° 10’ W., par le sous-marin allemand U-101 (Kapitänleutnant Karl KOOPMANN), alors qu’il allait d’Iquique en Europe avec un chargement de nitrate. Capitaine au long-cours, inscrit au quartier de Dieppe, n° 54 ; classe 1904, n° 1.240 au recrutement du Havre.
• Fils d’Hippolyte Alphonse RIOU, typographe, et de Clarisse Eugénie CLOQUETTE, cigarière. Célibataire (Jug. Trib. civ. Saint-Nazaire, 8 nov. 1918, transcrit à Dieppe, le 31 déc. 1918 : Registre des actes de décès de la ville de Dieppe, Année 1918, f° 101, acte n° 2.048 bis).
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