Forum PAGES 14-18

Bonjour,

Classique : Méd militaire à titre posthume avec la CdG. La confusion vient de ce que le courrier traite de la Méd mil, mais le médaille présentée est la CDG...

Bien à vous,
[:achache:1]

Bonjour,

vous avez raison, j'ai été trompé par le texte.

Mais alors, à votre avis, quelle décoration Auguste a-t-il reçu ?

Cordialement.

serge RIDARD

Bonsoir,

Comme l'a dit HH, probablement la médaille militaire et la croix de guerre 14-18 avec étoile de bronze. Il s'agit des décorations les plus fréquentes attribuées aux soldats MPLF. Vous avez simplement mélangé les deux.

Cordialement,
Marc

Bonsoir et bonne année à toutes et à tous,

je viens de modifier le sujet sur Colson en y ajoutant les photos de sa sépulture à Soupir.

J'ai presque terminé la dernière partie de ce sujet. A bientôt.

Cordialement.

Serge RIDARD

27- Le soldat Louis THOMAS est né le 21 février 1879 à Lonlay-l’Abbaye (Orne). Ses parents Jacques Thomas er Véronique Deverre sont cultivateurs à Lonlay-l’Abbaye. Il fait son service militaire au 130ème RI du 16 novembre 1900 au 27 octobre 1902. Maçon à Larchand (Orne) il est mobilisé le 3 août 1914 au 32 RIT et reste au dépôt jusqu'au 1 septembre 1915 puis affecté le 9 septembre 1915 au 247ème RI, il est évacué malade le 1 octobre 1916. Réformé par la commission de Bordeaux le 22 février 1917 pour hémiplégie gauche, il décède à son domicile le 12 décembre 1917 à l’âge de 38 ans. Il est enterré dans le cimetière de son village.

Texte lu par Camille élève de première Santé social

Sources : AD Orne cote R1124 image 475, JMO du 247 RI

Commentaires : le 247ème RI (casernement à St Malo) est aux tranchées de Champagne (ferme de Moscou et Auberives) de juin 1915 à 1917, sauf en juin et juillet 1916 pendant lesquels il est d’abord mis au repos puis envoyé à Verdun pour reprendre l’ouvrage de Thiaumont.
Un renfort de 50 hommes dont Thomas ( ?) arrive le 13 septembre 1915 en vue de l’offensive de Champagne du 25 septembre dont nous avons déjà parlé. (Voir le commandant Moriceau n° 16) le groupe dont fait partie le 247 RI fait 1200 prisonniers.

Evacué malade le 1 octobre 1916, Thomas est envoyé à Châlon-sur-Marne puis Bechevelle Beaucaillon (Gironde) et enfin à Bordeaux, en particulier HC n° 18 - Ecole Saint-Genès, 160 rue Saint-Genès - 525 lits - Fonctionne du ? août 1914 au ? - Fonctionnait en janvier 1916 - Disposait d'un Service d'ophtalmologie - (page14-18), ainsi qu'à l'hôpital Faucher.


D’après les éléments donnés ci-dessus, il a été victime d’un AVC. On n’en connaît pas la cause mais son âge (38 ans) et un an aux tranchées ont certainement aggravé son état.

28- Le maréchal des logis Auguste FOULON est né le 4 mars 1894 à Passais-la-Conception (Orne). Ses parents Léon Foulon et Victorine Ballin habitent Passais où ils exercent la profession de cultivateurs. Lui-même cultivateur, Auguste est incorporé le 10 septembre 1914 au 11ème régiment de cuirassiers. Brigadier le 6 août 1915 et maréchal des logis le 1 décembre 1915, cité à l’ordre du régiment le 19 octobre 1917 « pour sa belle conduite le 5 mai 1917 à Laffaux », il est tué au bois de Gury (Oise) le 9 juin 1918, le premier jour de l’offensive allemande vers Compiègne, à l’âge de 24 ans. On ne sait pas où il repose.

Texte lu par Maxine élève de terminale scientifique
Photo L Letendre

Sources : AD Orne cote R1242 image 562, absence du JMO du 11 cuirassiers, historique http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 ... .r=.langFR


Commentaires : mesurant 1,77 m, Foulon est incorporé au 11ème Cuirassiers (casernement de St Germain-en-Laye) en septembre 1914 mais ne peut pas avoir participé aux premières batailles de 1914 ni aux combats d’Ypres.

Par contre, il participe, avec son régiment à l’offensive du 25 septembre 1915 en Champagne mais ne peut être employé pour rompre le front malgré l’avance des troupes.
Le 10 juin 1916, le 11ème Cuirassiers abandonne ses chevaux et devient un régiment de cuirassiers à pieds.
Le 5 mai 1917, lors de l’offensive du Chemin-des-Dames, le régiment s’illustre au moulin de Laffaux et participe aux succès dans ce secteur. Pour ces faits le régiment est cité à l’ordre de la division le 7 mai puis à l’ordre de la IIIème armée le 26 juin 1917.

Pour ces faits, Foulon est lui-aussi cité à l’ordre du régiment.

Le 9 juin 1918, lors de l’offensive allemande vers Compiègne, le 11 Cuirassiers par son action ralentit considérablement la progression des chasseurs allemands et permit aux troupes fraîches d’endiguer l’avance ennemie. Ses pertes furent terribles : plus de 1260 morts, blessés ou disparus.

29- Le soldat Charles LETOURNEUR est né à Londres (Royaume Uni) le 30 août 1898. Ses parents Auguste Letourneur et Blanche Chesnais ont émigré à Londres où le père travaille au Royal Mint comme affineur. Incorporé au 19ème bataillon de chasseurs à pieds le 16 avril 1917, il est tué le 10 août 1918 à Marestmontiers (Somme) lors de la bataille victorieuse de Picardie d’août 1918. Il n’avait pas 20 ans. On ne sait pas où il repose.

Texte lu par Mathilde, élève de terminale littéraire
Photo L Letendre

Sources : AD Orne cote R1279 image 595, extrait du recensement de 1911 à Londres, JMO du 19 BCP

Commentaires : le village de Champsecret, proche de Domfront, est renommé en cette fin de XIXème siècle pour la qualité de ses forges (celle de la Varenne est intéressante à visiter) et surtout de ses employés. C’est la raison pour laquelle, la branche anglaise des Rothschild qui possède le Royal Mint (la Monnaie de Londres) vient y recruter des fondeurs et des affineurs (multer in English) comme le père de Charles.
Merci à Richard Ellis pour la recherche.
C’est donc naturellement que Charles est envoyé au collège de Domfront. On le trouve sur la photo de la classe d’Anglais de 1911 (M Rougeyron professeur) en compagnie d’un autre franco-anglais Maffret, orthographié Maffray, dont nous reparlerons plus tard (n° 32). Collection Lycée Chevalier
Admirez l’élégance très « british » de Charles.

Né à Londres et déclaré au consulat français, Charles est donc incorporé en avril 1917 et doit avoir rejoint le 19 BCP vers la fin de 1917 (5 mois d’instruction).
Le 28 mars, en pleine bataille de l’Empereur, le 19 BCP est envoyé entre Moreuil et Montdidier pour combler le trou entre les troupes anglaises et françaises.

Il combat pendant 3 jours à Givresnes (Somme) où il bloque l’attaque allemande.
Le 17 avril, le régiment durement éprouvé, reçoit un renfort de la classe 18. Charles en fait-il partie ? C’est possible car c’est le premier renfort depuis septembre.
Le bataillon rejoint ensuite, fin avril, la région de Lunéville où le secteur est calme.
En juillet, le bataillon est à Broyes entre Breteuil et Montdidier (Somme). Il attaque les lignes ennemies le 9 et le 10 août et c’est au cours de ces combats que Letourneur est tué.
9 août 1918
10 août 1918

30- L’adjudant Alexandre CHEVALIER, frère d’Auguste dont le lycée porte le nom, est né le 6 mars 1876 à Domfront. Son père Auguste et sa mère Eléonore Piquet sont cultivateurs à Domfront. Il fait son service de 1897 à 1898 au 104 RI puis est versé dans la réserve et passe sergent le 29 août 1900 puis adjudant le 25 octobre 1908. Il a été répétiteur dans plusieurs lycées. Maitre répétiteur au lycée de Quimper (Finistère) depuis la rentée de 1910, il est mobilisé le 3 août 1914 dans le 86ème RIT. Il est envoyé dans un asile, en avril 1916, suite à des troubles psychiques. Il est mort le 4 septembre 1918 à l’asile de Ville-Evrard à Neuilly-sur-Marne à l’âge de 42 ans.

Texte lu par Alison élève de première santé social
Photo L Letendre

Sources : AD Orne cote R1101 image 814, JMO 86 RIT, Bieser Hubert Les militaires aliénés à l'asile de Ville-Evrard de mai 1915 à décembre 1918.Mémoire de Certificat Supérieur Université Paris XII Créteil


Commentaires : Alexandre est le jeune frère d’Auguste dont le lycée porte le nom. Pour plus de détail sur Auguste lire l’article sur le site du lycée http://chevalier.etab.ac-caen.fr/spip.php?article213

Il exerce la profession de répétiteur puis de maître répétiteur dans de nombreux collèges.

Le 86 RIT en septembre-octobre 1914 est employé à l’assainissement du champ de bataille de la Marne. En novembre 1914, il rejoint la région de Reims à la disposition de la division marocaine puis de la 52 DI.
A partir de juin 1915 deux bataillons (3 et 4) à la disposition de la 36 DI, 49 RI à Hurtebise Chemin des Dames et les bataillons (1 et 2) restent à Reims à la disposition de la 52 DI, 245 RI jusqu’en novembre 1915, date où il rejoint le reste du régiment à la disposition de la 36 DI, 8 RI.

Au printemps 1916, le 86 RIT est toujours au sud du Chemin-des-Dames à Maizy et est utilisé pour les travaux habituels des RIT (transport de matériaux, pose de fils de fer, …) aux tranchées de Vassogne et Hurtebise. C’est à cette date qu’Alexandre est réformé par la commission de Tours avant d’être envoyé à Ville-Evrard.

Les soldats à la santé mentale bouleversée par la guerre, ne restent pas sur le front et sont dirigés vers l’asile de Ville-Évrard, alors réquisitionné par l’armée pour accueillir les combattants aliénés.


J’ai demandé au SAMHA LIMOGES la fiche d’Alexandre. Dès que j’aurai des renseignements, je vous en ferai part.

31- Le caporal Jules FOUGERAY est né le 12 octobre 1895 à Mayenne(Mayenne). Son père Jules est caissier à la Caisse d’Epargne de la ville, sa mère Georgette Girard est décédée avant 1914. Employé à la recette des finances de Mayenne, il est incorporé le 15 décembre 1914 au 117ème RI (Le mans), il rejoint le 2ème régiment des zouaves le 23 juin 1915 avec le grade de Caporal. Fait prisonnier au début de la bataille de Verdun le 24 février 1916, interné à Cassel (Allemagne), rapatrié sanitaire le 6 août 1917 à Montana (Suisse), il revient en France le 13 septembre 1918 et décède le 20 septembre 1918 à l’hôpital de St-Genis-Laval (Rhône) à l’âge de 23 ans. On ne sait pas où il est enterré.

Texte lu par Léonard élève de terminale santé social

Sources : AD de la Mayenne, archive de la Croix Rouge, historique du 2ème zouaves.

Commentaires : Jules a fait ses classes y compris celles d’élèves caporaux au 117 RI avant de rejoindre le 2ème régiment des zouaves en juin 1915. Le régiment est envoyé en Champagne pour l’offensive du 25 septembre au cours duquel il attaque avec succès la crête de Vedegrange, proche du lieu où l’un des commandants du 124 RI, Victor Moriceau va trouver la mort. Cette attaque entraina la perte de 24 officiers et 1100 hommes.


Envoyé au repos, le régiment est sur la côte de Poivre près de Verdun en février 1916.


Le 24 février, 3 jours après le début de l’offensive allemande, Jules est fait prisonnier.
Envoyé au camp de Cassel comme l’indique la Gazette des Ardennes du 3 septembre 1916,


il est évacué tuberculeux vers la région de Montana à Leysin

http://grandeguerre.icrc.org/fr/File/Se ... s/fougeray
Leysin est une commune suisse du canton de Vaud dans les Alpes vaudoises et située dans le district d'Aigle au nord du lac Léman. En 1903 le Dr Auguste Rollier y établit le premier sanatorium destiné à héberger des enfants tuberculeux, le “Chalet”. Les malades profitaient de l'ensoleillement favorable de la station. Son succès va faire de Leysin une destination de cure emblématique puisque il y aura jusqu’à 18 sanatoriums. Wikipédia


Voir aussi cette page du journal vaudois « 24 heures » http://journal.24heures.ch/loisirs/hist ... 2009-10-30
Rapatrié en France une semaine avant son décès à l’hôpital auxiliaire 63 de St-Genis-Laval (Rhône). HA n° 63 Saint-Genis-Laval - Maison de retraite des Frères Maristes -360 lits - SSBM - Fonctionne du 10 janvier 1915 au ? - Fonctionnait encore au 5 février 1918 pages14-18.mesdiscussions.net

32- Private Alfred MAFFRET born june 1899, son of Mr and Mrs Paul Maffret, was a british soldier in the 9th battalion of the Royal Sussex regiment, created at Chichester in september 1914. He joined the regiment in 1918.
He died at the age of 18, the 11th of october 1918 during the battle of the Selle in Picardie, only a month before the armistice. The Royal Sussex is dissolved the year following his death.
Alfred Maffret now lies at the St. Aubert british cimetery.

Texte écrit et lu par Rohan élève de terminale littéraire, originaire de Grande-Bretagne

Alfred Maffret né en juin 1899, fils de Mr et Mme Paul Maffret, était un soldat britannique du 9ème bataillon du régiment de la Royal Sussex, crée à Chichester en septembre 1914. Il rejoint le régiment dès sa création.
Il meurt le 11 octobre 1918, un mois avant l'armistice, à l'âge de 18 ans, durant la bataille de la Selle, en Picardie. Le régiment fût dissous l'année suivant sa mort.
Alfred Maffret repose maintenant au cimetière britannique de St. Aubert.

Sources : Richard Ellis contributeur de ce forum et Elaine Maffret, arrière petite fille d’Alfred

Commentaires : la recherche sur Alfred m’a donné beaucoup de travail. En effet aucun Maffret Alfred MPF ne pouvait convenir puis que ce nom est originaire de la Provence bien loin de la verte Normandie. En désespoir de cause j’ai, rageusement, tapé son nom sur Google et miracle de cet outil extraordinaire qu’est Internet, Alfred est apparu sur les sites généalogiques http://www.ancientfaces.com/person/alfr ... /164456763 et http://home.ancestry.fr/ .

Pour quelle raison un jeune anglais, certes français de par son père originaire du sud de la France et sa mère berrichonne, pouvait-il venir faire ses études dans un petit collège de Normandie ?

Grâce à l’aide de Richard et d’Elaine, j’ai pu constater que Paul Maffret travaille au Royal Mint à Londres et qu’il connaissait donc le père de Charles Letourneur, les deux garçons ayant le même âge. D’ailleurs Alfred et Charles apparaissent sur la photo de la classe d’Anglais de 1912. Cela explique sa scolarité dans notre lycée.



Alfred est le plus jeune mort des 33 anciens puisqu’il avait tout juste 19 ans.
sur la plaque on peut lire, en français "Cher Alfred ton souvenir ne s'effacera jamais Des Profondis"