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Re: 149e RI

Publié : mar. avr. 15, 2008 8:26 pm
par denis33
Bonjour à toutes et à tous.
Bonjour Maxime.

Le 149e R.I. était, je crois, dans le secteur de la Malmaison fin 1917.
Je n' ai hélas aucune référence bibliographique à vous proposer pour ce régiment à cette période. Je ne vous serais pas d'un grand secours.

Les fiches signalétiques et des services sont souvent "décevantes" lorsqu'elles concernent les hommes très jeunes "morts pour la France". Pour beaucoup leur parcours aux armées étaient très court. Peu d'informations, beaucoup de lacunes sur plusieurs mois, voir plusieurs années. D'ailleurs, dans le même genre de question, je me suis toujours demandé ce que devenait le livret militaire de la personne après son décès?.
Etait-il rendu à la famille ? Etait-il conservé par l'armée ? Etait-il détruit ? Les soldats le conservaient-ils sur eux, lorsqu'ils montaient à l'assaut ?. Ce document devait -être un précieux "sésame" pour compléter les fiches signalétiques et des services.
Peut-être que quelqu'un, sur ce fabuleux site, pourra nous éclairer sur ces questions qui restent pour moi une véritable énigme.
Bien cordialement.
Denis

Re: 149e RI

Publié : mar. avr. 15, 2008 8:56 pm
par jacques
Bonsoir Denis , Maxime et à tous les Eminents Membres du forum .

Mon Grand-Oncle était sergent au 149° RI . Il a été tué à l'ennemi le 23 Octobre 1917 au bois de Belle-Croix - commune de Vaudesson ( Aisne ) lors de l'offensive de reprise du fort de la Malmaison et la perçée vers l'Ailette .
Denis : Fin 1916 le 149° RI n'était pas au Chemin des Dames . En effet depuis le 17 Août 1916 il a participé à la bataille de la Somme vers Soyécourt et Vermandovillers et il a été retiré du front le 22 septembre 1916 et mis au repos jusqu'au 15/10/1916 dans la région de Beauvais et est remonté dans la Somme vers Ablaincourtjusqu'au 18/11/1916 avant d'être remis au repos à Beauvais jusqu'au 15/12/1916 et a été renvoyé dans la Somme vers Ablaincourt jusqu'au 26/12/1916 . Il a été mis au repos et à l'instruction à Villersexel ( Hte Saône ) .

Maxime : Impossible de dater le passage d'après le N° matricule . Seule sa fiche matricule consultée ou obtenue aux Archives Départementales du département où il a été incorporé , donne ( en principe ) ses différentes affectations .

Mon Aïeul était titulaire de la Croix de Guerre - 3 citations à l'ordre de l'armée - et la médaille militaire obtenue à Soyécourt .

Je peux vous envoyer photos et texte le concernant sur votre MP .

Bon appétit à tous et bonsoir

Jacques

Re: 149e RI

Publié : mar. avr. 15, 2008 10:07 pm
par - Joel Huret -
Bonjour à tous et à toutes.

J'essaye de retrouver la trace du lieutenant PRETET qui en début de conflit était à la 6e compagnie du 149e R.I.. Il semblerait avoir pris le commandement du 2e bataillon de ce régiment après le décès du capitaine FRANÇOIS. En tout cas c'est lui qui commandait ce bataillon lors de son passage en Belgique. Je pense qu'il a survécu à la guerre. Mais je n'ai aucune piste pour retrouver sa "trace". Quel était son lieu de naissance ? quel était son prénom ? A-il été blessé ? A t-il changer de régiment ? Est -il monté en grade pendant et après la guerre ? Voilà beaucoup de questions qui restent sans réponse !!! Quelqu'un aurait-il une piste qui permettrait de commencer une recherche plus approfondie ?
Merci pour l'aide éventuelle.
Bien cordialement.
Denis

Bonjour Denis,

Le Lieutenant PRETET Pierre Marie Joseph René, né le 19 avril 1881 à Gray a été nommé capitaine le 22 mars 1915.
croix de guerre , 2 citations, Chevalier Légion d'Honneur 20 novembre 1914, Officier de la Légion d'Honneur le 3 juillet 1930 . Chef de bataillon 25 septembre 1929.
( date d'entrée au service: 12/11/02 : sous-lieutenant 1 avril 1904 , lieutenant le 1er avril 1910).

Bien cordialement, Joël Huret

Re: 149e RI

Publié : mar. avr. 15, 2008 10:19 pm
par denis33
Bonsoir Joël.
Un très très grand merci pour ces informations.
Bien cordialement.
Denis

Re: 149e RI

Publié : mer. avr. 16, 2008 2:32 pm
par max
Bonjour à tous!
Merci pour vos réponse!
Effectivement le 149e RI n'était pas à La Malmaison en 1916 mais en 1917.
Pas de chance pour moi si le n° matricule ne permet pas dater le passage dans le régiment, puisque son registre matriculaire aux AD ne mentionne que les caractéristiques physiques mais pas les affections, sur la 2e page il est inscrit pas de dossier!
Est il perdu ou se trouve t-il ailleurs?

Si quelqu'un qui a déjà eu le cas peut m'éclairer.

Cordialement
Maxime

Re: 149e RI

Publié : mer. avr. 23, 2008 9:13 pm
par denis33
Bonjour à toutes et à tous.

Je poursuis ce petit travail de recherches sur le 149e R.I. lors de son passage en Belgique. en 1914...

Quelques lignes supplémentaires du chapitre " a Ypres-la course à la mer" du livre de Henri René "jours de gloire, jours de misère" aux éditions Perrin et cie.

Le 13 novembre 1914

A partir du 13, le bombardement est devenu écrasant : aux 105, aux 150, au 210, se sont ajoutés des espèces de bombes allongées qui partaient sans bruit du parc d’Hollebeke. Nous les voyions très nettement vire-volter au-dessus de nos têtes, elles démolissaient complètement nos tranchées. Les Allemands ont ressuscité les procédés de guerre du moyen-âge ! Nos hommes les modernisent en baptisant ces engins « torpille », en raison de leurs redoutables effets et aussi parce qu’ils ont l’air de se déplacer par leur propre force.

Le 14 novembre 1914

Le 14 novembre, la 12e compagnie, qui borde le canal, a été terriblement éprouvée : fait sans précédent, elle a perdu dans sa tranchée, sans bouger, 76 hommes tués ou sérieusement blessés. Mon ami le sous-lieutenant G…, d’une intrépidité qui n’en est pas à ses premières preuves, commandait le front avancé de la compagnie. Il a maintenu tout le mode en place sans l’ombre d’une défaillance : trois fois atteint par les obus, il a su réconforter ses hommes et, comme on l’emportait à la nuit sur un brancard, il leur précisait encore ses recommandations. Le commandant lui a promis de le proposer pour la croix.


Le 15 novembre 1914

Le lendemain, ce fut le tour de la 10e compagnie. Vers dix sept heures, le capitaine P… se relevait étourdi de son mauvais abri où il venait d’être enterré avec « sa liaison ». A bout de nerfs, il adressait au commandement ce compte rendu, qui en dit long quand on connaît l’homme de sang-froid et d’audace qui l’a écrit. « Pour Dieu et à genoux, tirez-nous de cet enfer ou envoyer des renforts… sinon, je ne réponds pas de la suite ! » Rien n’a pu être fait pour les « tirer de l’enfer », les renforts ne sont pas venus, l’ennemi a poussé une très forte attaque et c’est le capitaine P…, après avoir un instant douté de lui-même, qui a pris le commandement des fractions assaillies, les a soutenues par son attitude, électrisées par son exemple, sauvées par l’intervention énergique de quelques hommes qu’il avait rapidement groupés derrière le front, et constitués en réserve de contre-attaque. A de tels moments, les meilleurs s’ignorent. Les soldats les connaissent, ont l’œil sur eux et se laissent entraîner par l’aimant de leur influence irrésistible……..
Pour la deuxième fois en dix jours, le commandant a demandé et obtenu notre relève : il a tellement insisté pour exposer notre épuisement, qu’il croit pouvoir nous promettre un repos sérieux.

Le 17 novembre 1914

Le 17, aux premières heures du jour, nous occupons la ferme des Trois-Rois, à 2 km au Sud d’Ypres : 4 bâtiments en carré, un pour chaque compagnie ; 2 pièces avec de la paille propre pour les officiers ; des porcs dans les étables pour nous permettre d’améliorer nos ordinaires en achats bien et dûment soldés… C’est parfait !
Me voilà encore pris au piège des « illusions fugitives ». Pourquoi m’arrêtai-je à cette idée de perfection ? A midi, bombardement de la ferme, nous l’évacuons en hâte pour nous réfugier dans les fossés de la route et nous y attendons la nuit : c’est le supplice de Tantale.

Bien cordialement
Denis


Re: 149e RI

Publié : mer. avr. 23, 2008 9:27 pm
par denis33
Suites d'extraits de J.M.O.

14 novembre 1914

2e et 3e bataillons du 149e R..I :

J.M.O. de la 85e brigade d’infanterie.
Le 149e R.I. signale qu’une tranchée a été construite par les allemands à l’Ouest de la route d’ Hollebeke à Verbranden-Molen, le long de la berge Nord du canal dans un petit bois qui n’a pas été occupé par le 7e bataillon de chasseurs lors de la relève du 2e bataillon du 149e R.I. dans le secteur. Il sera obligé, pour parer à la prise d’enfilade de ses tranchées de gauche à la construction de petites tranchées de retour, le long de berge Sud. Il devra établir une section de mitrailleuses sur le prolongement des tranchées de la compagnie de seconde ligne à hauteur de l’écluse 7 bis.
Le 14 dans la journée le 24e B.C.P. arrive pour procéder dans la nuit du 14 au 15 à la relève des 2 bataillons du 158e R.I.. Les 3 compagnies de ce bataillon ( à l’effectif de 200 hommes ) suffisent pour relever en 1ère ligne les 6 compagnies du 158e R.I. qui s’y trouvent. Une compagnie est placée en seconde ligne et les 2 autres en réserve de secteur. L’une à l’écluse 8 l’autre au château de Lankhof.

J.M.O. de la 33e brigade d’infanterie.
Le bataillon Pretet du 149e R.I. qui a été relevé est à Lankhof. Il pourra être utilisé dans le cas d’extrême urgence.
La liaison avec le détachement Lanquetot au sud du canal et à droite du 7e B.C.P. est étroitement assurée (149e R.I.)

J.M.O. du 7e bataillon de chasseurs à pied.
A l’aile droite de la ligne, les allemands ont construit une tranchée qui prend d’enfilade la gauche du 149e R.I. et se sont infiltrés dans une maison située à 100 m en avant de la ligne de la 1ère compagnie.

15 novembre 1914

2e et 3e bataillons du 149e R.I. :

J.M.O. de la 85e brigade d’infanterie.
Les tranchées de retour face au canal sont terminées. Dans la journée, rien de particulièrement intéressant pas plus que dans la nuit du 15 au 16.

1e et 2e bataillons du 158e R..I :

J.M.O. du 158e régiment d’infanterie.
Le 158e R.I.qui occupe les tranchées au Sud de l’écluse n° 7, près du château de Lankhof entre Saint-Eloi et le canal est relevé par le 24e B.C.P.. La relève commencée à 3 h, elle est terminée à 6 h.
Le régiment doit aller cantonner entre Voormezeele et Kruistraat ou il arrive à 8 h. Le cantonnement, déjà occupé, ne permet pas de loger les hommes qui attendent sous la pluie jusqu’à 11 h.
Le capitaine Riondet rend compte du manque de place, un autre cantonnement nous est affecté dans la partie Est de Dikkebus, ou le régiment arrive à 13 h. Le lieutenant-colonel breveté Mignot chef d’E.M. de la 64e D.I. vient prendre le commandement du régiment. Le capitaine Riondet affaiblit par le surmenage des jours précédents est évacué dans la soirée.

16 novembre 1914

2e et 3e bataillons du 149e R.I. :

J.M.O. de la 85e brigade d’infanterie.
Le 16 toute la journée, les tranchées du 149e R.I. et en particulier celles de droite et du centre sont violemment bombardées, bouleversées complètement et partiellement évacuées sur le soir. Elles sont réoccupées à la nuit par une contre-attaque du 2e bataillon du 149e R.I. qui se trouvait au repos dans le secteur de gauche. Il relève le 3e bataillon du 149e R.I. très éprouvé. Etant donné son effectif faible ( 415 hommes ) la relève est faite avec le secours d’une compagnie du 24e B.C.P.. Dans la nuit du 16 au 17, la compagnie divisionnaire du génie ( 21/2 ) procède à la réfection des tranchées éboulées et à la pose de quelques fils de fer et commence un boyau de communication pour relier des tranchées de 1ère ligne à la 2e ligne.


1e et 2e bataillons du 158e R.I. :

J.M.O. du 158e régiment d’infanterie.
Reçu à 6 h 30 l’ordre général d’opération n° 132.
Conformément à cet ordre, les capitaines Berger et Desanti vont prendre contact avec les officiers des troupes anglaises que le régiment doit relever le soir même entre la route d’Ypres-Menin et le polygone de Zonnebeke. Ils sont de retour à 12 h.
Pendant la matinée, travaux de propreté, ravitaillement en V.R. et munitions. Le régiment se rassemble à 14 h à la sortie Est de Dikkebus et se met en route pour Hooge en passant par Ypres ou il passe à 16 h. Il atteint la route de Menin en suivant la voie ferrée et arrive à Hooge à 19 h 30, heure à laquelle commence la relève.
Les troupes anglaises mettent à notre disposition 2 guides par compagnies. La relève s’effectue unité par unité. Le colonel Mignot se met en relation avec le colonel commandant le régiment anglais, et occupe son poste de commandement.
La relève est terminée à 0 h 00.

17 novembre 1914

2e et 3e bataillons du 149e R.I. :

J.M.O. de la 85e brigade d’infanterie.
Rien de particulièrement saillant dans le secteur. Vers 13 h, après le passage d’un avion ayant lancé des fusées sur les emplacements des batteries situées autour du poste de commandement. Tous les environs de ce poste sont canonnés et un obus défonce le poste lui-même. Celui-ci est reporté à une ferme située à 100 m en arrière. Dans la nuit du 17 au 18, on essaie de renforcer les tranchées de 1ère ligne et d’améliorer les communications avec la 2e ligne. Mais la fusillade continuelle et le manque d’activité, du peloton de la compagnie du génie du 16e C.A., mise à la disposition du sous-secteur rendent le travail très lent. Il en sera de même la nuit suivante.


1e et 2e bataillons du 158e R.I. :

J.M.O. du 158e régiment d’infanterie.

A 1 h, un officier d’E.M. de la brigade anglaise vient rendre compte au colonel et au 158e R.I. que 230 hommes du 11e hussard anglais, qui espéraient être relevé par le 158e R.I., ne l’ont pas été. Il y a eu un malentendu. Après entente avec le général commandant la brigade anglaise, il est décidé que les 230 hussards seraient relevés par la 2e compagnie du 158e R.I., qui est la seule réserve du 1er bataillon. La relève commence à 3 h du matin. Le capitaine Berger qui dirigeait la relève est très grièvement blessé. Ce fâcheux incident provoque du retard. L’adjudant commandant la 2e compagnie rend compte qu’il ne se croit pas capable de diriger sa compagnie dans de pareilles conditions. Le jour arrive et va rendre la relève dangereuse. Le général anglais fait savoir qu’il préfère que la relève soit renvoyée au lendemain, plutôt que de la faire dans des conditions défavorables.
La relève n’est donc pas faite et la 2e compagnie reste en réserve dans la tranchées abris situées en arrière du 11e hussard.
Le lieutenant Pernet prend le commandement du 1er bataillon.
Le colonel Mignot se met en liaison avec le colonel commandant l’artillerie anglaise dont le poste de commandement est à 500 m en arrière du sien.
Les liaisons téléphoniques sont établies. Dans la journée, pas d’attaque d’infanterie. Violente canonnade sur tout le front. L’artillerie anglaise semble bien repérée, mais elle répond coup par coup à l’artillerie allemande.

Bien cordialement.
Denis




Re: 149e RI

Publié : jeu. mai 01, 2008 5:10 pm
par denis33
Bonjour à toutes et à tous.

Suite...

18 novembre 1914

2e et 3e bataillons du 149e R.I. :

J.M.O. de la 85e brigade.
Attaque dans le secteur du Nord du canal vers 10 h, qui se poursuit pendant la journée et la nuit du 18 au 19 au matin.

3e bataillon du 149e R.I. :

Quelques lignes supplémentaires du chapitre " a Ypres-la course à la mer" du livre de Henri René "jours de gloire, jours de misère" aux éditions Perrin et cie.

Le lendemain, nous nous réjouissons autour d’une table bien garnie. Dehors, les « chefs » et les « caporaux d’ordinaire » font autour des porcs saignés de frais, les gigantesques plans de charcuterie. Les obus nous laissent tranquilles. La gaîté renaît, les bouteilles se vident… Une enveloppe jaune pour le commandant :
- le bataillon L…, en réserve aux Trois-Rois, sera mis, dès le reçu du présent ordre, à la disposition du colonel S…, commandant le secteur de Verbranden-Molen. Il prendra ses dispositions pour se mettre en route à la fin de la jour
- Ah ! non, non, non, c’est trop fort !
Sept heures plus tard, nous « noctambulons » à nouveau, « la grinche » est à son paroxysme.
- On nous prend pour des chevaux de bois.
- Parbleu, oui, c’est le tourniquet de la foire d’Ypres ».
- Les pères « totos » de Seine-et-Marne à vos numéros. Combien en reste-t-il pour les autres bataillons ?
Les quolibets circulent dans le rang : donc, le moral remonte malgré tout. Il le faut bien. Etourdissons nos hommes, ne leurs laissons pas entrevoir l’horreur où nous les entraînons, l’acuité de ces combats où l’on a besoin, comme ressource suprême, d’un bataillon essoufflé, efflanqué, usé jusqu’à la trame. Le colonel S… nous reçoit en chef. Réunion des officiers autour de lui, brèves explications. Tenons-nous prêt à partir d’un moment à l’autre, décidés à tout. En attendant, réfugions-nous dans la ferme du poste de commandement : un gros obus y est tombé dans l’après-midi, pratiquant une horrible saignée dans le bataillon de réserve qui nous avait précédés. Il n’y a pas d’autre endroit : nécessité de s’en contenter. On s’enfourne. On se jette sur un tas mou, mi-paille, mi-fumier, à côté du poste de secours où les blessés trop nombreux attendent impatiemment leur pansement. Nous tâchons de prendre quelque sommeil, s’il en est encore temps.
Vingt-trois heures : 9e compagnie, debout ! Elle s’égrène lourdement, en un monôme lugubre. Endormis et inertes, nos camarades s’en vont où la destinée les mène. Au combat de nuit sur un terrain non reconnu, à la contre-attaque d’une tranchée qu’on ignore, au hasard, c’est à dire au danger. Inéluctable loi de ces engagements terribles : l’ennemi vient de forcer un point de notre ligne, et quels qu’en soient les risques, il faut les courir pour l’en déloger aussitôt, sinon il sera trop tard.
Je m’endors profondément. Un va-et-vient dans le poste de secours me réveille aussitôt… du moins, je le crois, mais il paraît que j’ai dormi 3 heures ! C’est le capitaine I… qu’on ramène blessé et, avec lui, plusieurs hommes de sa compagnie. Le temps que je ferme les yeux, et tout un drame s’est déroulé. Ceux qui en reviennent le racontent en termes horrifiants et le ponctuent de la conclusion classique : « Il n’en reste plus un, ils sont tous morts ou prisonniers »
- Taisez-vous. C’est l’éternelle rengaine. Vous êtes blessés, c’est bon vous n’avez pas à vous justifier, et je me porte garant qu’il en est resté de solides à leur poste.
Cette algarade du commandant est du plus heureux effet. Nous saurons, quand notre tour viendra, que sa confiance ne nous fera jamais défaut. Qui sait s’il n’est rien arrivé à ‘notre Alfred » ?
Le bataillon reçoit mission d’aller renouveler, aux premières lueurs du matin, avec toutes ses forces, la tentative ou la 9e compagnie n’a pu suffire.
- Il faut réussir, dit le colonel S… au commandant. Vous entendez : Il faut.
Celui-ci acquiesce d’un geste, sans répondre. Il n’aime pas promettre ce qu’il n’est pas sûr de donner. Nous savons que, sur une mission aussi catégorique, il ne nous ménagera pas.
Sinistre ce bois de Verbranden-Molen , complètement dépouillé par le bombardement qui l’affouille depuis que la bataille d’Ypres est engagée. C’est le domaine du commandant H…, dont les chasseurs avaient enrayé jusqu’à hier les rudes entreprises de l’ennemi. Il nous reçoit en s’excusant : ses compagnies du centre ont fléchi…
Il a demandé du renfort, sans délais… C’est donc lui et pour lui que nous sommes ici… Soyez tranquille, mon commandant, nous ne savons pas nous faire prier.
Les 10e et 11e compagnie déploient leurs sections et progressent sous bois. On ne voit rien, ni amis ni ennemis ; seuls, quelques balles et de rares obus fouettent les cimes déplumées comme pour s’assurer que des yeux indiscrets ne cherchent pas à en tirer profit. Calme et froide matinée d’automne. Des éclaireurs de chasseurs nous guident vers nos objectifs : plus que 100 m, et il faut ramper, sous peine d’être décimés. Ils sont franchis, nos tirailleurs sont couchés au sol par de violentes rafales. Les fractions de réserve s’aplatissent du même geste, on voit que l’ennemi connaît son terrain, car la nappe des balles est beaucoup plus rasante que dans les combats de rencontre.
Les agents de liaison glissent de la 2e ligne à la 1ère, pour faire circuler cet ordre d’avertissement : « Attention, au coup de corne, feu à répétition, puis en avant, à la baïonnette ». Je crois entendre, de l’autre côté de la barricade, le commandement inverse « Achtung !… Feuer !… ». Depuis quelques semaines, nous faisons une guerre de singes et de perroquets.
Scène traditionnelle. Déclenchement des fusils, des mitrailleuses, puis, une minute plus tard, des obus qui sont toujours un peu en retard au rendez-vous.
La progression est impossible sous la grêle, les compagnies d’assaut, sanglantes, se jettent à nouveau la face au sol. Quelques hommes, qui on couru plus vite avec le « père Victor », sont couchés en avant de la ligne, empêchant les nôtres de riposter, attirant sur eux la plupart des coups : nous les apercevons qui s’écrasent dans la terre de tout leur poids, pour s’y mouler, s’y confondre, s’y enterrer peu à peu par le frottement de leurs mentons, de leurs coudes, de leurs ventres, de leurs genoux parce qu’ils n’ont pas le droit de faire aucun autre mouvement ! Brave « père Victor »…
Il ne se doute de rien… Sous-lieutenant de 40 ans, il se grise d’héroïsme après s’être enivré de luttes politiques… A l’avant-garde des attaques comme à celle du progrès…
En d’autres circonstances, nous ririons de voir le commandant ramper, lui aussi, sur les coudes et sur les genoux. Il veut absolument aller voir, sur la ligne des tirailleurs, si l’assaut, autrement combiné, n’aurait pas encore quelque chance de réussite. Il se laisse tomber dans un trou d’obus, à côté du capitaine P… : ils confèrent, toute l’âme du bataillon est avec eux. Notre sort est entre leurs mains. Par un mouvement inverse, il se hisse vers l’arrière. Le sergent-major B… se soulève légèrement pour le laisser passer, et plonge aussitôt dans le fond du trou, tué net.
- 12e compagnie, prolongez vers le Nord le front de la 11e. Je renonce à l’action de force, impossible pour l’heure. Il faut gagner du terrain par infiltration, sous bois, sans nous faire voir, et ressouder par ce procédé, les 2 tronçons de chasseurs.
La 12e compagnie exécute ; Par petits groupes et sous la conduite de gradés énergiques, le combat de guérillas va se développer.
Tiens, notre « Alfred »…
Il est pâle, défait, couvert de boue. Ses vêtements sont déchirés et maculés de sang. Les yeux fiévreux et cerclés de noir. La voix sombre et chevrotante, il parle, sans ordre, comme s’il avait à moitié perdu la raison. Rien n’est plus touchant que la familiarité de son compte rendu où son amitié pour le commandant prime le sentiment de la discipline :
- Ils nous ont fait errer pendant une heure dans les bois avant de nous lancer à l’attaque… Nous avons traversé les fils de fer et pris la tranchée… Dieu, qu’il fait chaud !… Pus personne : plus de capitaine, plus d’officiers, plus que le sergent Alfred et quelques braves… L’ennemi nous entoure… Nous nous dégageons. Je me jette dans un boyau profond de 80 centimètres… Attends, je n’y suis plus du tout… Ah oui ! un petit boyau que nous suivons et qui, cinquante mètres plus loin, nous introduit dans une misérable masure… La maison des dernières cartouches ! Nous nous mettons à tirer par les créneaux que les obus y ont percés, à tout hasard, dans le bleu… On ne nous a pas poursuivis, nous tenons… Cent fois, je refais le chemin de la masure à mon boyau, et, à la fin de la nuit. J’y compte sous mes ordres, une cinquantaine d’hommes, qui n’ont pas envie « d’en découdre », je t’assure… Au jour, nous voyons de nos créneaux les casques à pointe alignés dans le fossé d’une route, à dix pas de nous… On les tire comme des lapins, on en tue à la douzaine, et cela dure depuis ce matin… Et voilà… Je viens prendre tes ordres, mais je t’en conjure, tire-nous de cette fournaise…
- Embrasse-moi d’abord. Tu viens de gagner ton galon de sous-lieutenant.
Et les deux amis s’étreignent, oubliant dans leur émotion que l’heure n’est pas aux tendresses.
- Je ne sais pas si tu t’en doutes, reprend le commandant, mais tu as sauvé la situation. Avec ton groupe d’intrépides, tu t’es justement glissé dans l’intervalle que les chasseurs ont laissé vacant. En s’appuyant sur toi, la 12e compagnie va achever, de réoccuper. Tu as bien mérité du bataillon. Maintenant retourne à ton poste, jusqu’à ce que je te fasse relever à la nuit.
- C’est bon, on obéit. Dis donc… tu crois peut-être que c’est une partie de plaisir ? Mon commandant, vos ordres seront exécutés, termine t-il en reprenant sa distance.
Sous bois, en dépit d’une véritable trombe de 105 fusants, les fractions de la 12e compagnie progressent. Elles refoulent devant elles, les patrouilles ennemies par le seul fait de la supériorité morale, que nous avons reconquise. Il n’en faut souvent pas d’avantage : montrer à l’adversaire qu’on a plusieurs cordes à son arc, que la ruse, la souplesse et la force, alliées à une indomptable ténacité, veulent avoir raison de sa brutalité. Les 10e, 11e et 12e compagnie ont ressoudé la chaîne,, et creusent des tranchées dès que la nuit revient. Un mot laconique du colonel S… arrive au commandant, qui nous le lit avec un éclair de fierté, dans le petit trou où nous sommes entassés : « Je tiens à faire relever le bataillon, parce qu’il a été au-dessus de tout éloge ».

1e, 2e et 3e bataillons du 158e R.I. :

J.M.O. du 158e R.I.
Pendant la nuit, pas d’incident remarquable. La relève du 53e R.I. s’est effectuée à notre droite sans incident. Le poste de commandement est de plus en plus bombardé. Le colonel de l’artillerie anglaise change d’emplacement.
Reçu à 10 h 30 une note du général de la 43e D.I relative à la relève du 31e B.C.P.par le 3e.
Pendant la journée, canonnade continue de 16 h 00 à 18 h 30, violente fusillade, mais pas d’attaque. A 19 h 30, le capitaine Desanti et le 2e bataillon, rend compte, qu’en face de lui, les allemands ont tenté une attaque sans résultats. Quelques hommes de son bataillon ont été blessé par l’artillerie. A 17 h 00, le sergent-major Santoul ( ?) , secrétaire du colonel, se rendant à Dikkebus, incorporé à un détachement de réservistes est tué par un obus. Pendant la nuit, le capitaine Desanti fait communiquer les 6e et 7e compagnie par une tranchée.
Le 3e bataillon revenu de France est envoyé à Zillebeke par le commandement.

Bien cordialement.
Denis



Re: 149e RI

Publié : ven. mai 02, 2008 9:27 pm
par denis33
Bonjour à toutes et à tous.

Suite...

19 novembre 1914

2e et 3e bataillons du 149e R.I. :

J.M.O. de la 85e brigade.
De 14 h à 16 h, le soir, bombardement des tranchées du 149e R.I..

Soldats du 2e bataillon et du 3e bataillon du 149e R.I. tués le 19 novembre 1914 :

Soldat PERNOT Gustave, 5e compagnie, tué le 19/11/1914 à Hollebecke.
Caporal GEORGE Sylvain, 12e compagnie, tué le 19/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat PEROSE Emilien, 12e compagnie, tué le 19/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat RICHARD Philibert, 12e compagnie, tué le 19/11/1914 aux environs d’Ypres.

1e, 2e et 3e bataillons du 158e R.I. :

J.M.O. du 158e R.I.
Dans la nuit pas d’incidents. Le 53e R.I. rend compte que dans la nuit, les allemands ont travaillé à la construction de tranchées en face du château. Un compte rendu en est fait aussitôt à l’artillerie. Le P.C. du colonel est transféré au château d’Hooge.
Le 3e B.C.P. relève le 31e B.C.P..
Dans la journée, rien à signaler sur le front. Canonnade continue à partir de 17 h 00, la route de Menin est bombardée par les 77 allemands. Les distributions sont gênées, plusieurs hommes de corvée sont blessés. Un détachement de renfort est incorporé.

20 novembre 1914

2e et 3e bataillons du 149e R.I. :

J.M.O. de la 85e brigade.
Bombardement des tranchées du 149e R.I., analogue à celui du 16 novembre. Beaucoup de fusils sont brisés entre les mains des hommes. Les pertes par le bombardement sont sensibles.
Vers 14 h le 157e R.I. (1 bataillon) reçoit l’ordre d’aller relever dans la nuit du 20 au 21 novembre, le bataillon du 149e R.I..

Soldats du 2e bataillon et du 3e bataillon du 149e R.I. tués le 20 novembre 1914 :

Soldat DECOTTON Claudius, 5e compagnie, tué le 20/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat NIERENBERGER Louis, 7e compagnie, tué le 20/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat FERRIER Jean Baptiste, 7e compagnie, tué le 20/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat DESISSAIRE Charles, 8e compagnie, tué le 20/11/1914 à Hollebecke.
Caporal FEUILLEBOIS Léon Jules, 8e compagnie, tué le 20/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat BERTRAND Gaston, 8e compagnie, tué le 20/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat COURBON Marcel, 8e compagnie, tué le 20/11/1914 aux environs d’Ypres.

Dernières lignes du chapitre " a Ypres-la course à la mer" du livre de Henri René "jours de gloire, jours de misère" aux éditions Perrin et cie.

Les unités qui doivent nous remplacer, arrivent très tard. Nous ne sommes libérés que le 20 au matin, et nous retournons à la ferme des Trois-Rois, chacun de notre côté. Par petites colonnes, nous sortons des bois et les taches d’ombre que nous formons sur la neige, (car nous ne sommes plus que des ombres) se déplacent lentement dans ces champs labourés par le bombardement, très lentement, comme une traînée de chenilles. Sur la paille et près des foyers encore tièdes, chacun retrouve son coin et, d’un profond sommeil, s’anéantit.
Au déjeuner, nous fêtons le brillant fait d’armes de « notre Alfred » (invité à notre table en attendant que sa prochaine nomination, lui permette d’y prendre place définitivement) et appui l’audace de jeune homme du « père Victor ». On s’anime, on s’excite, on fait beaucoup de bruit… pour que la note essentielle et sacrée de notre bonne humeur sonne plus haut que le glas des absents. Tout au fond, nous sommes tristes, d’une tristesse lourde et prenante. Il y a 8 jours à peine, lorsque nous avait été affecté l’excédent des renforts, nous étions quinze officiers, groupés à la popote autour de notre jeune père de famille. Aujourd’hui, nous restons 6 : 5 officiers de l’active, un officier de territoriale, plus le docteur H…, dont le dévouement et l’affabilité sont un précieux pour tout le monde. Encore faut-il ajouter que je suis le seul, avec le commandant, à représenter le bataillon de départ du 1er août, et le seul de ce bataillon à n’avoir pas reçu le baptême du sang…

1e, 2e et 3e bataillons du 158e R.I. :

J.M.O. du 158e R.I.
Pendant la nuit, amélioration des tranchées. Une voiture d’outils est envoyée, ils sont distribués au 1er et 2e bataillon du 158e R.I.et au bataillon du 53e R.I.. Journée très calme. L’artillerie allemande est silencieuse.
Les travaux exécutés sont :
- Au 2e bataillon : Création de boyaux reliant les tranchées de la ? compagnie à la corne du bois et au 10e B.C.P.. Dans la clairière, création de nouvelles tranchées pour homes debout . Ces tranchées munies de traverses, ne sont encore occupées que de nuit.
- Au 1er bataillon : Renforcement des tranchées par des réseaux de fils de fer.
- Au bataillon du 53e RI. : Aménagement des boyaux de communication.
Le soir, la 3e brigade anglaise, qui se trouve à la gauche du 53e R.I. est relevé par la 3e brigade anglaise.

21 novembre 1914

2e et 3e bataillons du 149e R.I. :

J.M.O. de la 85e brigade.
Le lieutenant-colonel du 157e R.I. prend le commandement du sous-secteur à partir du 21 novembre à 7 h. Le 2e bataillon du 149e R.I. vient à Vijverhoek. Le 1er bataillon du 149 R.I., retiré du secteur au Nord du canal vient au château près de l’écluse n° 9 ( ?). L’E.M.cantonne avec le train de combat du 149e R.I. dans une ferme à 500 m au Sud-Est de Ben Groenen Jager. A 16 h le bataillon de Vijverhoek reçoit l’ordre d’aller cantonner dans les fermes situées, entre la route de Vlamertinghe à Poperinghe et la route de Vlamertinghe à Ouderdorn.
A 18 h arrive le colonel Boyer, du 1er étranger, porteur d’une lettre de service, l’affectant comme colonel du 149e R.I..

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Soldats du 2e bataillon et du 3e bataillon du 149e R.I. tués le 21 novembre 1914 :

Soldat MARICOT Raymond Paul, 10e compagnie, tué le 21/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat LESCOT Ferdinand Marius, 11e compagnie, tué le 21/11/1914 aux environs d’Ypres.

1e, 2e et 3e bataillons du 158e R.I. :

J.M.O. du 158e R.I.
Dans la nuit, rien à signaler. La journée se passe très calme. Le 96e R.I. doit venir relever les troupes anglaise, qui occupent le secteur au Sud de la route de Menin. Le froid est intense, les hommes souffrent du froid, beaucoup ont les pieds gelés.
A 19 h 00, très violente canonnade sur le front du 1er bataillon.
Le soir, à 21 h 00, relève de la brigade anglaise par le 96e R.I..


Bien cordialement.
Denis

Re: 149e RI

Publié : mer. mai 07, 2008 9:38 pm
par denis33
Bonsoir à toutes et à tous.

Quelques journées de plus... Je m'exuse pour l'orthographe des noms propres qui ne sont pas toujours bien écrits. (je ne possède pas de carte complète détaillée de ces secteurs)

22 novembre 1914

2e et 3e bataillon du 149e R.I. :

J.M.O. de la 85e brigade.
L’E.M. de la brigade se transporte dans une ferme située à 200 m Nord-Ouest, d’une chapelle, sur la route de Vlamertinghe à Ouderdorn. Le 1er bataillon du 149e R.I. vient cantonner dans les fermes à l’est de la même route. Le colonel Boyer prend le commandement provisoire de la 85e brigade. Le froid qui sévit depuis 4 jours, rend le service dans les tranchées, de plus en plus pénible. Dès le début, un assez grand nombre d’hommes ont les pieds gelés.

1e, 2e et 3e bataillon du 158e R.I. :

J.M.O. du 158e R.I.
L’artillerie allemande a tirer toute la nuit. Vers 4 h 00, violente fusillade sur le front du 96e R.I., en face du 158e R.I..
Pendant la journée, l’activité des allemands semble amoindrie. Le calme est complet. Le colonel du 96e R.I. s’installe à 400 m, assez près du P.C. du colonel du 158e R.I.. Continuation et renforcement des travaux. Il pleut, les tranchées se remplissent d’eau en certains endroits.
La liaison est établie avec le bataillon de gauche du 96e R.I., par une tranchée barrant la route.

23 novembre 1914

1er, 2e et 3e bataillon du 149e R.I. :

J.M.O. de la 85e brigade.
L’ ordre général de la 8e Armée prévoit le passage en réserve d’armée de la 43e D.I.. Les relèves particulières qui doivent s’opérer, sont contremandées.

Soldat du 3e bataillon du 149e R.I. tués le 23 novembre 1914 :

Soldat HUMBERT Norbert, 12e compagnie, tué le 23/11/1914 aux environs d’Ypres.

1e, 2e et 3e bataillon du 158e R.I. :

J.M.O. du 158e R.I.
Les ordres font prévoir la relève de la 43e D.I.. Les ordres de relève sont donnés, mais presque aussitôt contremandés.
Le 66e R.I. ( ?) doit venir relever : 1 bataillon du 53e R.I., 2 bataillons du 96e R.I. et 2 compagnies du 122e R.I.
Les secteurs sont de nouveau répartis de la façon suivante :
a) De la corne Sud-Ouest du bois du Polygone jusqu’à la route Ke... (?), sous le commandement du lieutenant-colonel Mig… ( ?)
b) De cette route jusqu’au secteur du 9e C.A. Sous les ordres de l’officier commandant le 66e R.I.
En outre, le colonel Mig …( ?) prend le commandement de l’ensemble des troupes du secteur.
Il peut disposer comme réserve du 3e B.C.P. qui est en arrière du château d’Hooge

24 novembre 1914

1er, 2e et 3e bataillon du 149e R.I. :

J.M.O. de la 85e brigade.
L’E.M. de la brigade se rend vers midi à Poperinghe pour y faire le cantonnement de la 43e D.I., dans le secteur compris entre la route Ypres-Dunkerque par Poperinghe excluse au Nord. Au Sud, une ligne à 2 km. Plus au Sud, à l’Est par le chemin Edewarthoek ( ?)- Borne 2, de la route Poperinghe-Renningelst à l’Ouest, par le chemin Hagge-Cabaret (route de Walou( ?)) à Schondermonthoek ( ?). La zone à l’Est de la voie ferrée Poperhinghe-Godewoervelde ( ?) est réservée à la 86e brigade et à la compagnie divisionnaire du génie et, à l’Ouest de la voie ferrée au reste de la division. L’E.M. cantonne 42 rue de Boeschope ( ?). Le 149e R.I. route de Cassel et le 158e R.I .route de Poperinghe à Walou ( ?), se dirigeant droit vers l’Est.
2 bataillons du 149e R.I. sont installés au cantonnement le 24 au soir. Le 3e Bataillon n’y arrive que le 25 dans la matinée. Le 158e R.I. est installé au cantonnement le 25.

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1e, 2e et 3e bataillon du 158e R.I. :

J.M.O. du 158e R.I.
Nuit calme, sans incidents. La relève du 3e chasseurs par le 66e R.I. commencée à 2 h 30 est terminée à 5 h 00 sans incidents. Il fait très froid, nombreux pieds gelés.
Plusieurs reconnaissances faites par le 158e R.I. on permis de se rendre compte que l’ennemi ne cherchait pas à progresser sur notre front.
L’ordre d’opération fait savoir que la 43e D.I., doit passer en réserve d’armée.
Le 9e C.A. conserve le front qu’il tient actuellement avec ses 4 divisions.
En conséquence le front sera réparti de la façon suivante :
a) La 17e D.I., avec le 268e R.I. et le 290e R.I. de sa limite gauche actuelle jusqu’à 400 m au Sud du carrefour de Broodseinde ( ?)
b) La 26e D.I. de ce point jusqu’au chemin de la ferme Verbeck.
c) La 18e D.I., de ce point jusqu’à la limite du secteur du C.A., chemin de Zandvoorde à Zillebeke.
La relève commence à 2 h 00 et s’effectue sans incidents.
....

Bien cordialement.
Denis