DUPOUEY Charles Marie Dominique B.F.M.
Né le 12 octobre 1877 à HONG-KONG (colonie britannique), CHINE - Décédé le 3 avril 1915 à NIEUPORT (Flandre occidentale), BELGIQUE - Inhumé à WOESTEN (Flandre occidentale) BELGIQUE, Sépulture 243.
Entre dans la Marine en 1895, Aspirant le 5 octobre 1898, port BREST. Au 1er janvier 1899, sur le transport "EURE", Division navale de l'Océan Pacifique (Emmanuel VALLÉE, Cdt). Enseigne de vaisseau le 5 octobre 1900. Au 1er janvier 1901, port BREST. Le 27 avril 1901, Second sur le Torpilleur N°97, Défense mobile de la CORSE (François AUGAGNEUR, Cdt). Au 1er janvier 1903, sur le croiseur "GUICHEN" en essais à BREST (Jean BAËHME, Cdt). Officier breveté Interprète de langue anglaise en 1905. Officier breveté Fusilier et Gymnaste. Lieutenant de vaisseau le 12 octobre 1908. Au 1er janvier 1911, port LORIENT. En avril 1915, affecté au 1er Régiment de Fusiliers Marins, 12ème compagnie, cet Officier est tué le 3 avril aux combats de NIEUPORT, Poste 9. "Tué d'une balle dans la tête vers 21h00 tandis qu'il examinait un bouclier arraché par une marmite"--- Acte de décès transcrit à TOULON le 18 mai 1915 --- Dernier domicile 5 rue Elisa à TOULON.
Bonsoir Malou,
Bonsoir à tous,
Quelques éléments complémentaires d'information concernant le lieutenant de vaisseau
Dupouey .
A l'initiative de son épouse,
Mireille, les lettres de guerre du lieutenant de vaisseau
Dupouey ont d'abord partiellement paru dans
Le Correspondant du 10 juin 1919, puis ont été publiées en totalité, en 1922, par la
Nouvelle revue française (N.R.F.), avec une préface d'
André Gide, sous le sobre titre :
« Lettres » (224 p.). La première de ces correspondances est datée du 4 août 1914 et la dernière du 2 avril 1915, veille de la mort de
Dupouey.
Gide avait rencontré ce dernier en 1904 et ils étaient devenus amis.
Après la mort de
Mireille Dupouey, survenue le 27 mai 1932, les lettres en question ont fait l'objet d'une deuxième édition, à laquelle furent adjoints les essais à caractère mystique du lieutenant. Publié en 1934 ou 1935 par les
Editions du Cerf , sous le titre
« Lettres et essais » (sans date, 317 p.), l'ouvrage est précédé d'une introduction d'
Henri Ghéon, datée du 10 novembre 1933. De son nom véritable
Henri Vaugeon (15 mars 1875 – 13 juin 1944), Henri Ghéon, médecin, auteur dramatique, poète, critique littéraire, était l'un des fondateurs de la
N.R.F. ; il avait rencontré
Dupouey sur le Front des Flandres, dans la zone de La Grande Dune, où, bien que réformé, il s'était engagé comme médecin en février 1915. Il a d'ailleurs relaté cette expérience dans un ouvrage intitulé :
« L'homme né de la guerre. Témoignage d'un converti. (Yser-Artois 1915) » (Paris, N.R.F., 1re éd. 1919, 228 p. ; 2e éd. 1920, 189 p.). Lui-même était lié d'amitié avec
Gide depuis 1897.
Les
« Lettres » seules furent rééditées par
Les Editions du Cerf, en 1941 ou 1942
(sans date ; 201 p.).
La première de couverture des différentes versions des
« Lettres », la préface d'
André Gide et l'introduction d'
Henri Ghéon soulèvent d'abord une interrogation : pourquoi le lieutenant de vaisseau
Dupouey s'y trouve-t-il prénommé
Pierre Dominique alors que, sur sa fiche de décès, apparaissent les prénoms
Charles Marius Dominique ?
Pierre était-il son prénom d'usage, ou encore son prénom littéraire ?
La confrontation des lettres, d'une part, et des écrits de
Gide et
Ghéon, d'autre part, permet ensuite de compléter comme suit la biographie du lieutenant de vaisseau
Dupouey :
―
Vers 1906 : Sert sur le
Harpon.
―
Février 1908 : Sert sur le
Léon Gambetta.
― «
Peu de mois après » : Sert sur le
Lavoisier.
―
1911 : Sert sur le croiseur-cuirrassé
Dupetit-Thouard .
―
1911 : Épouse
Mireille de la Ménardière, sans doute en Bretagne.
―
Juillet 1912 : Prend à Lorient le commandement d'une compagnie de formation.
―
Printemps 1913 : Surmemé et malade.
―
Mai 1913 : Soigné à Vichy.
―
1er novembre 1913 : Naissance de son fils,
Michel, sans doute à Lorient ou à proximité de cette ville.
―
Fin 1913 : Affecté à Toulon.
― Août 1914 – Octobre 1914 : Sert en Méditerranée sur le cuirrassé
République.
―
Fin octobre 1914 : Lettre à son épouse, datée non pas du 12, comme il est indiqué dans l'ouvrage, mais beaucoup plus vraisemblablement du 22, puisque figure déjà dans les pages précédentes, à la date du 12, une lettre rédigée à Malte.
«
En mer, près de Corfou, le 12 octobre 1914.
[...]
Grande émotion depuis hier dans la ville flottante ; Bordeaux à adressé à l'Amiral une demande (qui est plutôt un ordre) de désigner si possible des officiers fusiliers, lieutenants de vaisseau et enseignes, pour commander les nouvelles recrues et les inscrits maritimes de la classe 1914 -- et partir avec eux à la Brigade des marins qui est sur le front de Belgique.
J'ai naturellement donné mon nom tout aussitôt et écrit personnellement à quelques amis du Courbet de chauffer ma candidature contre celle de mon camarade ... qui a fait, lui aussi, la même demande. Selon toute vraisemblance, on ne désignera qu'un seul lieutenant de vaisseau par
bateau, le second viendra peut-être plus tard ; mais pour le moment, on n'osera pas encore dégarnir trop les bateaux, et je voudrais bien ne pas arriver quand tout sera fini...
... Un petit séjour à Toulon, pour nous équiper en terriens, serait le prélude indispensable à notre envoi sur le front. Pour ma part, je m'y vois déjà, mais mon camarade a des chances assez sérieuses lui aussi, et j'ai bien hâte d'apprendre les décisions du Courbet. »
―
3 novembre 1914 : Lettre à son épouse.
«
Paris, 3 novembre 1914,
... Nous recevons à l'instant la bonne nouvelle qu'on a besoin de nous au front ; nous partons donc demain direction de la Belgique... [...] »
―
4 novembre 1914 : Lettre à son épouse.
«
Paris, 4 novembre 1914,
... Je t'écris ces quelques lignes avant de partir pour Dunkerque... [...] »
―
7 novembre 1914 : Lettre à son épouse.
«
Dixmude, le 7 novembre 1914,
Pour la première fois, je t'écris de la tranchée, sous Dixmude, où ma compagnie est installée. Le froid pique un peu, surtout la nuit ; [...] ...
L'action qui fut très vive ces jours derniers s'est un peu ralentie ; nous avons gardé toutes nos positions et même légérement progressé partout, mais des deux côtés on est fortement établi. [...] »
Pour le reste, les lettres de
Dupouey à son épouse, qui revêtent tout à la fois un caractère intimiste et quasi-mystique, sont de fort peu d'utilité pour éclairer les circonstances de l'intervention de la Brigade des fusilliers marins.
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Bien amicalement à vous,
Rutilius.