Re: Suicide
Publié : jeu. juin 13, 2013 3:20 pm
Bonjour à toutes et à tous,
<< Froideterre, 2 octobre 1916. Un homme du 289 s'est suicidé dans un boyau. On l'a retrouvé, la boîte crânienne sautée, tenant d'une main son fusil, de l'autre la fourche de bois avec laquelle il avait retourné la gâchette.
Quatre lettres dans son casque, ouvertes. Une à son capitaine pour s'excuser et le remercier ; une à sa soeur ; une à la société ; et une contenant ses dernières volontés. "Il quitte sans regret cette vie où il n'a connu que des misères et des souffrances. Il n'en peut plus, il est à bout de forces après vingt-six mois de campagne et de soucis domestiques. Il n'est pas un lâche, il aurait pu faire autrement ; mais il n'a pas voulu mourir en soldat, pour que sa femme, qui l'a tant fait souffrir, ne puisse pas toucher l'allocation due aux veuves des soldats morts au champ d'honneur. Il termine en faisant des voeux pour la victoire du pays."
source "1914-1918 quatre années sur le front" de Paul Tuffrau
Extrait d'un livre qui a sa place dans la bibliographie des témoignages de grande valeur. Son témoignage est d'autant plus crédible qu'étant bourgeois (fils de propriétaires vignerons bordelais), instruit (normalien d'Ulm), officier, patriote -quatre tares aux yeux de certains- il décrit sans langue de bois ce qu'il vit, voit, entend et pense.
Cordialement
IM Louis Jean
sesouvenir
<< Froideterre, 2 octobre 1916. Un homme du 289 s'est suicidé dans un boyau. On l'a retrouvé, la boîte crânienne sautée, tenant d'une main son fusil, de l'autre la fourche de bois avec laquelle il avait retourné la gâchette.
Quatre lettres dans son casque, ouvertes. Une à son capitaine pour s'excuser et le remercier ; une à sa soeur ; une à la société ; et une contenant ses dernières volontés. "Il quitte sans regret cette vie où il n'a connu que des misères et des souffrances. Il n'en peut plus, il est à bout de forces après vingt-six mois de campagne et de soucis domestiques. Il n'est pas un lâche, il aurait pu faire autrement ; mais il n'a pas voulu mourir en soldat, pour que sa femme, qui l'a tant fait souffrir, ne puisse pas toucher l'allocation due aux veuves des soldats morts au champ d'honneur. Il termine en faisant des voeux pour la victoire du pays."
source "1914-1918 quatre années sur le front" de Paul Tuffrau
Extrait d'un livre qui a sa place dans la bibliographie des témoignages de grande valeur. Son témoignage est d'autant plus crédible qu'étant bourgeois (fils de propriétaires vignerons bordelais), instruit (normalien d'Ulm), officier, patriote -quatre tares aux yeux de certains- il décrit sans langue de bois ce qu'il vit, voit, entend et pense.
Cordialement
IM Louis Jean
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