Bonsoir Monsieur WADDINGTON,
Bonsoir Richard,
Bonsoir à toutes et à tous,
Je vous remercie pour cette recherche qui met un point final à la filiation de Walter. Il est donc bien français et fils de français.
Puis-je Monsieur Wadda, devrai-je dire WADDINGTON, vous demander si vous possédez des éléments sur la carrière de votre arrière petit cousin et éventuellement une photo de ce cavalier de la grande guerre. Ces renseignements apparaitrons avec vos références dans le tome 2 du dictionnaire(GEHIN/LUCAS) avec votre accord.
Au cours de mes recherches, j'ai eu l'occasion de m'entretenir avec certains descendants de généraux en l'occurrence la famille de DALBIEZ, MONHOVEN,MAZEL.....
Avec tous mes remerciements
Bien cordialement
Gérard
Les obsèques du général Waddington
Les dernières semaines ont été cruelles pour l'armée du Rhin. Après la mort du colonel d'Apchier, la fin tragique des officiers aviateurs Barguez et Rizet et celle, héroïque, de l'adjudant Valéry, voici que le général Waddington, commandant la 3e brigade de cuirassiers, est enlevé à son tour. Ce vaillant officier, dont la mort n'avait pas voulu sur les champs de bataille, une cruelle maladie l'a ravi en quelques jours à l'affection des siens et de ses compagnons d'armes, camarades et subordonnés. Sous des dehors froids, ce soldat d'une énergie et d'un courage à toute épreuve, ainsi que le prouvent les magnifiques citations que lui valurent sa belle conduite au feu, cachait un coeur plein de sensibilité et de bonté. Il avait su se faire non seulement respecter, mais aussi aimer de ses hommes. Officiers et soldats ont tenu à honneur, pendant cinq jours et cinq nuits à monter la garde auprès de la dépouille mortelle de leur chef.
Les obsèques du général Walter Francis Chisholm Waddington ont eu lieu hier après-midi, au milieu d'une affluence considérable de généraux et d'officiers de tous grades et avec un important déploiement de troupes.
La levée du corps a eu lieu à 15 h. 30, au palais du gouverneur, Schillerplatz avec une imposante solennité.
Les honneurs étaient rendus par toute une brigade de cavalerie et des détachements de différentes armes de l’armée du Rhin, drapeaux en tête, voilés de crèpe.
De magnifiques couronnes, offertes par différents corps de l'armée, par la famille et les amis du disparu, portées par des militaires, précédaient le cercueil. Celui-ci, recouvert d'un drapeau tricolore, était posé sur un affût de canon. Deux militaires portaient les décorations du défunt sur un coussin blanc ainsi que son épée et son képi. L'ordonnance du général conduisait le cheval de son chef.
Venaient ensuite la famille et les autorités, parmi lesquelles nous citons :
M, Paul Tirard, président de la Haute Commission interalliée ; le général Degoutte, commandant en chef l'armée du Rhin; les généraux Mordacq, Michel, Demetz, de Rascas, Max Martin, de Susbielle, Fragnat, Schmidt, Claudon, Château-Redon, Michaud, Caron, Leconte, etc, des délégations des liaisons belge, anglaise, et américaine auprès de l’armée du Rhin, tous les chefs des formations militaires et des bureaux de l'A. F. R., une délégation des pro- fesseurs des lycées de garçons et de filles, le proviseur du Lycée représentant l’inspecteur d'académie, les aumôniers des cultes catholique et israélite, de nombreuses dames, etc.
Le cortège s'est rendu par la Schillerstrasse, et la Grosse Bleiche au temple de la Kaiserstrasse (Chrituskirche) où de nombreuses personnes étaient déjà réunies. Un peu avant l'arrivée du convoi, une voiture avait amené Mme et
Mlle Waddington et d'autres dames de la la ville, respectueusement saluées par l'assistance.
Au temple. les prières d'usage ont été dites par l'aumônier de la place, le pasteur Malusky, qui a également prononcé l'oraison funèbre du général qu'il a assisté dans ses derniers moments.
De la Christuskirche, le cortège s'est rendu au cimetière, où le corps du général sera inhumé provisoirement.
Discours du général de Rascas .
Sur la tombe. le général de Rascas, ami personnel et frère d'armes du défunt a retracé, dans les termes suivants, la brillante carrière du général Waddington.
Mon cher générai Waddington,
Engagé volontaire au 6e chasseurs, le 22 janvier 1885, admis à l'école de cavalerie en 1888, vous en sortez second de votre promotion, nommé sous-lieutenant au 12e chasseurs le 17 septembre 1889. Promu lieutenant le 1er décembre 1891, vous êtes envoyé en mission dans 1'Afrique australe le 13 janvier 1895 et mis hors cadre au corps expéditionnaire de Madagascar le 14 avril de la même année, Vos remarquables qualités maîtresses de sang-froid, de droiture et d'énergie vous y méritent la confiance de vos chefs et vous font confier des missions aussi délicates que périlleuses, comme celle de porter, dans des circonstances difficiles, les conditions de paix à Tananarive. Les notes les plus élogieuses ne cesseront plus de vous être données durant toute votre carrière.
Rentré en France au 4e chasseurs, vous êtes promu capitaine au 10e hussards le 10 octobre 1896. Quatre ans plus tard, vous passez au 18e dragons que vous quittez le 11 septembre 1906 promu chef d'escadron au 7e dragons. C'est là que vous êtes fait chevallier de la Légion d'honneur le 11 juillet 1909 et le 26 mars 1912, vous êtes promu lieutenant-colonel au 4e cuirassiers.
La grande guerre éclate. Vous en êtes un des meilleurs artisans ; d'abord à la tête des escadrons de la 51e division d'infanterie, puis au 31e dragons comme en témoignent vos belles citations.
Le 5 mai 1915, vous êtes promu colonel du 31e dragons et, comme tel, cité en ces termes à l'ordre de la 2e D. C.
" Excellent chef de corps, a pris part, dans les débuts de la campagne, à la tête d'un groupe d'escadrons, à de nombreuses affaires très bien menées en Belgique, dans le Nord à Voulpaix. et sur la Marne à Mondement ; a donné depuis, dans divers commandements en secteur, notamment en avril 1917, en Champagnpe, l'exemple d'une activité inlassable, d'un calme à toute épreuve et d'un superbe mépris du danger. "
En avril 1918, votre régiment prend part, avec la 2e D. C. à la bataille des Flandres. A Locre et au Montrouge, vous méritez la magnifique citation à l'ordre de l'armée que voici:
" Commandant les combattants à pied de la division, et chargé de la défense d'une position capitale du front, a fait preuve dans la bataille du 29 avril des plus belles qualités de commandement.. Maintenant son poste de commandement malgré un bombardement effroyable, sur les positions avancées, afin de pouvoir suivre par lui-même et diriger le combat, a imprimé à la défense une énergie surhumaine ; par ses contre-attaques incessantes lancées à propos, a réussi, malgré les assauts de forces très supérieures appuyées par une artillerie formidable, à maintenir intact le front qui lui était confié et a brisé tous les efforts de l'adversaire.
Appelé au commandement de la 12e brigade de dragons, vous êtes, le 11 juin 1918, promu général de brigade et vous continuez avec elle à vous distinguer jusqu'à la cessation des hostilités ; enfin, le 28 décembre 1918, vous êtes promu officier de la Légion d'honneur. Depuis, après la dissolution de la 12e brigade, vous prenez, jusqu'à sa dislocation, le commandement de la 7e brigade de dragons, et le 30 novembre 1919, vous êtes mis à la tête de la 3e brigade de cuirassiers qui vous pleure aujourd'hui et vous admire avec nous parce que nous savons que, vaillant entre les vaillants, épuisé par votre effort surhumain des Flandres, par l'exemple que vous avez donné sur l'Ourcq, où vous avez contracté l'affection qui vous coutera la vie, vous avez refusé de vous laisser hospitaliser pour ne pas manquer d'abord les opérations de juillet 1918, préludes de la grande victoire. Puisse notre admiration atteindre la hauteur de votre sacrifice!
Puisse notre douloureuse et respectueuse sympathie témoigner à votre famille éplorée notre sincère et profond attachement Mademoiselle, soyez fière de votre père ! Dieu veuille, Madame, vous donner la force dont vous avez: un si grand besoin et vous, général Waddington, mon frère d'armes et mon ami, je vous salue dans sa gloire éternelle !
Discours du général Degoutte
Le général Degoutte prend la parole à son tour et, d'une voix émue, il adresse un dernier adieu à son ancien camarade :
Madame, mes chers Camarades,
Je dois prendre la parole devant ce cercueil ( comme chef militaire et surtout comme ami. Les deuils nous frappent cruellement depuis quelque temps. Celui-ci, entre autre, qui prive brusquement l'Armée du Rhin et la France d'un de ses meilleurs généraux. Vous venez de voir sa carrière brillante, ses qualités militaires de premier ordre qui lui ont valu l'affectueuse confiance de ses inférieurs, la sympathie de ses pairs, l'estime de ses chefs.
Je suis devant ce cercueil non seulement l’interprète de toute l’armée du Rhin, soldats et officiers, mais aussi celui de nos camarades alliés qui avaient pu connaître et apprécier le général Waddington.
Le général Waddington était à Madagascar en 1895 dans le même service que moi. J'ai vu tout ce qu'il y avait d'énergie et d'intelligence dans cet homme d'action et dans ce haut caractère. Il était marqué pour les plus hautes destinées. La mort brise ses espérances. Je l'avais connu, aimé et apprécié là-bas. Je l'ai souvent retrouvé au cours de la campagne, ce chevalier sans peur. Je l'avais à côté de moi ici. C'est: un ami qui disparaît dont je garderai le souvenir dans mon coeur.
Mais il était de cette génération qui avait, voulu que la France se relève de 1870 et qui avait consacré sa vie à la réalisation de cet idéal. Je sais que ce grand soldat emporte dans son tombeau la joie de tomber aux bords du Rhin, la lutte close et la France victorieuse.
Les plus à plaindre sont ceux qui restent.
J'apporte ici à Mme Waddington, à sa fille et à sa famille si durement éprouvées l'expression de la grande part que nous prenons à leur deuil.
Puissent-elles y trouver une aide dans leur douleur.
Souvenez-vous que dans la peine plus encore que dans les jours heureux, dans l'avenir comme dans le présent, la grande famille militaire gardant le profond souvenir du général Waddington, restera la vôtre.
***
Les discours sont terminés. L'assistance défile devant la tombe et salue respectueusement la famille du général Waddingon,
L’Echo du Rhin tient lui aussi à exprimer, en cette douloureuse circonstance, à Mme et Mlle Waddington, ainsi qu »à la famille du défunt ses plus profondes et respectueuses condoléances.