Re: Les Musulmans dans la Grande Guerre.
Publié : lun. juin 19, 2006 5:04 pm
Bonjour à toutes et à tous,
Bonjour stcypre,
Merci pour la confirmation de la date d'inauguration du monument à la mémoire des combattants et soldats musulmans morts pour la France en 1914-1918.
J'en profite pour reprendre in extenso la note qu'écrivait Gaston Gras, en 1949, en tête de son ouvrage Douaumont 24 octobre 1916, à propos du Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc ( R.I.C.M.):
" Le Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc (R.I.C.M.), dont il est question dans cet ouvrage, n'est aucunement un régiment composé d'éléments marocains ou même d'Outre-Mer. C'est une formation exclusivement européenne, à laquelle des unités sénégalaises ou somalis ont été accolées, parfois en raison de leur qualité, mais dans des circonstances exceptionnelles seulement.
A l'origine, c'est-à-dire au début de la Grande Guerre, le commandement préleva, sur les troupes en opérations au Maroc, des bataillons formés en corps autonome et qui provenaient des grands régiments coloniaux stationnées dans la Métropole: c'étaient des troupes d'élite, comprenant presqu'uniquement des engagés volontaires et des sous-officiers de carrière. Dès les premières rencontres, notamment aux Marais de Saint-Gond, ces bataillons se mesurèrent avec la Garde Impériale allemande qui en garda un cuisant souvenir.
En juin 1915, trois de ces bataillons furent réunis en un corps unique, qui devint le R.I.C.M. M. le Président Poincaré lui remit son drapeau à Juistcoote, et désormais, les "Bataillons de Marche du Maroc" avaient fait place à un régiment d'effectif normal, alimenté par les jeunes classes 1914, 1915, 1916, 1917, qui s'amalgamèrent merveilleusement avec le noyau des vieilles troupes qui subsiste toujours et forma le levain de cette glorieuse unité.
Le R.I.C.M. ne portait aucun numéro à son écusson: pour marquer qu'il était l'émanation de toute l'Infanterie Coloniale, une ancre, seule, marquait le col des "Marsouins du Maroc".
Commandé par des officiers triés sur le volet, animé d'un incomparable esprit offensif, le R.I.C.M. avait déjà connu la notoriété, lorsque les affaires de Fleury (août 1916) et de Douaumont (24 octobre 1916) lui firent connaître la gloire: la Légion d'Honneur fut donnée à son drapeau après la prise de Douaumont. Jusque là, cette distinction n'avait été accordée qu'aux unités qui s'étaient emparées d'un drapeau ennemi: mais le Fort de Douaumont valait bien un drapeau!
En 1917 et 1918, le Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc poursuivit sa carrière, jalonnée des palmes de 10 citations à l'ordre de l'Armée, puis de la Médaille Militaire.
Il avait condensé les vertus des vieilles troupes de la Marine, devenues l'Armée Coloniale en 1901, rompues à toutes les aventures, à tous les exploits; il avait su maintenir l'esprit de l'Arme en fondant les recrues de toutes les parties de la France dans cette prodigieuse union des coeurs dont les vieux "blédards" demeurèrent toujours le ferment.
La gloire du R.I.C.M. est née du dévouement, de la vaillance, de l'esprit de sacrifice de tous ceux qui ont porté l'Ancre à leur collet: près de 15000 morts en furent la rançon.
Aujourd'hui, le Régiment,toujours égal à lui-même, continue avec éclat la trdition en Indochine, tenant toujours haut et ferme le Drapeau aux 15 citations, toujours fidèle à sa noble devise:" Recedit Immortalis Certamine Magno". (Il revient immortel d'un gigantesque combat)."
Je rappelle que ces lignes ont été écrites en 1949 par Gaston Gras, ancien combattant du R.I.C.M., qui participa à la reprise du Fort de Douaumont le 24 octobre 1916.
Cordialement.
Jean RIOTTE.
Bonjour stcypre,
Merci pour la confirmation de la date d'inauguration du monument à la mémoire des combattants et soldats musulmans morts pour la France en 1914-1918.
J'en profite pour reprendre in extenso la note qu'écrivait Gaston Gras, en 1949, en tête de son ouvrage Douaumont 24 octobre 1916, à propos du Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc ( R.I.C.M.):
" Le Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc (R.I.C.M.), dont il est question dans cet ouvrage, n'est aucunement un régiment composé d'éléments marocains ou même d'Outre-Mer. C'est une formation exclusivement européenne, à laquelle des unités sénégalaises ou somalis ont été accolées, parfois en raison de leur qualité, mais dans des circonstances exceptionnelles seulement.
A l'origine, c'est-à-dire au début de la Grande Guerre, le commandement préleva, sur les troupes en opérations au Maroc, des bataillons formés en corps autonome et qui provenaient des grands régiments coloniaux stationnées dans la Métropole: c'étaient des troupes d'élite, comprenant presqu'uniquement des engagés volontaires et des sous-officiers de carrière. Dès les premières rencontres, notamment aux Marais de Saint-Gond, ces bataillons se mesurèrent avec la Garde Impériale allemande qui en garda un cuisant souvenir.
En juin 1915, trois de ces bataillons furent réunis en un corps unique, qui devint le R.I.C.M. M. le Président Poincaré lui remit son drapeau à Juistcoote, et désormais, les "Bataillons de Marche du Maroc" avaient fait place à un régiment d'effectif normal, alimenté par les jeunes classes 1914, 1915, 1916, 1917, qui s'amalgamèrent merveilleusement avec le noyau des vieilles troupes qui subsiste toujours et forma le levain de cette glorieuse unité.
Le R.I.C.M. ne portait aucun numéro à son écusson: pour marquer qu'il était l'émanation de toute l'Infanterie Coloniale, une ancre, seule, marquait le col des "Marsouins du Maroc".
Commandé par des officiers triés sur le volet, animé d'un incomparable esprit offensif, le R.I.C.M. avait déjà connu la notoriété, lorsque les affaires de Fleury (août 1916) et de Douaumont (24 octobre 1916) lui firent connaître la gloire: la Légion d'Honneur fut donnée à son drapeau après la prise de Douaumont. Jusque là, cette distinction n'avait été accordée qu'aux unités qui s'étaient emparées d'un drapeau ennemi: mais le Fort de Douaumont valait bien un drapeau!
En 1917 et 1918, le Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc poursuivit sa carrière, jalonnée des palmes de 10 citations à l'ordre de l'Armée, puis de la Médaille Militaire.
Il avait condensé les vertus des vieilles troupes de la Marine, devenues l'Armée Coloniale en 1901, rompues à toutes les aventures, à tous les exploits; il avait su maintenir l'esprit de l'Arme en fondant les recrues de toutes les parties de la France dans cette prodigieuse union des coeurs dont les vieux "blédards" demeurèrent toujours le ferment.
La gloire du R.I.C.M. est née du dévouement, de la vaillance, de l'esprit de sacrifice de tous ceux qui ont porté l'Ancre à leur collet: près de 15000 morts en furent la rançon.
Aujourd'hui, le Régiment,toujours égal à lui-même, continue avec éclat la trdition en Indochine, tenant toujours haut et ferme le Drapeau aux 15 citations, toujours fidèle à sa noble devise:" Recedit Immortalis Certamine Magno". (Il revient immortel d'un gigantesque combat)."
Je rappelle que ces lignes ont été écrites en 1949 par Gaston Gras, ancien combattant du R.I.C.M., qui participa à la reprise du Fort de Douaumont le 24 octobre 1916.
Cordialement.
Jean RIOTTE.