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Marthe Richard (suite)
La vie « relatée » de Marthe Richard est exemplaire comme imbroglio romanesque, plus ou moins bien ficelé. Espionne/ contre espionne, l’un de ses noms de code fut « Alouette ». Je m’octroie un fantaisiste « miroir aux alouettes » : mes diverses lectures m’ont laissée pour le moins

« songeuse ».
Episode 1
En 1889, à Blâmont en Meurthe-et-Moselle, naît Marthe Betenfeld. La légende, autant que la protagoniste elle-même, attribuent plusieurs pères à ce nouveau-né. Un père, mobilisé, serait mort à Sedan, avant de pouvoir reconnaître l’enfant. Un autre père aurait été fusillé par les allemands pendant la GG. Les péripéties réelles ou fictives ne font que commencer.
Sur son acte de naissance, il est indiqué que la mère de Marthe est, tout bonnement, l’épouse de l’ouvrier brasseur Louis Betenfeld. Louis, déclare officiellement la naissance d’une enfant qu’il prénomme Marthe. Civilement, il est bel et bien le père. Marthe semble appartenir, tout simplement, à un milieu modeste, bien loin de la misère ou des fastes, ultérieurement présumés.
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Avant sa majorité, Marthe fugue. Arrêtée par la police, elle aurait été enfermée dans un institut tenu par des religieuses d’où elle se serait évadée. Selon d’autres sources, elle aurait été instruite dans une école de religieuses alors qu’elle prétend avoir appris à lire « toute seule » parce qu’elle n’était pas scolarisée.
En 1905, il est certain qu’elle est à Nancy : elle y est inscrite sur le Fichier national de la Prostitution, à titre de « prostituée mineure », elle a 16 ans. Ici il ne s’agit pas du conditionnel, le fichier existe.
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Fichée comme atteinte de syphilis, elle échappe aux contrôles et rejoint Paris. Elle y aurait trouvé un emploi honorable dans une blanchisserie mais, selon d’autres sources, en 1907, elle officie à Paris, dans une maison close de bon standing. Elle rencontre Henri Richer, le lieu de cette rencontre diffère selon les versions. Néanmoins, ce riche industriel, mandataire aux Halles « l’installe » dans un appartement puis l’épouse en avril 1915, juste avant de partir au front.
bien à vous
Brigitte
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