Re: stosstrup
Publié : ven. nov. 19, 2010 1:58 pm
Bonjour,
C'était une réaction au fait que vous dites que l'histoire est écrite par les vainqueurs et que si les stosstruppen l'avaient emporté, on les décrirait comme étant la solution. Je complète en disant que dans cette hypothèse, on aurait par effet miroir, dénigré les chars, sur lesquels les Alliés auraient misé en vain... Partir dans l'uchronie nous lancerait dans une querelle sans fin pour savoir si les stosstruppen ont échoué parce qu'il ne pouvait en être autrement, ou si on était à un tel point d'équilibre que ç'a été du pile ou face. Je ne me sens pas assez "pointu" pour trancher. Les faits bruts disent simplement
- que la doctrine des stosstruppen avait un lourd revers de médaille, risque pris par les Allemands,
- que les Français ont pris le risque inverse, celui de ne pas avoir de pareilles "super-troupes" pour ne pas subir ce revers,
- et que les Allemands ont subi tout le poids de ce revers à partir du moment où l'avers a échoué à emporter la victoire.
Pour conclure, il faudrait savoir dans quelle mesure les choix alliés et notamment français ont condamné la doctrine des stosstruppen. Par exemple si le fait d'avoir des troupes "d'un assez bon niveau partout" (en schématisant à outrance) a eu pour conséquence que les stosstruppen, où qu'ils attaquassent, dussent subir de très lourdes pertes, ce qui finissait par étouffer l'offensive faute d'assaillants. Quel a été le rôle des chars, de l'artillerie, dans le coût gigantesque de la percée pour l'assaillant.
Lorsque l'armée française a lancé son "offensive pour la paix" au Chemin des Dames, ses meilleures unités ont subi des pertes effrayantes, et sans aucun résultat. Et pourtant, elle a pu se reconstituer, faire sa mue tactique, et vaincre. On peut donc se demander, pour faire le parallèle, dans quelle mesure la différence entre les "troupes d'élite" et la "masse" était moindre qu'entre stosstruppen et "masse", si cette moindre différence a joué un rôle dans la possibilité pour l'armée française de se refaire, etc. Avec ce biais évident que les Allemands n'ont pas immédiatement exploité l'effondrement moral de mai-juin 17, alors qu'en juillet 18, c'est au moment même où ils lancent leur dernière offensive que les Allemands se prennent dans les reins une contre-attaque qui ne cessera plus jusqu'à l'armistice...
Cdlt
Cyrille
C'était une réaction au fait que vous dites que l'histoire est écrite par les vainqueurs et que si les stosstruppen l'avaient emporté, on les décrirait comme étant la solution. Je complète en disant que dans cette hypothèse, on aurait par effet miroir, dénigré les chars, sur lesquels les Alliés auraient misé en vain... Partir dans l'uchronie nous lancerait dans une querelle sans fin pour savoir si les stosstruppen ont échoué parce qu'il ne pouvait en être autrement, ou si on était à un tel point d'équilibre que ç'a été du pile ou face. Je ne me sens pas assez "pointu" pour trancher. Les faits bruts disent simplement
- que la doctrine des stosstruppen avait un lourd revers de médaille, risque pris par les Allemands,
- que les Français ont pris le risque inverse, celui de ne pas avoir de pareilles "super-troupes" pour ne pas subir ce revers,
- et que les Allemands ont subi tout le poids de ce revers à partir du moment où l'avers a échoué à emporter la victoire.
Pour conclure, il faudrait savoir dans quelle mesure les choix alliés et notamment français ont condamné la doctrine des stosstruppen. Par exemple si le fait d'avoir des troupes "d'un assez bon niveau partout" (en schématisant à outrance) a eu pour conséquence que les stosstruppen, où qu'ils attaquassent, dussent subir de très lourdes pertes, ce qui finissait par étouffer l'offensive faute d'assaillants. Quel a été le rôle des chars, de l'artillerie, dans le coût gigantesque de la percée pour l'assaillant.
Lorsque l'armée française a lancé son "offensive pour la paix" au Chemin des Dames, ses meilleures unités ont subi des pertes effrayantes, et sans aucun résultat. Et pourtant, elle a pu se reconstituer, faire sa mue tactique, et vaincre. On peut donc se demander, pour faire le parallèle, dans quelle mesure la différence entre les "troupes d'élite" et la "masse" était moindre qu'entre stosstruppen et "masse", si cette moindre différence a joué un rôle dans la possibilité pour l'armée française de se refaire, etc. Avec ce biais évident que les Allemands n'ont pas immédiatement exploité l'effondrement moral de mai-juin 17, alors qu'en juillet 18, c'est au moment même où ils lancent leur dernière offensive que les Allemands se prennent dans les reins une contre-attaque qui ne cessera plus jusqu'à l'armistice...
Cdlt
Cyrille