Re: 415e régiment d'infanterie dans la Marne à l'automne 1915
Publié : lun. oct. 07, 2024 2:42 pm
415e régiment d'infanterie dans la Marne à l'automne 1915
24 septembre 1915
Derniers préparatifs - derniere distribution d'effets - de sachet antiasphyxiant - Organisation du fontionnement des futurs postes de secours et du service de santé dans la marche en avant. Le premier poste de secours a été établi préalablement dans la sape V aboutissant au boyau du Merlon. Il se compose de trois salles de dix mètres de long et sera commun avec le 52e d'infanterie. Les salles communiqueront en(tre) elles. La salle médiane servira aux opérations et pansements, la salle 1 et 3, comme salles d'attente, et blessés pansés. Une équipe de G.B.D. (brancardiers divisionnaires) et au nombre de 8 est attaché au poste. Le Médecin-Chef et les trois médecins de bataillon s'installeront dans ce poste de secours au début de la bataille. Les médecins auxiliaires suivront leur bataillon à la sortie des tranchées, accompagnés d'une équipe de 10 brancardiers et d'un infirmier porteur d'un sac d'ambulance et d'un 2e infirmier avec musette de pansements. Pour chaque compagnie il y aura, en outre, quatre brancardiers qui les suivront immédiatement. Le caporal brancardier montera avec le médecin auxiliaire. 2 brancardiers seront affectés au poste de secours ainsi que les quatre caporaux infirmiers et tous les autres infirmiers disponibles (3)
Le matériel se composera de trois paniers de médicaments, d'un lot d'atelles (sic) et de gouttières, d'un sac de paquets de pansements (petits, moyens et grands) et d'appareils Vermorel destinés à la pulvérisation d'hippos... (?), des loupes à acétylène, vivres de réserves et tous les brancards, tonnelets remplis d'eau (le matériel a été transporté à bras par les boyaux de Croix-en-Champagne jusqu'au poste soit 12 kilomètres !)
Après une présentation au drapeau et une allocution émouvante du Colonel, le régiment s'est préparé au départ.
L'heure fixée fut 22 heures. La marche s'effectua normalement dans la nuit. Une halte fut faite à (...?) où les hommes purent s'endormir un instant.
Le Boyau A6 nous permit de gagner les tranchées de 1ère ligne, les différentes sapes par le Merlon. Au lever du jour, nous étions au poste de secours attendant l'heure de l'attaque.
25 septembre 1915
A l'heure indiquée, 9 heures 1/4, la sortie des tranchées s'effectua dans un élan admirable. Les hommes montrèrent un sang-froid et une volonté d'agir et de vaincre au-dessus de tout éloge.
Quelques instants après les blessés arrivèrent au poste de secours qui ne cessa de fonctionner toute la journée et toute la nuit avec tout le personel prévu. Il n'y eut aucun encombrement et les blessés étaient aussitôt pansés au fur et à mesure de leur arrivée.
Seul le service d'évacuation assuré par les G.B.D. était insuffisant pour permettre l'évacuation immédiate des blessés pansés et pour ne pas entraver le fonctionnement du poste de secours avec longue théorie de blessés pansés attendirent patiemment leur tour dans les boyaux jusqu'à la route de Perthes.
26 septembre 1915
Deuxième jour de la bataille. - Les blessés sont moins nombreux et arrivent en moins grand nombre au poste de la sape V.
Le Médecin-Chef décide d'envoyer un médecin aide-major en reconnaissance sur le terrain conquis en vue d'établir un poste de secours plus près de la ligne de feu.
L'état des opérations fit voir la possibilité de s'installer sur la tranchée allemande du camp Elberfeld *.
Le Médecin-Chef, deux aides-majors et le personnel de 2 bataillons se rendirent aussitôt sur le point indiqué et procédèrent à l'installation d'un nouveau poste dans une cagna allemande. Dans l'après-midi de ce jour, un obus vint frapper ce nouveau poste exposé au feu violent de l'ennemi et le Médecin-Chef, un aide-major furent blessés et un infirmier fut tué net. Dans la soirée, le médecin aide-major LEVESI mourut des suites de ses blessures à l'ambulance.
Jean Joseph LEVESI
Mort pour la France le 26 septembre 1915 à l'Ambulance 5/14, à Somme-Suippes (Marne) des suites de blessures de guerre.
Né le 31 janvier 1879 à Nice (Alpes-Maritimes)
Médecin aide-major de 1ère classe au 415e régiment d'infanterie
Acte transcrit le 28 février 1916 à Nice (Alpes-Maritimes)
N° de registre d'état civil 111/288
Le poste fut évacué étant entièrement démoli par l'explosion et l'installation se fit à côté dans une nouvelle cagna libre. Le fonctionnement devint normal et assuré par un médecin aide-major et tout le personnel restant.
27 septembre 1915
Le poste de secours de la sape V devenant de moins en moins fréquenté par les blessés, le service fut confié au Médecin-Chef du 24e Territorial qui occupait les tranchées et le matériel, et les personnels restant avec l'aide-major qui avait assuré jusqu'alors le fonctionnement de ce poste, se portèrent à la tranchée d'Elberfeld sous un feu de barrage violent en renfort de l'aide-major resté seul depuis le moment de l'accident mentionné !
28 septembre 1915
4e journée du combat. - Les blessés sont toujours nombreux. Les évacuations sont plus rapides encore. Une équipe de 20 brancardiers divisionnaires nous a été fournie et le Médecin divisionnaire a pu s'assurer par lui-même du bon fonctionnement de ce service délicat et particulièrement difficile.
De nombreux blessés appartenant aux corps voisins sont pansés par nous, notamment du 52e, 140e, 30e (x) etc. (x) de 14 corps différents
Nos pertes furent élevées - environ la moitié de l'effectif et 28 officiers.
Le Colonel STRUDEL fut tué et son successeur, le Colonel BOURDON (du 52e) fut également blessé mortellement.
29 septembre 1915
A quatre heures du matin, le 11e Colonial vint relever, sous une pluie battante, nos braves soldats du 415e qui se battaient depuis quatre jours et avaient conquis 4 kilomètres 1/2 de front.
Rassemblement à la cote 204.
.../
415e régiment d'infanterie - 26 N 771/1
Service de santé : J.M.O. du 1er avril 1915 au 3 mars 1919
page 10 et suivantes
* Camp d'Elberfeld (nord du Trou Bricot)
VOIR : Tranchée allemande occupée par les français dans le camp d'Elberfeldt. [légende d'origine]
https://imagesdefense.gouv.fr/fr/tranch ... igine.html
24 septembre 1915
Derniers préparatifs - derniere distribution d'effets - de sachet antiasphyxiant - Organisation du fontionnement des futurs postes de secours et du service de santé dans la marche en avant. Le premier poste de secours a été établi préalablement dans la sape V aboutissant au boyau du Merlon. Il se compose de trois salles de dix mètres de long et sera commun avec le 52e d'infanterie. Les salles communiqueront en(tre) elles. La salle médiane servira aux opérations et pansements, la salle 1 et 3, comme salles d'attente, et blessés pansés. Une équipe de G.B.D. (brancardiers divisionnaires) et au nombre de 8 est attaché au poste. Le Médecin-Chef et les trois médecins de bataillon s'installeront dans ce poste de secours au début de la bataille. Les médecins auxiliaires suivront leur bataillon à la sortie des tranchées, accompagnés d'une équipe de 10 brancardiers et d'un infirmier porteur d'un sac d'ambulance et d'un 2e infirmier avec musette de pansements. Pour chaque compagnie il y aura, en outre, quatre brancardiers qui les suivront immédiatement. Le caporal brancardier montera avec le médecin auxiliaire. 2 brancardiers seront affectés au poste de secours ainsi que les quatre caporaux infirmiers et tous les autres infirmiers disponibles (3)
Le matériel se composera de trois paniers de médicaments, d'un lot d'atelles (sic) et de gouttières, d'un sac de paquets de pansements (petits, moyens et grands) et d'appareils Vermorel destinés à la pulvérisation d'hippos... (?), des loupes à acétylène, vivres de réserves et tous les brancards, tonnelets remplis d'eau (le matériel a été transporté à bras par les boyaux de Croix-en-Champagne jusqu'au poste soit 12 kilomètres !)
Après une présentation au drapeau et une allocution émouvante du Colonel, le régiment s'est préparé au départ.
L'heure fixée fut 22 heures. La marche s'effectua normalement dans la nuit. Une halte fut faite à (...?) où les hommes purent s'endormir un instant.
Le Boyau A6 nous permit de gagner les tranchées de 1ère ligne, les différentes sapes par le Merlon. Au lever du jour, nous étions au poste de secours attendant l'heure de l'attaque.
25 septembre 1915
A l'heure indiquée, 9 heures 1/4, la sortie des tranchées s'effectua dans un élan admirable. Les hommes montrèrent un sang-froid et une volonté d'agir et de vaincre au-dessus de tout éloge.
Quelques instants après les blessés arrivèrent au poste de secours qui ne cessa de fonctionner toute la journée et toute la nuit avec tout le personel prévu. Il n'y eut aucun encombrement et les blessés étaient aussitôt pansés au fur et à mesure de leur arrivée.
Seul le service d'évacuation assuré par les G.B.D. était insuffisant pour permettre l'évacuation immédiate des blessés pansés et pour ne pas entraver le fonctionnement du poste de secours avec longue théorie de blessés pansés attendirent patiemment leur tour dans les boyaux jusqu'à la route de Perthes.
26 septembre 1915
Deuxième jour de la bataille. - Les blessés sont moins nombreux et arrivent en moins grand nombre au poste de la sape V.
Le Médecin-Chef décide d'envoyer un médecin aide-major en reconnaissance sur le terrain conquis en vue d'établir un poste de secours plus près de la ligne de feu.
L'état des opérations fit voir la possibilité de s'installer sur la tranchée allemande du camp Elberfeld *.
Le Médecin-Chef, deux aides-majors et le personnel de 2 bataillons se rendirent aussitôt sur le point indiqué et procédèrent à l'installation d'un nouveau poste dans une cagna allemande. Dans l'après-midi de ce jour, un obus vint frapper ce nouveau poste exposé au feu violent de l'ennemi et le Médecin-Chef, un aide-major furent blessés et un infirmier fut tué net. Dans la soirée, le médecin aide-major LEVESI mourut des suites de ses blessures à l'ambulance.
Jean Joseph LEVESI
Mort pour la France le 26 septembre 1915 à l'Ambulance 5/14, à Somme-Suippes (Marne) des suites de blessures de guerre.
Né le 31 janvier 1879 à Nice (Alpes-Maritimes)
Médecin aide-major de 1ère classe au 415e régiment d'infanterie
Acte transcrit le 28 février 1916 à Nice (Alpes-Maritimes)
N° de registre d'état civil 111/288
Le poste fut évacué étant entièrement démoli par l'explosion et l'installation se fit à côté dans une nouvelle cagna libre. Le fonctionnement devint normal et assuré par un médecin aide-major et tout le personnel restant.
27 septembre 1915
Le poste de secours de la sape V devenant de moins en moins fréquenté par les blessés, le service fut confié au Médecin-Chef du 24e Territorial qui occupait les tranchées et le matériel, et les personnels restant avec l'aide-major qui avait assuré jusqu'alors le fonctionnement de ce poste, se portèrent à la tranchée d'Elberfeld sous un feu de barrage violent en renfort de l'aide-major resté seul depuis le moment de l'accident mentionné !
28 septembre 1915
4e journée du combat. - Les blessés sont toujours nombreux. Les évacuations sont plus rapides encore. Une équipe de 20 brancardiers divisionnaires nous a été fournie et le Médecin divisionnaire a pu s'assurer par lui-même du bon fonctionnement de ce service délicat et particulièrement difficile.
De nombreux blessés appartenant aux corps voisins sont pansés par nous, notamment du 52e, 140e, 30e (x) etc. (x) de 14 corps différents
Nos pertes furent élevées - environ la moitié de l'effectif et 28 officiers.
Le Colonel STRUDEL fut tué et son successeur, le Colonel BOURDON (du 52e) fut également blessé mortellement.
29 septembre 1915
A quatre heures du matin, le 11e Colonial vint relever, sous une pluie battante, nos braves soldats du 415e qui se battaient depuis quatre jours et avaient conquis 4 kilomètres 1/2 de front.
Rassemblement à la cote 204.
.../
415e régiment d'infanterie - 26 N 771/1
Service de santé : J.M.O. du 1er avril 1915 au 3 mars 1919
page 10 et suivantes
* Camp d'Elberfeld (nord du Trou Bricot)
VOIR : Tranchée allemande occupée par les français dans le camp d'Elberfeldt. [légende d'origine]
https://imagesdefense.gouv.fr/fr/tranch ... igine.html