Forum PAGES 14-18

Le bois

Parfois bien conservé, comme le démontrent ces quelques objets, sa nature est transformée en une matière légère et fragile.


Bouchons de liège, avec des marques de producteurs :

Piquets de tente en chêne


Elément de calage de caisse, en sapin

Crayons, probablement en cèdre, souvent fendu par leur milieu. Celui du milieu porte un étui protège-mine tel que vendu par la Manufacture de Saint-Etienne au prix de 10 cts (catalogue de 1914).

Les matériaux d’origine animale

Le cuir
Le tannage destiné à le rendre imputrescible permet sa conservation, il reste souple par l’humidité dont il est imprégné. Sorti du milieu souterrain, son séchage doit être progressif.

Dans certaines conditions il se dégrade, comme cet exemple de dégradation côté fleur qui se décolle. En-dessous, le cuir est poreux.

L’os
Ici un peigne à moustaches et deux boutons. C’est en séchant que cette matière, sortie du milieu humide, peut se déformer.

La corne
Représentée ici par le tuyau d’une pipe. La matière ne porte aucune trace de dégradation due à son séjour dans un souterrain.

Matériaux divers

Le caoutchouc
Il est utilisé, entyre-autre, pour les loups de masque à gaz. En milieu souterrain humide, ces masques restent étonnement souple, mais durcissent et deviennent cassants une fois sortis de ce milieu.

La stéarine
Composition supposée de cette bougie, à base de graisse animale ou végétale.

La nitrocellulose
A base de cellulose traitée par l'acide nitrique, ces lamelles de poudre BC (C pour "canon"), utilisées par l’artillerie française, se retrouvent un peu partout. Les deux morceaux, en haut à droite, ont été lâchés après avoir été tenus allumés entre les doigts ; leur chute au sol les a éteint.

Ici s'achève cette mini-étude sur les matériaux rencontrés en milieu souterrain.

Cordialement,

Régis R.

Bonjour,
Une bien belle étude, merci du partage.

Cdlt.

Bonjour Sylvain et HB,

Merci pour ces retours.

Comme pour beaucoup de passionnés de ce forum, le temps passé n'est pas compté, et mes premières visites des champs de bataille remontent à 1978. Pour les lieux concernés, ce n'est pas le sujet de cette étude, et ce serait à nouveau le sujet à des polémiques inutiles.

Bien cordialement,

Régis R.

Bonjour,


Second volet de cette petite étude consacrée à la conservation des matériau selon leur situation, portant cette fois sur les objets à la surface du sol.

Il en reste peu et ils sont localisés en sous-bois, où l’observation des petites pièces, enfouies sous l’humus, est quasi-impossible. Les objets rencontrés sont majoritairement en métaux ferreux (ustensiles, défenses accessoires, projectiles), les autres métaux ayant depuis longtemps été récupérés. Le verre est très présent, les bouteilles formant parfois de véritables dépôts.
Les états de conservations sont très différent du milieu souterrain, les matériaux sont soumis à l’alternance humidité – sécheresse, à l’action du gel, aux insectes et aux moisissures.


La céramique

Les quelques tessons retrouvés ne montrent pas de dégradation particulière. Les suivants ont été retrouvés près de l’entrée d’un abri.

Le verre
Comme dans le monde souterrain, pas de dégradation, hormis une légère opacification du verre blanc.

Les métaux

L’étain
Il se conserve et protège parfois encore les ustensiles étamés. Ici, un fragment de cuiller et un couvercle de bidon estampé "marque déposée" : un éclat l'a perforé et il a été réparé avec une pièce d’étain.

L’aluminium
Le peu d’objets observés dénotent d’une bonne conservation, comme par exemple ce morceau détaché d’un bidon allemand.


Le cuivre
Représenté par les ceintures d’obus, il se conserve indéfiniment sous sa couche d’oxydation. Ici, la ceinture d'un 155 en fonte aciérée.

Le laiton
Les cartouches sont les principales représentantes de ce métal, les étuis en contact avec le sol sont concernés par le dézincage et deviennent poreux. Ce phénomène est moins net pour les étuis de 7,92 Mauser.

Les métaux ferreux

La fonte
Alliage de fer et de carbone, la fonte, celle des fourneaux de nos grand-mères, s’oxyde peu. Celle de nos grand-pères pourrait être celle des grenades V.B. dont l’aspect est peu modifié par le temps.

L’acier
L’acier est présent de par les encore trop nombreux projectiles. Sa conservation est très variable, comme illustré ci-dessous par une bombe de 16kg de 58T, ce qui augmente le danger, à terme, pour les chargements toxiques.

La tôle galvanisée
La galvanisation consiste à recouvrir la tôle d’acier d’une fine couche de zinc, cet ensemble résiste au temps comme le démontrent ces tôle d’abris encore en place. On peut même observer sur leur surface les effets de la mitraille.


Le fer-blanc
Les ustensiles de campement en fer-blanc (acier étamé), selon l’alternance humidité-sécheresse, peuvent être dissous plus ou moins complètement par la corrosion. A l’inverse, ils peuvent être en bien meilleur état que ceux des souterrains, pouvant alors être manipulés sans craindre de les briser. Au pied d’un arbre, a demi-enfoui, on peut observer ce centenaire bidon d’1 litre qui se tient encore bien.

Le zinc

Les « bouchons » de la grenade à manche, à la surface du sol, recouverts d’une fine pellicule d’oxydation, ont une bien meilleure conservation que dans les autres milieux :

Les alliages de zinc

Ici, des fusées instantanées KZ14 et EKZ 16 pour obus de 77, en alliage à base de zinc, appelé à tort ZAMAK (zinc – aluminium – magnésium – cuivre), cette dénomination n’étant enregistrée qu’après la guerre, en 1926.

Les matières végétales

Sous l’action des insectes, des moisissures, des bactéries, etc., bien peu sont conservées.


Bois

Dans un milieu très humide, au bord d’un ruisseau, ce reste de caisse à munitions, en sapin, s’est particulièrement bien conservé.

Sur cette embase de grenade à manche, un reste du bois (hêtre) et de la mèche lente en fil.

Les matériaux d’origine animale

Bien peu également, seuls quelques restes de cuir racorni, qui doivent souvent leur conservation à l’oxyde de pièces de laiton.

Cuir

Semelle cloutée de brodequin français : généralement l'oxyde de fer ronge le cuir, ici il n'y a qu'un léger vide autour de chaque clou, donnant l'impression d'un ensemble qui se tient.


Os

Les ossements de boucherie se désagrègent lentement, leur surface se fendille et devient pulvérente.

En conclusion de cette seconde partie, on note l'absence de certaines matières vue en milieu souterrain, et pour les métaux la conservation en extérieur est nettement meilleure.

Cordialement,

Régis R.