Forum PAGES 14-18

Bonjour à toutes et à tous,

Vient de m'être offert : Des armes et des larmes; Mémoire creusoise de la Grande Guerre de Guy Marchadier.

Cet ouvrage de 160 pages brosse un rapide portrait de la Creuse en 1914, énumère les différents régiments où furent affectés les Creusois en 1914 (un bataillon du 78°RI occupait la caserne des Augustines à Guéret), évoque les sentiments de ceux qui partent et de ceux qui restent....

De nombreuses lettres et journaux de soldats sont cités avec, comme toujours, leur lot d'émotion.

Puis c'est l'arrivée des réfugiés, des blessés, plus tard des permissionnaires, c'est l'annonce des morts et des disparus.

Ce sont aussi les différentes populations qui ont séjourné au camp de la Courtine.

Ce livre enfin comporte des nombreuses photos, dont celles du monument aux morts de Gentioux avec son inscription célèbre, montrée du doigt par un enfant creusois :"maudite soit la guerre".

Cordialement, et très bonnes vacances à celles et ceux qui partent se refaire une santé.

BL

Bonjour à tous,

Je viens de lire
A TIRE D'AILES
carnet de vol d'un aviateur
et
souvenir d'un prisonnier

Plon, 1916



Un bel ouvrage:
des belles descriptions techniques des premiers vols sur Farman,
et
le recit de la survie avec toutes leurs misères des premiers prisonniers alliés ...

Beaucoup émotions, j'en ai trouvé ma citation celle de la page 303:


"Le lugubre déchargement commence et ceux qui désormais ne marcheront jamais plus défilent, emportés sur un brancard, devant leurs chefs respectueusement découverts en face de ces mutilés qui furent leurs premiers soldats. Les autres suivent, interminables colonnes, sans bras, sans jambes, sans regard.
Quelle héroïque simplicité dans ce salut de la Patrie à ses fils blessés pour Elle, que de souffrances fait oublier cette glorieuse minute!
Quiconque ne l'a pas vécue ne comprendra jamais l'émotion de pareils moments!"

Renaud De La FREGEOLIERE



Bien cordialement
Bertrand

je suis en train de le lire et je le trouve pas mal.

bonjour à toutes et à tous

j'ai lu Le chemin des âmes de Joseph Boyden et je vais vous donner mon avis qui est un peu mitigé
je commence par les côtés positifs:
-le style est bon,le lecteur est tout de suite captivé par une histoire très prometteuse
les scènes de guerre sont très bien écrites,au point qu'on se sent presque dans la peau du héros
les scènes relatives à l'histoire "indienne" des personnages sont pareillement excellentes et l'auteur a un talent indéniable pour passer des unes aux autres
à ce niveau-là je dirais que le seul bémol est que le destin des héros est prévisible et sans surprise et qu'à la page 53 on devine déjà où l'auteur veut nous emmener
mais ça ce n'est pas bien grave

non,ce qui me dérange profondément dans ce livre,c'est un élément-clé de l'histoire sur laquelle celle-ci repose entièrement,je veux parler de la morphine
je pense personnellement que l'auteur n'avait pas besoin d'utiliser cet "argument" pour justifier du dérapage de ses personnages:cette guerre,les conditions de vie-et de mort-dans lesquelles les soldats vivaient suffisaient à elles-seules pour faire sauter les verrous psychologiques qui font d'un homme,un homme "civilisé"
d'autre part,si l'auteur s'est refusé à associer ses héros "indiens" à l'alcool,ce qui peut se comprendre quand on sait les ravages que ce produit a fait au sein de la nation indienne,le cliché de l'indien alcoolique a la vie dure -il n'aurait pas dû recourir à ce produit "de l'homme blanc" pour expliquer la dérive de ses héros:

-car les effets qu'il décrit après la prise de cette morphine relèvent plutôt de la prise de cocaïne...voyez sur ce lien:http://www.drogues.gouv.fr/article3043.html

-car d'un point de vue technique,à l'époque les seringues étaient en verre,les aiguilles énormes car elles se bouchaient et la morphine elle-même était rare et rarement administrée (source:manuel d'instruction pratique pour l'obtention du diplôme simple de dame-infirmière/1918)
on préférait les injections (sous-cutannées) de caféine,les pansements au laudanum,le laudanum lui-même,l'alcool bien sûr,pour soulager..la morphine était réservée pour des douleurs exceptionnelles ébranlant l'observateur (médecin) pourtant habitué à en voir....et ceci plutôt à l'arrière qu'en 1ère ligne.
quant aux risques d'infection (abcès et septicémie) suite à des injections répétées sans désinfection,je passe car j'oubliais que cela n'arrive jamais aux héros,seulement au simple quidam

-car l'auteur fait preuve d'un autre anachronisme en intégrant la morphine (en quantité conséquente en plus) au sein même du régiment,cela s'est passé à la 2ème guerre mondiale (dans le paquetage même) mais pas en 1917
voici un lien qui donne la parole à des anciens combattants canadiens de la grande guerre,voyez plutôt ce qu'ils racontent...
http://www.waramps.ca/heritage/1ere/fvimy.html
allez dans "l'histoire de Perce Lemmon",souvenirs d'un ancien combattant de Vimy,cliquez sur la transcription PDF de l'interview,vous verrez ce qu'il dit à propos de la morphine

vous allez penser que je suis bien pinailleuse pour un roman qui a été encensé par la critique (j'en ai reconnu les qualités littéraires)
oui,mais moi qui manipule la morphine tous les jours dans mon travail,qui côtoit les gens qui en ont besoin pour des douleurs de damnés et qui ne sont pas pour autant des toxicomanes avec troubles de la personnalité,
eh bien ça me fait grincer des dents tout ce tissu de mensonges...
au fait:morphine vient de "Morphée" (dieu du sommeil)...son principal effet secondaire immédiat est une somnolence,élément favorisant l'acuité visuelle du tireur d'élite comme chacun sait.

amicalement,
Mireille

Bonjour
Pour ma part, la lecture de cette été fut le "Manuel de l'artillerie lourde" (oct 17) par les Cdt Alvin et André aprés la découverte d'un emplacement quasi intact d'un canon de 305 St Chamond qui fit des tirs de contre-batterie sur un SKL-45 "lange Max" sévissant sur la place de Verdun.
Cordialement
Cyril

Bonjour Mireille,

j'aai également lu ce livre 'Le Chemin des Ames', ces vacances, et hésitais à poster mes commentaires, car je ne sais si je dois le recommander.

100 % d'accord avec vous pour le constat littéraire : c'est une lecture très agréable, Mr Boyden est un narrateur talentueux, et personnellement il m'a réellement ému. J'ai beaucoup apprécié son style, jusqu'à me relire certains passages pour moi tout seul, à voix haute.

Je ne sais pour vous, mais quant à moi il y des livres qui me laissent un peu mélancolique à la dernière page, non pas parceque l'histoire est triste, mais surtout parceque c'est une beau moment de ma vie de lecteur qui s'achève. 'Le Chemin des Ames' est l'un d'entre eux. J'ai terminé les dernières pages face à un coucher de soleil grec, et tout cela fut grandiose.

L'intensité dramatique est plutôt bonne, et en toute amitié, je trouve sur ce point votre jugement un peu sévère. Certes l'on devine vite les grandes lignes de l'histoire que l'on veut nous narrer, mais il reste des inconnues de taille jusqu'à la fin, dont la plus grosse (secret !) jusqu'à la dernière ligne.

Et la véracité, alors ?

Mireille, vos remarques sur la morphine ne peuvent qu'être justes. Merci de nous en faire part. Elles pratiquent une première brèche dans la crédibilité technique de l'auteur. Je comprends que tant d'imprécision sur un sujet que vos possédez parfaitement vous ait agacée.

J'ai vérifié les grandes lignes des parcours de l'unité accueillant les deux héros de l'histoire. Rien à dire de ce côté.

Par contre, même si la description des combats et paysages ne mérite à mon sens que des compliments, j'ai peine à croire qu'il ait existé des soldats aussi téméraires, et aussi chanceux... aussi longtemps !

Mais je sors de ce livre plus curieux qu'avant, et cela est bien :

Existe-t-il des livres ou articles historiques au sujet des tireurs d'élite ?

Cela vaut bien un nouveau sujet, non ?

Amicalement

Bernard

Bonjour Cyril,

Belle et instructive lecture ! C'est un livre que je consulte souvent !

le 'Manuel d'Artillerie Lourde' (1917) des commandants Alvin et André fut un tel succès que les mêmes auteurs publièrent après guerre deux mises à jour tout aussi intéressantes : 'Les canons de la Victoire', puis 'Les canons en service'.

Je possède le second, mais pas le premier.

Si quelqu'un sur ce forum voulait s'en défaire, je suis preneur !

Cordialement

Bernard Plumier

PS Cyril : à quoi peut bien ressembler un emplacement quasi intact de 305 ? Peut-on espérer des photos ?

Bonjour
Cet emplacement ce situe à 16 Km du 38. Le 305 n'y resta que 3 jours où il expédia 23 obus sur l'objectif qui furent jugés bon mais fut violement pris à parti par du 77, 105 et 15 ce qui coupa la voie ferrée à proximité du wagon à munition et causa la mort d'un poilu. La voie fut réparée dans la nuit et le canon reparti dans la gare de triage de Verdun. Les Alllemand occupèrent le bois par la suite, récupérant les traverses et les rails pour construire un bunker hors normes qui mesure pas loin de 80 mètresd de long. Ce bunker est presque entièrement pulvérisé et laisse apparaitre sa structure métallique composé de rails construits par les acièries St Chamond. De nombreux parapets de tranchées sont constitués par les traverses de la voie où sont toujours vissé les tire-fonds. Pour ce qui est de l'emplacement lui même, l'emplacement de la voie est trés clairement visible, les énormes chevalets avec de grosses plaques d'acier calant les béquilles latérales sont toujours sur place ainsi que les poutres et madriers assemblés par de trés gros boulons supportant les longerons du truck.
J'espère pouvoir mettre des photos sous peu (si mon antique PC le veut bien).
Cordialement
Cyril

Bonjour,

Cet été, j'ai lu "Ces Choses-La Ne S'Oublient Pas... Carnets Journaliers D'Un Senlisien. (1 Aout 1914 - Juillet 1923)" de Gustave Beaufort, j'ai relu pour la énième fois "Scène et épisode de la guerre de 1870" du Cdt Roussel, et là je lis "La butte sanglante" de Pierre Miquel.

Arnaud

Mireille, vos remarques sur la morphine ne peuvent qu'être justes. Merci de nous en faire part.
Par contre, même si la description des combats et paysages ne mérite à mon sens que des compliments, j'ai peine à croire qu'il ait existé des soldats aussi téméraires, et aussi chanceux... aussi longtemps !

Bonjour,
Pour les "chanceux" il en existe au moins "un" : Peggy :Francis Pegahmagabow


Pour les wemistikoshiw que sont devenus les lecteurs de la version française (je présume) n'oublions pas le travail du traducteur qui n'a rien d'un tradittore (Hugues Leroy):

• Concernant l'usage de la morphine (ou de la cocaïne) cela se rapproche plus de la disponibilité de celle-ci durant le 2de GM, à moins que ce soit aussi de l'intox à ce sujet dans les livres et films. Effectivement, les trocards utilisés à l'époque (je possède le matériel de mon arrière grand-tante, infirmière au début du siècle, et j'ai toujours un gros frisson lorsque j'ouvre la boite) ne peuvent laisser imaginer un tel usage intensif.

• De même la description du role de sniper m'a fait assez (trop) souvent penser au film "Stalingrad", mais chance mise à part, c'est assez conforme à quelques témoignages encore épars.

• Pour le reste, et notamment les tentatives d'intégration forcée des Amérindiens en séparant de force les enfants des familles et ce jusque dans les années 1950 (il y a eu en Aout une très belle émission à ce sujet sur Arte), c'est particulièrement juste.

Cordialement
Alain