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Re: ATLAS - Remorqueur

Publié : mar. févr. 16, 2016 9:28 am
par Memgam
Bonjour,

"Pour la sécurité de nos marins. - Un constructeur sévèrement puni pour malfaçon.
Paris, 27 juin. M.Thirion et fils, ingénieurs à Paris s'étaient en mars 1911 chargés de la construction pour le compte de la Marine, sous le contrôle de cette administration, de deux pompes d'épuisement destinées au remorqueur Atlas. Ils avaient confié à leur fonderie de Dreux, dirigée par M. Bonnaud, le soin de couler le bloc devant servir de cylindre à l'une des pompes. Un premier bloc ayant été rebuté le 7 juin 1911 pour soufflures découvertes en cours d'usinage et un deuxième le 17 août pour insuffisance aux essais mécaniques, l'usine de Dreux informa l'agent contrôleur de la Marine qu'un troisième bloc serait coulé le 31 août. Cet agent se rendit à la fonderie le 12 septembre 1911 pour y procéder aux opérations de visite du 3ème bloc. Il constata alors que la pièce qui lui était présentée n'était autre que celle qui avait été rebutée le 17 août et que dans le but de le tromper, on avait fait disparaître le poinçon de rebut.
Ces faits furent l'objet d'une dénonciation du ministre de la Marine au garde des sceaux qui porta plainte immédiatement au parquet de Dreux. Le tribunal correctionnel de Dreux acquitta M. Bonnaud en prétextant qu'il ne s'agissait que d'une simple tentative de fraude. Sur appel du ministère public, l'affaire est venue aujourd'hui devant la septième chambre de de la Cour. Celle-ci, dans un arrêt longuement motivé, a infirmé le jugement du tribunal de Dreux et M. Bonnaud a été condamné à 6 mois de prison sans sursis et 100 francs d'amende. Cet arrêt sévère donnera confiance à nos marins."

Source : Ouest-Eclair, édition de Caen du 26 juin 1913.

Cordialement.

Re: ATLAS - Remorqueur

Publié : dim. sept. 24, 2017 12:14 pm
par olivier 12
Bonjour à tous,

ATLAS
Remorqueur

Peu avant son naufrage, le remorqueur ATLAS avait recueilli tous les naufragés du vapeur anglais RYTONHALL, torpillé au large de Brest.

Voici les circonstances de cette rencontre

RYTONHALL

Vapeur construit en 1905 au chantier Russel de Glasgow sous le nom de SAINT HELENA
4203 t 112,9 m x 15,2 m
1 hélice

1915 RYTONHALL Guthie Bros. Ltd

Effectue une traversée Montréal – Falmouth avec un chargement de blé et de farine.
Armé d’un canon de 12 pouces.

Capitaine Edwin Alan PORTER
Second capitaine Fred BAILEY
Chef mécanicien G.B. NICHOLSON
TSF S. NETTLETON

35 hommes d’équipage dont 32 Anglais, 1 Danois, 1 Russe et 1 Hollandais.

Rencontre avec le sous-marin le 2 Septembre 1917

Position 47°46 N 07°23 W
Second capitaine de quart. Un coup de canon est tiré par le sous-marin. Le navire marche à 7 nœuds à différentes routes. Il présente l’arrière et riposte, tirant 25 coups avec hausse de 4000 à 5500 m, mais abandonne la lutte, la culasse de son canon ne fonctionnant plus. Il a toutefois touché le kiosque du sous-marin et a coupé une antenne TSF.

Le navire est abandonné à 07h15 GMT. Le sous-marin a tiré une centaine de coups et il a été touché sur l’arrière, sur la passerelle, et un obus est tombé dans la machine sans faire de victimes. Deux embarcations sont endommagées, leurs coques percées. L’équipage embarque dans la chaloupe et le sous-marin l’accoste. 4 marins allemands sont conduits sur le vapeur, porteurs de bombes. Ils fouillent longuement, prennent baromètre, montres, vivres, vêtements, puis quittent le navire en apercevant une fumée à l’horizon. Le commandant du sous-marin, qui semble inquiet et parle bien anglais, demande à plusieurs reprises le capitaine et le chef canonnier, sans doute pour les faire prisonniers. Mais c’est le capitaine lui-même qui répond que le capitaine du vapeur a été tué dans le combat. L’Allemand demande alors au TSF si un SOS a été envoyé. La réponse est « Non », ce qui est d’ailleurs à peu près exact car le capitaine n’a pas du tout songé à la TSF. Le TSF a envoyé des messages à l’insu du capitaine. Les bombes placées sur le vapeur n’explosent pas.

Le remorqueur militaire ATLAS, qui rentrait sur Brest après avoir conduit un voilier au large, arrive sur les lieux à 09h30 et aperçoit le vapeur stoppé cap au Nord. A 10h02, le sous-marin lance alors une torpille sur RYTONHALL, sur lequel ont été abandonnés 5 marins anglais qui avaient conduit les Allemands à son bord. Ceux-ci ont pu sauter à la mer et se cramponner à un radeau. Ils sont recueillis par la chaloupe dans laquelle le sous-marin a remis tout le reste de l’équipage. ATLAS voit le vapeur anglais couler à 10h50.

ATLAS a sauvé tout l’équipage, dont 3 blessés : le chef mécanicien qui sera rapatrié en Angleterre et 2 marins qui seront hospitalisés à Brest.
Pendant qu’ATLAS sauve les naufragés, le sous-marin refait surface et se tient à 5 milles environ. Il est impossible de le rattraper car ATLAS donne 11 à 12 nœuds au maximum, tandis que le sous-marin atteint 15 nœuds en surface. De plus, le sous-marin se tient constamment entre le soleil et ATLAS.
ATLAS envoie plusieurs SOS qui sont répétés par Brest.

Description du sous-marin

Petit sous-marin d’environ 180 pieds.
Sous-marin de type UC 52 très probablement porteur de mines car il possède 5 puits de mines.
Réservoirs cylindriques de chaque côtés du kiosque, comme ceux de l’UB 26, mais qui étaient au dessus des machines. Ici ils ont été déplacés pour laisser la place aux puits de mines.
Installation TSF de l’avant à l’arrière
Peinture grise rouillée.

Le second mécanicien de RYTONHALL a fait un dessin que voici

Image

Conclusions de l’officier enquêteur

Les instructions que possédait RYTONHALL sont trop anciennes pour ne pas être connues de l’ennemi. D’ailleurs, de nombreux sinistres sont pointés sur la carte dans le voisinage de cette ligne. Il y aurait avantage à modifier plus souvent les routes, ou à les jalonner d’un très grand nombre de patrouilleurs.

Ce sous-marin, de taille peu considérable, est d’un type très marin, très complet et d’une belle endurance. La vitesse de 15 nœuds semble un peu exagérée, à moins qu’un ravitailleur ne se tienne à petite distance au grand large. Un si petit navire ne peut marcher utilement 15 nœuds.

On remarque la méthode barbare de couler la plupart des canots sauf la chaloupe. Il n’y a pas de raison pratique à cela.
(nota : le sous-marin ayant tiré 100 coups de canon d’environ 5000 m de distance, c’est certainement le hasard qui a fait que les canots ont été endommagés.)

Comme tactique, on remarque la façon de se mettre dans le soleil de l’adversaire lorsqu’il semble être un bâtiment de guerre et de fuir sans accepter le combat, et sans même tenter une attaque à la torpille.

Le sous-marin attaquant

C’était l’UC 69 de l’Oblt z/s Hugo THIELMANN.

Ce sous-marinier trouvera la mort à bord de l’UB 106 qu’il commandait alors, le 15 Mars 1918, avec tout son équipage de 35 hommes, lors d’un accident de plongée en baie de Kiel.
L’UB 106 sera toutefois renfloué et reprendra du service. Il fera sa reddition le 26 Novembre 1918 et sera démoli à Falmouth en 1921.

Cdlt

ATLAS — Remorqueur de l’État.

Publié : mer. févr. 05, 2020 8:48 am
par Rutilius
Bonjour à tous,


Marins du remorqueur Atlas décédés antérieurement à la perte de ce bâtiment


— POULNEAU Alexis Marie, né le 28 septembre 1879 à Penvénan (Côtes-du-Nord ― aujourd’hui Côtes-d’Armor) et y domicilié, décédé par suite de noyade le 18 septembre 1917, étant tombé accidentellement à la mer à la Pointe du Raz (Acte de décès établi à Plogoff, le 24 sept. 1917). Matelot de 1re classe gabier, 2e Dépôt des équipages de la flotte, inscrit le 10 septembre 1903 au quartier de Tréguier, n° 5.220 ; classe 1899, n° 1.475 au recrutement de Guingamp.

• Fils de François POULNEAU, né le 7 janvier 1837 à Penvénan, marin, et de Marie Louise THOMAS, née le 1er février 1846 à Penvénan, couturière ; époux ayant contracté mariage dans cette commune le 11 octobre 1866 (Registre des actes de mariage de la commune de Penvénan, Année 1855, f° 19, acte n° 18 ~ Registre des actes de naissance de la commune de Penvénan, Année 1879, f° 43, acte n° 83).

• Époux de Jeanne Marie TASSEL, avec laquelle il avait contracté mariage à Lannion (Côtes-du-Nord ― aujourd’hui Côtes-d’Armor), le ... 1912.


— SALIOU Charles Allain, né le 13 mars 1882 à Lambézellec (Finistère) et y domicilié, décédé le 21 septembre 1915 à l’Hôpital maritime de Sidi-Abdallah (Tunisie) (Maladie contractée en service : fièvre typhoïde). Ouvrier mécanicien de la flotte, Direction des mouvements du port de Brest, inscrit le 3 septembre 1910 au quartier de Brest, n° 5.642 ; classe 1902 ; n° 153 au recrutement de Brest.

• Fils de Marie Pierre SALIOU, né le 11 août 1854 à Paramé (Ille-et-Vilaine), quartier-maître de manœuvre, et de Marguerite GOARANT, née le 23 mars 1859 à Lambézellec, sans profession ; époux ayant contracté mariage à Brest (Finistère), le 28 mars 1878 (Registre des actes de mariage de la ville de Brest, Année 1878, f° 49, acte n° 92 ~ Registre des actes de naissance de la commune de Lambézellec, Année 1882, f° 25, acte n° 97).

• Époux de Marie Yvonne Louise BEYOU, née le 27 juillet 1888 à Lambézellec, sans profession, avec laquelle il avait contracté mariage dans cette commune, le 6 octobre 1906 (Registre des actes de mariage de la commune de Lambézellec, Année 1906, f° 69, acte n° 135).