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Re: GOLO-II — Croiseur auxiliaire.

Publié : sam. avr. 05, 2008 3:03 pm
par Ar Brav
Cela fait plus d'un mois que je n'ai pas remis les pieds sur ce forum.
Cordialement,
Stef
Bonjour Stéphane,

Je vous ai adressé un message dans votre BAL perso du forum, à défaut d'y mettre les pieds, peut-être un oeil ? ;) ;)

Cordialement,
Franck

Re: GOLO-II — Croiseur auxiliaire.

Publié : lun. avr. 21, 2008 11:35 am
par Ar Brav
Bonjour à tous,

Un marin, originaire de la Seine Maritime (76), passager sur le Golo II au moment de son torpillage :

RUHIER Lionel, matelot de 2ème classe sans spécialité sur le cuirassé Courbet, passager sur le Golo II. Né le 20-10-1896 au Havre, il décède le 27 août 1917 à l'hôpital de l'Achilléon à Corfou des suites des blessures recues lors du torpillage du bâtiment.

Cordialement,
Franck

Re: GOLO-II — Croiseur auxiliaire.

Publié : mer. avr. 30, 2008 7:33 pm
par Ar Brav
Bonjour à tous,

CROISEUR AUXILIAIRE GOLO II

Citation à l’ordre de l’Armée.

Le croiseur auxiliaire Golo II, courrier de l’Armée navale, a été torpillé le 22 août 1927 dans la mer Ionienne. Il était commandé par le Lieutenant de Vaisseau de réserve Heilmann.

Texte de la citation à l’ordre de l’Armée (Journal Officiel du 15 octobre 1919).

Le croiseur auxiliaire Golo II, torpillé et coulé dans la mer Ionienne, le 22 août 1917, son équipage a accompli jusqu’au bout son devoir militaire.

Cordialement,
Franck

Re: GOLO-II — Croiseur auxiliaire.

Publié : mer. avr. 30, 2008 8:07 pm
par Ar Brav
Bonjour à tous,

Voici la retranscription du rapport du Commandant Heilmann :

Rapport du Lieutenant de Vaisseau Heilmann, commandant le GOLO II.

Le GOLO II avait quitté Malte le 21 août 1917 à 15 heures et fait route directe sur Corfou. Des sous-marins ayant été signalés le 21 au Nord de Corfou et dans le golfe de Tarente, j’avais donné des ordres pour que la route fût faite en zigzag le 22 au jour, soit entre 5 et 7h30, puis de reprendre la route droite, c’est ce qui fut fait.

Outre l’officier et les deux timoniers de quart, le service de veille était assuré, comme d’habitude, de la façon suivante :
3 hommes du GOLO II veillant, un sur le gaillard avant, un dans le nid de pie du mât de misaine, et un sur la dunette ;
3 matelots passagers, un sur le kiosque de la passerelle et de chaque bord dans une embarcation du château milieu.

Le 22, à 11h35, le bâtiment se trouvait par latitude 38°53’, longitude 19°20’ Est environ, et faisait route au Nord soixante Est, à la vitesse de quinze nœuds. Je terminais mon déjeuner lorsqu’une détonation sourde retentit. Une secousse violente ébranla le navire qui prit presque instantanément une inclinaison assez forte sur bâbord et sur l’arrière. Une torpille venait de frapper sur l’arrière du travers à bâbord. Je sortis précipitamment sur le pont et entendis Monsieur l’Enseigne de Vaisseau RABASTE, officier en second, qui assurait le quart, donner l’ordre de mettre au poste d’évacuation.
Etant sûr ainsi que cet ordre était donné, je descendis au poste de T.S.F. pour m’assurer que le signal de détresse était envoyé. Je trouvai le poste vide. Je remontai aussitôt sur la passerelle et donnai l’ordre au timonier MARBOUTIN d’aller voir si le télégraphiste avait envoyé l’appel de détresse avant de quitter ce poste. Le timonier revint et me dit qu’un télégraphiste était en train de lancer l’S.O.S.
A ce moment, tout l’arrière du navire était complètement submergé et l’eau gagnait rapidement. Une minute ½ s’était à peine écoulée depuis l’explosion de la torpille, qu’une seconde détonation, plus forte encore que la première retentit, soulevant une grosse gerbe d’eau. Je suppose que cette explosion fut celle des grenades qui, pourtant, avaient toutes leurs goupilles en place.
Le navire s’enfonça alors avec une grande rapidité, presque complètement couché sur bâbord, et dans une position voisine de la verticale. J’étais à ce moment sur la passerelle haute avec Monsieur RABASTE et le timonier MARBOUTIN qui ne nous a pas quittés.
Monté dans le porte-fanal de tribord, je fus emporté par le flot, entraîné vers le fond, puis revins à la surface.
Je pris place d’abord sur un radeau, puis dans le grand canot, seule embarcation qui flottait sans avarie, et déjà plein de monde.

Le sous-marin, qui ressemblait exactement à la photographie du U-C 52 prise à Cadix, émergea quelques minutes après l’engloutissement du bâtiment, rôda autour des épaves, fit prisonnier des officiers supérieurs serbes et s’éloigna en surface dans le N.O. J’estime à moins de 3 minutes le laps de temps écoulé entre le choc de la torpille et la disparition du GOLO II. Une seule embarcation sur sept était intacte, par contre, des dix radeaux possédés par le navire, neuf flottaient, couverts de naufragés. Le dixième était démoli.
Je m’occupai alors de remettre en état les embarcations chavirées ou défoncées. Nous réussîmes ainsi à redresser et à réparer d’une façon assez satisfaisante la baleinière et le youyou. J’embarquai alors dans la baleinière et explorai les épaves pour recueillir tout ce qui pourrait servir à augmenter la flottabilité des radeaux, ou permettre la construction d’un autre radeau et aussi dans l’espoir, qui n’est pas resté vain, de trouver des caisses de vivres provenant des canots démolis.
Puis je m’occupai de remorquer l’un après l’autre les radeaux dispersés et de les réunir en trois groupes convoyés chacun par une embarcation.
Vers vingt heure, pour la nuit, je donnai ordre aux canots de prendre chacun son groupe de radeaux à la remorque et de faire route vers l’E.N.E. de façon à étaler autant que possible la dérive et de nous maintenir sur la route que devaient suivre les navires venant de Corfou à notre secours. Je n’ai pas donné la route plus au Nord parce que la houle, bien que légère, nous aurais pris en travers et aurait rendu très pénible la situation des naufragés des radeaux.

Afin de ménager les bougies du seul fanal possédé, je donnais l’ordre de ne l’allumer que pendant quelques minutes toutes les demi-heures, ce qui me paru suffisant pour maintenir le contact des trois groupes et en même temps pour signaler notre présence.
La nuit se passa sans incident, avec beau temps et même presque calme. Au jour, nous crûmes apercevoir la terre dans l’E.S.E. Sans en avoir la certitude, j’étais persuadé que notre appel de détresse avait été transmis trop tard et n’avait pas porté.
Dans ces conditions, je résolus d’envoyer la baleinière malgré son mauvais état chercher du secours espérant qu’elle pouvait rencontrer quelques navires sur la route de patrouille ou, tout au moins, atteindre Corfou à la nuit, ce qui aurait permis de sauver les naufragés avant midi le 24, dernière limite que, à mon avis, nous pouvions atteindre sans trop grandes souffrances.

Après avoir hésité à partir moi-même ou à envoyer Monsieur RABASTE officier en second, je crus préférable, ayant un gros effort à demander aux hommes, d’y aller, bien que ne doutant aucunement de l’énergie de Monsieur RABASTE.
Je pris seize hommes avec moi, quittai mon groupe de radeaux et donnai l’ordre aux autres embarcations de rallier le groupe et de se maintenir ensemble, puis partis route à l’E.N.E. Vers 6 heurs du matin, nous étions à 4 ou 5 milles de notre point de départ, lorsque nous entendîmes le ronflement d’un avion, mais ne vîmes pas l’appareil. Vers 14 heures, nous aperçûmes la terre et à 23 heures, abordâmes sur une plage de l’Ile Saint-Mauro. Malgré nos efforts, nous ne pûmes gravir les falaises entourant cette plage pour nous permettre de chercher de l’eau et du secours.
Avant le jour, je fis remettre la baleinière à flot et partis vers le phare de Dukato que nous atteignîmes cers 6 heures. Je montai alors au sémaphore pour appeler un chalutier, GERANIUM, qui croisait au large. Le chalutier vit le signal et arriva aussitôt. Mon intention était de monter à bord et de partir aussitôt à la recherche des naufragés. A ce moment, deux avions parurent, nous leur fîmes des signaux et ils vinrent amerrir près du chalutier. Monsieur l’Enseigne de Vaisseau BASILE, officier aviateur de l’un d’eux, vint alors à terre. Je lui demandai de partir à Corfou pour avertir que les naufragés du GOLO II se trouvaient en détresse. Il m’apprit alors que ces naufragés avaient été sauvés le 23 par le RORQUAL.
Je fis alors embarquer mes hommes sur le GERANIUM et revins à Corfou avec Monsieur BASILE.

L’équipage et les passagers du GOLO II ont fait preuve d’une discipline, d’un sang-froid et d’une énergie remarquables.
De nombreux actes de dévouement et de présence d’esprit ont été accomplis. Malheureusement beaucoup resteront anonymes, mais je peux citer entre autres :

Le timonier MARBOUTIN, descendu sur mon ordre au poste de T.S.F., revenant sur la passerelle me rendre compte de sa mission et ne quittant son poste qu’enlevé par la mer, en même temps que l’officier en second et moi.
Le télégraphiste PALENC, bien que n’étant pas de quart, a rejoint immédiatement le poste de T.S.F. et, trouvant ce poste abandonné, a essayé d’envoyer le dernier signal de détresse.
L’Enseigne de Vaisseau LAINE, qui était sur un radeau, l’a quitté pour venir me chercher et me conduire à ce radeau, car, les jambes liées par un fil de T.S.F., je ne pouvais nager.
Le quartier-maître armurier MOURES (ou MOURNES) qui, voyant le sous-marin rôder autour de nous, m’a fait penser à retirer mon veston d’uniforme et m’a donné sa veste pour que je ne sois pas reconnu.
Les matelots du radeau accosté par le sous-marin qui, à la demande d’un officier de ce sous-marin : " Où est votre Commandant ? " ont répondu, bien que me sachant sauvé : " Le Commandant est mort ", m’évitant ainsi d’être fait prisonnier.
Le matelot timonier FOUQUE a abandonné volontairement sa place dans la chaloupe pour prendre, dans un radeau, celle d’un homme blessé.

Je veux citer enfin l’équipage de la baleinière qui a fourni, en 2 équipes, 28 heures consécutives de nage (11 heures de remorquage des radeaux et 17 heures de traversée), couvrant plus de 50 milles, et cela sans la moindre défaillance, obéissant avec empressement à mes ordres, et n’ayant eu pour toute nourriture en 44 heures qu’un biscuit, environ 30 grammes de viande, et un cinquième de litre d’eau saumâtre :

P..T…S, Georges (illisible)
T….TANI Paul (illisible)
I..S..RO, Benjamin (illisible)
LE FL.. (illisible)
GAU…AINE (illisible)
ROGHI Jacques
QUELVEN Pierre
BREUREC Henri
PADOVANI Dominique
COTTIN
LAZZERI Pierre
VILLACEQUE Jean, du LANSQUENET
CLOAREC Pierre, du COURBET
JOLLY Gaston, du JULES MICHELET
VEDY

Je tiens à signaler d’une façon toute particulière la conduite de mes officiers :

Enseigne de Vaisseau auxiliaire RABASTE, officier en second, officier d’une rare énergie et d’un sang-froid remarquable a su, par son calme et son autorité, maintenir le moral de tous après mon départ,
Enseigne de Vaisseau de réserve GREGOIRE qui, bien que jeune, a su maintenir dans le canot surchargé de monde l’ordre et le calme le plus complet,
Le mécanicien principal MARTINET, embarqué dans le canot, a aidé très efficacement Monsieur GREGOIRE dans la lourde tâche qu’il avait à assurer,
Le mécanicien principal PROSPERINE a su, par son calme, maintenir le moral des hommes de son groupe.
Nous avons à déplorer la perte de :
Monsieur l’Enseigne de Vaisseau BEZIAT qui, voyant le navire s’enfoncer, est descendu dans les logements des passagers dont il avait la charge pour s’assurer qu’aucun n’était resté en bas.
Monsieur le mécanicien principal VIANO, de quart dans les machines, est mort à son poste.

Signé : HEILMANN

Cordialement,
Franck

Re: GOLO-II — Croiseur auxiliaire.

Publié : jeu. mai 01, 2008 11:49 am
par Ar Brav
Bonjour à tous,

Retranscription des feuillets mis en ligne :

Ont été cités à l’Ordre de l’Armée :

HEILMANN (Henri), Lieutenant de Vaisseau de réserve commandant le GOLO II :
A fait preuve d’énergie, de sang-froid et de présence d’esprit lors du torpillage de son bâtiment par un sous-marin ennemi. A pu assurer, dans des circonstances difficiles, le sauvetage de la plus grande partie du personnel.

(Note : apparemment, il serait le seul)

L’équipage de la baleinière, dont faisait partie Joseph Bernard, matelot fusilier, matricule 11 684 Toulon, fut cité à l’ordre du jour de la division des patrouilles d’Algérie (citation du Régiment) :
A fourni en 2 équipes 28 heures consécutives de nage (onze de remorquage de radeaux et 17 heures de traversée), couvrant plus de cinquante milles, et sans murmure, sans la moindre défaillance, obéissant avec empressement aux ordres du commandant et n’ayant eu pour toute nourriture en quarante-huit heures qu’un biscuit, environ 30 grammes de viande et un cinquième de litre d’eau.

Cordialement,
Franck

Re: GOLO-II — Croiseur auxiliaire.

Publié : jeu. mai 01, 2008 12:12 pm
par Ar Brav
Bonjour à tous,

Survivants, décédés et disparus du GOLO II

Récapitulation.

Personnel : Etat-Major et équipage

Disparus : 13
Décédés : 2
Survivants : 83

Passagers français (Marine)

Disparus : 19
Décédés : 3
Survivants : 123

Passagers étrangers

Disparus ou prisonniers (Serbes) : 5
Survivants Anglais : 3
Survivants Serbes : 6

Total des pertes : 42
Total des survivants : 215


Cordialement,
Franck

Re: GOLO-II — Croiseur auxiliaire.

Publié : lun. mai 12, 2008 9:16 pm
par BOUED AVEL
Bonjour à tous et à toutes,

Pour apporter mon petit caillou à votre imposant édifice, je voudrais signaler un disparu du Golo II, faisant vraisemblablement partie de son équipage:

POIRIER Alfred, Fernand, apprenti marin (qu'on appelerais peut-être aujourd'hui "novice") matricule 43 168, né le 21 août 1898 à Paris 17ème et demeurant à Crosne.
Jugement rendu par le tribunal de Toulon le 23 décembre 1918 et dont l'acte est transcrit le 7 janvier 1919.
Il venait d'avoir 19 ans la veille de sa mort...

Bien cordialement

Re: GOLO-II — Croiseur auxiliaire.

Publié : mar. mai 13, 2008 12:37 am
par Yves D
Puisque ce fil revient au sommet de la liste, j'en profite pour le relire et je constate que cela fait à nouveau plus d'un mois que le jeune Stef/Kilkenny ne s'est pas manifesté comme il le promettait...
:heink: Ouh que je suis taquin !
Cdlt
Yves
PS Merci Boued Avel pour cet ajout.

Re: GOLO-II — Croiseur auxiliaire.

Publié : ven. juin 06, 2008 9:09 pm
par kilkenny
Messieurs, Mesdames ?, Messieurs dames bonsoir,

Kilkenny ou Stéphane n'a qu'une seule parole. Ils n'a qu'une seule parole mais pas de montre ni calendrier ou autres agendas. Au risque de me répéter je suis encore en plein stage et en pleines révisions de mon examen qui arrive début juillet. Je révise le TCP/IP et Windows Server 2003. Enfin bref assez parler de moi, parlons de notre passion commune, où en tout cas le sujet qui nous intéresse.

Depuis le 4 avril moi aussi je trouve le temps long. Alors j'ai pris mon courage à deux mains (n'importe quoi ! c'est mon téléphone et en plus une main à suffit). J'ai appelé la bibliothèque (la personne qui s'occupe du prêt était absente mais j'ai obtenu son adresse e-mail). J'ai rapidemnt envoyé un mail. Et ce soir j'ai reçu un coup de téléphone me précisant qu'il y avait belle lurette que mon document m'attendait et qu'elle attendait simplement que je me manifeste car une de ces collègues avait détruit le document concernant mes coordonnées. Résultat ? Les photocopies partent mardi de Nancy, je pense que mercredi où jeudi je serai en leur possession. Je ne vous promets pas une publication immédiate mais les images seront sur le forum dès ce week-end (parole de scout que je n'ai jamais été).

Sûrement que la moitié de ce message ne vous a pas intéressé, mais c'est tout moi ça, il faut que je m'étale. J'espère que le résultat bientôt disponible saura me pardonner.

Merci encore pour votre accueil et votre entraide. A très bientôt !

Stéphane.

P.S. : Je remercie aussi le forumeur qui a mis en ligne le nom d'un passager du Golo II présent le jour du naufrage. Je trouverai intéressant d'essayer d'allonger cette liste. J'ai rencontré 3 ou 4 noms sur le net, j'essaierai aussi de les publier. Si quelqu'un connais d'autres passager...

Re: GOLO-II — Croiseur auxiliaire.

Publié : sam. juin 07, 2008 4:58 pm
par kilkenny
En attendant le fameux document je me permets de combler quelques lacunes de la transcription de M. Ar Brav. En possession de la photocopie, je pensais avoir plus de facilités à décrypter les patronymes incomplets. Cependant je dois avouer que ce n'étais pas si évident; la photocopie, à ces endroits là n'est pas d'une qualité extraordinaire. Voici tout de même ce qui a pu sortir de mon analyse :

Le quartier maître armurier MOURIES qui, voyant ... [pratiquement certain de cette orthographe (Mouriès peut-être. De nombreux résultats sur Google)

Equipage de la baleinière :

PORTAIS, Georges (Presque certain)
TROTANI Paul (Presque certain mais peu de réponses sur Google)
BOSSERO Benjamin (Presque certain)
LE FLEM (Certain)
GAURANNE (Presque certain)

A tout de suite pour un nouvel article ;)