Bonsoir à toutes et à tous.
Liste des tués du 149e régiment d’infanterie.
Période du 18 novembre au 19 novembre 1914.
Sergent BACH Jean Louis, 10e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat MALAVAUX Jean Marie, 5e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat BARNAULT Camille, 5e compagnie, tué le 18/11/1914 à Hollebecke.
Soldat GRANDPERRIN Arsène, 6e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat GERMAIN Joseph, 8e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat REY Marius Ernest, 8e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat FRIES Charles, 9e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat ARIGO Léon, 10e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat DRU Ernest Denis,10e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat GEROME Emile,10e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat GIRARD Vincent, 10e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat MATHIEU Georges Edouard, 10e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat COLIN Charles Joseph, 10e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat KUBLER Charles, 11e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat BAGUE Louis Denis, 11e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat LEFRERE Louis Adolphe, 11e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat PERNOT Gustave, 5e compagnie, tué le 19/11/1914 à Hollebecke.
Caporal GEORGE Sylvain, 12e compagnie, tué le 19/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat PEROSE Emilien, 12e compagnie, tué le 19/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat RICHARD Philibert, 12e compagnie, tué le 19/11/1914 aux environs d’Ypres.
Défilé du 149e R.I.dans une rue d'Epinal avant la guerre (vers 1910)
Voici un autre petit passage du livre de Henri René "jours de gloire, jours de misère".
Journée du 6 novembre 1914
Le commandant réunit les officiers et les gradés, et nous explique la façon dont il comprend notre rôle : à l’ouest de la route Kemmel-Wytschaete, le front n’a pas bougé, la 11e compagnie en marque l’extrémité. A l’est, il a été rompu, il a fléchi de mille mètres. Il est en train, grâce à l’inertie des allemands, de se rétablir tant bien que mal. Si l’ennemi, profitant de cette dernière avance, fait un « à droite en marchant », il se trouvera aussitôt derrière la 11e compagnie. La panique ne sera pas longue à se mettre dans les troupes de la division ouest, lorsqu’elles se verront ainsi tournées. La meilleure solution serait, en l’occurrence, de reporter toute la droite en avant, par une rigoureuse contre-attaque, mais le commandement n’a pas l’air d’avoir les ressources nécessaires. Il nous appartient donc à nous « bataillon de liaison », bien que cette mission ne nous ait pas été notifiée officiellement de créer des uns aux autres un « pan coupé » qui rétablisse la continuité du front.
Alors, pendant que le commandant va personnellement chercher la 11e compagnie pour diriger la délicate opération de « décrochage », le capitaine P… prend la direction de nos travaux ou reconnaissances de reconstruction. Nous patrouillons dans tous les sens, recherchant le contact des éléments d’ailes de
divisions que nous avons pris tâche de relier. Nous essayons, malgré l’obscurité, de tirer parti d’un terrain complètement inconnu et d’y établir des éléments de tranchées répondant à notre mission. Mais nous sommes cent, là ou il faudrait être mille ! La 9e compagnie dont nous étions séparés depuis quelques jours, vient cependant nous rejoindre. Ses cadres poussent un soupir de soulagement en retrouvant leur grande famille. On leur a fait, à eux aussi et en d’autres points du champ de bataille « le coup de l’invité ». Ils espèrent, en nous ralliant obtenir un repos mérité. Amère désillusion…
J…, l’ami personnel du commandant, et que tout le monde au bataillon appelle du même nom d’affection familière « notre Alfred » m’en exprime son mécontentement. Il vient d’être roulé brutalement par une explosion de gros obus, quelques minutes avant de nous rejoindre…
Pendant trois jours et trois nuits nous avons résisté sur la nouvelle ligne sans faiblir. Les allemands se sont vengés de notre rétablissement inattendu par une recrudescence de feux : pensaient-ils donc que nous allions nous enfuir ? S’ils le croyaient, pourquoi se sont-ils arrêtés ?
Bien mieux, il s’en est fallu de peu que nous reprissions nos positions du 5 novembre.
Journée du 7 novembre 1914.
Le 7 au soir, on nous a lancés à l’attaque, et en dépit de notre prodigieux éreintement, nous sommes allés jusqu’aux abords de la « ferme tragique ». Des mitrailleuses postées sur la hauteur de Spanbroek nous ont pris de flanc : il a fallu se coucher et attendre l’obscurité pour rallier nos tranchées. Après ce dernier effort, le commandant a osé ce qu’il n’avait jamais osé : il a demandé notre relève ! Nous laisser un jour de plus eût été une imprudence, car la limite des forces humaines était franchie.
Journée du 8 novembre 1914.
Le 8 au matin, nous arrivons au repos à la Clytte. Voici des toits, peut-être de la paille… Hélas ! il faut rester dehors, au bivouac dans la boue, tout est bondé. Malgré ce désenchantement, on apprécie à sa valeur, à défaut de confortable, le calme de l’atmosphère, la pensée que le bruit du canon restera distant de quelques kilomètres.
Journée du 9 novembre 1914.
Le 9, arrivée de renforts : des territoriaux de Seine-et-Marne. Ils sont cinq cents, destinés à l’ensemble du régiment. Ils sont à peine suffisants pour nous, après les pertes que nous venons de subir. Le colonel décide de nous les affecter, momentanément : on les rendra dans quelques jours aux autres bataillons, s’il en est encore temps. Amalgame. Refonte des effectifs et des cadres.
Les capitaines I… et G…, retour du dépôt, à peine guéris de leurs blessures d’août, se mettent à la tête des 9e et 12e compagnies.
Bien cordialement.
Denis