Je vais essayer de résumer ce que nous avons développé au travers de ce post, en reprenant le fil depuis le début, pour plus de clarté.
L’Histoire de la Guerre chimique est l’objet de nombreuses distorsions.
Je me suis étonné de cette constatation dès le début de mon travail universitaire :
http://www.guerredesgaz.fr/Historique.htm
Les archives du Service Historique de la Défense sont la source primaire la plus importante, et de loin, pour reconstituer au plus près le déroulement des évènements avant, pendant et après le conflit. Comprenons que cet aspect était classé à l’époque au niveau du confidentiel défense, donc du secret.
J’ai tenté de résumer la problématique sur cette pages :
http://www.guerredesgaz.fr/Presentation ... tation.htm
Les archives du SHD comportent, à l’évidence, de nombreux trous. On note une absence quasi systématique de documents en rapports à certains aspects, qu’ils soient des sources primaires, mais également des sources secondaires et même tertiaires.
A l’évidence, il ne s’agit pas d’oublis ou de pertes de documents. On peut en effet retrouver des documents manquants dans d’autres archives, d’origines diverses mais versées dans des fonds différents, ou bien au travers de documents annexes adressés à d’autres administrations militaires et qui semblent parfois avoir échappés à un tri.
Pour faire vite, cette absence de sources conduit au postulat de la responsabilité entière de l’Allemagne dans le déroulement des évènements de la Guerre chimique pendant la grande Guerre.
En effet, tous documents semblant attester de la préparation à la Guerre des gaz en France avant la date, bien posée comme un dogme, de la première utilisation « reconnue » de l’arme chimique par l’Allemagne au 22 avril 1915, ont disparus. Tous comme les documents secondaires qui pouvaient s’y référer.
Il en est de même pour les documents faisant constat de l’utilisation de munitions létales, violant incontestablement les Conventions internationales, avant l’avènement par l’ensemble des belligérants d’une guerre chimique à outrance.
Ces points absents des archives et finalement de l’Histoire tel qu’elle fut écrite, font résonance avec tous ceux qui entourent le secret des armes chimiques offensives en France, jusqu’en 1940, pour se limiter à ce qui n’est théoriquement plus classé.
Leur absence concoure donc à une distorsion de l’Histoire qui laisse à supposer une passivité - ou du moins une réponse à mesure tout au plus de l’agression allemande – de la France dans l’escalade des moyens de la Guerre chimique. Du moins, jusqu’à l’apparition récente de travaux sérieux.
Les conditions d’Armistice reconnaîtront l’Allemagne comme seule responsable du déclenchement de la guerre chimique et de facto de l’escalade qui suivie. Conséquence directe, elle fut contraint par le traité à démanteler toute son industrie chimique, à révéler ses secrets de fabrication, ses recherches, et à céder ses brevets. Initialement, cela ne devait concerner que le domaine de l’industrie chimique en relation avec les gaz de combat, mais la France exigeât d’étendre cette disposition à l’ensemble des brevets de la chimie. Rappelons que l’Allemagne détenait 95% du monopole de la chimie, du commerce et des brevets mondiaux ! Les Etats-Unis et l’Angleterre cèderons aux exigences de la France. Il s’en suivi de nombreuses négociations commerciales secrètes, pendant des années. Cela n’est plus l’objet de notre post et il faudrait encore de nombreuses pages pour développer ; je m’arrête donc ici, pour le moment.
Y voyez-vous plus clair ?
Bien cordialement