Forum PAGES 14-18

Bonjour à toutes et à tous,
Bonjour Jean-Yves et merci d'avoir si vite répondu. Maintenant que vous connaissez le témoignage de mon GP je vais pouvoir vous demander quelques éclaircissements ( excusez les questions de néophyte):
- mon GP fait partie de la 8ème Cie : c'est bien le 2ème bataillon ? (il y a bien 4 Cies par bataillon ?). Dans des témoignages précédents (ex. le 4/07/2009) est-ce que les chiffres romains I/116, II /116ème indiquent le 1er , le 2ème bataillon respectivement ? Votre GP et le Lieutenant Vesque étaient-ils dans la 1ère Cie ? Quand vous parlez d'un bataillon toutes les Cies de ce bataillon sont-elles concernées ?
- Avez-vous retranscrit quelques pages du carnet de votre GP ou du Lt Vesque, sur le forum ? ou ailleurs ?
-Existe-t-il dans les pages du forum une carte ou un schéma des lieux correspondant au cheminement de mon GP (entre Paliseul, Maissin, Our, Opont), en particulier les bois que vous citez et la ferme Bellevue.... Il y a 2 ans j'ai découvert les 2 sites (19ème RI et Vannes1418) et j'ai donc vu la progression du 19ème RI (il y a un petit schéma) : comment se positionne le 116ème, en particulier la 8ème Cie ?
A propos du 93ème dont parle mon GP, une précision : c'est par une lettre du brancardier du 93ème, F. Michel, que mes arrière-grand-parents ont été prévenus de la santé et de l'état de prisonnier en Allemagne de mon GP. C'est sans doute ce brancardier qui a transporté mon GP dans la cour de l'école d' Our. Il lui a peut-être sauvé la vie.

Merci de toutes vos recherches. Y aura-t-il un livre sur le 116ème ?
Merci à tous.
Je vais continuer ma lecture du forum.
Amicalement
Martine.

Bonsoir à Toutes & Tous,
Bonsoir Martine, Jean-Yves, Sophie, Marie-Thérèse, Barth et tous les amis de Maissin-Anloy

- Martine : avant tout, nous vous souhaitons un bon et prompt rétablissement en espérant que vous ayez eu le temps de déguster une bonne gueuze ou kriek bruxelloise ...et que vous conserviez quand même un bon souvenir de votre passage en Belgique!

Un grand merci pour le partage bien émouvant du témoignage de votre GP à Maissin. Le GP de Jean-Yves n'est donc plus seul, il va peut-être réagir .... Ce fil est vraiment passionnant et plein de rebondissements!

- Une bonne soirée de Bruxelles

Bonjour à tous
bonjour Martine.

Quelques éléments de réponses déjà :
- mon GP fait partie de la 8ème Cie : c'est bien le 2ème bataillon ? Oui . Le II/116 est composé des 5,6,7 et 8e Cies et les chiffres romains I/116 (1,2,3 et 4e Cies) , II /116 et III/116 (9,10,11 et 12e Cies) indiquent bien les 3 Bataillons
- mon GP faisait partie de la 2e Cie (qui va être envoyée sous la Ferme de Bellevue en soutien du 118e et des batteries du 35e RAC) tandis que le Lieutenant Vesque était, lui, de la 1ère Cie qui sera dirigée, avec la 4e Cie, vers le sud de MAISSIN au travers du bois de Hautmont notamment
- Quand vous parlez d'un bataillon toutes les Cies de ce bataillon sont-elles concernées ?:
à priori cela devrait, sauf qu'à MAISSIN certains Bataillons furent écartelées sur le champ de bataille et sans liaison entre Cies.
Il ressort de plus en plus des témoignages qu'à part l'ordre général d'attaque de fin de matinée ou au moment des engagements successifs, les officiers Cdts de Cies ne reçurent plus aucun ordre de toute la journée !
- Avez-vous retranscrit quelques pages du carnet de votre GP ou du Lt Vesque, sur le forum ? Pour le GP il y a tout au long du fil des extraits (ses 2 Carnets couvrent 1 mois de campagne dont le 22.08 est un des "gros" morceaux, mais certains jours de retraite sont aussi copieux) et des bouts doivent aussi se promener dans d'autres sujets (il faudrait tous les reprendre !! ); pour VESQUE, je n'ai pas fini de tout retranscrire (8 pages manuscrites sous forme d'un questionnaire).
-Existe-t-il dans les pages du forum une carte ou un schéma des lieux correspondant au cheminement de mon GP (entre Paliseul, Maissin, Our, Opont), en particulier les bois que vous citez et la ferme Bellevue.... Il y a 2 ans j'ai découvert les 2 sites (19ème RI et Vannes1418) et j'ai donc vu la progression du 19ème RI (il y a un petit schéma) : comment se positionne le 116ème, en particulier la 8ème Cie ? .
Par expérience (si je peux oser dire) la plupart des cartes que nous (je parle pour Sophie aussi ) avons trouvées dans différents ouvrages ou via le net sont loin d'être précises voir erronées avec même des dénominations de lieux fantaisistes ; il existe une seule série "valable" que je peux vous adresser et qui indique les cheminements globaux des régiments et à deux moments de la journée . Il me faudrait votre adresse mail (à me passer en MP) .
Le II/116 va arriver par la route Paliseul-Maissin et va obliquer pour prendre position dans le Bois BAN à gauche de Bellevue. Il partira de là pour suppléer les 93e et 148e bloqués par de violents tirs de mitrailleuses et arrivera par le S-O du village en progressant petits groupes par petits groupes au travers de champs cultivés dont les gerbes étaient cisaillés par les balles de mitrailleuses (témoignage LAINEZ, Cdt la 6e Cie la plus au N-O). Le témoignage de votre GP apporte donc à mon sens un + par rapport à la position d'attaque des Cies du II/116.
- A propos du 93ème dont parle mon GP, une précision : c'est par une lettre du brancardier du 93ème, F. Michel, que mes arrière-grand-parents ont été prévenus de la santé et de l'état de prisonnier en Allemagne de mon GP. C'est sans doute ce brancardier qui a transporté mon GP dans la cour de l'école d' Our. Il lui a peut-être sauvé la vie.
Je dirais même qu'il lui a surement sauvé la vie car on sait que nombre de blessés Français furent achevés par l'ennemi. Et tout se tient, le 93e ayant suivi le même chemin d'attaque que le II/116
- Y aura-t-il un livre sur le 116ème ?
Disons que ce serait mon vœu le plus cher et que je fais tout pour ! . Plusieurs centaines de pages sont déjà écrites, jour à jour, année par année, mais en évolution constante au fur et à mesure des découvertes. 5 lignes de JMO peuvent ainsi se transformer en 2,3 pages ou beaucoup plus. Et grâce à mon GP j'ai pu suppléer certaines carences du JMO en début de la guerre . Notre ami Barth (Vieillot) à qui j'ai seulement osé montrer mon "brouillon sur Maissin" pour son projet pourrait sans doute vous apporter son avis sur ma prose .... Mais l'aventure est loin d'être achevée !
Resterait à trouver un éditeur assez qui oserait se lancer dans une telle aventure. Sans compter tout ce que je continue d'accumuler comme documents sur le 116e RI "avant" !! + les autres régiments de VANNES.

Bien amicalement & bonne journée.
Jean-Yves (qui retourne à ses dossiers).

Nota : ne vous excusez surtout pas d'être néophyte : nous l'avons tous été, à commencer par moi qui n'y comprenait rien au départ lorsque j'ai découvert les Carnets du GP. Heureusement grâce à quelques "grands anciens" rencontrés dans une ancienne tranchée avant d'arriver dans celle-ci, j'ai eu la révélation !

Bonsoir à Toutes & Tous,
Bonsoir Martine, Jean-Yves et tous les amis de Maissin-Anloy

- Toujours un grand-merci à Jean-Yves et à son GP pour les précieuses précisions !

- Pour Martine, voici la retranscription du témoignage n° 682 relatif à OUR (ouvrage de J. SCHMITZ et N. NIEUWLAND déjà précité dans ce fil, p. 197):

" Au village d'OUR, dans la journée du 22 août, les Français organisèrent la Croix-Rouge à l'école communale et chez Mme veuve MARTIN. Bientôt 3.000 blessés du 11e corps, venant du combat de Maissin, y reçurent des soins. Le 23, vers 2h du matin, les troupes en déroute venant de Maissin et se dirigeant sur Graide, traversèrent le village et enmenèrent la plupart des blessés. Il n'en resta qu'une quinzaine, plus gravement atteints, qui furent bientôt transportés au couvent des Abys, puis dirigés sur l'Allemagne. Le capitaine TOURNAI, l'adjudant d'artillerie FONTAINE et un simple soldat moururent à OUR et y restèrent inhumés au cimetière, jusqu'à ce qu'ils furent transférés au cimetière général de Nollevaux, en juillet 1918, avec deux soldats blessés à Maissin, que les habitants avaient trouvés morts dans les campagnes. Aux Abys furent aussi soignés 300 blessés, qui s'étaient dirigés sur OPONT et furent surpris par l'ennemi à BETH.
L'ennemi entra au village le 23 août entre 9 et 10h, échangeant quelques coups de feu avec les retardataires français; il ne passa dans la localité que des convois, car les troupes proprement dites suivirent d'un côté l'itinéraire Maissin-Paliseul, de l'autre l'itinéraire Porcheresse-Graide.
Le 24 août, à 4h du matin, l'instituteur, M. Rézette, fut sommé d'enlever le drapeau de l'école. Comme il refusait, les soldats firent feu sur le drapeau; ils enlevèrent aussi le drapeau qui flottait à la tour de l'église."

Une bonne soirée bien agréable de Bruxelles!

Bonjour à toutes et à tous,
Merci pour les voeux de bon rétablissement.
- Popol : ce témoignage explique bien ce qu' a vécu mon GP. Merci. Cet été, un bouquiniste, à Redu (village des bouquinistes, pas loin de Maissin) m'a effectivement parlé de ce livre; mais je n'ai pas pu le feuilleter , il ne l'avait pas. Donc merci encore.
Effectivement les bières étaient délicieuses (dans les Ardennes, à Bruges et à Bruxelles) et elles ne sont en aucun cas responsables de ma chute !
Amicalement.
Martine.

Bonjour à toutes et à tous, et peut-être plus particulièrement à Sophie,
- Sophie, vous vous intéressez plus particulièrement au 19ème RI (c'est d'ailleurs grâce à votre blog que j' ai commencé à satisfaire ma curiosité sur la bataille de Maissin, il y a 2 ans environ). En recherchant des documents sur le site eBay, hier soir, j'ai vu qu'il y a en vente (aux enchères), un cendrier commémoratif du cinquantenaire de la bataille de Maissin, en faïence de Quimper (HENRIOT), marqué : 19ème , MAISSIN , 1914, 1954. La vente est jusqu'au 14/09/09 à 20h.31. Le plus simple est d'aller voir le site eBay et de taper "Maissin" dans la recherche.
Amicalement.
Martine.

Pardon, du quarantenaire.

Bonjour Martine

Merci beaucoup de m'avoir prévenue pour la vente de ce cendrier sur Ebay. Malheureusement, je découvre votre message aujourd'hui et la vente se terminait hier. Quel dommage . Cela m'aurais plus de pouvoir au moins voir cet objet et peut être tenter de l'acquérir. Ceci étant dit, grace à vous, j'apprends l'existence de cendriers fabriqué par Henriot commémorant le 19e RI et Maissin. Je vais tacher d'en savoir plus à ce sujet.

Je profite de l'occasion pour vous remercier une nouvelle fois de nous faire partager les écrits de votre grand père.

Amicalement
Sophie

Bonjour à tous,
Voilà 2 cartes postales envoyées en 1915 à mon GP prisonnier à Zossen (30 kms au sud de Berlin): c'est dans l'école communale d' Opont que des blessés français ont été soignés (dont mon grand-père - cf son journal au- dessus dans le fil du forum). J'y suis passée cet été ; la maison existe telle quelle (moins les barrières), ce n'est plus l'école du village mais une antenne de la Croix-Rouge. Sur la carte de la vue générale d'Opont on reconnait aussi la façade de l'école.




Merci encore à Jean-Yves, Popol, Sophie et Yves de toutes leurs réponses.
Amicalement.
Martine

Bonsoir à Toutes & Tous,
Bonsoir Martine, Sophie, Jean-Yves et tous les amis de Maissin-Anloy

- Martine: un grand merci pour le partage des cartes-vues d'Opont qui ne sont pas courantes. Nous respecterons cependant leur contenu sans doute plus personnel ...

- Pour être complet, voici la retranscription d'un extrait du témoignage n° 683 relatif à OPONT (ouvrage de J. SCHMITZ et N. NIEUWLAND déjà précité dans ce fil, p. 197):

(...) OPONT:

Après s'être fait précéder, à 10h15, de quelques obus, qui mirent le feu à une maison, les Allemands envahirent Opont, dans l'après-midi du 23 août. Deux troupes différentes s'y succédèrent dans la journée et se bornèrent à piller vivres et boissons. L'ivresse provoqua, à la soirée, une scène de tumulte et de violence, au cours de laquelle les soudards exterminèrent pour ainsi dire, au hameau de Fresnes, la famille Ansiaux. On y compte six victimes; un septième civil fut tué à Opont même.
Le 25e régiment d'infanterie, VIIIe corps, se trouvait à Opont peu de temps avant le massacre. Le curé d'Opont, M. l'abbé Gobert, raconte ces faits dans le rapport qui va suivre:

" La paroisse d'Opont est composée des sections d'Opont, Beth et Fresnes. Les premiers éclaireurs allemands apparurent dans les sentiers de nos bois le 13 août. Le 22, jour de la bataille de Maissin, plusieurs ménages affolés abandonnèrent leurs biens et fuirent vers la frontière. Vers le soir, les compagnies françaises postées sur les collines à l'est du village se replièrent, laissant derrière elles une multitude de pauvres blessés. Les ambulanciers dirigèrent les plus gravement atteints vers le couvent des Abys et le château de Beth; un grand nombre d'autres furent soignés chez les habitants d'Opont. Vers minuit, l'horizon fut éclairé des lueurs de Porcheresse en feu; dans le lointain, on entendait d'immenses clameurs: c'était terrifiant.

Le 23 au matin, les cultivateurs chargèrent en hâte les blessés sur des chariots et les conduisirent vers Bouillon; bientôt le village se trouva complètement évacué par les soldats français.

A 10h15, pendant la grand'messe paroissiale, une batterie allemande postée à l'orée du bois de Graide lança sur le village un assez grand nombre d'obus, incendiant une maison voisine de l'église. Je dus suspendre la messe à l'offertoire. Les habitants se réfugièrent jusqu'à l'heure de midi, qui dans les caves, qui dans les carrières voisines.

Bientôt on vit les régiments allemands descendre des collines du nord. Les soldats pénétrèrent dans les maisons et, pendant une heure environ, firent le pillage des vivres, linges, tabac et bijoux. Ils croyaient être en France et exigeaient des plus humbles ouvriers du vin, du cognac et du champagne! Ils menaçaient les habitants parce qu'ils ne voulaient pas montrer les vignobles! Au dire d'un officier, il leur avait été permis de piller, mais ils ne pouvaient faire de mal à personne.

Vers 14h, à ces premières troupes il en succéda d'autres, venant cette fois du champ de bataille de Maissin et ce furent d'autres menaces parce que les premiers ne leur avaient rien laissé.

Jusqu'au soir ils fouillèrent les maisons de la cave au grenier, enlevant encore ce qui restait de denrées, tuant la volaille et s'emparant de plusieurs chevaux et têtes de bétail.

A la tombée du jour, ivres d'alcool et avides de carnage, des soldats tirent des coups de feu dans toutes les directions. On n'entend que cris et blasphèmes, on se croirait au milieu d'un champ de bataille. Tout à coup une sorte de panique s'empare de ces sauvages et, continuant de tirer, ils courent vers le petit hameau de Fresnes situé à 500m. (...)"

Un bonne soirée bien agréable et douce de Bruxelles!