Forum PAGES 14-18

Il y a cent ans et 3 jours, le 21 juin 1915……

Ce 21 juin 1915, Pierre Ernest Emile Thomas change de régiment. Des GVC du 69ème RIT, il va basculer au 70ème RIT normalement basé à Tours. Je l'avais déjà évoqué le 8 janvier dernier.

Ce 21 juin 1915, le 70ème RIT est en position à la frontière de l'Oise et de la Somme, précisément à Rollot, Beuvraignes et Boulogne-la-Grasse. Il va être en partie transporté, dès le lendemain, plus au nord de la Somme, à Millencourt, pour occuper des tranchées.
Ce régiment territorial est normalement moins exposé que les autres régiments d'active. Il n'en reste pas moins que l'ennemi frappe là où bon lui semble. Il recensera, de février 1915 à novembre 1916, 70 tués, 264 blessés, 3 disparus et participera même à la défense de Verdun à partir du 29 février 1916.

Pierre Ernest Emile Thomas restera au 70ème RIT jusqu'en septembre 1916.

Il y a cent ans, jour pour jour, le 24 juin 1915……

Ce 24 juin 1915, c'est l'anniversaire de Joseph Taupin, né à Frontenay en 1884. Je l'avais déjà évoqué le 26 décembre dernier. Il se remet doucement de sa grave blessure à la tête. De ce fait, on le retrouve classé « à l'intérieur » du 27 décembre 1914 au 22 octobre 1915.
Même gravement blessé, puisqu'il est « rétabli », Joseph Taupin retrouvera le front dès le 23 octore 1915. L'armée française a toujours besoin de ses sevices....

Ce 24 juin 1915, son régiment est à Acq et Mont-St-Eloi, dans le Pas-de-Calais. D'après le JMO, « les soldats du 32ème ont un bon moral, malgré les pertes subies. Ils ont le sentiment d'avoir eu les boches lors des récents combats ». Mais les Allemands pilonnent sans cesse les tranchées françaises. « Avec les précautions prises, les pertes sont réduites au minimum ».
Tout est relatif: il y a quand même 6 tués et 30 blessés, alors que le régiment vient de recevoir un renfort de 533 hommes. La guerre consomme très rapidement beaucoup de vies humaines......

Il y a cent ans, jour pour jour, le 26 juin 1915……

Ce 26 juin 1915, c'est l'anniversaire de Lucien Courlivant, né à Aulnay en 1887 et habitant Frontenay depuis 1911, date de son mariage le 11 janvier avec Marthe Depoys.
Auparavant, Lucien Courlivant fait son service militaire au 20ème Régiment d'Artillerie de Poitiers à partir du 07 octobre 1908. A Frontenay, il exerce ensuite le métier d'épicier et et de traiteur pour banquets avec son beau-frère Georges Depoys.

Il est mobilisé depuis le 03 août 1914 au 49ème Régiment d'Artillerie de Poitiers, 49ème RA qu'il quitte dès le 23 septembre 1914. Nous l'avions évoqué à cette date avec son transfert au 4ème Groupe d'Artillerie d'Afrique, où il est encore affecté ce 26 juin 1915, d'après sa fiche matricule. Malheureusement, le JMO va jusqu'au 27 mai 1915, pas au-delà.

On sait seulement que le 4ème Groupe d'Artillerie d'Afrique de Lucien Courlivant, cantonné dans les environs de Reims (Marne), quitte cette zone le 26 avril 1915 pour se rendre à Ostreville dans le Pas-de-Calais. Le 27 mai 1915, le groupe cantonne toujours dans ce département, à Ternas et ses environs. Après, pas de trace du JMO correspondant.

Le groupe de Lucien Courlivant est chargé de pilonner les tranchées allemandes et de changer souvent d'emplacement pour éviter d'être repéré. Le JMO cite très peu de pertes humaines pour cette période d'avril à mai 1915. Pourtant, des batteries allemandes avec des canons de 150 bombardent assez souvent les batteries françaises......

Il y a cent ans, jour pour jour, le 01 juillet 1915……

Ce 01 juillet 1915, Mandé Valançon, frère de mon arrière-grand-mère Constance Valançon, né à Frontenay en 1872, mobilisé au 69ème RIT de Châtellerault, est renvoyé dans ses foyers. De constitution fragile, il va pouvoir retrouver sa femme Adélina Richard et leur jeune fils de 13 ans, Fernand Valançon, Fernand qui sera plus tard le parrain de ma mère.
Mandé, qui habite à l'époque au fond de l'impasse actuellement appelée « Impasse de Sauves » à Frontenay, là où ont habité récemment Maurice Proust et sa sœur Odette, va pouvoir aussi reprendre sa place au conseil municipal.
Mais ce sera pour un temps limité. Il lui faudra repartir début 1916......


Ce 01 juillet 1915 encore, Gustave Penot, né en 1875 à Frontenay, lui aussi mobilisé au 69 ème RIT, est renvoyé dans ses foyers. Il va pouvoir revoir sa femme Marie Manteau et leurs 2 fils, Marcel et André Penot, pour quelques semaines seulement, avant d'être envoyé dans un régiment d'infanterie, le 66ème ....
Gustave Penot habite en 1915 "rue de Verrines" à Frontenay, dans une maison aujourd'hui en piteux état et plus qu'envahie par les ronces, depuis que son fils Marcel a quitté ce bas monde.....

Il y a cent ans, jour pour jour, le 06 juillet 1915 .....

Ce 06 juillet 1915, c'est l'anniversaire de Samuel Delille , né à Frontenay en 1886 et habitant St Jean de Sauves en 1906. Il fait son service militaire au 8ème régiment de Cuirassiers de Tours à partir d'octobre 1907, rempile en octobre 1909 pour 2 ans avant d'intégrer la 5ème Légion de Gendarmerie d'Orléans en novembre 1911.
Entre-temps, il se marie avec Clémentine Bony à Tours le 30 mai 1911.

Déjà militaire à la déclaration de guerre, Samuel Delille se retrouve dès le 05 août 1914 « aux Armées » et ce pour 3 ans. Sa campagne contre l'Allemagne se terminera tout de même « à l'intérieur » le 23 octobre 1919....
Il n'existe pas d'historique de la 5ème Légion de Gendarmerie à ma connaissance et sa fiche matricule ne précise pas d'appartenance à une quelconque section. Il est donc impossible de suivre son parcours. On sait seulement qu'il sera décoré de la Médaille de la Victoire et cité pour les résultats obtenus dans le cadre du service spécial.

Particularité de Samuel Delille : il décédera le 06 juillet 1968 à Poissy (Yvelines), le jour de ses 82 ans....

Il y a cent ans, jour pour jour, le 11 juillet 1915……

Ce 11 juillet 1915, Joseph Depoys, mon grand-père, envoie, de Meurthe-et-Moselle, une carte postale à sa bien-aimée, Marie Panier :

« le 11 juillet 1915, Chère Marie,
Je t'envoie simplement deux mots pour te dire bonjour.
J'ai une petite nouvelle à t'apprendre :
je suis passé ordonnance de l'officier du peloton.
Je ne monterai plus si souvent à cheval. Je n'aurai
donc plus l'occasion de voir les amis du pays comme
je les voyais, car j'étais toujours avec quelques uns.
Je n'ai rien reçu de toi cette semaine,
est-ce que la lettre ne me serait pas parvenue
ou alors que tu n'aies pas pris le temps d'écrire ?
Tu me le diras sur ta prochaine lettre.
Bonne santé, je suis toujours à toi,
je t'embrasse bien fort.
Depoys Joseph »

Il y a cent ans, jour pour jour, le 12 juillet 1915……

Ce 12 juillet 1915, c'est l'anniversaire de Joseph Ernest Ridouard, né à Frontenay en 1873, habitant Loudun en 1893, puis successivement Angliers, Arçay, Mouterre-Silly, Chalais, Mouterre-Silly, Trois-Moutiers, à nouveau Mouterre-Silly, puis Frontenay avant de terminer en 1919 à St Jean de Sauves. Cultivateur déclaré en 1894, on retrouve Joseph Ernest Ridouard, d'après les recensements de population de la Vienne, domestique chez Louis Hucault au Grand Triou d'Angliers en 1901, chez Alexandre Pannier au Petit Puits d'Artanne de Chalais en 1906, chez Frément et Aucher à Chalais Bourg en 1911. On ne lui trouve pas d'épouse durant cette période et mes recherches après 1919 n'ont pas (encore) abouti.

Entretemps, Joseph Ernest Ridouard fait son service militaire au 135ème de ligne à Angers à partir de novembre 1894.

Joseph Ernest Ridouard est mobilisé le 06 août 1914 et intégrera le 69ème RIT qu'il ne quittera pas de toute la guerre. Pas de faits d'armes signalés sur sa fiche matricule, pas d'autres évènements connus concernant Joseph Ernest Ridouard si ce n'est qu'il ne sera démobilisé que le 07 janvier 1919 !

Son frère, Pierre Julien, de 4 ans son aîné, sera plus « chanceux ». Né à Frontenay lui aussi, ses jambes avec des varices lui évitent le service militaire. Marié en 1897 avec Célestine Richard aux Trois-Moutiers (Vienne), la commision de réforme le maintient en services auxiliaires pour toute la durée de la guerre....

Il y a cent ans, jour pour jour, le 16 juillet 1915……

Ce 16 juillet 1915, c'est l'anniversaire de Pierre Proust, né en 1899 à Frontenay-sur-Dive. Bien sûr, il n'a que 16 ans, mais la guerre dure depuis bientôt un an et personne n'en voit l'issue proche.
Partir la guerre et parfois ne pas en revenir, Pierre Proust sait ce que ça veut dire: son frère aîné, Lucien, a été tué dès le début de la guerre, le 22 août 1914, à Signeulx en Belgique. Son corps n'a jamais été identifié et ses parents ont dû abandonner tout espoir de retour. Si le CICR avait pu se tromper dans la demande de recherche de prisonniers......

Pour rappel, Pierre Proust le père, cantonnier à Frontenay et Marie Prest son épouse sont les parents de Antonine née en 1890, Lucien né en 1893, Georgette née en 1896, Georges né en 1897, Pierre donc, né en 1899 , Rose née en 1901, Maurice né en 1905, Hyacinthe né en 1907, et Marguerite née en 1909, tous nés à Frontenay sauf Lucien né à Borcq (79).

La guerre rattrappera Pierre Proust en 1918, tout comme elle rattrappera son frère Georges, pourtant atteint d'un problème cardiaque !.....

Pour être complet, à ma liste des enfants de Pierre Proust et de Marie Prest, il me faut rajouter Odette, né en 1912 à Frontenay. Elle habite jusque dans les années 1990 rue de Sauves à Frontenay avec son frère Maurice. Pour ceux qui les ont connus, Odette promenait souvent un gros chien et Maurice marchait tout voûté, comme plié en deux, la tête ne dépassant pratiquement pas le niveau du bassin!

Il y a cent ans, jour pour jour, le 17 juillet 1915……

Ce 17 juillet 1915, c'est anniversaire d'Alexis Thomas, né en 1879 à Frontenay-sur-Dive.
Il fait son service militaire au 25ème Régiment de Dragons à Angers à compter de novembre 1900 et en est libéré le 19 septembre 1903.
Alexis Thomas se marie le 21 octobre 1907 avec Véronique Julia Drouet. Ils auront un fils, Camille, né en 1908, et une fille, Marie, née en 1912. Mais Véronique Julia meurt 6 jours après la naissance de Marie, à 26 ans !
Alexis Thomas est pourtant mobilisé le 06 août 1914 au 9ème Escadron Territorial du Train des Equipages Militaires basé à Châteauroux.
Le JMO ne mentionne pas de faits particuliers pour Alexis Thomas, il précise tout de même qu'il est « aux Armées » du 25 août 1914 au 31 janvier 1919 !

Je ne peux que vous renvoyer sur le lien de l'historique de cet escadron numérisé par Jérôme Charraud pour en connaître l'activité, les tracas et les déboires durant cette période:
http://www.pages14-18.com/B_PAGES_HISTO ... _Histo.pdf

Alexis Thomas se remariera à son retour de la guerre, en avril 1920, avec Marie Couillebault, la veuve de Théodore Bontemps, disparu le 21 octobre 1914 aux combats de Flirey (M&M).