Bonsoir à tous,
Bonsoir Gil (et Sophie

)
Je vous propose mon petit travail sur le sujet,pour apporter des éléments pour votre première question en tête de page.
Je suis un amateur,j'aime chercher,pour la plaisir de partager et d'apprendre. Je vous propose donc une petite fiche très généraliste,tirée d'ouvrages généralistes,mais regorgeant parfois de détails très intéressants.
Pour ce qui est des unités allemandes,j'ai recensé page par page les divisions (et les éléments qui la composent) grâce à ce document : (j'ajoute le lien dès que je le retrouve...)
Pour gagner du temps (dans ce document de plus de 700 pages...),je pourrai communiquer les pages concernés. Après,il n'y aura plus qu' à recenser les unités présentes et à croiser avec d'autres sources pour plus de précisions et d'exactitude. Mais vous aurez déjà une très bonne vue d'ensemble sur la composition des divisions allemandes présentes sur ce front fin mai 1918.
Enfin,je suis ouvert à toutes les critiques. Si des données vous semblent fausses,contradictoires ou autres,n'hésitez pas,j'apprends tous les jours...
Préparation méthodique de l'offensive :
Durant trois semaines,1800 trains opèrent,à l'insu du commandement allié,la nouvelle concentration des troupes. Sans changer de tactique,Ludendorff cherche à la perfectionner « en accentuant la désarticulation de l'infanterie adverse...et en améliorant la liaison entre l'infanterie et son artillerie d'accompagnement ». Une répétition est même exécutée devant les états majord par la 28e D.I. Près d'Avesnes.
C'est surtout dans le secret de la préparation de l'attaque que réside le principal mérite de cette opération pour le Haut Commandement Allemand.
Pour assurer ce secret,,6 divisions seulement ont été transportées par voie ferrée;une vingtaine d'autres ont gagné leur zone de combat par une série de marches de nuit. Pendant le jour,dès 04 heures du matin,aucune colonne ne circulait;tout le monde était abrité,et les rues des cantonnements étaient tenues désertes. Les itinéraires étaient calculés de manière à éviter que 2 régiments de brigades différentes pussent se croiser;chaque unité restait dans l'ignorance des mouvements généraux. De même les cantonnements étaient rigoureusement consignés aux militaires des unités voisines,jamais une même localité n'abritait des éléments appartenant à 2 divisions différentes.
Les mouvements d'artillerie furent l'objet d'une attention particulière. Tout bruit était évité dans le voisinage des secteurs d'attaque;et,dans les batteries qui prenaient qui prenaient leurs positions,les roues des voitures étaient matelassées,les sabots de chevaux enveloppés de chiffons,les organes des pièces habillés de manière à éviter tout cliquetis de métallique.
C'est ainsi que le 26 mai au soir,tout le dispositif allemand était à pied d'oeuvre dans ses secteurs d'attaque.
Si quelques membres du forum peuvent apporter d'autres éléments renforçant (ou contredisant) l'idée d'une préparation de ce genre,je suis preneur.
Etat des lieux sommaire sur la VIe Armée et le 9e CA Britannique
- Le 30e CA (19e,55e et 151e DI,2e DI de cavalerie à pied) disposé depuis l'Oise jusqu'à la voie ferrée Soissons-Laon,
- Le 11e CA (21e,22e et 61e DI) de cette voie ferrée au bois de Vauclerc,
- Le 9e CA britannique (8e,21e et 50e DI),du bois de Vauclerc à Reims,ayant à sa droite la 45e DI française.
Derrière le front,se trouvaient disponibles les 13e,39e,74e,157e DI et la 4e DI de cavalerie à pied.
Il est rapporté que toutes ces unités sont très fatiguées et ont été placées dans ce secteur "calme" pour se refaire. La 22e DI,la 39e et 2e DI de cavalerie à pied et la 45e DI ont été fort éprouvées fin mars ; La 151e vient de subir de grosses pertes à Coucy-le-Chateau au mois d'avril ; quant au DI britanniques,elles se sont battues trois fois depuis deux mois,ont perdu la moitié de leur effectif et sont à bout de souffle. Enfin,4 divisions,dites fraiches parce qu'elles n'ont pas assisté à de violents combats,sont en secteur depuis cinq ou six mois et auraint,elles aussi,besoin de repos.
Au total c'est 16 divisions plus ou moins fatigués ou réduites que les Alliés ont ici,en face des 42 divisions allemandes parmi lesquelles figurent le Corps alpin,4 divisions de la Garde et la division de Brandebourg.
Répartition et organisation sommaire des unités allemandes sur la ligne Vauxaillon-Reims :
Sur ce front d'environ 45 Kms,correspondant au Chemin-des-Dames sont amassées trente divisions.
Ces divisions ont réparties en cinq groupes d'attaques et réparties approximativement comme sur ma petite carte « maison ». La composition de ces groupes apparaissent clairement sur la très bonne carte de Gilles.
Groupe 1 :
Ce groupe (Von Larish),dans le secteur de la IXe Armée von EBEN,comprend 181 batteries d'artillerie,1 D.I. De réserve et 3 D.I. en ligne.
Les groupes de 2 à 5 appartiennent à la VIIe Armée :
Groupe 2 :
Placé sous le commandement de von WICHURA,ce groupe comprend 127 batteries d'artillerie,2 D.I. de réserve et 3 en ligne,
Groupe 3 :
Placé sous le commandement de von WINKLER,ce groupe comprend 198 batteries d'artillerie,2 D.I. de réserve et 3 en ligne,
Groupe 4 :
Placé sous le commandement de von CONTA,ce groupe comprend 268 batteries d'artillerie,2 D.I. de réserve et 3 en ligne,
Groupe 5 :
Placé sous le commandement de von SCHMETTOW,ce groupe comprend 151 batteries d'artillerie,1
D.I de réserve et 3 en ligne.
Groupe 6 :
Placé sous le commandement de von ISLE,ce groupe comprend 4 D.I. en ligne.
L'artillerie allemande :
L'artillerie des groupes 2 à 5 est renforcée par 9 pièces de 240,8 de 170,2 de 150 modèle 16,alimentées à 250 coups par pièces. Ces pièces lourdes ont été réparties entre Challevois et Brimont,sur les arrières des groupes d'attaque.
Ce sont donc 925 batteries de DI et de CA des groupes 2 à 5 qui sont disposées sur un front de 30 kilomètres. Ordonnancées par le colonel Bruchmüller,ces pièces sont réparties en trois éléments :
634 ont pour objectif les positions d'infanterie françaises,
251 celles d'artillerie,
40 pour les objectifs lointains sur l'Aisne et la Vesle.
Chacune des 12 divisions d'assaut est dotée d'une batterie d'accompagnement marchant avec l'infanterie (2 batteries de 77 par 100 mètres de front d'attaque). C'est sur ce terrain une division pour 1500 mètres ou,en moyenne,5 combattants par mètre courant.
Les indices d'une offensive,la préparation allemande « éventée » :
Un ordre de la XVIIIe armée,trouvé sur un prisonnier,prescrivait de désigner les opérations contre Amiens,antérieurement au 6 avril,sous le nom de bataille « de rupture »,et celles postérieures à cette date sous le nom de « combats de l'Avre et de la région Montdidier-Noyon ». Insignifiant détail,mais qui revêt une sérieuse importance quand il s'agit de gens aussi méthodiques que les Allemands.
Cette importance parut telle que Foch,après avoir cru,un instant,à une offensive décisive sur Calais et sur les ports de la Manche,voyant les affaires tourner en longueur de ce côté,ne leur prêta bientôt plus qu'une attention de convenance malgré les instances pressantes de Haig qui réussira à arracher quelques renforts,renforts fournies d'ailleurs pat Foch pour soutenir la confiance entre les deux chefs.
Du reste,tout annonçait une bataille imminente ; depuis le début de mai,les indices se multipliaient de la préparation d'un suprême effort. Les transports de Russie continuaient,très intensifs ; La presque totalité de l'artillerie allemande était maintenant en secteur sur notre front et,avec elle,une partie de l'artillerie autrichienne.
Ypres,Calais,Amiens,Compiègne,Châlons paraissaient plus particulièrement menacés. Devant le chemin-des-Dames,au contraire,le calme demeurait profond ; et c'est surtout dans le secret de la préparation que réside le principal mérite de cette opérations pour le Haut Commandement Allemand (voir le paragraphe sur la préparation)
Pourtant,malgré ces minutieuses précautions,la préparation,commencée le 19 mai,était déjà éventée depuis le 23. Comme au temps de Verdun,des déserteurs étaient passés dans nos lignes,et le général de Maud'huy,commandant le 11e CA,savait d'une manière précise,le 26 à midi,que le Chemin-des-Dames serait attaqué la nuit suivante à 3 heures du matin. La seule surprise fut donc,en définitive,dans les moyens formidables dont disposait l'assaillant ; à celle-là,l'état de nos propres moyens ne permettait pas de répondre.
Le déclenchement de l'artillerie allemande
Le 27 mai,à 1 heure du matin,l'artillerie allemande déclenche un tir d'une extrême violence sur tout le terrain compris entre nos premières lignes et nos batteries,en même temps que son artillerie lourde exécute un tir d'interdiction très puissant sur nos arrières.
Le feu est donc ouvert 160 minutes avant l'assaut et le bombardement se répartis dans le temps comme suit :
10 mn sur les P.C.,
65 mn sur les positions d'artillerie,
85 sur celles de l'infanterie.
Un bombardement dont très méthodique,d'ailleurs bien illustré par l'intervention de Gilles sur la parfaite connaissance de nos positions par les allemands.
Ensuite commence le barrage roulant : l'avance de l'artillerie est prévue à raison de un kilomètre toutes les 40 ou 50 minutes.
C'est un véritable orage d'acier et de gaz sur un front somme toute réduit pour une telle concentration de pièces d'artillerie. L'air est rapidement saturé par les gaz,l'ennemi faisant essentiellement usage d'obus à ypérite. Pour ne rien arranger,le 27 mai est marqué par l'absence de vent et l'encaissement de la vallée de l'Aisne favorise l'effet des gaz. Nos batteries sont annihilés ; les petits réduits de la première ligne écrasés et nivelés ; les mitrailleuses sont réduites.
L'assaut
A 3H30, la fumée s'est à peine dissipée que les défenseurs survivants,hébétés, voient surgir dans le demi-jour l'infanterie allemande. Dès le commencement de la préparation d'artillerie,les régiments de première ligne de l'attaque s'étaient en effet massés en avant de leurs tranchées,avaient franchi l'Ailette au moyen de passerelles de fortune,et étaient venus se rassembler tout près de nos réseaux,dans lesquels,à l'abri du feu de leurs canons,ils s'étaient hâtés de pratiquer des brèches à la cisailles.
Chacun d'eux était accompagné d'une compagnie de lance-flammes,d'un renfort de mitrailleuses et d'une batterie d'artillerie.
C'est une marée qui submerge tout. Cette masse se précipite en avant,sans se préoccuper des intervalles qui doivent être pris en progressant dans les organisations françaises ; elle se subdivise en des miliers de petites colonnes qui s'infiltrent par tous les cheminements,glissent partout des mitrailleuses,et,suivant de très près un formidable barrage roulant,tirent en marchant...
Et j'arrête là...
Pour conclure,je reste bluffé par l'organisation allemande,par leur volonté,leur puissance de feu,le tout sur un front aussi réduit. Les forces alliés ont du vivre des instants de folies face à cette débauche de moyen. Les obus,le gaz,les balles,les flammes...dans touts les sens,sans fin. On a vraiment le sentiment qu 'ils ont été noyés sous la puissance allemande.
Même si nos troupes avaient en état,comment résister à cette assaut irrésistible ?
En tout cas,sur cette journée,on ne peut que rendre aux allemands ce qui leur appartient...
Et c'était un petit avis sur la question,histoire de...
Sources :
La GG racontée par nos généraux (tome II),
La GG vécue,racontée,illustrée par les combattants,
La première guerre mondiale,Larousse,Vol 2 (Général Valluy).
L'illustration 1918 tome 2
Bien à vous,Stef