J'ai effectivement constaté beaucoup d'éléments de ce que tu dis, Gilles, dans ce que j'ai pu lire.
L'autre point qui me surprend, c'est le contraste avec l'opération Nivelle: on a vraiment l'impression que celle-ci est connue de tous, ds les 2 camps, des jours voire des semaines avant, évidente (presque ritualisée selon les combattants eux-mêmes), et que tout le monde accepte ce principe, alors que l'O. Ludendorff reste vraiment secrète jusqu'à l'avant-veille (malgré les rumeurs ou autres évoquées notamment par Denis Rolland).
Ne disposant pas des infos côté allemand (Stef avait évoqué des documents qu'il a en sa possession), je n'arrive pas à comprendre cela, même si je sais que les Allemands sont changé la façon de combattre et notamment la prépa d'artillerie et qu'ils ont tout fait pour rester très discrets: mais bon, ils ne sont pas devenus invisibles (en territoire étranger ...) à ce point là en une année malgré tout !!!
Gil
Double recherche sur l'opération Ludendorff
- gil alcaix
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Re: Double recherche sur l'opération Ludendorff
"Tant est fort l'instinct de conservation, qui terrasse en un clin d’œil le meilleur esprit de résignation"
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Re: Double recherche sur l'opération Ludendorff
Bonjour,
Cette deuxième affaire du Chemin des Dames mériterait une étude approfondie, car comme la première on en reste à ce qui a été dit à l'époque. Il faudrait notamment se pencher sur l'imprévoyance de Foch et Pétain et sur les rôles réellement joués par Franchet d'Espèrey ou Micheler qui avait échappé au limogeage en 1917 et est mis à la retraite en juillet 1918. J'ai déjà parlé de l'article parut dans l'Argus du Soissonnais, voici maintenant deux nouvelles pièces à verser au dossier (soit dit en passant, je n'ai jamais lu que Nivelle ait pris position sur ce sujet):
1 – Extrait de l'interrogatoire de Duchêne par Les sénateurs Boudenoot et Moinier le 4 janvier dans le cadre de l'enquête sur cette affaire (SHD 6N3)
Général Duchêne- Avant toute chose, je ....
Boudenoot- Vous voulez dire mon général...
Général Duchêne- La chose dont je voulais parler est une conversation strictement confidentielle que j'ai eue avec le Maréchal Pétain. Comme j'ai été autorisé par le ministre à vous dire absolument tout, je me considère dégagé et voici:
Il m'a raconté la conversation qu'il a eue avec le président du Conseil, parlant d'une réunion ayant eu lieu à Paris, « il a été dit, dans cette réunion, à laquelle assistaient Foch, Pétain et le ministre de la Guerre : « les circonstances sont telles qu'il ne faut pas qu'il y ait aucun ennui pour le gouvernement;
D'un autre côté, le général Foch ne peut pas être attaqué: par conséquent il faut un responsable , - la Chambre l'exige- ce sera Duchêne. Le général Pétain dit « non, ce n'est pas possible. Je l'ai toujours couvert. Je le couvre encore. Il n'est pas coupable. S'il vous faut un responsable prenez-moi ! » Le président du Conseil lui a répondu : « Mais nous sommes en guerre , nous n'avons pas de choix à faire. Vous êtes militaire comme tout le monde. Vous obéirez comme tout le monde. »
C'est ce que le Maréchal Pétain m'a répété. Je n'ai pas de preuve autre à vous fournir que la parole du Maréchal et la confiance que nous nous faisons.
Boodenoot- Vous le tenez donc directement de vos chefs ?
Général Duchêne- C'est le général Pétain qui me l'a dit dans ces termes et il a encore ajouté : « c'est de la politique. Nous n'y pouvons rien, Nous n'y comprenons rien ».
Je me suis incliné.
On notera que le ministre ou le Président du conseil sont une seule et même personne: Clemenceau.
2 – Extraits de lettres de Clemenceau à Pétain (Sources: SHD dossier personnel Renouard).
- 30 juillet 1918 « vous m'avez dit vous même que dans l'affaire du Chemin des Dames le vrai coupable était Renouard... »
- 25 août: ci-dessous le détail des griefs faits à Renouard.
Tout cela pour dire que, comme en 1917, cette offensive est extrêmement complexe à analyser et qu'attribuer l'échec à un seul homme ou à une seule cause cache bien d'autres responsabilités.
Cordialement
Denis Rolland

Cette deuxième affaire du Chemin des Dames mériterait une étude approfondie, car comme la première on en reste à ce qui a été dit à l'époque. Il faudrait notamment se pencher sur l'imprévoyance de Foch et Pétain et sur les rôles réellement joués par Franchet d'Espèrey ou Micheler qui avait échappé au limogeage en 1917 et est mis à la retraite en juillet 1918. J'ai déjà parlé de l'article parut dans l'Argus du Soissonnais, voici maintenant deux nouvelles pièces à verser au dossier (soit dit en passant, je n'ai jamais lu que Nivelle ait pris position sur ce sujet):
1 – Extrait de l'interrogatoire de Duchêne par Les sénateurs Boudenoot et Moinier le 4 janvier dans le cadre de l'enquête sur cette affaire (SHD 6N3)
Général Duchêne- Avant toute chose, je ....
Boudenoot- Vous voulez dire mon général...
Général Duchêne- La chose dont je voulais parler est une conversation strictement confidentielle que j'ai eue avec le Maréchal Pétain. Comme j'ai été autorisé par le ministre à vous dire absolument tout, je me considère dégagé et voici:
Il m'a raconté la conversation qu'il a eue avec le président du Conseil, parlant d'une réunion ayant eu lieu à Paris, « il a été dit, dans cette réunion, à laquelle assistaient Foch, Pétain et le ministre de la Guerre : « les circonstances sont telles qu'il ne faut pas qu'il y ait aucun ennui pour le gouvernement;
D'un autre côté, le général Foch ne peut pas être attaqué: par conséquent il faut un responsable , - la Chambre l'exige- ce sera Duchêne. Le général Pétain dit « non, ce n'est pas possible. Je l'ai toujours couvert. Je le couvre encore. Il n'est pas coupable. S'il vous faut un responsable prenez-moi ! » Le président du Conseil lui a répondu : « Mais nous sommes en guerre , nous n'avons pas de choix à faire. Vous êtes militaire comme tout le monde. Vous obéirez comme tout le monde. »
C'est ce que le Maréchal Pétain m'a répété. Je n'ai pas de preuve autre à vous fournir que la parole du Maréchal et la confiance que nous nous faisons.
Boodenoot- Vous le tenez donc directement de vos chefs ?
Général Duchêne- C'est le général Pétain qui me l'a dit dans ces termes et il a encore ajouté : « c'est de la politique. Nous n'y pouvons rien, Nous n'y comprenons rien ».
Je me suis incliné.
On notera que le ministre ou le Président du conseil sont une seule et même personne: Clemenceau.
2 – Extraits de lettres de Clemenceau à Pétain (Sources: SHD dossier personnel Renouard).
- 30 juillet 1918 « vous m'avez dit vous même que dans l'affaire du Chemin des Dames le vrai coupable était Renouard... »
- 25 août: ci-dessous le détail des griefs faits à Renouard.
Tout cela pour dire que, comme en 1917, cette offensive est extrêmement complexe à analyser et qu'attribuer l'échec à un seul homme ou à une seule cause cache bien d'autres responsabilités.
Cordialement
Denis Rolland

- gil alcaix
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Re: Double recherche sur l'opération Ludendorff
Merci Denis de partager ces documents
Gil
Gil
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Re: Double recherche sur l'opération Ludendorff
Bonjour,
Je crois qu'il est nécessaire avant d'analyser les combats du 27 mai 1918 d'examiner quelques points importants:
-le positionnement des réserves françaises, anormalement élevées sur les arrières de l'Armée britannique, voir la position des grandes unités jusqu'à l'échelon Division sur les cartes tenues à jour par le 3ème bureau du G.Q.G à cette date.
-la position des Divisions allemandes "vue" par le 2ème Bureau du G.Q.G (et son équivalent britannique), pour la seule fois de la guerre, le renseignement a failli (même au 21 mars 1918, les "gros" des forces allemandes avaient été correctement positionnés).
-les 1ère et 3ème Armées françaises devaient prendre l'offensive fin mai (date plusieurs fois repoussée) mais elles bénéficiaient d'importants renforts en artillerie.
-l'examen des arrières de la 6ème français montre un incroyable "entassement" dans la vallée de la Vesle de dépots logistiques, de munitions, d'hôpitaux, d'ateliers, de réseaux de voie ferrée, de positions de tir d'artillerie à grande puissance, de garages de combat et de concentration, etc... ce qui montre, à tous les niveaux de la hiérarchie, que rien n'avait été prévu pour "tenir" une deuxième position en arrière, ni sur l'Aisne, ni sur la Vesle.
Un dernier point concernant le "bouc émissaire", il n'est pas inutile de rappeler que le général Renouard était l'ancien chef du 3ème Bureau (Opérations) du G.Q.G de Joffre et...qu'il n'était plus là pour pouvoir se défendre des accusations.
Cordialement,
Guy François.
Je crois qu'il est nécessaire avant d'analyser les combats du 27 mai 1918 d'examiner quelques points importants:
-le positionnement des réserves françaises, anormalement élevées sur les arrières de l'Armée britannique, voir la position des grandes unités jusqu'à l'échelon Division sur les cartes tenues à jour par le 3ème bureau du G.Q.G à cette date.
-la position des Divisions allemandes "vue" par le 2ème Bureau du G.Q.G (et son équivalent britannique), pour la seule fois de la guerre, le renseignement a failli (même au 21 mars 1918, les "gros" des forces allemandes avaient été correctement positionnés).
-les 1ère et 3ème Armées françaises devaient prendre l'offensive fin mai (date plusieurs fois repoussée) mais elles bénéficiaient d'importants renforts en artillerie.
-l'examen des arrières de la 6ème français montre un incroyable "entassement" dans la vallée de la Vesle de dépots logistiques, de munitions, d'hôpitaux, d'ateliers, de réseaux de voie ferrée, de positions de tir d'artillerie à grande puissance, de garages de combat et de concentration, etc... ce qui montre, à tous les niveaux de la hiérarchie, que rien n'avait été prévu pour "tenir" une deuxième position en arrière, ni sur l'Aisne, ni sur la Vesle.
Un dernier point concernant le "bouc émissaire", il n'est pas inutile de rappeler que le général Renouard était l'ancien chef du 3ème Bureau (Opérations) du G.Q.G de Joffre et...qu'il n'était plus là pour pouvoir se défendre des accusations.
Cordialement,
Guy François.
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Re: Double recherche sur l'opération Ludendorff
Bonsoir,
Je suis tout à fait d'accord avec vous.
Une précision cependant, Renouard était chef du 3e bureau du temps de Joffre puis de Nivelle. Il est décédé en octobre 1918 il a donc eu, pendant peu de temps il est vrai, la possibilité de se défendre. Il était d'ailleurs soutenus par Maud'hui mais là on rentre dans le détail ce qui prouve encore une fois que les responsabilités ne sont simples à mettre en évidence.
Cordialement
Denis Rolland
Je suis tout à fait d'accord avec vous.
Une précision cependant, Renouard était chef du 3e bureau du temps de Joffre puis de Nivelle. Il est décédé en octobre 1918 il a donc eu, pendant peu de temps il est vrai, la possibilité de se défendre. Il était d'ailleurs soutenus par Maud'hui mais là on rentre dans le détail ce qui prouve encore une fois que les responsabilités ne sont simples à mettre en évidence.
Cordialement
Denis Rolland
Re: Double recherche sur l'opération Ludendorff
Bonsoir,
Dans le G.Q.G de Nivelle, Renouard n'avait pas l'influence qu'il a eu sous le commandement de Joffre.Le général Nivelle a ainsi écrit dans la marge d'un rapport de Renouard s'élevant contre les offensives d'avril 1917 "Si le 3ème bureau me résiste, je le briserai".
Ambiance....
Cordialement,
Guy François.
Dans le G.Q.G de Nivelle, Renouard n'avait pas l'influence qu'il a eu sous le commandement de Joffre.Le général Nivelle a ainsi écrit dans la marge d'un rapport de Renouard s'élevant contre les offensives d'avril 1917 "Si le 3ème bureau me résiste, je le briserai".
Ambiance....
Cordialement,
Guy François.
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Re: Double recherche sur l'opération Ludendorff
Bonsoir,
De mémoire, cette affirmation vient de Painlevé, j'aurai aimé trouver le texte original annoté dans les archives 3e bureau. Le différent Nivelle-Renouard, qui s'est aplani ensuite, ne portait pas sur "la grande offensive" préparée depuis le mois d'octobre, mais sur son théâtre. Renouard voulait continuer la Somme avec diversion entre Soissons et Reims. Nivelle souhaitait faire l'inverse, mais c'est une autre histoire qui nous éloigne de notre sujet.
Cordialement
Denis Rolland
De mémoire, cette affirmation vient de Painlevé, j'aurai aimé trouver le texte original annoté dans les archives 3e bureau. Le différent Nivelle-Renouard, qui s'est aplani ensuite, ne portait pas sur "la grande offensive" préparée depuis le mois d'octobre, mais sur son théâtre. Renouard voulait continuer la Somme avec diversion entre Soissons et Reims. Nivelle souhaitait faire l'inverse, mais c'est une autre histoire qui nous éloigne de notre sujet.
Cordialement
Denis Rolland
Re: Double recherche sur l'opération Ludendorff
Bonsoir, merci a tous pour vos connaissances.
Le 27 mai, il y avait bien une armée française sur le front du Chemin des Dames (en incluant Pinon et l'est de Berry au Bac), non ?
cette armée était responsable de son secteur et le Général commandant cette armée en était bien le chef, non ?
Il y a eu des erreurs avant le 27 mai sur ce front mais le 27 et les jours suivant (jusqu'au 30) le général commandant la 6ème armée ne serait pas responsable de :
Avoir mal placé les resserves.
Ne pas avoir donné l'ordre de commencer les tirs d'artillerie des 19h.
Ne pas avoir délégué aux généraux de DI le pouvoir de commander la destruction des ponts quand bon leur semblerait.
Si ce n'est pas le commandant d'une armée qui est responsable de ce qui se passe sur le front de cette armée, qui alors ?
Renouard, commandant la 22ème DI a commis de grosses erreurs, entre autre celle de faire passer les réserves au nord de l'Aisne mais ces réserves venant de la 157ème DI, qui les a mises aux ordres du commandant de la 22ème ?
Les JMO des 74ème et 39 ème DI qui ont superbement combattu, du nord de l'Aisne jusqu'aux portes de la foret de Retz montrent à quel point les généraux de ces DI et des autres arrivant en renfort ont agi entre eux, au petit bonheur, sans qu'il y ai eu une réelle coordination, coordination qui aurait du être le fait du général commandant la 6ème Armée, non ?
Cordialement,
Gilles.
Le 27 mai, il y avait bien une armée française sur le front du Chemin des Dames (en incluant Pinon et l'est de Berry au Bac), non ?
cette armée était responsable de son secteur et le Général commandant cette armée en était bien le chef, non ?
Il y a eu des erreurs avant le 27 mai sur ce front mais le 27 et les jours suivant (jusqu'au 30) le général commandant la 6ème armée ne serait pas responsable de :
Avoir mal placé les resserves.
Ne pas avoir donné l'ordre de commencer les tirs d'artillerie des 19h.
Ne pas avoir délégué aux généraux de DI le pouvoir de commander la destruction des ponts quand bon leur semblerait.
Si ce n'est pas le commandant d'une armée qui est responsable de ce qui se passe sur le front de cette armée, qui alors ?
Renouard, commandant la 22ème DI a commis de grosses erreurs, entre autre celle de faire passer les réserves au nord de l'Aisne mais ces réserves venant de la 157ème DI, qui les a mises aux ordres du commandant de la 22ème ?
Les JMO des 74ème et 39 ème DI qui ont superbement combattu, du nord de l'Aisne jusqu'aux portes de la foret de Retz montrent à quel point les généraux de ces DI et des autres arrivant en renfort ont agi entre eux, au petit bonheur, sans qu'il y ai eu une réelle coordination, coordination qui aurait du être le fait du général commandant la 6ème Armée, non ?
Cordialement,
Gilles.
- stefbreizh56
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- Inscription : ven. juil. 13, 2007 2:00 am
Re: Double recherche sur l'opération Ludendorff
Bonsoir à tous,
Bonsoir Gil (et Sophie
)
Je vous propose mon petit travail sur le sujet,pour apporter des éléments pour votre première question en tête de page.
Je suis un amateur,j'aime chercher,pour la plaisir de partager et d'apprendre. Je vous propose donc une petite fiche très généraliste,tirée d'ouvrages généralistes,mais regorgeant parfois de détails très intéressants.
Pour ce qui est des unités allemandes,j'ai recensé page par page les divisions (et les éléments qui la composent) grâce à ce document : (j'ajoute le lien dès que je le retrouve...)
Pour gagner du temps (dans ce document de plus de 700 pages...),je pourrai communiquer les pages concernés. Après,il n'y aura plus qu' à recenser les unités présentes et à croiser avec d'autres sources pour plus de précisions et d'exactitude. Mais vous aurez déjà une très bonne vue d'ensemble sur la composition des divisions allemandes présentes sur ce front fin mai 1918.
Enfin,je suis ouvert à toutes les critiques. Si des données vous semblent fausses,contradictoires ou autres,n'hésitez pas,j'apprends tous les jours...
Préparation méthodique de l'offensive :
Durant trois semaines,1800 trains opèrent,à l'insu du commandement allié,la nouvelle concentration des troupes. Sans changer de tactique,Ludendorff cherche à la perfectionner « en accentuant la désarticulation de l'infanterie adverse...et en améliorant la liaison entre l'infanterie et son artillerie d'accompagnement ». Une répétition est même exécutée devant les états majord par la 28e D.I. Près d'Avesnes.
C'est surtout dans le secret de la préparation de l'attaque que réside le principal mérite de cette opération pour le Haut Commandement Allemand.
Pour assurer ce secret,,6 divisions seulement ont été transportées par voie ferrée;une vingtaine d'autres ont gagné leur zone de combat par une série de marches de nuit. Pendant le jour,dès 04 heures du matin,aucune colonne ne circulait;tout le monde était abrité,et les rues des cantonnements étaient tenues désertes. Les itinéraires étaient calculés de manière à éviter que 2 régiments de brigades différentes pussent se croiser;chaque unité restait dans l'ignorance des mouvements généraux. De même les cantonnements étaient rigoureusement consignés aux militaires des unités voisines,jamais une même localité n'abritait des éléments appartenant à 2 divisions différentes.
Les mouvements d'artillerie furent l'objet d'une attention particulière. Tout bruit était évité dans le voisinage des secteurs d'attaque;et,dans les batteries qui prenaient qui prenaient leurs positions,les roues des voitures étaient matelassées,les sabots de chevaux enveloppés de chiffons,les organes des pièces habillés de manière à éviter tout cliquetis de métallique.
C'est ainsi que le 26 mai au soir,tout le dispositif allemand était à pied d'oeuvre dans ses secteurs d'attaque.
Si quelques membres du forum peuvent apporter d'autres éléments renforçant (ou contredisant) l'idée d'une préparation de ce genre,je suis preneur.
Etat des lieux sommaire sur la VIe Armée et le 9e CA Britannique
- Le 30e CA (19e,55e et 151e DI,2e DI de cavalerie à pied) disposé depuis l'Oise jusqu'à la voie ferrée Soissons-Laon,
- Le 11e CA (21e,22e et 61e DI) de cette voie ferrée au bois de Vauclerc,
- Le 9e CA britannique (8e,21e et 50e DI),du bois de Vauclerc à Reims,ayant à sa droite la 45e DI française.
Derrière le front,se trouvaient disponibles les 13e,39e,74e,157e DI et la 4e DI de cavalerie à pied.
Il est rapporté que toutes ces unités sont très fatiguées et ont été placées dans ce secteur "calme" pour se refaire. La 22e DI,la 39e et 2e DI de cavalerie à pied et la 45e DI ont été fort éprouvées fin mars ; La 151e vient de subir de grosses pertes à Coucy-le-Chateau au mois d'avril ; quant au DI britanniques,elles se sont battues trois fois depuis deux mois,ont perdu la moitié de leur effectif et sont à bout de souffle. Enfin,4 divisions,dites fraiches parce qu'elles n'ont pas assisté à de violents combats,sont en secteur depuis cinq ou six mois et auraint,elles aussi,besoin de repos.
Au total c'est 16 divisions plus ou moins fatigués ou réduites que les Alliés ont ici,en face des 42 divisions allemandes parmi lesquelles figurent le Corps alpin,4 divisions de la Garde et la division de Brandebourg.
Répartition et organisation sommaire des unités allemandes sur la ligne Vauxaillon-Reims :
Sur ce front d'environ 45 Kms,correspondant au Chemin-des-Dames sont amassées trente divisions.
Ces divisions ont réparties en cinq groupes d'attaques et réparties approximativement comme sur ma petite carte « maison ». La composition de ces groupes apparaissent clairement sur la très bonne carte de Gilles.

Groupe 1 :
Ce groupe (Von Larish),dans le secteur de la IXe Armée von EBEN,comprend 181 batteries d'artillerie,1 D.I. De réserve et 3 D.I. en ligne.
Les groupes de 2 à 5 appartiennent à la VIIe Armée :
Groupe 2 :
Placé sous le commandement de von WICHURA,ce groupe comprend 127 batteries d'artillerie,2 D.I. de réserve et 3 en ligne,
Groupe 3 :
Placé sous le commandement de von WINKLER,ce groupe comprend 198 batteries d'artillerie,2 D.I. de réserve et 3 en ligne,
Groupe 4 :
Placé sous le commandement de von CONTA,ce groupe comprend 268 batteries d'artillerie,2 D.I. de réserve et 3 en ligne,
Groupe 5 :
Placé sous le commandement de von SCHMETTOW,ce groupe comprend 151 batteries d'artillerie,1
D.I de réserve et 3 en ligne.
Groupe 6 :
Placé sous le commandement de von ISLE,ce groupe comprend 4 D.I. en ligne.
L'artillerie allemande :
L'artillerie des groupes 2 à 5 est renforcée par 9 pièces de 240,8 de 170,2 de 150 modèle 16,alimentées à 250 coups par pièces. Ces pièces lourdes ont été réparties entre Challevois et Brimont,sur les arrières des groupes d'attaque.
Ce sont donc 925 batteries de DI et de CA des groupes 2 à 5 qui sont disposées sur un front de 30 kilomètres. Ordonnancées par le colonel Bruchmüller,ces pièces sont réparties en trois éléments :
634 ont pour objectif les positions d'infanterie françaises,
251 celles d'artillerie,
40 pour les objectifs lointains sur l'Aisne et la Vesle.
Chacune des 12 divisions d'assaut est dotée d'une batterie d'accompagnement marchant avec l'infanterie (2 batteries de 77 par 100 mètres de front d'attaque). C'est sur ce terrain une division pour 1500 mètres ou,en moyenne,5 combattants par mètre courant.
Les indices d'une offensive,la préparation allemande « éventée » :
Un ordre de la XVIIIe armée,trouvé sur un prisonnier,prescrivait de désigner les opérations contre Amiens,antérieurement au 6 avril,sous le nom de bataille « de rupture »,et celles postérieures à cette date sous le nom de « combats de l'Avre et de la région Montdidier-Noyon ». Insignifiant détail,mais qui revêt une sérieuse importance quand il s'agit de gens aussi méthodiques que les Allemands.
Cette importance parut telle que Foch,après avoir cru,un instant,à une offensive décisive sur Calais et sur les ports de la Manche,voyant les affaires tourner en longueur de ce côté,ne leur prêta bientôt plus qu'une attention de convenance malgré les instances pressantes de Haig qui réussira à arracher quelques renforts,renforts fournies d'ailleurs pat Foch pour soutenir la confiance entre les deux chefs.
Du reste,tout annonçait une bataille imminente ; depuis le début de mai,les indices se multipliaient de la préparation d'un suprême effort. Les transports de Russie continuaient,très intensifs ; La presque totalité de l'artillerie allemande était maintenant en secteur sur notre front et,avec elle,une partie de l'artillerie autrichienne.
Ypres,Calais,Amiens,Compiègne,Châlons paraissaient plus particulièrement menacés. Devant le chemin-des-Dames,au contraire,le calme demeurait profond ; et c'est surtout dans le secret de la préparation que réside le principal mérite de cette opérations pour le Haut Commandement Allemand (voir le paragraphe sur la préparation)
Pourtant,malgré ces minutieuses précautions,la préparation,commencée le 19 mai,était déjà éventée depuis le 23. Comme au temps de Verdun,des déserteurs étaient passés dans nos lignes,et le général de Maud'huy,commandant le 11e CA,savait d'une manière précise,le 26 à midi,que le Chemin-des-Dames serait attaqué la nuit suivante à 3 heures du matin. La seule surprise fut donc,en définitive,dans les moyens formidables dont disposait l'assaillant ; à celle-là,l'état de nos propres moyens ne permettait pas de répondre.
Le déclenchement de l'artillerie allemande
Le 27 mai,à 1 heure du matin,l'artillerie allemande déclenche un tir d'une extrême violence sur tout le terrain compris entre nos premières lignes et nos batteries,en même temps que son artillerie lourde exécute un tir d'interdiction très puissant sur nos arrières.
Le feu est donc ouvert 160 minutes avant l'assaut et le bombardement se répartis dans le temps comme suit :
10 mn sur les P.C.,
65 mn sur les positions d'artillerie,
85 sur celles de l'infanterie.
Un bombardement dont très méthodique,d'ailleurs bien illustré par l'intervention de Gilles sur la parfaite connaissance de nos positions par les allemands.
Ensuite commence le barrage roulant : l'avance de l'artillerie est prévue à raison de un kilomètre toutes les 40 ou 50 minutes.
C'est un véritable orage d'acier et de gaz sur un front somme toute réduit pour une telle concentration de pièces d'artillerie. L'air est rapidement saturé par les gaz,l'ennemi faisant essentiellement usage d'obus à ypérite. Pour ne rien arranger,le 27 mai est marqué par l'absence de vent et l'encaissement de la vallée de l'Aisne favorise l'effet des gaz. Nos batteries sont annihilés ; les petits réduits de la première ligne écrasés et nivelés ; les mitrailleuses sont réduites.
L'assaut
A 3H30, la fumée s'est à peine dissipée que les défenseurs survivants,hébétés, voient surgir dans le demi-jour l'infanterie allemande. Dès le commencement de la préparation d'artillerie,les régiments de première ligne de l'attaque s'étaient en effet massés en avant de leurs tranchées,avaient franchi l'Ailette au moyen de passerelles de fortune,et étaient venus se rassembler tout près de nos réseaux,dans lesquels,à l'abri du feu de leurs canons,ils s'étaient hâtés de pratiquer des brèches à la cisailles.
Chacun d'eux était accompagné d'une compagnie de lance-flammes,d'un renfort de mitrailleuses et d'une batterie d'artillerie.
C'est une marée qui submerge tout. Cette masse se précipite en avant,sans se préoccuper des intervalles qui doivent être pris en progressant dans les organisations françaises ; elle se subdivise en des miliers de petites colonnes qui s'infiltrent par tous les cheminements,glissent partout des mitrailleuses,et,suivant de très près un formidable barrage roulant,tirent en marchant...
Et j'arrête là...
Pour conclure,je reste bluffé par l'organisation allemande,par leur volonté,leur puissance de feu,le tout sur un front aussi réduit. Les forces alliés ont du vivre des instants de folies face à cette débauche de moyen. Les obus,le gaz,les balles,les flammes...dans touts les sens,sans fin. On a vraiment le sentiment qu 'ils ont été noyés sous la puissance allemande.
Même si nos troupes avaient en état,comment résister à cette assaut irrésistible ?
En tout cas,sur cette journée,on ne peut que rendre aux allemands ce qui leur appartient...
Et c'était un petit avis sur la question,histoire de...
Sources :
La GG racontée par nos généraux (tome II),
La GG vécue,racontée,illustrée par les combattants,
La première guerre mondiale,Larousse,Vol 2 (Général Valluy).
L'illustration 1918 tome 2
Bien à vous,Stef
Bonsoir Gil (et Sophie

Je vous propose mon petit travail sur le sujet,pour apporter des éléments pour votre première question en tête de page.
Je suis un amateur,j'aime chercher,pour la plaisir de partager et d'apprendre. Je vous propose donc une petite fiche très généraliste,tirée d'ouvrages généralistes,mais regorgeant parfois de détails très intéressants.
Pour ce qui est des unités allemandes,j'ai recensé page par page les divisions (et les éléments qui la composent) grâce à ce document : (j'ajoute le lien dès que je le retrouve...)
Pour gagner du temps (dans ce document de plus de 700 pages...),je pourrai communiquer les pages concernés. Après,il n'y aura plus qu' à recenser les unités présentes et à croiser avec d'autres sources pour plus de précisions et d'exactitude. Mais vous aurez déjà une très bonne vue d'ensemble sur la composition des divisions allemandes présentes sur ce front fin mai 1918.
Enfin,je suis ouvert à toutes les critiques. Si des données vous semblent fausses,contradictoires ou autres,n'hésitez pas,j'apprends tous les jours...
Préparation méthodique de l'offensive :
Durant trois semaines,1800 trains opèrent,à l'insu du commandement allié,la nouvelle concentration des troupes. Sans changer de tactique,Ludendorff cherche à la perfectionner « en accentuant la désarticulation de l'infanterie adverse...et en améliorant la liaison entre l'infanterie et son artillerie d'accompagnement ». Une répétition est même exécutée devant les états majord par la 28e D.I. Près d'Avesnes.
C'est surtout dans le secret de la préparation de l'attaque que réside le principal mérite de cette opération pour le Haut Commandement Allemand.
Pour assurer ce secret,,6 divisions seulement ont été transportées par voie ferrée;une vingtaine d'autres ont gagné leur zone de combat par une série de marches de nuit. Pendant le jour,dès 04 heures du matin,aucune colonne ne circulait;tout le monde était abrité,et les rues des cantonnements étaient tenues désertes. Les itinéraires étaient calculés de manière à éviter que 2 régiments de brigades différentes pussent se croiser;chaque unité restait dans l'ignorance des mouvements généraux. De même les cantonnements étaient rigoureusement consignés aux militaires des unités voisines,jamais une même localité n'abritait des éléments appartenant à 2 divisions différentes.
Les mouvements d'artillerie furent l'objet d'une attention particulière. Tout bruit était évité dans le voisinage des secteurs d'attaque;et,dans les batteries qui prenaient qui prenaient leurs positions,les roues des voitures étaient matelassées,les sabots de chevaux enveloppés de chiffons,les organes des pièces habillés de manière à éviter tout cliquetis de métallique.
C'est ainsi que le 26 mai au soir,tout le dispositif allemand était à pied d'oeuvre dans ses secteurs d'attaque.
Si quelques membres du forum peuvent apporter d'autres éléments renforçant (ou contredisant) l'idée d'une préparation de ce genre,je suis preneur.
Etat des lieux sommaire sur la VIe Armée et le 9e CA Britannique
- Le 30e CA (19e,55e et 151e DI,2e DI de cavalerie à pied) disposé depuis l'Oise jusqu'à la voie ferrée Soissons-Laon,
- Le 11e CA (21e,22e et 61e DI) de cette voie ferrée au bois de Vauclerc,
- Le 9e CA britannique (8e,21e et 50e DI),du bois de Vauclerc à Reims,ayant à sa droite la 45e DI française.
Derrière le front,se trouvaient disponibles les 13e,39e,74e,157e DI et la 4e DI de cavalerie à pied.
Il est rapporté que toutes ces unités sont très fatiguées et ont été placées dans ce secteur "calme" pour se refaire. La 22e DI,la 39e et 2e DI de cavalerie à pied et la 45e DI ont été fort éprouvées fin mars ; La 151e vient de subir de grosses pertes à Coucy-le-Chateau au mois d'avril ; quant au DI britanniques,elles se sont battues trois fois depuis deux mois,ont perdu la moitié de leur effectif et sont à bout de souffle. Enfin,4 divisions,dites fraiches parce qu'elles n'ont pas assisté à de violents combats,sont en secteur depuis cinq ou six mois et auraint,elles aussi,besoin de repos.
Au total c'est 16 divisions plus ou moins fatigués ou réduites que les Alliés ont ici,en face des 42 divisions allemandes parmi lesquelles figurent le Corps alpin,4 divisions de la Garde et la division de Brandebourg.
Répartition et organisation sommaire des unités allemandes sur la ligne Vauxaillon-Reims :
Sur ce front d'environ 45 Kms,correspondant au Chemin-des-Dames sont amassées trente divisions.
Ces divisions ont réparties en cinq groupes d'attaques et réparties approximativement comme sur ma petite carte « maison ». La composition de ces groupes apparaissent clairement sur la très bonne carte de Gilles.

Groupe 1 :
Ce groupe (Von Larish),dans le secteur de la IXe Armée von EBEN,comprend 181 batteries d'artillerie,1 D.I. De réserve et 3 D.I. en ligne.
Les groupes de 2 à 5 appartiennent à la VIIe Armée :
Groupe 2 :
Placé sous le commandement de von WICHURA,ce groupe comprend 127 batteries d'artillerie,2 D.I. de réserve et 3 en ligne,
Groupe 3 :
Placé sous le commandement de von WINKLER,ce groupe comprend 198 batteries d'artillerie,2 D.I. de réserve et 3 en ligne,
Groupe 4 :
Placé sous le commandement de von CONTA,ce groupe comprend 268 batteries d'artillerie,2 D.I. de réserve et 3 en ligne,
Groupe 5 :
Placé sous le commandement de von SCHMETTOW,ce groupe comprend 151 batteries d'artillerie,1
D.I de réserve et 3 en ligne.
Groupe 6 :
Placé sous le commandement de von ISLE,ce groupe comprend 4 D.I. en ligne.
L'artillerie allemande :
L'artillerie des groupes 2 à 5 est renforcée par 9 pièces de 240,8 de 170,2 de 150 modèle 16,alimentées à 250 coups par pièces. Ces pièces lourdes ont été réparties entre Challevois et Brimont,sur les arrières des groupes d'attaque.
Ce sont donc 925 batteries de DI et de CA des groupes 2 à 5 qui sont disposées sur un front de 30 kilomètres. Ordonnancées par le colonel Bruchmüller,ces pièces sont réparties en trois éléments :
634 ont pour objectif les positions d'infanterie françaises,
251 celles d'artillerie,
40 pour les objectifs lointains sur l'Aisne et la Vesle.
Chacune des 12 divisions d'assaut est dotée d'une batterie d'accompagnement marchant avec l'infanterie (2 batteries de 77 par 100 mètres de front d'attaque). C'est sur ce terrain une division pour 1500 mètres ou,en moyenne,5 combattants par mètre courant.
Les indices d'une offensive,la préparation allemande « éventée » :
Un ordre de la XVIIIe armée,trouvé sur un prisonnier,prescrivait de désigner les opérations contre Amiens,antérieurement au 6 avril,sous le nom de bataille « de rupture »,et celles postérieures à cette date sous le nom de « combats de l'Avre et de la région Montdidier-Noyon ». Insignifiant détail,mais qui revêt une sérieuse importance quand il s'agit de gens aussi méthodiques que les Allemands.
Cette importance parut telle que Foch,après avoir cru,un instant,à une offensive décisive sur Calais et sur les ports de la Manche,voyant les affaires tourner en longueur de ce côté,ne leur prêta bientôt plus qu'une attention de convenance malgré les instances pressantes de Haig qui réussira à arracher quelques renforts,renforts fournies d'ailleurs pat Foch pour soutenir la confiance entre les deux chefs.
Du reste,tout annonçait une bataille imminente ; depuis le début de mai,les indices se multipliaient de la préparation d'un suprême effort. Les transports de Russie continuaient,très intensifs ; La presque totalité de l'artillerie allemande était maintenant en secteur sur notre front et,avec elle,une partie de l'artillerie autrichienne.
Ypres,Calais,Amiens,Compiègne,Châlons paraissaient plus particulièrement menacés. Devant le chemin-des-Dames,au contraire,le calme demeurait profond ; et c'est surtout dans le secret de la préparation que réside le principal mérite de cette opérations pour le Haut Commandement Allemand (voir le paragraphe sur la préparation)
Pourtant,malgré ces minutieuses précautions,la préparation,commencée le 19 mai,était déjà éventée depuis le 23. Comme au temps de Verdun,des déserteurs étaient passés dans nos lignes,et le général de Maud'huy,commandant le 11e CA,savait d'une manière précise,le 26 à midi,que le Chemin-des-Dames serait attaqué la nuit suivante à 3 heures du matin. La seule surprise fut donc,en définitive,dans les moyens formidables dont disposait l'assaillant ; à celle-là,l'état de nos propres moyens ne permettait pas de répondre.
Le déclenchement de l'artillerie allemande
Le 27 mai,à 1 heure du matin,l'artillerie allemande déclenche un tir d'une extrême violence sur tout le terrain compris entre nos premières lignes et nos batteries,en même temps que son artillerie lourde exécute un tir d'interdiction très puissant sur nos arrières.
Le feu est donc ouvert 160 minutes avant l'assaut et le bombardement se répartis dans le temps comme suit :
10 mn sur les P.C.,
65 mn sur les positions d'artillerie,
85 sur celles de l'infanterie.
Un bombardement dont très méthodique,d'ailleurs bien illustré par l'intervention de Gilles sur la parfaite connaissance de nos positions par les allemands.
Ensuite commence le barrage roulant : l'avance de l'artillerie est prévue à raison de un kilomètre toutes les 40 ou 50 minutes.
C'est un véritable orage d'acier et de gaz sur un front somme toute réduit pour une telle concentration de pièces d'artillerie. L'air est rapidement saturé par les gaz,l'ennemi faisant essentiellement usage d'obus à ypérite. Pour ne rien arranger,le 27 mai est marqué par l'absence de vent et l'encaissement de la vallée de l'Aisne favorise l'effet des gaz. Nos batteries sont annihilés ; les petits réduits de la première ligne écrasés et nivelés ; les mitrailleuses sont réduites.
L'assaut
A 3H30, la fumée s'est à peine dissipée que les défenseurs survivants,hébétés, voient surgir dans le demi-jour l'infanterie allemande. Dès le commencement de la préparation d'artillerie,les régiments de première ligne de l'attaque s'étaient en effet massés en avant de leurs tranchées,avaient franchi l'Ailette au moyen de passerelles de fortune,et étaient venus se rassembler tout près de nos réseaux,dans lesquels,à l'abri du feu de leurs canons,ils s'étaient hâtés de pratiquer des brèches à la cisailles.
Chacun d'eux était accompagné d'une compagnie de lance-flammes,d'un renfort de mitrailleuses et d'une batterie d'artillerie.
C'est une marée qui submerge tout. Cette masse se précipite en avant,sans se préoccuper des intervalles qui doivent être pris en progressant dans les organisations françaises ; elle se subdivise en des miliers de petites colonnes qui s'infiltrent par tous les cheminements,glissent partout des mitrailleuses,et,suivant de très près un formidable barrage roulant,tirent en marchant...
Et j'arrête là...
Pour conclure,je reste bluffé par l'organisation allemande,par leur volonté,leur puissance de feu,le tout sur un front aussi réduit. Les forces alliés ont du vivre des instants de folies face à cette débauche de moyen. Les obus,le gaz,les balles,les flammes...dans touts les sens,sans fin. On a vraiment le sentiment qu 'ils ont été noyés sous la puissance allemande.
Même si nos troupes avaient en état,comment résister à cette assaut irrésistible ?
En tout cas,sur cette journée,on ne peut que rendre aux allemands ce qui leur appartient...
Et c'était un petit avis sur la question,histoire de...
Sources :
La GG racontée par nos généraux (tome II),
La GG vécue,racontée,illustrée par les combattants,
La première guerre mondiale,Larousse,Vol 2 (Général Valluy).
L'illustration 1918 tome 2
Bien à vous,Stef
"En essayant continuellement,on finit par réussir.
Donc: plus ça rate,plus on a de chance que ça marche" (Les Shadocks)
Donc: plus ça rate,plus on a de chance que ça marche" (Les Shadocks)
Re: Double recherche sur l'opération Ludendorff
Bonsoir,Bonjour à tous,
Bonjour Gilles,
De quel ouvrage est tirée votre première carte ?
En tout cas,elle devrait faire le bonheur de Gil(Alcaix) pour le positionnement des unités allemandes sur ce front,
Merci,Stef
J'ajouterais même les deux ! Il est de bon ton, c'est même l'usage de citer ses sources. Je pense reconnaître la seconde carte qui proviendrait de mémoire, des Reichsarchiv n°32 mais je peux me tromper.
Sinon pour les Anglais, pas grand chose à se mettre sous la dent si ce n'est ce site :
http://www.4thbnnf.com/51_180527_180531_aisne.html#12 c'est mieux que rien...même si c'est en anglais.
Pour revenir sur le document de D.Rolland, il est curieux que tantôt on lise "général" et "maréchal" pour Pétain :soit il respecte la chronologie et dans ce cas les entrevues avec le "Maréchal" dateraient de novembre-décembre 1918, et lorsqu'il parle du général c'est avant le 19 novembre 1918 ( accès à la distinction de maréchal ).Soit il est perturbé et se mélange les pinceaux. Si j'ai bien lu, cet interrogatoire a été enregistré le 4 janvier 1919 ? 1920 ?
Pour comprendre la situation , il faudrait également revenir sur la personnalité et le caractère du général Duchêne, qui selon des témoins, avait un caractère un peu rugueux...
Voici un passage qui résume assez bien la situation : Duchêne est effectivement accablé et c'est sur lui que reposerait toutes ces erreurs.
"L’étendue du désastre illustre dramatiquement l’erreur du général Duchêne qui a concentré toute sa défense en première ligne.
Cette faute pourrait être encore en partie réparée, s’il prenait du champ, en regroupant ses réserves sur la deuxième position et en y ramenant rapidement les troupes bousculées par l’ennemi. Mais il ordonne, au contraire, de reprendre le terrain perdu et jette précipitamment dans la fournaise des bataillons isolés qui sont l’un après l’autre emportés par le reflux général. Tant et si bien qu’à huit heures du matin les Allemands abordent l’Aisne, dont ils trouvent tous les ponts intacts : le commandant de la VI’ Armée ne les a même pas détruits!"
Il a joute que le commandant de l'artillerie divisionnaire a désobéi en ouvrant le feu sur les positions allemandes AVANT que ces derniers n'eussent tiré. Le général des Vallières commandait la 151° D.I à l'Ouest du Chemin des Dames.
L'auteur a pris ses sources auprès de survivants de l'époque et d'articles parus dans la revue de la Cavalerie entre-deux guerre. Duchêne en prend pour son matricule. Il aurait été si désagréable que Pétain n'a pas insisté pour qu'il soit obéi.
Donc, on enfonce le vilain général. Cet ouvrage tient plus de l'hagiographie que d'une biographie à peu près objective ( on lui pardonne, c'est le fiston ) mais il y a tout de même quelques bonnes choses à prendre.
Jean Des Vallières, Au Soleil De La Cavalerie avec Le Général Des Vallières , 1962.
Cordialement,
Jérôme
L'homme en campagne a les mêmes besoins qu'en temps de paix ; ces besoins deviennent même plus impérieux, étant exacerbés par une existence plus active et plus énervante.(Henry Mustière)