Re: Un sou est un sou. D'accord, mais c'est quoi ?
Publié : lun. mars 08, 2010 8:22 pm
Bonsoir à tous,
J'emprunte les informations qui vont suivre à un vieux hors série (N° 8 de mars 1968) du magazine "Historia" et plus particulièrement à Gabriel Perreux auteur d'un article intitulé : "A l'arrière : restrictions, grippe et ... Mistinguett".
Parlant de la "vie chère", cet auteur donne quelques exemples de la hausse des prix.
"En dépit des troubles momentanés causés par la surprise des premiers jours, la hausse ne se manifesta pas immédiatement. La tendance ne commença vraiment à se dessiner que pendant les premiers mois de 1915. Elle allait s'accentuer brusquement au cours de l'année 1917 pour atteindre son apogée, avant, et, surtout, après l'armistice.
Aussi bien, quelques chiffres relevés au hasard, en divers points de France, illustreront cette ascension.
Le lait, qui se vend à Tours 30 centimes le litre à la fin de 1915, vaut deux francs en 1918. Les oeufs, de 3 ou 4 sous pièce en 1914, grimpent à 6 ou 7 en 1916 (les frais, à 10), à Paris. A Bordeaux, le prix, qui est déjà de 3 francs la douzaine en 1916, monte, en 1918 à 4,50 francs ou 4,80 francs, à 6 ou 7 en 1919. Le beurre y passe de 3,50 francs le kilo, en 1914, à 9, 60 en 1918. Les légumes suivent la montée. La carotte qui, à Paris, vaut 12 centimes le kilo avant guerre, se vend 35 aux Halles et 80 chez les revendeurs en 1915. Dans le même temps, la pomme de terre passe de 20 à 30 centimes le kilo aux Halles, à 75 chez le détaillant. Le saut du poisson est plus saisissant encore. Le colin que l'on achetait, 0,90 le kilo à Paris, en 1914, vaut déjà 3,50 francs à la fin de 1915. Le porc devient un luxe. A 2,15 francs le kilo, à la déclarartion de guerre, il ne s'obtient en 1920, qu'à 12 francs, presque six fois son ancien prix. C'est, de toutes les denrées, celle qui a connu le plus fort renchérissement.
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LE COÛT DE LA VIE PENDANT LA GUERRE DE 1914
La hausse des prix commença au début de l'année 1915. Elle s'accentua au cours de l'année 1917 et atteignit son apogée après l'armistice.
Augmentation du coup de la vie
- 1915 : 20 %
- 1916 : 35 %
- 1918 : 120 %
Evolution du prix des principales denrées
1914 1918
- Beurre .................................. 3,50 F 9,60 F
- Viande de boucherie (le kg) ...... 2,20 F 6,00 F
- Porc (le kg) ........................... 2,15 F 8,00 F
- Vin (l'hectolitre)...................... 15 F 80 F
Prix comparatif d'une soupe aux choux
1914 1918
- 1 livre de lard 1,40 F 2,70 F
- 2 choux 0,50 F 2,20 F
- carottes et navets 0,10 F 0,30 F
- 2 poireaux 0,05 F 0,40 F
_______________
TOTAL 2,05 F 5,60 F
Un ménage de petits bourgeois de la capitale qui, avant guerre, dépensait mensuellement, pour sa nourriture et son entretien, 3 F, sort de sa bourse en 1916 un peu plus de 4,50 F.
Augmentation moyenne des salaires : 75 %
Soit : 150 % dans les usines de guerre ;
50 % pour les fonctionnaires et les employés des services publics."
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Autre document, celui fourni par le Préfet de la Somme dans un rapport d'octobre 1925 [in 1914-1918 : Bilan et reconstruction - Textes et Documents sur la Somme - Bulletin du Service Educatif des Archives de la Somme N° 42 - Amiens, juin 1991]
A - Mouvement des prix - Alimentation
Avril 1914 Octobre 1925
Pain 0,40 1,60
Viande - biteck 3,20 18,60
Viande bouillie
Plat de cote - 1ère catégorie 1,70 9,60
Porc - Cotelettte 2,45 13,50
Lard de Pays 2,20 12,00
Beurre du Nord ordinaire 3,40 17,40
Oeufs frais 0,10 0,85
Lait 0,25 1,00
Fromage de Hollande 1/2 vieux 2,00 16,15
Emmenthal 2,70 16,70
Port salut 2,40 14,05
Pommes de terre (industrie) 0,20 0,60
Haricots flageolets blancs de pays 0,57 3,00
Sucre blanc scié et rangé 0,75 3,25
Huile d'arachide Rufisque extra 1,32 8,20
Pétrole 0,30 1,50
Cordialement
Eric
J'emprunte les informations qui vont suivre à un vieux hors série (N° 8 de mars 1968) du magazine "Historia" et plus particulièrement à Gabriel Perreux auteur d'un article intitulé : "A l'arrière : restrictions, grippe et ... Mistinguett".
Parlant de la "vie chère", cet auteur donne quelques exemples de la hausse des prix.
"En dépit des troubles momentanés causés par la surprise des premiers jours, la hausse ne se manifesta pas immédiatement. La tendance ne commença vraiment à se dessiner que pendant les premiers mois de 1915. Elle allait s'accentuer brusquement au cours de l'année 1917 pour atteindre son apogée, avant, et, surtout, après l'armistice.
Aussi bien, quelques chiffres relevés au hasard, en divers points de France, illustreront cette ascension.
Le lait, qui se vend à Tours 30 centimes le litre à la fin de 1915, vaut deux francs en 1918. Les oeufs, de 3 ou 4 sous pièce en 1914, grimpent à 6 ou 7 en 1916 (les frais, à 10), à Paris. A Bordeaux, le prix, qui est déjà de 3 francs la douzaine en 1916, monte, en 1918 à 4,50 francs ou 4,80 francs, à 6 ou 7 en 1919. Le beurre y passe de 3,50 francs le kilo, en 1914, à 9, 60 en 1918. Les légumes suivent la montée. La carotte qui, à Paris, vaut 12 centimes le kilo avant guerre, se vend 35 aux Halles et 80 chez les revendeurs en 1915. Dans le même temps, la pomme de terre passe de 20 à 30 centimes le kilo aux Halles, à 75 chez le détaillant. Le saut du poisson est plus saisissant encore. Le colin que l'on achetait, 0,90 le kilo à Paris, en 1914, vaut déjà 3,50 francs à la fin de 1915. Le porc devient un luxe. A 2,15 francs le kilo, à la déclarartion de guerre, il ne s'obtient en 1920, qu'à 12 francs, presque six fois son ancien prix. C'est, de toutes les denrées, celle qui a connu le plus fort renchérissement.
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LE COÛT DE LA VIE PENDANT LA GUERRE DE 1914
La hausse des prix commença au début de l'année 1915. Elle s'accentua au cours de l'année 1917 et atteignit son apogée après l'armistice.
Augmentation du coup de la vie
- 1915 : 20 %
- 1916 : 35 %
- 1918 : 120 %
Evolution du prix des principales denrées
1914 1918
- Beurre .................................. 3,50 F 9,60 F
- Viande de boucherie (le kg) ...... 2,20 F 6,00 F
- Porc (le kg) ........................... 2,15 F 8,00 F
- Vin (l'hectolitre)...................... 15 F 80 F
Prix comparatif d'une soupe aux choux
1914 1918
- 1 livre de lard 1,40 F 2,70 F
- 2 choux 0,50 F 2,20 F
- carottes et navets 0,10 F 0,30 F
- 2 poireaux 0,05 F 0,40 F
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TOTAL 2,05 F 5,60 F
Un ménage de petits bourgeois de la capitale qui, avant guerre, dépensait mensuellement, pour sa nourriture et son entretien, 3 F, sort de sa bourse en 1916 un peu plus de 4,50 F.
Augmentation moyenne des salaires : 75 %
Soit : 150 % dans les usines de guerre ;
50 % pour les fonctionnaires et les employés des services publics."
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Autre document, celui fourni par le Préfet de la Somme dans un rapport d'octobre 1925 [in 1914-1918 : Bilan et reconstruction - Textes et Documents sur la Somme - Bulletin du Service Educatif des Archives de la Somme N° 42 - Amiens, juin 1991]
A - Mouvement des prix - Alimentation
Avril 1914 Octobre 1925
Pain 0,40 1,60
Viande - biteck 3,20 18,60
Viande bouillie
Plat de cote - 1ère catégorie 1,70 9,60
Porc - Cotelettte 2,45 13,50
Lard de Pays 2,20 12,00
Beurre du Nord ordinaire 3,40 17,40
Oeufs frais 0,10 0,85
Lait 0,25 1,00
Fromage de Hollande 1/2 vieux 2,00 16,15
Emmenthal 2,70 16,70
Port salut 2,40 14,05
Pommes de terre (industrie) 0,20 0,60
Haricots flageolets blancs de pays 0,57 3,00
Sucre blanc scié et rangé 0,75 3,25
Huile d'arachide Rufisque extra 1,32 8,20
Pétrole 0,30 1,50
Cordialement
Eric