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Re: traduction pour Malancourt!

Publié : sam. avr. 10, 2010 7:53 pm
par Popol
Bonsoir à Toutes & Tous,

- Voici la traduction des pages 32 et 33 du texte allemand, livré aimablement par Guy François. Bonne lecture attentive et critique ...!

(...)

En outre, l’occupation de ce point, apparemment seulement faible par l’ennemi, était-elle vraiment une raison d’abandonner le plan d’attaque préparé depuis longtemps ? Cependant des mesures devaient être prises pour neutraliser le point d’appui. Le bataillon ordonna à cette fin : « les 2/ et 10/3e IR sont destinées, l’une avec une demie section ou une section abondamment munie de grenades à main, à la liquidation des nids (de résistance) français immédiatement dès le début (de l’attaque) vers 5h10 ». De quoi on avait aucune idée : c’était la force de la garnison ennemie.

Le bataillon se mit en marche ponctuellement. La 9e compagnie (3/3e IR), il est vrai, reste fixée à la lisière de la forêt par le feu ouvert immédiatement. La 12/3e IR, qui se trouve déjà avec ses éléments les plus avancés dans le point d’appui, se porte en combattant dans la tranchée sur 241. La 10/3e IR (lieutenant MAGON) et la 11/3e IR (Oberleutnant RIED) montent à l’assaut dans un élan vigoureux à droite du point d’appui en passant par la hauteur. Là, cela se passe terriblement. Les marteaux connus, comme les doigts osseux de la Mort, retentissent dans leur dos : trois mitrailleuses ennemies se révèlent dans le point d’appui et fauchent les rangs des assaillants comme la faux voyageant dans les tiges (!). Et, en même temps, commence un tir de barrage fou, du devant de la cote 304, de droite et à droite en arrière. Dans ce tourbillon de feu, toute vie semble devoir périr. Les mitrailleuses crient « en arrière ! » qui renversent en courant. Il n’y en a qu’un : en avant ! En haut de la colline ! Des petits groupes sans chef atteignent la tranchée française à la route Haucourt – Esnes. La garnison ne rend aucune résistance aux désespérés. Mais de derrière, où toutes les vagues suivantes sont fixées par le point d’appui, aucune aide ne vient et on doit tenir jusqu’à l’obscurité dans le feu d’enfer en haut sur la montagne. Aucun rapport des valeureuses compagnies ne parvient à l’arrière. Des bruits courent que l’Oberleutnant RIED a été capturé blessé et que sa compagnie a attaqué par delà la cote 279. Presque à 17h20, le capitaine KORRN, commandant le bataillon de réserve, a jeté en avant la 2e compagnie en soutien par la dépression de terrain au sud-est du point d’appui. Des hommes de la 10/ et de la 11/3e IR, sans chef, furent intégrés (eingeordnet), le feu des mitrailleuses éclaircit les rangs. Les débris se terrent dans le groupe de buissons dans la dépression. A la pointe de la 3/3e IR, V.F. HAUSER tombe lorsqu’il débouche directement sur le point d’appui. Le cri retentit de l’avant : « Tout le monde en arrière ! » (« Alles zurück ! »). Le sous-officier SCHÖN rassemble cependant environ 60 hommes avec lesquels il se lie aux compagnies arrivant du IIe bataillon de la brigade de réserve poussé en avant. Le capitaine SCHNEIDER, chef du bataillon dépêché à l’avant, a été blessé à la lisière de la forêt, les compagnies furent fracassées en partie dans le feu de barrage. L’ O.St. HYRONIMUS, chef de la 7/3e IR, qui connaît le mieux ici le terrain, devient maintenant l’âme de l’attaque et après une lutte exaspérée de grenades à main, l’ouvrage de tranchée fut conquis vers 20h30, la garnison – encore 200 hommes et un major – fut capturée. Selon ses dires, le mot de l’énigme fatale était maintenant trouvé. En effet, le II/3e IR (II./b.3) n’avait occupé que la partie ouest du point d’appui et avait passé au III/3e IR. Les Français étaient cachés ultérieurement dans des abris, par un obstacle particulier de fils de fer, et ont été renforcés dans la nuit par un demi bataillon du 105e RI poussé en avant par le creux du ruisseau Les Forges. Dans le désordre des tranchées, la délimitation d’un tel groupe de fortifications paraissant très clairement sur la carte n’est pas aisément reconnaissable par un groupe se déplaçant dans le feu ennemi : une erreur, comme elle exista ici, est donc absolument explicable.

Le feu flanquant des mitrailleuses de gauche, de la tranchée 251-249, et aussi du point d’appui, rend dès l’abord impossible une approche fluide du III/13e IR (III./b. R. 13). Homme par homme, on progresse d’entonnoir à entonnoir. A droite, les vagues du I/13e IR bondissent vivement en avant par le fond de prairie. Aucun feu d’artillerie sur la ligne entière pendant les vingt premières minutes. Seulement à 17h, cela commence avec une puissance destructive. Mais aussi auprès du I/13e IR, le feu flanquant des mitrailleuses, ici de droite, constitue déjà à l’avance un but pour l’effort en avant. L’une (mitrailleuse) de ce côté dissimulée de la vue derrière la haie attire les hommes de la 4/13e IR. Ils rampent à travers la haie et se jettent vivement dans une tranchée enlevée, non occupée le long de la hauteur. A peine sont ils là-dedans, des coups au but d’obus ennemis s’écrasent dedans. Un feu de barrage éclatent dans les vagues (d’assaut) en arrière. La 1/13e IR n’est pas capable d’exécuter sa conversion de couverture de flanc (?). Des débris atteignent, sans le chef de compagnie disparu (lieutenant ® CARL), la tranchée citée où le capitaine ® LUDWIG, chef de la 4/13e IR, réunit cent fusils. A gauche, on voit des formes grises isolées et des petits groupes qui bondissent sur la hauteur, la plupart de la 2/13e IR, dont le chef (capitaine ® HAMBURGER) est tombé. Devant l’obstacle de la position principale française 245-246, ils doivent également rester couchés, creusant la terre humide. Encore plus loin à gauche, de forts éléments des 10/ et 11/13e IR parviennent à l’obstacle ennemi. Son chef énergique, l’Oberleutnant LENK, qui les avait amenées si loin par son exemple brisé de fatigue (todesmutig), tombe. Mais bien que peu à peu presque tous les gradés (porteurs de sabre) de deux compagnies soient supprimés (le chef de la 10/13e IR, le lieutenant ® WILDENAUER, est blessé ; le lieutenant ® KLEIN de la 10/13e IR avec un coup au ventre mortel), les survivants coupent des passages à travers l’obstacle et pénètrent dans la tranchée ennemie de laquelle le Français se retire après pour emprunter des boyaux dirigés vers l’arrière et commence ensuite le feu, le premier feu frontal que les assaillants reçoivent. Le matin suivant, le commandant de bataillon FICHTNER téméraire et seul sur la hauteur découvre une image effroyable : la 11/13e IR en entier est comme morte ou blessée devant et dans l’abattis (Drahtverhau) ennemi de fils de fer.

(...)

Une bonne soirée (bien douce et ensoleillée de Bruxelles) !




Re: traduction pour Malancourt!

Publié : sam. avr. 10, 2010 9:18 pm
par chanteloube
bonsoir,

Notre ami Popol nous en redonne une tranche...merci, merci beaucoup. Je vais la mettre au bout de ce que j'ai déjà proposé en toute humilité ( une rédaction trés personnelle mais dans l'esprit et sans grosses erreurs j'espère!)
Par ailleurs, j'ai presque terminé la frappe de la partie Herr de RFV décembre 15 février 16 c'est assez édifiant comme révélateur de l'impréparation du secteur .... et ça va se payer de dizaines de milliers de morts.
Cordialement CC

Re: traduction pour Malancourt!

Publié : ven. avr. 30, 2010 8:26 pm
par Popol
Bonsoir à Toutes & Tous,
Bonsoir CC

- Voici la traduction "brute" promise des pages 34 et 35 du texte allemand, livré aimablement par Guy François. Bonne lecture attentive et critique ...! Attention, nous sommes dans la gadoue ....! :

(...)

"Le commandement reste également ici, jusqu’à minuit, sans aucune nouvelle de la situation à l’avant. Le feu de dispersion empêche chaque liaison. La brigade apprend pour la première fois à 2h30 par deux officiers revenant, que l’attaque a complètement échoué. De faibles petits groupes reviennent peu à peu - baignés dans la boue, en partie sans botte, sans armes, puisque les fusils salis sont inutilisables – à la lisière du bois, l’œil avec cette expression figée que donne la conscience de ne plus pouvoir éprouver le pire.

Ce 22 mars est une des pages sanglantes du livre de la Tragédie de Verdun (*). L’esprit d’attaque le plus brillant des troupes, qui ont été mises en œuvre à l’attaque relativement fraîches et inutilisées, se brisa à la nuit de la mécanique habilement utilisée par l’adversaire. La situation tactique conduisit l’attaque dans une action double de flanquement. Les forces d’artillerie engagées à la neutralisation de la hauteur flanquante au nord de Malancourt suffisaient aussi peu comme les mesures prises (Groupe SCHROPP) pour éliminer le feu flanquant de droite. L’incident infortuné, qui permettait à l’ennemi le flanquement des deux côtés et l’action sur le dos, acheva l’écroulement de l’attaque allemande.

(*) Le 3e IR bavarois perdit le 21 mars 150 hommes tués, parmi lesquels le capitaine Frhr. von HACKE commandant le I/3e IR ; le 22 mars 5 officiers et 450 hommes. Le 13e RIR bavarois perdit 15 officiers et 729 hommes. Le 22e IR prussien perdit 20 officiers et 608 hommes, le 10e RIR environ 600 hommes avec 25 officiers. Le 283e Pi R perdit 3 officiers et 42 hommes. La 4/29e Pi R perdit 57 hommes du 20 au 24 mars.
Mentionnons comme prisonniers : environ 200 hommes du 141e RI français (défense de la cote 275,4), 200 hommes du 258e RI (cote 270 et au sud), 100 hommes du 3e RI (compagnies intercalées séparément dans la position au nord de Malancourt – Béthincourt), presque 400 hommes du 105e RI (de la 26e DI alignée en renfort).

De cette manière, que la division bavaroise avait été rejetée de la position ennemie des coins saillants de la forêt d’Avocourt, elle se vit tout de même exposée les jours suivants à l’effet pleinement concentré de l’artillerie ennemie. Le 23 mars fut un jour terrible pour les troupes affaiblies et ébranlées de la lutte de la veille, trouvant seulement une pauvre couverture dans des trous de terre humide. Des parties entières de tranchées furent bouleversées et des garnisons enterrées (*). Seulement avec peine, des groupes de reconnaissance ennemis qui se hasardaient vers la lisière de la forêt, vers 20h, pouvaient être rejetés par l’engagement de quelques mitrailleuses. Pour le comblement des brèches au I/ et III/13e IR, des compagnies du II/13e IR avancées en avant ne parvinrent vers l’avant qu’à des ruines. Ce que la pluie de fer des obus épargnait, restait figé dans la boue. La pluie s’échappait continuellement par le bas dans toutes les dédales des tranchées arrières en un labyrinthe de boue dans lequel tous les cadavres disparaissaient et les blessés piétinés étouffaient. Des bottes – et avec eux souvent des bas et des pantalons – restèrent enfuies (dans la boue) en un tel nombre, qu’un ordre de la 192e IB du 27/04 demande au commandant du régiment de service de faire collecter des pièces d’habillement perdues dans la boue (!). Les gens s’aidèrent finalement en liant solidement des sacs de sable sur les bottes et en entourant la jambe de rubans jusqu’aux genoux. Plus longtemps le temps pluvieux durait, plus ces situations devenaient insupportables : chaque liaison avec la ligne avancée, le transport des blessés, comme l’approvisionnement en moyens de subsistance, en eau et en matériel, devenaient un problème quasi insoluble; (situations) qui avant tout entouraient les relèves dans la nuit sinistre d’impressions de frayeur qui sont restées inoubliables à tous les participants, si bien que l’historique du 192 IR indique une telle nuit de relève comme la plus sombre du régiment devant Verdun. Les canonniers avaient aussi difficile, dont les pièces se trouvaient dans la boue jusqu’aux essieux et que chaque changement de position demandait des efforts surhumains. Et comme dans la forêt d’Avocourt, les bataillons souffraient également sur les « nez de la montagne » (Bergnasen) devant Haucourt sous la pluie qui perdure. Les hommes de troupe tombaient malades, les fusils se souillaient ; les fusils, les cartouches, les sacs disparaissaient dans la boue qui se révélait plus forte que tout le bon vouloir de la troupe. Quand Napoléon I évoque, à l’occasion de sa campagne d’automne 1806 en Pologne, la crotte comme le cinquième élément, les combattants de Verdun ont appris avant tout à le connaître dans ce secteur sous la forme la plus parfaite.

(*) Les chiffres des pertes du 23 mars sont de 202 pour le 13e RIR bavarois (90 pour le 24/03), de 156 pour le 3e IR bavarois (62 pour le 24/03), de 213 pour le I., III./b. 22 (265 pour le 24/03 au IIIe bataillon 21)."

(...)

- Une bonne soirée fleurant le muguet ... de Bruxelles!


Re: traduction pour Malancourt!

Publié : lun. mai 03, 2010 3:53 pm
par chanteloube
Bonjour Popol,
Merci de cette nouvelle traduction qui éclaire encore un peu l'histoire de ce secteur clef de Verdun.
Cordialement CC

Re: traduction pour Malancourt!

Publié : mer. mai 05, 2010 10:49 pm
par Popol
Bonsoir à Toutes & Tous,
Bonsoir CC

- Voici la traduction "brute" promise des pages 36 et 37 du texte allemand, livré aimablement par Guy François. Il subsiste encore des imperfections de style. Bonne lecture attentive et critique ...!

(...)

" La relève rapide des troupes de combat éprouvées devenait une nécessité, à quoi le VIe RAK mettait la 192e IB à disposition. Avec les Saxons des 192e IR, 192e FAR, 192e Pi K étaient réunis dedans les Westphaliens du 193e IR et les Bavarois du 25e IR, les éléments organiques de corps d’armée formés en totalité seulement en août 1915, qui avaient reçu un baptême du feu lourd et plein de gloire au combat d’automne en Champagne. Dans le secteur sud de la forêt d’Avocourt, le III/22e IR (bataillon le plus durement emporté à gauche) fut relevé d’abord dans la nuit du 24 mars par le III/193e IR, le I/22e IR ne fut relevé que le 27 mars par le II/22e IR, qui avait aussi déjà épuisé ses forces dans un dur service et travail quotidien (Tagedienst) derrière la position. Les II/13e IR, II/25e IR (ce dernier en point d’appui 240-241-241a) allèrent occuper désormais, de droite à gauche, le secteur Est (de la forêt d’Avocourt). Peu après avoir regagné le poste de combat du régiment près de la lisière orientale du bois, le lieutenant-colonel SEEMÜLLER – commandant le 25e IR bavarois – a été blessé par un éclat d’obus. Le major DÜMLEIN – commandant le II/13e IR – se chargea des ordres dans le secteur. Le 10e RIR silésien et le 22e IR furent relevés seulement pour trois jours par le II/192e IR bzw I/193e IR pour recevoir des renforts et rassembler des forces pour la poursuite de l’attaque.

Le pilonnage ennemi sur la forêt d’Avocourt continuait et laissait les troupes récemment mises en ligne – qui auraient pu rendre le brillant dans l’assaut frais - fondre là dedans, comme la neige dans le soleil printanier (*). Chaque jour, des appels à l’aide de la troupe allèrent à leur propre artillerie – qui faisait son possible – d’atteindre les batteries ennemies et de battre également par un feu de répression (Straffeuer) les positions d’infanterie française. La masse des lourdes batteries devait cependant changer de direction de tir tout autour pour la nouvelle attaque vers l’Est.

(*) Le III/193e IR perdit lors de sa première journée en position 3 officiers et 125 hommes ; le I/25e IR perdit du 23 au 27/03 2 officiers et 264 hommes.

Le général von GOSSLER s’était décidé à atteindre désormais le but du 22 mars dans des poussées locales (isolées) pour pouvoir réunir une puissance d’artillerie plus forte sur les objectifs d’attaque. L’action de flanquement gênante de l’attaque du 22 mars de la hauteur au nord de Malancourt fit apparaître avant tout comme nécessaire l’enlèvement de celle-ci de la position avancée en bordure nord du village. Après un jour supplémentaire, revendiqué par l’artillerie pour le regroupement avec le renfort de nouvelles batteries de mortiers, cette attaque fut menée de manière brillante par les I/ et II/156e IR avec la Pi. K 192 (compagnie de pionniers) sous la conduite du lieutenant-colonel CREDE. La distance considérable de la position française, à environ 1km des tranchées propres, exigea que les unités d’assaut soient avancées tôt jusque 16h sur le champ libre, trempées jusque la peau dans une pluie torrentielle. Mais la même pluie les protégeait de l’artillerie ennemie. Aucun avion français dans les airs. Et pendant que le propre feu neutralisait encore les occupants des tranchées de l’adversaire, les compagnies parcouraient l’étendue comportant encore toujours 700-800m, elles prirent avec de faibles pertes (5 officiers et 90 hommes pour les deux bataillons) la position française entière et poussèrent même jusque dans Malancourt avec des éléments, pendant que de l’ouest la 7/22e IR sous (la conduite) du lieutenant ® JAGLO (blessé) progressait jusqu’à la brasserie et là, sous la distinction particulière, le sous-officier SCHUHMACHER (Pi K 283) sortit seul 200 prisonniers des caves (*).

(*) Le 163e RI de la 76e DIR se trouvant en vis-à-vis, qui avait relevé la 29e ID, perdit plus de 500 prisonniers.

En ce même 28 mars, le pilonnage atteignit sur la lisière sud de la forêt d’Avocourt une force jusqu’alors non atteinte. L’ennemi détruisait systématiquement, un obus placé à côté de l’autre, le secteur gauche de la 10e compagnie du III/193e IR pour se créer une poche (point de rupture). Le feu s’arrêta la nuit entière, s’intensifia encore une fois le 29 mars entre 4h et 6h jusqu’au feu de pilonnage. L’attaque eut lieu à 6h avec une brigade fraîche de la 76e DIR : les 210e et 157e RI. Le faible reste non blessé de la 10/193e IR ne peut résister à l’effort principal. Le chef de compagnie tombe en captivité avec 50 hommes et les Français avancent, avec des pantalons clairs (!), dans la forêt éclaircie (gelichtet). D’abord, le lieutenant ® BRÜGGEMANN jette en avant sa 7e compagnie d’un ancien abri français. Le lieutenant ® BOHMANN laisse sa section se renverser (niederwerfen) dans une tranchée menant en avant et tirer les masses denses de l’ennemi dans le flanc gauche. « Occupez la tranchée et ne pas la quitter ! » sont ses derniers mots lorsque le plomb mortel l’atteint. A l’aile droite, la 12e compagnie sous (la conduite) du lieutenant ® HEESEMANN (qui tient bon, blessé, avec sa compagnie) est restée maître de sa position et, en association avec la 11e compagnie accourant à l’aide sous (la conduite) du lieutenant ® KNEBEL, a repoussé les Français jusqu’à la lisière de la forêt avec les grenades à mains et sous les hourras. En outre, le jeune lieutenant ® HÄUSER tombe en tête de sa section. Cependant, en même temps avec l’aile gauche des Westphaliens, l’ennemi a enfoncé l’aile droite du 13e RIR bavarois. Le lieutenant BAUER, chef de la 9e compagnie, tombe. Des grenades à main pleuvent déjà vers l’abri du bataillon. L’officier de liaison (Adjutant), le lieutenant ® LUDWIG, sauve la situation lorsqu’il repousse l’adversaire par un feu d’infanterie avec quelques agents de transmission et amène alors avec le lieutenant ® KIESSLING deux mitrailleuses de réserve en position."

(...)

- Une bonne soirée (bien froide ...) de Bruxelles!

Re: traduction pour Malancourt!

Publié : mer. mai 12, 2010 11:25 pm
par Popol
Bonsoir à Toutes & Tous,
Bonsoir CC

- Voici la traduction "brute" promise des pages 38 et 39 du texte allemand, livré aimablement par Guy François. Il subsiste encore des imperfections de style. Mon devoir de vacances est enfin achevé, à vous de jouer! Bonne lecture attentive et critique ...!

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"Précisément une colonne ennemie serrée s’avance sur le (Mittelgeräumte ?), là elle est prise de la droite par une mitrailleuse bavaroise, pendant que de gauche le feu d’infanterie furieux des Westphaliens, derrière une ondulation de terrain, frappe dans ses rangs. Alors le chef de la 9/193e IR (V.F. GADINGER), avec 20 hommes, débouche avec des grenades à main. Le commandant du I/210e RI français se rend avec le reste de son unité. L’aile gauche du III/13e RIR est particulièrement compromise puis qu’aucune liaison n’a été atteinte avec le II/25e IR lors de la relève nocturne. Le chef de la 12e compagnie, le lieutenant ® SCHNEIDL, n’a revu personne depuis qu’il avança en reconnaissance avec son compagnon dans la nuit et la tempête. Dans une position désespérée, bientôt complètement cernés par les Français, le V.F. FICHTNER se tient avec sa section poussée en avant à la lisière de la forêt. Les hommes d’escorte tirant, il libère même 38 camarades menés prisonniers et nettoie avec eux les nids français aux alentours. V.F VOLLRATH (10e cie) et le caporal BRUNNER (12e cie) rétablissent la liaison avec lui, ils se sont réunis dans le désordre du combat et progresse jusque la ligne avancée dans une lutte infatigable de grenades à main, en prenant une caisse entière de grenades à main (œufs) à un Français tombé. Les hommes d’escorte tirant, il libère même 38 camarades menés prisonniers et nettoie avec eux les nids français aux alentours. Un enveloppement complet de l’aile gauche était empêché, parce que, par hasard, une partie de la 8/13e RIR n’avait pas été relevée dans l’obscurité et empêchait maintenant dans les postes à la lisière de la forêt, éloignés les uns des autres, la pénétration de l’ennemi. Seulement à 19h, arriva la contre-attaque ordonnée à plusieurs reprises par la division, mais la contre-attaque du II/193e IR et du I/13e RIR sous (la conduite) du major MARQUARDSEN (commandant le II/193e IR) fut différée par les difficultés de terrain. Les 5e et 6e/ 193e IR, s’avançant en direction Est sur l’aile gauche, atteignirent avec de faibles pertes la lisière Est de la forêt ; les 7e et 8e/193e IR ne progressaient cependant pas, sur l’aile droite, dans le feu de nombreuses mitrailleuses que l’ennemi avait déjà menées dans le bois. Ainsi, la lisière sud de la forêt – qui avait été occupée jusqu’à maintenant par une ligne de postes - resta dans la main de l’ennemi qui se terrait le plus fort. Au cours du temps suivant, où le combat passait ici tout à fait à la guerre de position avec ses relèves régulières, ce nid de Français se révéla être une position excellente contre le feu de l’artillerie française qui épargnait la position allemande avancée, pour ne pas mettre en danger leurs propres troupes. La contre-attaque projetée au début fut ainsi laissée tombée en définitive par le commandement. « Votre bataillon a accompli l’indescriptible » : avec ces mots, le général bavarois von SCHOCH serra la main du major WUNDERLICH, commandant le jeune bataillon westphalien III/193e IR. Ce dernier avait perdu, en huit jours de combat jusqu’au 31 mars, 480 hommes. Cependant, la plus haute louange s’adressait également au III/13e RIR qui était encore capable de combattre une semaine après le terrible 22 mars.

La poussée de diversion française avait attiré sur soi une partie du feu de barrage allemand mais n’avait d’ailleurs pu déranger le cours des mesures d’attaque allemandes. Au 30 mars, le double village Malancourt – Haucourt devrait être pris par attaque du Nord et de l’Ouest. Avec le même esprit d’attaque comme au 28, les 2/ et 4/156e IR pénétrèrent du Nord dans Malancourt et s’entraidèrent aussi avec le groupe nord du 22e IR (12/ et 2/22e IR), en avant, entre les ruines des maisons à la rue du village de telle sorte que le point d’appui à l’église fut pris ainsi que de nombreux Français (*) ; mais les compagnies progressant du sud-ouest vers les alentours du village restèrent immobilisées, en partie littéralement dans le terrain forestier ou les prairies complètement marécageuses, en partie dans le feu de mitrailleuses à l’entrée surélevée du village au point 194, contrôlant l’avant-terrain. Le groupe du sud du 22e IR (10/ et 9/22e IR) souffrit également durement sous le feu de barrage ennemi. La 7/10e RIR devait à nouveau dégager le point 202 déjà atteint, qui se trouvait complètement sous eau. Au contraire, la 7/156e IR prit dans un assaut brillant le point d’appui 192a à l’Est du village. L’officier adjoint du bataillon apporta encore dans la nuit, vers l’avant dans la tranchée, la croix de fer 1ère classe (E.K. I) au chef de la compagnie, le lieutenant ® BECKMANN (tué le 09/04/1916), qui avait emmené sa compagnie à travers un feu flanquant de gauche de mitrailleuses.

(*) Pertes : 22e IR (5 officiers, 144 hommes), II/10e IR (42), I/156e IR (1 officier : le lieutenant ® HILLENBRAND, 64 hommes). Nombre de prisonniers : quelque 300 (hommes) des 69e et 70e RI, deux régiments de la 11e DI française avec lequel le célèbre XXe CA marchaient maintenant également au front à l’ouest de la rive de la Meuse : une preuve que le commandement français estimait grand le danger menaçant par l’attaque allemande des derniers jours.

A ce succès, plusieurs autres suivirent mais, contrairement au caractère ancien (sonstig) des combats de Verdun – où chaque pas en avant devait coûter un flot de sang allemand – (ils furent) non sanglants."

- Une bonne soirée (bien froide ...!) de Bruxelles

Re: traduction pour Malancourt!

Publié : mer. mai 26, 2010 9:41 am
par chanteloube
Bonjour Popol,

J'étais loin de toute informatique pendant ces jours, je vous demande donc de me pardonner le temps mis à vous remercier.
Votre travail a permis de mettre un terme à bien des incertitudes et confirme ce que je pensais, à savoir l'importance des moyens que les Allemands ont mis en oeuvre pour attaquer 304. Merci mille fois de votre concours. je suis certain que tous les internautes passionnés par cet épisode vous sont reconnaissants. Bien entendu ce que vous avez apporté est à croiser avec les sources françaises.

Votre participation, d'un altruisme rare, illustre bien ce que internet apporterait si tous agissaient comme vous en partageant leurs travaux. Malheureusement "l'éditionnalite" à compte d'auteur ou sur des maisons confidentielles, qui peut, évidemment, se comprendre mais limite les apports, sévit pour le plus grand bien des "éditeurs".

Bien cordialement CC

Re: traduction pour Malancourt!

Publié : jeu. mai 27, 2010 11:13 am
par chanteloube
bonjour,

Je rajoute, pour être tout à fait précis et ne blesser personne, que je n'ai absolument rien contre les vrais éditeurs "petits ou grands", qui font un travail difficile comportant des risques financiers parfois importants mais que je suis particulièrement "énervé" par les "faux éditeurs" qui proposent des éditions bidons à compte d'auteur.
Cordialement
CC