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Etant donné que les élèves étaient maintenant promus au grade de sous-officier à l’entrée de l’École, ils devenaient de fait des sous-officiers élèves officiers, comme les sous-officiers de l’École de Saint-Maixent (Infanterie) ou de Versailles ( Artillerie / Génie / Train).
On décida donc vers 1908 de leur attribuer la boucle en soutache que les sous-officiers élèves officiers portaient comme signe distinctif depuis 1883.
En 1910, est créé le grade d’Aspirant. L’Aspirant se situait dans la hiérarchie de l’Armée de terre entre le Sergent-major et l’Adjudant. Étaient dorénavant dénommés Aspirants les élèves officiers des écoles de sous-officiers et les élèves des grandes écoles militaires ayant accompli une année de service.

L’élève ci-dessous est entré à l’ESM en octobre 1908. Le 16 mai 1910, le grade d’Aspirant remplace celui de Sergent. Sans connaître la date de la photo, on ne peut donc pas savoir si c’est un Sergent ou un Aspirant. Aspirants en 1911 :

Une loi de 1913 permet, à titre exceptionnel, de nommer Sous-lieutenants, à la date du 10 juillet 1913, les élèves de deuxième année et, à la date du 1er janvier 1914, ceux de première année.

En 1913, la loi de 1905 sur le recrutement est modifiée :

Entrée à « la Spéciale » en octobre 1913 :

A la rentrée de 1913, on se retrouve donc avec des élèves qui n’ont pas le même parcours militaire !

Ceux qui se sont engagés pour 4 ans en 1912 sortent d’une année de service dans un corps de troupe avec un grade de sous-officier. Ils ont donc droit au grade d’Aspirant lors de l’entrée à l’ESM : Par contre, ceux qui se sont engagés sans expérience militaire pour 8 ans en 1913 n’ont pas droit au grade d’Aspirant à l’ESM :

A la mobilisation, les élèves avec le grade d’Aspirant sont nommés sous-lieutenants. Ce sont ceux qui ont le plus d’expérience militaire puisqu’ils ont déjà effectué un « stage » d’une année dans un corps de troupe.
En fait, 2 semaines avant la guerre, ces nominations par anticipation avaient déjà été décidées mais la date choisie était le 1er octobre. La plupart des autres élèves présents à l’ESM attendront quelques mois avant de passer sous-lieutenants mais certains élèves sont quand même jugés aptes à devenir officiers quelques jours après le début de la guerre.
Cas d’un élève nommé sous-lieutenant par décret du 12 août 1914 :

Lorsque la guerre éclate, les admissibles ont passé les épreuves écrites mais pas les examens oraux. Ils sont finalement admis à l’ESM et doivent contracter l’engagement de 8 ans. Exemple :

Si les cours sont arrêtés à la mobilisation de 1914, le manque de cadres en 1915 amène le commandement à créer des centres d’instructions d’élèves-aspirants. Les élèves arrivent presque tous du front, ils sont soit sous-officiers, soit simplement soldats, mobilisés ou engagés volontaires pour la durée de la guerre. Le commandement décide de leur faire suivre un stage de quelques mois dont l’objectif est de fournir à l’armée, dans des délais acceptables, des chefs de section d’infanterie de façon à combler les pertes énormes en officiers subalternes. Après les examens du brevet, les élèves quittent le centre avec le grade d’Aspirant qui, par la suite, leur permet d’accéder au grade de Sous-lieutenant de réserve à titre temporaire.

En 1916, est ouvert le premier des concours en vue de l’obtention du titre d’« élève de l’école spéciale militaire de Saint-Cyr » et du grade d’Aspirant :