Bonsoir,
J'arrive au bout du volume.
Je ne vais pas, ici, faire une étude de texte ni même donner un avis sur cette correspondance. Je me bornerai à dire simplement que les longues lettres de Norton Cru nous en apprennent énormément sur sa personnalité. Voici néanmoins comment je structurerais cette correspondance :
1914 est le temps de la rupture : l'adaptation à la guerre, à la séparation et l'éclatement de la famille ; au quotidien, dans les lettres, l'aspect matériel l'emporte : attente des lettres, réception des colis, soucis d'habillement, propos sur la nourriture, le manque d'hygiène, etc. Bref, du très classique.
1915 est le temps de l'installation dans la guerre et dans les tranchées : Norton Cru s'étend davantage sur son quotidien de soldat ; il donne davantage de "visions de guerre" à ses multiples correspondants (essentiellement ses mère, soeurs et frères - à noter l'absence des lettres à son épouse).
1916 est l'année de Verdun et de l'impatience : Norton Cru passera plusieurs fois par Verdun au cours de l'été 1916. Parallèlement, son désir de quitter la "biffe" pour un emploi plus en phase avec ses compétences (interprète) s'accentue. Il obtient gain de cause en fin d'année.
1917 est l'année du recul : éloigné des zones létales, Norton Cru a davantage le loisir de retremper sa plume dans son encrier familier d'intellectuel. Les lettres sont encore plus longues, pleines de ses réflexions (tous azimuths), de ses conseils, de son amour pour sa famille. Les projets naissent...
1918 : pas encore lu !
Quant à l'intérêt de son témoignage, Jean Norton Cru explique lui-même, dans ses lettres, ce qu'il en pense. Certaines de ses lettres furent publiées durant la guerre. L'idée de publier quelque chose (ses souvenirs) l'a effleuré. Finalement, il ne l'a pas fait - enfin, pas directement !
J'espère que nous aurons - une fois que nous serons quelques-uns à avoir lu ce livre - l'occasion d'échanger là-dessus. Car, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y a matière à discuter sur beaucoup de choses après une telle lecture. C'est vaste, très vaste !!
Amicalement,
Stéphan