Re: Sergent pionnier
Publié : mer. oct. 15, 2008 3:21 pm
Bonjour à tous,
Je vois le sujet remonter à la surface et toute une série de précisions que je vais tenter d'affiner.
Pour faire rapide, le Sapeur qui est du Génie dessine la tranchée, le pionnier qui est fantassin (parfois un cavalier) la creuse.
Par la suite ( à partir des années 1929-1930), on verra la création des régiments de pionniers, un "quelque chose" entre un régiment de territoriaux et de cantonniers.
Pour la partie qui nous préoccupe, le pionnier existe alors que le Sapeur et le Mineur servent encore au Royal Bombardier (1750)... et que le Corps du Génie est exclusivement formé d'ingénieurs ayant rang d'officier.
En 1914, comme tout le monde, le Génie accuse le coup et certaines compagnies vont perdre 75% de leur effectif entre août et septembre 1914. Dès la fin novembre (après les attaques infructueuses d'Ypres et de la Lys), il devient urgent de combler les vides.
C'est à cette date que l'armée des Alpes, assez peu sollicitée fournit ses artilleurs au Génie.
Dans un second temps, on prélève sur le reste de l'Armée tous ceux qui, dans un premier temps, n'avaient pas rejoint le Génie. Au début, l'Infanterie pense que ses gens partent en stage et lui reviendront. Il n'en fût rien, bien évidement. En même temps, on constate un sous-effectif criant concernant le Génie et que le pourcentage prévu en temps de paix est largement sous évalué. C'est ainsi que les compagnies du Génie prévues initialement pour être des compagnies de forteresse passent aux Divisions. Les Territoriales en font autant. Ceci explique la présence de Cies X/x T à l'ordre de bataille des DI. Malgré ces ajustements, les effectifs ne sont pas atteints. Les Pionniers sont prélevés en priorité, bientôt renforcés des "stagiaires" et des mutés d'office.
Enfin, si chacun annonce la constitution d'un CA en 1914, en chiffre cela donne 1000 sapeurs pour 30 000 fantassins soit 1 pour 30 soit une escouade pour un bataillon. Même avec des gros bras, il fallait bien de l'aide...
Concernant la citation initiale faisant référence au XVI° CA Allemand, il est commandé par un chef remarquable, le Gal Von MUDRA. C'est un Pionnier (pour les plus jeunes, le Sapeur français appelle "Pionnier" le sapeur allemand par commodité de lecture et d'écriture). Il a sous ses ordres les Pionniers de Metz dont la spécialité est la guerre de siège. La suite, chacun la devine et la connaît.
Entre nous, Von MUDRA est également un stratège de bon niveau et c'est sans aucun à lui qu'on doit le choix de Verdun pour les offensives de 1916. Rien ne relève du hasard.
J'ai essayé de faire court, mais je répondrais à toutes les questions que vous jugerez opportun de me soumette.
Je vous souhaite une bonne journée.
Cordialement.
Louis Le Begue.
Je vois le sujet remonter à la surface et toute une série de précisions que je vais tenter d'affiner.
Pour faire rapide, le Sapeur qui est du Génie dessine la tranchée, le pionnier qui est fantassin (parfois un cavalier) la creuse.
Par la suite ( à partir des années 1929-1930), on verra la création des régiments de pionniers, un "quelque chose" entre un régiment de territoriaux et de cantonniers.
Pour la partie qui nous préoccupe, le pionnier existe alors que le Sapeur et le Mineur servent encore au Royal Bombardier (1750)... et que le Corps du Génie est exclusivement formé d'ingénieurs ayant rang d'officier.
En 1914, comme tout le monde, le Génie accuse le coup et certaines compagnies vont perdre 75% de leur effectif entre août et septembre 1914. Dès la fin novembre (après les attaques infructueuses d'Ypres et de la Lys), il devient urgent de combler les vides.
C'est à cette date que l'armée des Alpes, assez peu sollicitée fournit ses artilleurs au Génie.
Dans un second temps, on prélève sur le reste de l'Armée tous ceux qui, dans un premier temps, n'avaient pas rejoint le Génie. Au début, l'Infanterie pense que ses gens partent en stage et lui reviendront. Il n'en fût rien, bien évidement. En même temps, on constate un sous-effectif criant concernant le Génie et que le pourcentage prévu en temps de paix est largement sous évalué. C'est ainsi que les compagnies du Génie prévues initialement pour être des compagnies de forteresse passent aux Divisions. Les Territoriales en font autant. Ceci explique la présence de Cies X/x T à l'ordre de bataille des DI. Malgré ces ajustements, les effectifs ne sont pas atteints. Les Pionniers sont prélevés en priorité, bientôt renforcés des "stagiaires" et des mutés d'office.
Enfin, si chacun annonce la constitution d'un CA en 1914, en chiffre cela donne 1000 sapeurs pour 30 000 fantassins soit 1 pour 30 soit une escouade pour un bataillon. Même avec des gros bras, il fallait bien de l'aide...
Concernant la citation initiale faisant référence au XVI° CA Allemand, il est commandé par un chef remarquable, le Gal Von MUDRA. C'est un Pionnier (pour les plus jeunes, le Sapeur français appelle "Pionnier" le sapeur allemand par commodité de lecture et d'écriture). Il a sous ses ordres les Pionniers de Metz dont la spécialité est la guerre de siège. La suite, chacun la devine et la connaît.
Entre nous, Von MUDRA est également un stratège de bon niveau et c'est sans aucun à lui qu'on doit le choix de Verdun pour les offensives de 1916. Rien ne relève du hasard.
J'ai essayé de faire court, mais je répondrais à toutes les questions que vous jugerez opportun de me soumette.
Je vous souhaite une bonne journée.
Cordialement.
Louis Le Begue.