Re: Matériels d'aviation
Publié : jeu. févr. 10, 2011 11:05 pm
Bonsoir Yv',
Bonsoir à tous,
Petit coup de main : transcription de l'article en question.
● L’Aéro, n° 640, Dimanche 3 novembre 1912, p. 2.
« AÉRONAUTIQUE
Le Quatrième Salon de l’Aéronautique
26 OCTOBRE –10 NOVEMBRE 1912
Les progrès de l’aviation au Grand Palais
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LES ÉTABLISSEMENTS BESSONNEAU
L’industrie des hangars démontables, qu’il s'agisse d’abris en métal, en bois, couverts en briques, en ardoises ou en toiles, a fait, depuis les débuts de l’aviation en particulier, et de l’aéronautique en général, l’objet de recherches incessantes de la part des constructeurs spécialisés dans cette branche industrielle qui se développe de plus en plus.
Plusieurs styles, doués de perfectionnements divers furent préconisés.
On édifia plusieurs modèles qui répondirent plus ou moins aux desiderata indiqués par les intéressés. Mais si quelques-uns connurent le succès combien d’autres se virent refuser ce qu’ils avaient conçu et établi !
Si simple qu'elle paraisse, cette question de hangars réclame des études soutenues ; tant par la modicité des prix demandés et la robustesse exigée, que la facilité de montage et de démontage, ainsi que l’étanchéité parfaite desdits.
Lors des premiers meetings d’aviation, n'avons-nous pas vu ces légères constructions lutter, bien souvent sans succès, avec les éléments déchaînés, déracinées du sol, si j’ose, dire, pour retomber pantelantes, déchiquetées à l'endroit où la fureur d’un vent impétueux les avait abandonnées.
Que devenait l’appareil qu'elles abritaient ?
Arraché, brisé, il ressemblait à un pauvre oiseau, blessé, meurtri, incapable de prendre son vol.
L’édification de ces abris était faite par des entrepreneurs peu au courant de la question.
Quelques morceaux de bois, couverts de toile et soutenus par des cordes munies de tendeurs, paraissaient suffire. Seul un beau temps pouvait donner raison à cette simplicité.
Les progrès considérables réalisés dans l’aéronautique ont obligé les constructeurs à établir de véritables maisons de toile. Ils possédaient le principe de la légèreté, ils recherchèrent le maximum de solidité. En tête de ceux qui tinrent à résoudre le problème, il nous faut noter les établissements Bessonneau, d’Angers.
Cette firme dont l’importance est connue de tous, se mit d'arrache-pied au travail et trouva la solution.
Travailleur infatigable en même temps que sportsman accompli, M. Bessonneau parvint à réaliser ces légères constructions à la satisfaction de tous les intéressés. Il fit établir plusieurs types et obtint des résultats sur lesquels nous n’avons pas besoin de nous étendre.
Il fit d’ailleurs breveter son système, afin d’être le seul à offrir des garanties indiscutables de sécurité.
Ses hangars, nous les avons vus dans les plus grandes manifestations sportives européennes ; l’établissement majestueux de la ligne des hangars Bessonneau a toujours été remarqué. C’est une marque et une facture qui ne peuvent échapper, même au profane, à l’œil le moins exercé.
Il suffit de regarder le nid pour reconnaître celui qui le construisit. Cette supériorité incontestable, et incontestée d’ailleurs, ne se manifeste pas seulement pour les entreprises civiles, elle eut une répercussion justifiée près des services publics et des autorités militaires.
Indépendamment du type adopté par les municipalités pour leurs fêtes et réjouissances diverses, il nous faut signaler le hangar semi-permanent, monté en charpentes de bois, couvert en tôle ondulée, et dont la fermeture, d’une seule pièce, est assurée par des volets en bois roulant sur des galets.
La tente n° 1, de forme ovale, toute en toile, est remarquable de simplicité ; ce modèle constitue le type adopté pour le service volant de l’aéronautique militaire.
La place nous manque pour donner les caractéristiques des modèles dont nous venons de parler ; pourtant nous ne saurions passer sous silence celles de la tente n° 2, qui est affectée aux services de santé des armées en campagne. Cette tente démontable système " Bessonneau ", breveté, est aussi toute en toile. D'un encombrement extérieur de 12 mq [m²] sur 6, elle peut recevoir de 16 à 20 lits.
La capacité d’air est de 200 mètres cubes, ce qui fait, environ 12 mc. 1/2 [12,5 m3] par lit et son poids total est de 400 kilos, répartis ainsi : 240 kilos pour l’ossature et 160 kilos pour les enveloppes extérieure et intérieure. L’enveloppe intérieure de cet hôpital de campagne a pour but d’établir un matelas d’air et d’atténuer les différences de température.
Les lits sont comptés de 0 m. 70 de large, avec un écartement de 0 m. 80 entre chaque lit, espace suffisamment large pour permettre le placement de brancards. Un passage de deux mètres reste libre au milieu de la tente.
Nous tenions à signaler cette réalisation pour démontrer péremptoirement que les Etablissements Bessonneau ont acquis une notoriété dans l’édification générale des constructions légères. Les grandes usines d’Angers, véritables ruches bourdonnantes, sont, connues du monde entier. C’est là que M. Bessonneau traite toutes les questions industrielles, laissant à M. Lévy, directeur de la succursale de la rue du Louvre, à Paris, le soin de la direction des Affaires commerciales.
ALBERT HEC. »
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Bien amicalement à vous,
Daniel.