Bonjour,
Sur la perte de l'Utrecht et du commandant Lagnel, on dispose aussi du témoignage du second du remorqueur, le premier-maître Nedellec, raconté par André Cormerais, Sur les flots, Imprimerie G. Vatar, 1928, pages 158 à 164.
Cordialement.
UTRECHT ― Remorqueur de l’État (1917~1918).
Re: UTRECHT ― Remorqueur.
Memgam
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Re: UTRECHT ― Remorqueur.
Bonjour à tous,
Un petit complément sur l'UTRECHT avec les télégrammes et rapports échangés
22 Mars 1918 16h35 DEHORTER à Marine Paris
18 Mars à 18h00 remorqueur français UTRECHT 41°00 N 11°50 E de Messine à Toulon. A été canonné par un sous-marin. Commandant LAGNEL Victor Enseigne de Vaisseau de 1ère classe tué. Pétrolier italien BRONTE arrivé à Naples le 20 Mars avec 7 survivants dont 1er maître Jacques NEDELLEC blessé grièvement, mécanicien COQUET Jean brûlures graves, matelot chauffeur VIGIER François blessé légèrement.
Ministre Marine, Toulon, MARCEAU et Messine prévenus.
Survivants mis en subsistance sur DEHORTER sauf 3 admis à l’hôpital de Naples
NEDELLEC Blessures par éclats d’obus à la cuisse
COQUET Brûlures au 2e et 3e degré aux mains et à la figure
VIGIER Brûlures légères aux bras
23 Mars 1918 11h20 Marine Paris à Consul France Naples
Télégraphiez urgence en clair, sans spécifier nom de bateau et circonstances de la perte liste des survivants du remorqueur français UTRECHT ramenés Naples par pétrolier italien BRONTE.
Indiquez nom, prénom, grade, matricule et spécialité. Renseignez-moi sur état de santé de chacun d’eux.
23 Mars 1918 Etat Major Général à Inscription Maritime Rouen
EV1 auxiliaire LAGNEL Victor Paul Marie, Rouen 79, commandant remorqueur UTRECHT a été tué dans un combat contre un sous-marin. Informer famille avec tous ménagements et présenter condoléances du Ministre. Rendez compte.
24 Mars 21h15 Préfecture Maritime Toulon à Marine Paris
Sont arrivés ce matin, Dimanche 24 Mars par train venant de Tarente des marins du remorqueur UTRECHT qui déclarent se nommer :
LOY François Sd maître mécanicien Lorient 2386
MOUNIER Antoine QM mécanicien 3e dépôt
TURBE Louis QM de manœuvre Ile d’Yeu 880
MIHAN Henri QM timonier Bordeaux 9125
GUYOMARD François Matelot canonnier Lorient 9135
HUGUET Marcel QM TSF 3e dépôt
MAGNE Edouard Matelot chauffeur Marseille 2338
SEMLIN Alfred Matelot timonier Noirmoutier 458
LE PAN Jean QM fourrier
BRIAND Jean Matelot sans spécialité Concarneau 4972
MAHE Daniel Matelot sans spécialité Belle Ile 2041
Le chef de détachement dit avoir laissé à l’hôpital de Rome
MALINE Edouard Matelot mécanicien
LE GUILLOU Charles Matelot mécanicien
Il considère comme disparus
BONNEAU Emile Matelot chauffeur
COMPAIN Marcel QM mécanicien
Les huit autres hommes d’équipage, dont l’officier, ont du prendre place dans l’autre canot lors de l’abandon. Voici leurs noms
LAGNEL Victor EV1 Commandant (tué)
NEDELLEC Charles 1er maître de manœuvre Second (blessé) Lorient 655
BERGER Maurice Sd maître chef de quart Le Havre 7522
COQUET Jean Matelot mécanicien (blessé) 3e dépôt
VIGIER François Matelot chauffeur (blessé) Les Sables d’Olonne 2095
CHABROUT Louis Matelot cuisinier 2e dépôt
CROS Marcel Matelot canonnier 5e dépôt
VERDIER Louis Matelot sans spécialité Bordeaux 6583
UTRECHT était parti de Corfou le 15 Mars, avait mouillé à Messine le 17 à 09h00 et en était reparti le même jour pour Toulon.
La première embarcation est arrivée à la côte à Fiumicino le 19 Mars à 17h00. Pas de nouvelles de l’autre.
Rapport établi par
- LV de Kerviler Commandant DEHORTER
- LV Cochin Commandant BISSON
après interrogatoire des survivants ramenés à Naples par le BRONTE.
Le sous-marin a été aperçu le 18 Mars à 18h00. Il a évolué pour présenter le travers et pouvoir tirer avec ses deux pièces. UTRECHT n’avait qu’une pièce de 90 mm à l’avant, ancienne pièce de campagne de la guerre, armée par Guyomard (chef de pièce), Cros, (servant de culasse) et Briand (chargeur). Feu commencé en même temps de part et d’autre à 5000 m. Le sous-marin tire par salve et attend de voir les points de chute avant la salve suivante. Il a tiré environ 60 coups, dont 30 après l’abandon au rythme d’un coup toutes les 15 secondes.. Les 20 premiers coups n’ont pas porté. UTRECHT a tiré 20 coups au rythme d’un coup par minute. Ceci est dû à la difficulté de pointage de la pièce, mais aussi au manque d’entraînement des hommes ;
Un premier SOS est lancé à 18h25. Pas de réponse, bien que le signal ait bien été enregistré à cette heure sur le cahier d’inscription des signaux du BRONTE.
A 18h30, le commandant renonce provisoirement à l’attaque, le parc à obus étant épuisé. Il y a sans doute eu manque d’approvisionnement comme l’assure le second maître chef de quart Berger, et comme le fait soupçonner la déposition du premier maître Nedellec. Il a du forcer les approvisionneurs à descendre en bas.
UTRECHT vient alors au N40W mettant le sous-marin hors du champ de tir de son unique pièce et présentant l’arrière. Il lance des fumigènes pour se dérober. Le sous-marin stoppe momentanément son tir mais se rapproche rapidement.
A 18h45, un 2e SOS est lancé signalant route au N40W à 10 nœuds. Le sous-marin reprend alors son tir et UTRECHT vient en grand sur bâbord pour présenter à nouveau l’avant quand un obus touche le kiosque de navigation mettant hors d’usage le servo-moteur de la barre. Le remorqueur ne peut plus manœuvrer ni tirer.
L’évacuation est ordonnée et un canot s’éloigne avec une dizaine d’hommes. La baleinière est difficilement dégagée et mise à l’eau. Restent à bord le commandant, le second, le second maître chef de quart, le canonnier Marcel Cros qui revient à sa pièce qu’il trouve renversée par un obus et le matelot mécanicien Coquet, gravement brûlé dans la machine et qui n’a pu prendre place dans les canots. Il va mettre à l’eau les petits radeaux de l’arrière.
Le sous-marin continue à tirer et chaque coup porte. Un obus explose sur la passerelle. Le commandant est criblé d’éclats et a les deux jambes brisées. Le 1er maître Nedellec est touché à la cuisse. On veut descendre le commandant sur un radeau mais il dit « Laissez-moi là » et demande seulement qu’on lui laisse une ceinture de sauvetage. Il sera seul sur la passerelle quand le navire en feu coulera lentement. Le QM Compain avait été tué par un obus dans sa cabine et le matelot chauffeur Bonneau dans la machine.
Nedellec, Berger et Cros se jettent à l’eau et gagnent un radeau. C’est alors que Nedellec est à nouveau touché, au cou cette fois. Berger parvient à repêcher et sauver Coquet, qui était dans l’eau. Les 4 hommes du radeau sont finalement recueillis par la baleinière qui arrive le lendemain soir en vue de la côte et rencontre un voilier italien.
(Nota : il s’agit en fait du pétrolier italien BRONTE, 4769 tx JB 6000 tpl, qui naviguera jusqu’en 1946 pour la marine de guerre italienne, sauf une brève interruption de 1941 à 1945 où, sous le nom d’EMPIRE PERI il se retrouvera momentanément dans la British Navy)
Dans cette affaire, la bravoure et le sang froid des gradés ou matelots n’a pas suffi à compenser le manque d’entraînement militaire, l’infériorité de l’artillerie et les défauts d’un matériel de fortune. L’adversaire était un sous-marin des mieux armés. Il a fait usage de pièces d’environ 140 mm.
Récompenses proposées
Citation à l’Ordre de l’Armée
LAGNEL Victor EV1
Blessé grièvement dans un combat de son bâtiment contre un sous-marin, a donné un bel exemple d’abnégation et de sacrifice en refusant de se faire porter sur un radeau. A coulé avec son bâtiment
Citation à l’Ordre de la Division
NEDELLEC Jacques 1er maître de manœuvre
A accompli bravement son devoir militaire dans un combat de son bâtiment contre un sous-marin. A été grièvement blessé.
COQUET Jean Matelot mécanicien
A accompli bravement son de voir militaire dans un combat de son bâtiment contre un sous-marin jusqu’au moment où il a été gravement brûlé par l’explosion d’un obus.
Citation à l’Ordre du bâtiment
BERGER Maurice Second maître chef de quart
A fait preuve de calme et de sang froid lors du combat de son bâtiment contre un sous-marin. Etant sur un radeau, s’est jeté à l’eau pendant la nuit pour sauver un matelot.
CROS Marcel Aide canonnier
Est resté sur son bâtiment après que l’évacuation ait été ordonnée, cherchant à résister jusqu’au bout et donnant un bel exemple de courage et de sang froid.
Le sous-marin attaquant
C’était donc l’UB 49 du KL Hans von MELLENTHIN.
Ce commandant venait de recevoir la Croix « Pour le Mérite » le 25 Février précédent. Il est décédé en Juin 1971.
Pour l’histoire de ce sous-marin UB 49 qui s’était un temps réfugié à Cadix, voir ce lien.
pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... _1.htm#bas
(Voir aussi la fiche du voilier MOINA)
Cdlt
Un petit complément sur l'UTRECHT avec les télégrammes et rapports échangés
22 Mars 1918 16h35 DEHORTER à Marine Paris
18 Mars à 18h00 remorqueur français UTRECHT 41°00 N 11°50 E de Messine à Toulon. A été canonné par un sous-marin. Commandant LAGNEL Victor Enseigne de Vaisseau de 1ère classe tué. Pétrolier italien BRONTE arrivé à Naples le 20 Mars avec 7 survivants dont 1er maître Jacques NEDELLEC blessé grièvement, mécanicien COQUET Jean brûlures graves, matelot chauffeur VIGIER François blessé légèrement.
Ministre Marine, Toulon, MARCEAU et Messine prévenus.
Survivants mis en subsistance sur DEHORTER sauf 3 admis à l’hôpital de Naples
NEDELLEC Blessures par éclats d’obus à la cuisse
COQUET Brûlures au 2e et 3e degré aux mains et à la figure
VIGIER Brûlures légères aux bras
23 Mars 1918 11h20 Marine Paris à Consul France Naples
Télégraphiez urgence en clair, sans spécifier nom de bateau et circonstances de la perte liste des survivants du remorqueur français UTRECHT ramenés Naples par pétrolier italien BRONTE.
Indiquez nom, prénom, grade, matricule et spécialité. Renseignez-moi sur état de santé de chacun d’eux.
23 Mars 1918 Etat Major Général à Inscription Maritime Rouen
EV1 auxiliaire LAGNEL Victor Paul Marie, Rouen 79, commandant remorqueur UTRECHT a été tué dans un combat contre un sous-marin. Informer famille avec tous ménagements et présenter condoléances du Ministre. Rendez compte.
24 Mars 21h15 Préfecture Maritime Toulon à Marine Paris
Sont arrivés ce matin, Dimanche 24 Mars par train venant de Tarente des marins du remorqueur UTRECHT qui déclarent se nommer :
LOY François Sd maître mécanicien Lorient 2386
MOUNIER Antoine QM mécanicien 3e dépôt
TURBE Louis QM de manœuvre Ile d’Yeu 880
MIHAN Henri QM timonier Bordeaux 9125
GUYOMARD François Matelot canonnier Lorient 9135
HUGUET Marcel QM TSF 3e dépôt
MAGNE Edouard Matelot chauffeur Marseille 2338
SEMLIN Alfred Matelot timonier Noirmoutier 458
LE PAN Jean QM fourrier
BRIAND Jean Matelot sans spécialité Concarneau 4972
MAHE Daniel Matelot sans spécialité Belle Ile 2041
Le chef de détachement dit avoir laissé à l’hôpital de Rome
MALINE Edouard Matelot mécanicien
LE GUILLOU Charles Matelot mécanicien
Il considère comme disparus
BONNEAU Emile Matelot chauffeur
COMPAIN Marcel QM mécanicien
Les huit autres hommes d’équipage, dont l’officier, ont du prendre place dans l’autre canot lors de l’abandon. Voici leurs noms
LAGNEL Victor EV1 Commandant (tué)
NEDELLEC Charles 1er maître de manœuvre Second (blessé) Lorient 655
BERGER Maurice Sd maître chef de quart Le Havre 7522
COQUET Jean Matelot mécanicien (blessé) 3e dépôt
VIGIER François Matelot chauffeur (blessé) Les Sables d’Olonne 2095
CHABROUT Louis Matelot cuisinier 2e dépôt
CROS Marcel Matelot canonnier 5e dépôt
VERDIER Louis Matelot sans spécialité Bordeaux 6583
UTRECHT était parti de Corfou le 15 Mars, avait mouillé à Messine le 17 à 09h00 et en était reparti le même jour pour Toulon.
La première embarcation est arrivée à la côte à Fiumicino le 19 Mars à 17h00. Pas de nouvelles de l’autre.
Rapport établi par
- LV de Kerviler Commandant DEHORTER
- LV Cochin Commandant BISSON
après interrogatoire des survivants ramenés à Naples par le BRONTE.
Le sous-marin a été aperçu le 18 Mars à 18h00. Il a évolué pour présenter le travers et pouvoir tirer avec ses deux pièces. UTRECHT n’avait qu’une pièce de 90 mm à l’avant, ancienne pièce de campagne de la guerre, armée par Guyomard (chef de pièce), Cros, (servant de culasse) et Briand (chargeur). Feu commencé en même temps de part et d’autre à 5000 m. Le sous-marin tire par salve et attend de voir les points de chute avant la salve suivante. Il a tiré environ 60 coups, dont 30 après l’abandon au rythme d’un coup toutes les 15 secondes.. Les 20 premiers coups n’ont pas porté. UTRECHT a tiré 20 coups au rythme d’un coup par minute. Ceci est dû à la difficulté de pointage de la pièce, mais aussi au manque d’entraînement des hommes ;
Un premier SOS est lancé à 18h25. Pas de réponse, bien que le signal ait bien été enregistré à cette heure sur le cahier d’inscription des signaux du BRONTE.
A 18h30, le commandant renonce provisoirement à l’attaque, le parc à obus étant épuisé. Il y a sans doute eu manque d’approvisionnement comme l’assure le second maître chef de quart Berger, et comme le fait soupçonner la déposition du premier maître Nedellec. Il a du forcer les approvisionneurs à descendre en bas.
UTRECHT vient alors au N40W mettant le sous-marin hors du champ de tir de son unique pièce et présentant l’arrière. Il lance des fumigènes pour se dérober. Le sous-marin stoppe momentanément son tir mais se rapproche rapidement.
A 18h45, un 2e SOS est lancé signalant route au N40W à 10 nœuds. Le sous-marin reprend alors son tir et UTRECHT vient en grand sur bâbord pour présenter à nouveau l’avant quand un obus touche le kiosque de navigation mettant hors d’usage le servo-moteur de la barre. Le remorqueur ne peut plus manœuvrer ni tirer.
L’évacuation est ordonnée et un canot s’éloigne avec une dizaine d’hommes. La baleinière est difficilement dégagée et mise à l’eau. Restent à bord le commandant, le second, le second maître chef de quart, le canonnier Marcel Cros qui revient à sa pièce qu’il trouve renversée par un obus et le matelot mécanicien Coquet, gravement brûlé dans la machine et qui n’a pu prendre place dans les canots. Il va mettre à l’eau les petits radeaux de l’arrière.
Le sous-marin continue à tirer et chaque coup porte. Un obus explose sur la passerelle. Le commandant est criblé d’éclats et a les deux jambes brisées. Le 1er maître Nedellec est touché à la cuisse. On veut descendre le commandant sur un radeau mais il dit « Laissez-moi là » et demande seulement qu’on lui laisse une ceinture de sauvetage. Il sera seul sur la passerelle quand le navire en feu coulera lentement. Le QM Compain avait été tué par un obus dans sa cabine et le matelot chauffeur Bonneau dans la machine.
Nedellec, Berger et Cros se jettent à l’eau et gagnent un radeau. C’est alors que Nedellec est à nouveau touché, au cou cette fois. Berger parvient à repêcher et sauver Coquet, qui était dans l’eau. Les 4 hommes du radeau sont finalement recueillis par la baleinière qui arrive le lendemain soir en vue de la côte et rencontre un voilier italien.
(Nota : il s’agit en fait du pétrolier italien BRONTE, 4769 tx JB 6000 tpl, qui naviguera jusqu’en 1946 pour la marine de guerre italienne, sauf une brève interruption de 1941 à 1945 où, sous le nom d’EMPIRE PERI il se retrouvera momentanément dans la British Navy)
Dans cette affaire, la bravoure et le sang froid des gradés ou matelots n’a pas suffi à compenser le manque d’entraînement militaire, l’infériorité de l’artillerie et les défauts d’un matériel de fortune. L’adversaire était un sous-marin des mieux armés. Il a fait usage de pièces d’environ 140 mm.
Récompenses proposées
Citation à l’Ordre de l’Armée
LAGNEL Victor EV1
Blessé grièvement dans un combat de son bâtiment contre un sous-marin, a donné un bel exemple d’abnégation et de sacrifice en refusant de se faire porter sur un radeau. A coulé avec son bâtiment
Citation à l’Ordre de la Division
NEDELLEC Jacques 1er maître de manœuvre
A accompli bravement son devoir militaire dans un combat de son bâtiment contre un sous-marin. A été grièvement blessé.
COQUET Jean Matelot mécanicien
A accompli bravement son de voir militaire dans un combat de son bâtiment contre un sous-marin jusqu’au moment où il a été gravement brûlé par l’explosion d’un obus.
Citation à l’Ordre du bâtiment
BERGER Maurice Second maître chef de quart
A fait preuve de calme et de sang froid lors du combat de son bâtiment contre un sous-marin. Etant sur un radeau, s’est jeté à l’eau pendant la nuit pour sauver un matelot.
CROS Marcel Aide canonnier
Est resté sur son bâtiment après que l’évacuation ait été ordonnée, cherchant à résister jusqu’au bout et donnant un bel exemple de courage et de sang froid.
Le sous-marin attaquant
C’était donc l’UB 49 du KL Hans von MELLENTHIN.
Ce commandant venait de recevoir la Croix « Pour le Mérite » le 25 Février précédent. Il est décédé en Juin 1971.
Pour l’histoire de ce sous-marin UB 49 qui s’était un temps réfugié à Cadix, voir ce lien.
pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... _1.htm#bas
(Voir aussi la fiche du voilier MOINA)
Cdlt
olivier
Re: UTRECHT ― Remorqueur.
Bonjour,
Le capitaine au long cours Victor Lagnel
Source : Bernadat
Cordialement.

Le capitaine au long cours Victor Lagnel
Source : Bernadat
Cordialement.

Memgam
Re: UTRECHT ― Remorqueur.
Bonsoir à tous,
— LAGNEL Victor Paul Octave, né le 13 février 1877 à Rouen (Seine-Inférieure – aujourd’hui Seine-Maritime –), au 22, place du Marché, et domicilié à Mont-Saint-Aignan (– d° –), mort le 18 mars 1918 en mer à bord du remorqueur Utrecht, coulé au canon par le sous-marin allemand UB-49 (Kapitänleutnant Kurt von Mellenthin), à 90 milles à l’Est du cap Figari (Sardaigne, Italie), par 41° 4’ N. et 11° 48’ E. Corps retrouvé le 4 avril 1918.
Fils de Victor Ernest LAGNEL, limonadier, et de Clémence Octavie POMMIER, sans profession, son épouse. Époux de Jeanne Alexandrine LECAPP..., avec laquelle il avait contracté mariage à Malaunay (Seine-Inférieure – aujourd’hui Seine-Maritime –), le 15 mars 1910. (Registre des actes de décès de la ville de Rouen, Année 1877, Vol. I., f° 80, n° 298).
Capitaine au long-cours, inscrit à Rouen, n° 76 ; enseigne de vaisseau de 1re classe auxiliaire.
▪ Par décision du Ministre de la Marine en date du 20 mai 1918 (J.O. 24 mai 1918, p. 4.553), cité à l’ordre de l’armée dans les termes suivants :
« Lagnel (Victor), enseigne de vaisseau de réserve : blessé grièvement dans un combat contre un sous-marin, a donné un bel exemple d’abnégation et de sacrifice en refusant d’évacuer son bâtiment et en coulant avec lui. »
▪ Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 4 juin 1919 (J.O. 7 juin 1919, p. 5.933 et 5.934 ; Rectif. J.O. 8 juin 1919, p. 5.982), inscrit à titre posthume au tableau spécial de la Légion d’honneur pour le grade de chevalier dans les termes suivants :
« Lagnel (V.-P.-M.), enseigne de vaisseau de 1re classe auxiliaire, Rouen n° 76, commandant l’Utrecht : blessé grièvement dans un combat contre un sous-marin, a donné un bel exemple d’abnégation et de sacrifice en refusant d’évacuer son bâtiment et en coulant avec lui. »
Re: UTRECHT ― Remorqueur.
■ Autres marins disparus avec le remorqueur Utrecht.
— BONNEAU Émile, né le 1er juillet 1895 à Souvigné (Deux-Sèvres) et y domicilié, Matelot de 2e classe chauffeur, Matricule n° 14.577 – 4 (Jug. Trib. Rochefort, 27 mars 1919, transcrit à Rochefort, le 1er avr. 1919).
Fils d’Alexandre BONNEAU, cultivateur, et de Marie FOUCHIER, sans profession, son épouse. Époux d’Edvina Léonie MAINSON, avec laquelle il avait contracté mariage Salles (Deux-Sèvres), le 26 mars 1914. (Registre des actes de décès de la commune de Souvigné, Année 1895, Vol. I., f° 5, n° 16).
— COMPAIN Auguste, né le 1er août 1895 à Clichy (Seine – aujourd’hui Hauts-de-Seine –), au 37, Cité Jouffroy Renault, et domicilié à Versailles (Seine-et-Oise – aujourd’hui Yvelines –), Quartier-maître mécanicien, Matricule n° 36.713 – 1 (Jug. Trib. Rochefort, 27 mars 1919, transcrit à Rochefort, le 16 août 1919).
Fils d’Auguste Henri COMPAIN, mécanicien, et de Marie VEYSSET, « ménagère », son épouse. (Registre des actes de décès de la ville de Clichy, Année 1895, f° 158, n° 576).
▪ Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 7 mars 1922 (art. 2 ; J.O. 15 mars 1922, p. 2.952 et 2.954), ces deux marins furent inscrits à titre posthume au tableau spécial de la Médaille militaire dans les termes suivants :
« Compain (Auguste), quartier-maître mécanicien, 36713–1 ;
Bonneau (Émile), matelot chauffeur, 14577–4 ;
Glorieusement disparus avec leur bâtiment, le remorqueur Utrecht, canonné et coulé par un sous-marin le 18 mars 1918. Croix de guerre avec étoile de bronze. »
Re: UTRECHT ― Remorqueur.
Bonjour à tous,
— NÉDELEC Jacques, né le 28 juillet 1870 à Kerfriant en Loctudy (Finistère) et décédé le ... à ... (...). Premier maître de manœuvre, matricule n° 655, port de Lorient.
Fils de Jean NÉDELEC, journalier, et de Marie Yvonne PÉRON, « ménagère », son épouse. Époux de Marie Louise HERVÉ, avec laquelle il avait contracté mariage à Lorient (Morbihan), le 27 mai 1911. En 1922, domicilié à Lorient, au 15, rue Saint-Christophe.
• Carrière.
– Embarqué le 9 octobre 1884 comme mousse sur l’Austerlitz, École des mousses, à Brest.
– Matelot de 3e classe le 28 juillet 1889.
– Quartier-maître de manœuvre le 1er juillet 1890.
– Second maître de manœuvre le 1er octobre 1900.
– Premier maître de manœuvre le 1er juillet 1910 (Déc. min. 28 juin 1910, J.O. 29 juin 1910, p. 5.518).
• Décorations.
– Médaille russe en argent (5 août 1909).
– Médaille militaire (D. 11 juill. 1914, J.O. 13 juill. 1914, p. 6.256 – Comptait alors 28 ans et 8 mois de service, dont 13 ans et 7 mois à la mer).
– Croix de guerre avec étoile en argent (24 mai 1918).
– Chevalier de la Légion d’honneur (Arr. 19 janv. 1919, J.O. 21 janv. 1919, p. 826).
– Médaille coloniale (Maroc ; 28 novembre 1919).
(Base Léonore, Dossier 19800035/1287/48662).
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.
UTRECHT ― Remorqueur de l’État (1917~1918).
Bonsoir à tous,
Utrecht ― Remorqueur de l’État (1917~1918).
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Utrecht ― Remorqueur de l’État (1917~1918).
Remorqueur en acier lancé le 19 mai 1916 sous le nom d’Utrecht (I) par la société Scheepswerf Jonker & Stans, d’Hendrik-Ido-Ambacht (Hollande, Pays-Bas), pour le compte de la société J. Constant, Kievits & Co., de Dordrecht (– d° –). № de chantier : 131 ; № officiel : 52.518. Cédé le 9 août 1916 à la société de remorquage Bureau Wijsmuller ayant son siège social à S-Gravenhage (Den Hague — La Haye) (– d° –) ; livré le 10 août 1916. Enregistré à Rotterdam, n° 9.777 ; signal distinctif : P.V.W.D. (1)
En Décembre 1917, saisi dans le port de Bordeaux par l'autorité maritime française, puis acquis le même mois par l’État français conservant son nom. Affecté à la Direction des mouvements du port de Ro-chefort.
Ayant appareillé de Corfou (Grèce) le 15 mars 1918 à destination de Toulon, via Messine, où il toucha le 17, est attaqué, puis coulé au canon le 18 en mer Tyrrhénienne par le sous-marin allemand UB-49 (Kapi-tänleutnant Hans von MELLENTHIN), à 90 milles du cap Figari (Sardaigne, Italie), par 41° 04’ N. et 11° 48’ E. (2) Alors commandé par l’enseigne de vaisseau de 1re classe auxiliaire Victor Paul Octave LAGNEL, capitaine au long-cours mobilisé, inscrit au quartier de Rouen, n° 76. Trois victimes : le com-mandant, le quartier-maître mécanicien Auguste COMPAIN et le matelot de 2e classe chauffeur Émile BONNEAU.
Administrativement considéré comme bâtiment armé en guerre du 6 janvier au 18 mars 1918, jour de sa perte. (3)
Caractéristiques générales. — Jauge : 292,9 tx jb et 6 tx jn. Dimensions : 115.0 x 24.0 x 12.7 ft [35,4 x 7,32, x 3,71 m]. Propulsion : Machine à triple expansion comportant trois cylindres et développant 750 cv ; une hélice. Vitesse : ... nd. (4)
En Décembre 1917, saisi dans le port de Bordeaux par l'autorité maritime française, puis acquis le même mois par l’État français conservant son nom. Affecté à la Direction des mouvements du port de Ro-chefort.
Ayant appareillé de Corfou (Grèce) le 15 mars 1918 à destination de Toulon, via Messine, où il toucha le 17, est attaqué, puis coulé au canon le 18 en mer Tyrrhénienne par le sous-marin allemand UB-49 (Kapi-tänleutnant Hans von MELLENTHIN), à 90 milles du cap Figari (Sardaigne, Italie), par 41° 04’ N. et 11° 48’ E. (2) Alors commandé par l’enseigne de vaisseau de 1re classe auxiliaire Victor Paul Octave LAGNEL, capitaine au long-cours mobilisé, inscrit au quartier de Rouen, n° 76. Trois victimes : le com-mandant, le quartier-maître mécanicien Auguste COMPAIN et le matelot de 2e classe chauffeur Émile BONNEAU.
Administrativement considéré comme bâtiment armé en guerre du 6 janvier au 18 mars 1918, jour de sa perte. (3)
Caractéristiques générales. — Jauge : 292,9 tx jb et 6 tx jn. Dimensions : 115.0 x 24.0 x 12.7 ft [35,4 x 7,32, x 3,71 m]. Propulsion : Machine à triple expansion comportant trois cylindres et développant 750 cv ; une hélice. Vitesse : ... nd. (4)
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(1) bureauwijsmuller.nl —> https://bureauwijsmuller.nl/?T-Z___Utre ... 916_-_1917
(2) uboat.net —> https://www.uboat.net/wwi/ships_hit/6229.html
(3) Circulaire du 25 avril 1922 établissant la Liste des bâtiments et formations ayant acquis, du 3 août 1914 au 24 octobre 1919, le bénéfice du double en sus de la durée du service effectif (Loi du 16 avril 1920, art. 10, 12, 13.), §. A. Bâtiments de guerre et de commerce. (Bull. off. Marine 1922, n° 14, p. 720 et 772).
(4) Lloyd’s Register of Shipping, 1917~1918, Steamers, Lettre U., n° 205, p. num. 1.065.
(2) uboat.net —> https://www.uboat.net/wwi/ships_hit/6229.html
(3) Circulaire du 25 avril 1922 établissant la Liste des bâtiments et formations ayant acquis, du 3 août 1914 au 24 octobre 1919, le bénéfice du double en sus de la durée du service effectif (Loi du 16 avril 1920, art. 10, 12, 13.), §. A. Bâtiments de guerre et de commerce. (Bull. off. Marine 1922, n° 14, p. 720 et 772).
(4) Lloyd’s Register of Shipping, 1917~1918, Steamers, Lettre U., n° 205, p. num. 1.065.
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Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.
UTRECHT ― Remorqueur de l’État (1917~1918).
Bonsoir à tous,
• Le Nouvelliste de Bretagne, n° 144, Vendredi 24 mai 1918, p. 3.
• L’Écho de France, n° 12.334, Vendredi 24 mai 1918, p. 3.
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Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.
UTRECHT ― Remorqueur de l’État (1917~1918).
Bonjour à tous,
Distinctions honorifiques conférées à la suite de la
perte du remorqueur Utrecht
perte du remorqueur Utrecht
Citation à l’ordre de l’armée
□ Par décision du Ministre de la Marine en date du 20 mai 1918 (J.O. 24 mai 1918, p. 4.553), fut cité à l’ordre de l’armée Victor LAGNEL, qui commandait lors de sa perte le remorqueur Utrecht :
Citations à l’ordre de la division
□ Par décision du Ministre de la Marine en date du 20 mai 1918 (J.O. 24 mai 1918, p. 4.553), furent cités à l’ordre de la division les deux marins dont les noms suivent :
[Lire : « Nédélec (Jacques), ... »]
Citations à l’ordre du régiment
□ Par décision du Ministre de la Marine en date du 20 mai 1918 (J.O. 24 mai 1918, p. 4.553), furent cités à l’ordre du régiment les deux marins dont les noms suivent :
[Lire : « Berger (Maurice), ... » et « Cros (Marcel), ... »]
Inscription à titre posthume au tableau spécial de la Légion d’honneur
pour le grade de chevalier
pour le grade de chevalier
□ Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 4 juin 1919 (J.O. 7 juin 1919, p. 5.933 et 5.934 ; erratum J.O. 8 juin 1919, p. 5.982), Victor LAGNEL, qui commandait lors de sa perte le remorqueur Utrecht, fut inscrit à titre posthume au tableau spécial de la Légion d’honneur pour le grade de chevalier dans les termes suivants :
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