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Rancagua torpillé... Décidément l'usage inapproprié du terme se poursuivait encore en 1975 ! Rappelons pour la vérité que Rancagua a été coulé au canon par UB 39 après évacuation de son équipage (voir le début de ce fil de discussion).
Cdlt
Yves

Il semble bien que la technique du meilleur rapport coût-efficacité, pour un sous-marin contre un grand voilier de charge, soit de tirer un coup de canon à bonne distance pour le stopper, d'envoyer une équipe de visite pour se renseigner sur la cargaison, piller le bord, faire évacuer l'équipage et disposer des charges explosives pour couler le bâtiment. La dépense et la difficulté à tirer une torpille n'est pas justifiée, l'usage du canon manque d'efficacité. Pendant la guerre de 1914-1918, les sous-marins étaient plus des submersibles que des sous-marins et ils passaient bien plus de temps en surface qu'en plongée ou leur vitesse est très réduite et leur autonomie faible. C'est d'ailleurs en partie pour cela que "le matériel d'artillerie était en général meilleur, et mieux servi, par des gens réellement du métier. Il avait un télémètre, de bons canonniers, un bon officier de tir. Il avait l'avantage moral de la surprise et de l'initiative de l'attaque. La disproportion des deux cibles étaient toutes en sa faveur. Les avaries qui pouvaient lui être causées par le feu ennemi n'auraient pas forcément atteint des parties vitales, grâce à l'existence d'une double coque et de superstructures, préservant les organes essentiels et pouvant sans inconvénients encaisser quelques projectiles. Et il a cependant, presque toujours, rompu le combat dès que l'agneau qu'il voulait immoler s'est sérieusement regimbé. Plusieurs destructions an canon de vapeurs armés prouvent que le sous-marin avait, en général, quelques chances de succès quand il savait s'obstiner et risquer" cf CF Castex, Synthèse de la guerre sous-marine, Challamel, 1920.

"Le seul mot de sous-marin évoque immédiatement l'idée de torpillage. Telle est la légende. La réalité montre au contraire que ce n'est que contraint et forcé que le sous-marin s'est borné à n'agir que par la torpille" ... "Dans sa célèbre croisière de juin 1916 en Méditerranée, le U 35 n'a coulé à la torpille que 2 navires sur 41", ...
"On voit ce qu'il faut penser des "torpillages". Que de fois n'a-t-on pas entendu parler de navires "torpillés", qui, à plus ample information, avaient été tout bonnement coulés au canon, ou par des bombes, ou par l'incendie, par des moyens de surface en un mot !" CF Castex, opus cité.

La légende est plus forte !

Bonjour,
Dans le cadre de recherches généalogiques, et ce avec l'aide de mon oncle maternel, il a été trouvé en mairie de DINARD-35- l'acte de décès n°17 de COLLEU Joseph, Victor, né le 11/06/1866 à LAMBALLE (22). Il était marin à bord du RANCAGUA, au poste de cuisinier. L'extrait de jugement rendu par le Tribunal Civil de première instance de NANTES-44- rendu le 16/10/1918 déclare constant pour avoir eu lieu en mer le 20/01/1917 le décès de mon arrière grand-père maternel avec la mention "Mort pour la France", lequel faisait partie de l'équipage du trois-mâts "Rancagua", le présent jugement tenant lieu d'acte de décès.
Je ne sais pas comment trouver les autres membres d'équipage cités dans l'extrait de jugement. Je peux préciser toutefois que l'acte de décès avant celui de mon arrière grand-père en mairie de DINARD était également un marin à bord de RANCAGUA. Je n'ai pas son nom.
J'ai copie de l'acte de décès mais je ne peux le mettre en ligne malgrè l'aide.

Bonsoir
Peut-être Olivier aura dans le dossier de Vincennes la liste de l'équipage à bord ce jour là.
Cdlt
Yves

Bonsoir à tous,

Le dossier du RANCAGUA est très succinct à Vincennes puisqu'il n'y a pas eu d'enquête, le navire ayant disparu corps et biens. On y trouve seulement la note de l'Amirauté allemande de 1921 indiquant que le commandant du sous-marin a laissé le temps à l'équipage d'évacuer le navire.
Je n'ai malheureusement pas la liste d'équipage car il a, semble-t-il, été armé à Dunkerque. Les rôles d'équipage du quartier d'inscription maritime de Dunkerque doivent être conservés aux archives de la Marine à Cherbourg (série P).
Il faudrait demander à Cherbourg s'ils y sont bien et se rendre sur place pour les consulter.
J'irai peut-être un jour, mais pour l'instant, avec les archives de Vincennes, Rochefort, et celles des AD de Nantes et Rennes mon ordinateur sature...

Cdlt

Bonjour Iftbipee.

Dans le cadre de mes recherches sur les "Morts pour la France" de ma commune (Trébeurden-22), je viens de découvrir ce fil sur le Rancagua. J'ai peut-être une piste. Comme vous, j'ai constaté que le disparu ne figurait pas sur le site MDH et que la mairie de domicile ne détenait que l'extrait de jugement. Or, si vous relisez attentivement ce document il est mentionné " ordonne, en conséquence, que le présent jugement lui tiendra lieu d'acte de décès, qu'il sera transcrit en entier sur les registres de l'année courante de la ville de Nantes port d'armement...". On peut donc supposer que le jugement complet inclut les autres membres d'équipage ou que les jugements ont été transcrits en 1918 sur le registre de décès de la ville de Nantes.

Le disparu de ma commune Yves Marie Gélard était âgé de 43 ans.

Cordialement.

Jean-Pierre

Bonsoir
Mon arrière grand-père paternel était à bord du rancagua lors du naufrage comme l'atteste la transcription de son acte de décès
Il s'agit de Guillaume LE CARVENNEC né le 28/05/1871 à Pommerit Jaudy. Il était âgé de 45 ans
Merci pour la publication des photos sur le forum

Bonjour,

La liste des disparus de Rancagua, source Briot :

Victor Alexandre Grégoire, 36 ans, capitaine, Bordeaux
Pierre Auguste Marie Hervi, 29 ans, second capitaine, Saint-Malo
Mathurin Joseph Duval, 37 ans, lieutenant, Dinan (cité par Généamar ci-dessus)
Jean-Marie Le Guillou, 44 ans, maître d'équipage, Saint-Brieuc
Louis Gabriel Boivin, 47 ans, second-maître, Dinan
Désiré Marie Fégeant, 32 ans, mécanicien, Le Havre
Joseph Victor Collen, 41 ans, cuisinier, Saint-Malo (il doit s'agir de Colleu, cité ci-dessus par lftbipee)
Frédéric André Paul Julien, 19 ans, matelot cambusier, Saint-Malo
Yves Marie Thoraval, 17 ans, novice, Morlaix
Yves Marie Robin, 16 ans, mousse, Lannion
Aristide Joseph Ohier, 17 ans, matelot léger, Saint-Malo
Louis Constant Charrier, 18 ans, matelot léger, Noirmoutier
Constant Auguste Maraud, 19 ans, matelot léger, île d'Yeu
Jean Le Seach, 40 ans, matelot, Dunkerque
Bélissaire Mignot, 34 ans, matelot, Paimpol
François Marie Le Guen, 43 ans, matelot, Paimpol
Francis Dugué, 34 ans, matelot, Saint-Malo
Jean-Marie Le Bigot, 32 ans, matelot, Saint-Malo
Jean-Baptiste Betaux, 29 ans, matelot, Saint-Malo
Hyppolyte Joseph Marie Bafoil, 42 ans, matelot, Saint-Nazaire
Louis Rousseau, 41 ans, matelot, Le Havre
Jean-Marie Nogré, 47 ans, matelot, Belle-ïle
Joseph Raphaël Maingourd, 20 ans, matelot, île d'Yeu
Pierre Alain Richard, 50 ans, matelot, Dinan
Yves Selard, 43 ans, matelot, Lannion (peut-être Yves Marie Gélard cité par pick22560 ci-dessus)
Guillaume Le Carpennec, 46 ans, matelot, Tréguier (il doit s'agir de Carvennec, cité par Bourgeois ci-dessus)
Arsène François Laisne, 32 ans, matelot, Dinan.

Source : Claude et Jacqueline Briot, Cap-Horniers du nitrate, Armement français Bordes, BOD, 2012

Cordialement

Bonjour,

Le capitaine Victor Grégoire, inscrit à Bordeaux disparu avec son navire Rancagua, avait été arraisonné à bord de l'Union qu'il commandait et son navire coulé.

Source : Brigitte et Yvonnick Le Coat, Les Cap-Horniers français dans l'épreuve de la Grande Guerre, Neptunia n° 266, juin 2012.

Cordialement.

Bonjour à tous

Extrait du JO du 10 septembre 1918 :



Bien amicalement
Marpie