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Re: Trains sanitaires
Publié : mar. juil. 03, 2007 12:20 am
par Piou-Piou
Bonsoir à Toutes & Tous
Bonsoir Piou-Piou
La situation des blessés français, lors de la "Bataille de Charleroi" en août 1914, a dû être fort complexe comme d'ailleurs sur les autres champs de bataille (par ex. :je pense à ceux de la Gaume où les massacres ont été fréquents) ...!
Je ne sais pas comment les troupes françaises ont évacués leurs blessés légers après la bataille de Charleroi, étant donné la retraite assez rapide de la Ve armée après les combats et l'encombrement des routes par les troupes et les fugitifs.
Souvent, faute de moyens de transport adéquats et d'organisation, ils restaient sur place sur les champs de batailles ou étaient regroupés dans de petits hôpitaux de campagne provisoires devenant "des lazareths" dès l'arrivée des troupes ennemies. Ces hôpitaux semblent avoir fonctionné juqu'en 1915 (ex. de Virton) jusqu'au moment où les blessés graves, soignés et en convalescence, purent être évacués vers des camps de prisonniers ...
Je connais ainsi des cartes-vues relatives au rapatriement, par trains sanitaires, de blessés français vers l'Allemagne: en gare de Poix-St-Hubert (pour des blessés de Maissin), en gare de Marbehan (pour des blessés de Rossignol). Les liaisons ferroviaires vers Arlon et Trêves ont été promptement rétablies par l'occupant dès le 23 août.
Pour ceux de la bataille de Charleroi et de Mons, il est probable qu'ils ont été évacués via Bruxelles. Je connais ainsi une vue du passage d'un train de prisonniers/blessés français à Cureghem (Bruxelles) le 12/09/1914. Il existe également des vues en gares d'Etterbeek et de l'Allée-Verte (Bruxelles) de prisonniers français. Faute de l'outillage adéquat, je ne puis actuellement scanner ces documents!
Voilà donc ma petite contribution au schimili ...
Bonne soirée de Belgique
Bonsoir Popol,
Merçi pour les infos.
J'habite sur la dernière ligne de front, au 23 août 1914, bataille de Wagnée, entité de Mettet, Oret exactement.
Ils doit certainement exister une liste sur l'évacuation des français, surtout sur ceux qui étaient transportable.
Les hopitaux sur Florennes avaient des listes dont les blessés restés sur place après la retraite du 24.
Ces listes mentionnent surtout les soldats décédés des suites de leurs blessures dans les jours et les mois qui suivirent et notemment le lieux d'inhumation.
Cordialement. Phil.
Re: Trains sanitaires
Publié : ven. juil. 27, 2007 4:14 pm
par laurent provost
J'ai trouvé ce document au hasard de mes recherche sur Galica
Un train sanitaire du Grand Eastern Railway:
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2151624.item
Re: Trains sanitaires
Publié : mer. déc. 19, 2007 12:13 am
par laurent provost
Bonsoir,
j'ai bien sur retrouvé l'article sur les trains sanitaires dans le larousse mensuel, mais je n'ai pu résister de vous faire parvenir ces figurines:
et le fameux 40 hommes 8 chevaux
Ce sont des extraits de planches "ProPatriat edité en 1916, que les enfants devaient découpé, pour noël ?
Je n'ai pas fini le retraitement graphique de la totalité des deux planche recto et verso , "La Gare d'évacuation" et le "Train sanitaire".
je m'en servirait dans des articles a venir pour mettre un peu de couleur dans ces sujets austères...
Re: Trains sanitaires
Publié : lun. janv. 21, 2008 12:50 pm
par laurent provost
Article trouvé dans LA Presse Médicale du Samedi 1 er Aout 1914 !
QUESTIONS MÉDICO-MILITAIRES
EVACUATION DES BLESSÉS COUCHÉS.
TRAINS SANITAIRES PERMANENTs ET IMPROVISÉS.
Un abonné à La Presse Médicale nous pose la question suivante:
« Au cours d'une mission scientifique en Allemagne et en Russie, j'ai pu constater que nos voisins avaient de nombreux trains sanitaires permanents admirablement agencés. En avons-nous en France? Je ne le pense pas. Les wagons à bestiaux aménagés avec des appareils Bry-Ameline, comment seront-ils protégés contre le froid et chauffés en hiver? Pourquoi ne pourrait-on pas construire, comme à l'étranger, une série de trains sanitaires permanent s , qui peuvent être considérés comme de véritables hôpitaux roulants. »
RÉPONSE. - Détrompez-vous: La France possède 5 trains sanitaires permanents de 23 wagons chacun, dont 16 pour les blessés couchés et 7 pour les services généraux et le personnel. Or, ces trains sanitaires permanents sont d'un faible rendement [environ 250 blessés), d'un entretien coûteux et nous sommes d'avis qu'il. vaut mieux y renoncer.
Actuellement, le Service de Santé en France recommande les trains sanitaires improvisés, avec des wagons à marchandises couverts, aménagés à la gare régulatrice avec des appareils de suspension Bry-Ameline ou avec ceux du type Bréchot-Desprez-Ameline. Chaque hôpital d'évacuation à 4 trains à sa disposition. Ils se composent de 40 wagons chacun, dont 33 pour les blessés et 7 pour le personnel et les services. Il faut environ sept heures pour former un train sanitaire de ce genre, qui peut enlever 400 blessés couchés.
En hiver, on prévoit des couvertures contre les parois des wagons et des bouillottes d'eau chaude aux quatre coins; ce qui sera insuffisant au cours d'un hiver rigoureux.
En résumé, ces trains ainsi improvisés, s'ils sont d'un grand rendement (400 blessés par train, 12 blessés couchés par wagon), sont malheureusement très inconfortables : pas d'intercommunication, pas de chauffage, pas d'éclairage, ni d'aération. « On ne peut s'occuper des blessés qu'aux arrêts du train et quelle souffrance que le froid pour un blessé immobilisé par une fracture! (Professeur Weiss.)
L 'idéal est donc de chercher à utiliser nos grandes voitures des trains rapides ou express, composés de wagons à couloir avec water-closets et à intercommunication, admirablement suspendus, bien éclairés, bien chauffés, permettant de donner aux blessés des aliments chauds, des boissons réconfortantes, en y ajoutant un wagon· restaurant dont la cuisine rendra de grands services et dont la salle à manger pourra servir de salle d'opérations, pour parer à des accidents graves, en cours de route. .
Le chargement des blessés sur les brancards réglementaires y est assez difficile, car les portes de sortie ont 63 cm. et les portes intérieures 54 cm. seulement.
Deux blessés pourront être couchés sur les banquettes et, en faisant sauter les filets porte-bagages et les séparations verticales , il sera aisé d'y placer 2 ou 3 blessés ,superposés, comme dans les cabines des bateau~. L 'idéal serait d'avoir seulement 4 blessés par voiture : on pourrait ainsi aisément les surveiller , les panser, les aider à se soulever, etc.
Les banquettes ont 1 m. 96 et sont très largement suffisantes pour recevoir des hommes de très. grande taille couchés. Seule la largeur du couloir latéral, qui est de 63 cm., laisse beaucoup à désirer, surtont s'il devient nécessaire de transporter un blessé à la salle d'opérations.
Enfin, dans les voitures qui n'ont qu'une porte à chaque extrémité, il serait facile d'agencer un système portatif de poulies, qui pourrait momentanément se fixer aux parois de l'encadrement des fenêtres, pour soulever la têtière du brancard, en saisir les hampes et procéder ainsi au chargement ou au déchargement des brancards par les baies latérales.
C'est là l'idéal auquel nous devons tendre, et renoncer définitivement, surtout pour nos grands blessés, aux conditions si défectueuses et si barbares du wagon couvert aménagé. (Professeur Weiss, colonel d'Arman de Pouydraquin.)
Nous souhaitons que l'automobile et les wagons confortables de nos express soient les véhicules sanitaires de l'avenir. Ainsi cesseront ces évacuations qui étaient trop souvent transformées en de longs calvaires vers la mort. Grâce à l'utilisation de ces transports si doux, nous pourrons accomplir notre belle mission qui consiste, sur un champ de bataille selon l'expression de Desgenettes à Bonaparte « à
conserver le plus d'existences possible»
Re: Trains sanitaires
Publié : jeu. janv. 31, 2008 4:27 pm
par laurent provost
Bonjour,
Je pense que les thèmes des évacuations est un des thèmes majeurs.
Je viens de mettre en ligne la retranscription avec ses illustrations de l'article paru dans le Larousse mensuel de juin.
>>>ICI<<<
La retenue de l'auteur est a souligné devant les critiques qui sont apparues dans l'opinion de l'époque et chez les chirurgiens; J'y reviendrais.
pour illustrer la chose une courbe extraite des statistiques de guerre émanant du SS.

"
Enfin pour se rendre compte de l'effort absolument extraordinaire demandé aux moyens de transport (voiture automobiles sanitaires et trains sanitaires, il faut lire le détail d'une part par année pour 1914,1915,1916,1917, 1 918, d'autre part par mois pour la bataille de mars a novembre 1918, en ce' qui concerne les 10,745,000 malades ou blessés (chiffres ronds) transportés par autos et les 4,988,000 malades ou blessés (chiffres ronds) transportés par trains sanitaires ; ces chiffres d'apparence invraisemblable s'expliquent par le fait que nombre de malades ou blessés ont été transportés plusieurs fois."
commentaire du graphe
Re: Trains sanitaires
Publié : lun. sept. 22, 2008 1:44 pm
par Jacques PARENT
Bonjour
Quequ'un peux-t-il me donner les différences entre trains sanitaires permanents et trains sanitaires semi-permanents ?
D'avance merci
Jacques PARENT
Re: Trains sanitaires
Publié : mar. sept. 23, 2008 1:02 am
par laurent provost
Bonsoir,
Les trains permanents, étaient formé de wagons spéciaux; il étaient au nombre de 4 si mes soouvenir sont corrects, vous en trouverez la description ci dessus en parcourant le sujet, les semi permanents sont des trains formé a partir de wagon de voyageur , voir de marchandises, aménagé avec des moyen de fortune.
La critique faite aux permanents, était leur faible rendement en évacuation, surtout fait pour des blessé couchés. on les a surnommé les trains de luxe!
En fait devant le nombre énorme des évacuations, se furent surtout des trains improvisés a base de wagon de marchandise et de paille qui furent mis à la disposition des évacuations pour les premiers mois.
Je vous enjoins à relire entièrement ce sujet qui est par lui même passionnant, Mireille vous a mis a disposition l'article paru dans le larousse mensuels
amicalement
Re: Trains sanitaires
Publié : mer. oct. 01, 2008 3:39 pm
par Eric Mansuy
Bonjour à tous,
Un témoignage sur l’état d’esprit du début de guerre devant des hécatombes qui s'éternisent, celui d’Auguste Compagnon :
« Gray, le 29 octobre 1914.
Bien cher ami,
Nous nous rattrapons largement sur les délices de notre petit logement. C’est, aux portes de la bonne ville de Gray, aux bords de la Saône, une petite écurie à chevaux, divisée en plusieurs box et fort hospitalière à tout courant d’air. Nous logeons là une vingtaine d’infirmiers sur de la paille de première qualité et bien au chaud, sous la protection des couvertures qu’on nous donnera « demain ». Veux-tu que je te retienne une petite place ? C’est gratuit.
De ce splendide Palace-Hôtel nous sortons, à jours fixes, pour aller prendre vingt-quatre heures de service en gare. Là, sous un immense hall, non moins ouvert aux vents coulis, notre rôle consiste à attendre les trains de blessés, qui reviennent des armées d’Alsace ou d’Argonne et qui tous s’arrêtent à Gray. Ils ne sont point nombreux pour le moment : une centaine chaque jour. » (in Poèmes et Lettres des tranchées)
Bien cordialement,
Eric Mansuy
Re: Trains sanitaires
Publié : jeu. oct. 02, 2008 4:53 pm
par Jean RIOTTE
Bonjour Eric,
Merci de ce témoignage. Voilà un infirmier qui avait le sens de l'humour...
Bien cordialement.
Jean RIOTTE.
Re: Trains sanitaires
Publié : mar. nov. 11, 2008 6:05 pm
par durand
Bonjour à tous!
En ce jour de commémoration, voici un autre témoignage, celui de Louis Durand, Parmacien, tout d'abord dans l'Armée d'Orient, puis affecté de Mars à Novembre 1918, au Train Sanitaire Permanent Orléans N° 3 (P.O.3), chargé de l'évacuation des blessés vers les Hôpitaux de l'arriére. Il adressa durant tout ce temps une"quotidienne"à sa fiancée.Sa lettre du 5 Juin 1918,extraite de cette correspondance a été retenue,en 1998, par Radio-France, a été lue sur Radio-France puis enregistrée sur CD.
En voici quelques extraits:
"Nous mettons 11h pour faire 60km! Les trains de toutes sortes:sanitaires,troupes,munitions,vivres se succèdent à environ 50m de distance.Enfin nous arrivons...nous chargeons et quels blessés...On nous a réservé un lot de 128 pauvres loques humaines! ce qu'il y a de mieux en fait de blessés ,quoi!...Nous repartons doucement...doucement...et cependant les cris de douleur accompagnent notre convoi...quelle horreur!! Nous voici enfin au Mans ce Mercredi matin . Nous n'en pouvons plus.On nous redemande,paraît-il,pour refaire pareille besogne! Enfin, il le faut...Lorsque je me sens faiblir (car ces chairs en marmelade et à l'odeur fétide me peinent)je vais vite vite en mon wagon ,je te dis un bonjour et je reviens réconforté au charnier.
Pardonne-moi de soulever devant tes yeux ce voile d'horreur,je suis dans un moment où le besoin de m'épancher devient absolu pour moi.
Actuellement,depuis 2 jours la bataille a dû reprendre d'intensité..."
(un bombardement aérien près de Creil est décrit dans la 1ere partie de la lettre)
Bien cordialement
E. Durand