Bonjour à tous
Comme le Prisme l’écrit dans son en-tête, la problématique des fusillés est
une question qui n'est pas seulement d'ordre historique mais enjeu aussi d'un débat mémoriel, encore présent aujourd'hui.
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d’ordre historique car la « lumière » est loin d’être faite, le Prisme travaille depuis longtemps sur ce sujet mais il reste encore beaucoup de choses à traiter. Il faut également diffuser au plus grand nombre des informations fiables. Là, l’étude se fait par rapport au contexte de l’époque en vertu des textes et du code de justice militaire en vigueur. Ce n’est pas le fait de réclamer régulièrement une réhabilitation collective qui fait progresser la connaissance de ces phénomènes, il se faut se pencher dans les dossiers, en lire des dizaines et des dizaines, poursuivre des recherches dans différentes archives. En dehors des fusillés, il y a aussi les graciés dont des droits communs qui sont beaucoup plus nombreux que les fusillés.
Comme la question des fusillés ne concerne qu’une petite partie des évènements survenus durant la grande guerre, les chercheurs ne bousculent pas pour étudier ce sujet, le Prisme s’efforce de contribuer à la connaissance de ces fusillés à travers les articles qui sont publiés.
Nous constatons que les « idées toutes faites » subsistent encore. D’un point de vue scientifique, il est difficile d’admettre l’idée de réhabilitation collective ce qui voudrait dire que tous les fusillés l’ont été pour la même chose, dans les mêmes conditions ce qui est entièrement faux même si on fait abstraction des fusillés pour des motifs de droit commun et des acquittés post-mortem. Plus nous étudions les dossiers, plus la réhabilitation collective nous semble dogmatique et une hérésie scientifique, c’est le sens des paroles de la petite fille de Lucien Bersot lors du colloque de janvier 2014 qui refuse cette réhabilitation collective. Chaque cas est possède ses particularités.
On voit, et ce n‘est pas la seule, que la notion de fusillé pour l’exemple persiste à être utilisée à tort pour tous les fusillés ce qui n’est pas correct.
Il existe des fusillés pour des « crimes militaires »au sens du code de justice militaire de cette époque ou pour des motifs de droit commun, des fusillés pour l’exemple (c’est le cas des 4 caporaux de Souain, ce n’est pas moi qui le dis mais l’arrêt de la cour spéciale de justice militaire qui l’indique), des fusillés suite des erreurs judiciaires comme Lucien Bersot. Certains de ces fusillés comme Pierre Mestre que le Prisme considère condamné à mort à tort, n’ont pas été acquittés.
La justice militaire a beaucoup évolué dans un sens restrictif en 1914/1915/début 1916 et vers plus de justice après, suivant la période où l’on a été jugé, le sort de l’inculpé a beaucoup changé. Dans cette problématique des fusillés, rien n’est simple. L'absence de dossier au SHD, n'empêche nullement d'étudier le cas d'un soldat, nous l'avons montré avec Pierre Mestre. Parmi les dossiers disparus de fusillés, statistiquement, on trouve probablement toutes les typologies de fusillés y compris des droits communs.
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l’aspect mémoriel appartient aux individus. En pleine connaissance de tous ces phénomènes, c’est à nos concitoyens de prend position sur ces évènements. Aujourd’hui, la prise en compte de certains troubles comme le shell shock pourrait modifier notre vision des « choses » pour certains fusillés. Contrairement à d'autres, le rôle de Prisme n'est pas de dicter la conduite mémorielle de nos concitoyens.
La problématique des fusillés est trop vaste pour être résumer en quelques lignes.
http://prisme1418.blogspot.fr/
Cordialement
yves