Re: photos sur plaque en verre, ça interesse quelqun ?
Publié : lun. juin 20, 2011 10:38 pm
Bonsoir à tous,
Pour rebondir sur l'ensemble des discussions, j'ajoute quelques petites choses à propos des prises de vues pendant la guerre :
Officiellement pour tous (civils comme soldats), la prise de vue est règlementée et nécessite un laissez-passer pour circuler dans la zone des armées et une autorisation pour posséder un appareil et photographier. Ces autorisations sont temporaires, renouvelables, et cherchent à préserver la confidentialité des opérations pour le cas où les photographies tomberaient entre des mains ennemies. Malgré les réglementations et les pénalités encourues, qui prennent la forme d’amendes ou de journées d’emprisonnement dans l’armée française et allemande et qui peuvent aller jusqu’au peloton d’exécution dans l’armée britannique, il faut faire la part des choses entre l’interdit et son application. Très vite en effet, il devient impossible de contrôler les pratiques photographiques et de censurer toutes les images.
En théorie donc, photographier est interdit ou contrôlé, en réalité, les soldats peuvent prendre des clichés pour peu que l’officier supérieur ferme les yeux. D'où les photographies qui circulent, que les soldats prennent, pour eux-mêmes, leurs proches ou leurs camarades et que l'on trouve aujourd'hui en brocante ; d'où les albums que l'on retrouve également dans les greniers, dans les centre d'archives et sur les brocantes et qui ont été constitués en général après la guerre.
Enfin, de grandes maisons (comme Jules Richard) vendent après la guerre des positifs sur verre sur catalogue par correspondance ou en magasins, ce qui explique les séries que l'on retrouve parfois aussi en brocante.
Idem, pour les retirages après guerre de cartes postales éditées pendant le conflit.
Quelques ouvrages pour poursuivre le sujet :
-Joelle Beurier, Images et violence 1914-1918, Nouveau monde éditions, 2007, 110 p. (passages notamment sur l'appel fait aux amateurs par la presse pour publier des images inédites et sur les concours lancés par Le Miroir)
-Frédéric Lacaille, Anthony Petiteau, Photographies de poilus. Soldats photographes. Au cœur de la Grande Guerre, Paris, Somogy Editions d'art, 2004, 190 p. (passages sur les photographes amateurs)
-Maurice Genevoix dans Ceux de 1914, évoque aussi la pratique photographique des soldats dans les tranchées, idem pour Blaise Cendras dans La main coupée, et j'imagine d'autres auteurs encore...
Bien à vous
Cornette
Pour rebondir sur l'ensemble des discussions, j'ajoute quelques petites choses à propos des prises de vues pendant la guerre :
Officiellement pour tous (civils comme soldats), la prise de vue est règlementée et nécessite un laissez-passer pour circuler dans la zone des armées et une autorisation pour posséder un appareil et photographier. Ces autorisations sont temporaires, renouvelables, et cherchent à préserver la confidentialité des opérations pour le cas où les photographies tomberaient entre des mains ennemies. Malgré les réglementations et les pénalités encourues, qui prennent la forme d’amendes ou de journées d’emprisonnement dans l’armée française et allemande et qui peuvent aller jusqu’au peloton d’exécution dans l’armée britannique, il faut faire la part des choses entre l’interdit et son application. Très vite en effet, il devient impossible de contrôler les pratiques photographiques et de censurer toutes les images.
En théorie donc, photographier est interdit ou contrôlé, en réalité, les soldats peuvent prendre des clichés pour peu que l’officier supérieur ferme les yeux. D'où les photographies qui circulent, que les soldats prennent, pour eux-mêmes, leurs proches ou leurs camarades et que l'on trouve aujourd'hui en brocante ; d'où les albums que l'on retrouve également dans les greniers, dans les centre d'archives et sur les brocantes et qui ont été constitués en général après la guerre.
Enfin, de grandes maisons (comme Jules Richard) vendent après la guerre des positifs sur verre sur catalogue par correspondance ou en magasins, ce qui explique les séries que l'on retrouve parfois aussi en brocante.
Idem, pour les retirages après guerre de cartes postales éditées pendant le conflit.
Quelques ouvrages pour poursuivre le sujet :
-Joelle Beurier, Images et violence 1914-1918, Nouveau monde éditions, 2007, 110 p. (passages notamment sur l'appel fait aux amateurs par la presse pour publier des images inédites et sur les concours lancés par Le Miroir)
-Frédéric Lacaille, Anthony Petiteau, Photographies de poilus. Soldats photographes. Au cœur de la Grande Guerre, Paris, Somogy Editions d'art, 2004, 190 p. (passages sur les photographes amateurs)
-Maurice Genevoix dans Ceux de 1914, évoque aussi la pratique photographique des soldats dans les tranchées, idem pour Blaise Cendras dans La main coupée, et j'imagine d'autres auteurs encore...
Bien à vous
Cornette