Bonjour à toutes et à tous,
A votre avis, où pourrait se trouver ce type de données? Archives de la Gendarmerie (SHD), Archives des services de la Sureté (AN)? Si quelqu'un a un exemplaire (même anonymé) je serai bigrement intéressé, cela me permettrait de compléter mon dossier sur la mobilisation.
Quelqu'un aurait-il le livre de Jean Jacques Becker "Le carnet B, les pouvoirs publics et l'antimilitarisme" Paris 1973 ?
En attendant de trouver le livre vous pouvez lire l'article très documenté publié par Jean-Jacques BECKER et Annie KRIEGEL dans la revue "Le Mouvement social" en 1968 :
Les inscrits au " Carnet B " - Dimensions, composition, physionomie politique et limite du pacifisme ouvrier. et dans
Actes du quatre-vingt-onzième congrès national des Sociétés savantes, Rennes, 1966
On y apprend que les archives de la Sûreté générale ont été détruites en 1940 et que << Dès lors, il fallait se rabattre sur la collation des fiches individuelles qui avaient servi à l'établissement, à l'échelle nationale, du Carnet. De ces fiches, trois jeux existaient au départ : le premier était conservé par les services préfectoraux, le second dans les gendarmeries, le troisième à la Sûreté nationale. >>
Les auteurs ont dû consulter les archives de quelques préfectures pour leur étude :
<< Puisque la Sûreté nationale ne retrouvait pas plus la trace des fiches que du répertoire, nous avons pensé à faire une enquête d'ensemble auprès des archives départementales, détentrices des fonds préfectoraux.
Cette enquête a donné des résultats inégaux. Sans doute, sur 87 directeurs d'archives départementales interrogés (9), 74 ont bien voulu nous répondre avec diligence et précision. Mais leurs réponses se ventilent ainsi :
— dans 36 départements, les dossiers ayant servi à l'établissement du Carnet B local semblent avoir disparu. Il est possible qu'ici et là les pièces intéressantes n'aient jamais été versées aux dépôts départementaux afin de ne pas risquer que soient compromises des personnalités dont beaucoup pouvaient être devenues des défenseurs de « l'Ordre »;
— dans 6 départements, les directeurs des archives ont pu préciser qu'à un moment donné on avait détruit ces dossiers, soit par excès de zèle comme dans le Morbihan, soit à l'approche des Allemands (en 1914 ou en 1940) comme dans les Ardennes, dans le Nord ou en Seine-et-Marne;
— dans 19 départements, des dossiers ayant trait à l'antimilitarisme nous ont été signalés, mais ils ne concernaient pas exactement le Carnet B. Par exemple, le Calvados (10) ou plutôt — car les arrondissements de Vire, Bayeux, Lisieux et Falaise n'avaient pas même d'antimilitaristes recensés — Honfleur et Caen fournissent une liste de 16 antimilitaristes fichés dont trois seulement sont en même temps notés comme inscrits au Carnet B : les raisons de cette différence de traitement n'apparaissent pas, d'autant que les dossiers des trois inscrits sont très peu convaincants quant au danger supplémentaire qu'ils pouvaient représenter (11).
— enfin dans 12 départements, des dossiers locaux du Carnet B existent bel et bien, ou tout au moins quelques indications concernant des inscrits. Cependant, les travaux en cours dans un dépôt rendent actuellement inaccessibles ces documents et dans un autre, le préfet en a refusé la communication, craignant que la divulgation en fût prématurée. >>
D'après une statistique établie le 27 juillet 1914 », étaient inscrits sur le Carnet B :
Etrangers suspects d'espionnage : 561
Français suspects d'espionnage : 149
Etrangers et Français inscrits pour autres motifs : 1.771
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Aux archives du Cher, le carnet B est classé dans la série M (sous-série 25 M Police générale) : 25 M 131-139.
Aux archives du Finistère, le carnet B est classé dans la série M (sous-série 1 M Administration générale du département) : 1 M 521-525
Aux archives de la Seine-Maritime, le carnet B est classé dans la série M : 1 M 251-255
source :
Les sources de l'histoire ouvrière, sociale et industrielle en France, XIXème et XXème siècles : guide documentaire
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Et, pour finir (par le début :0) un article de la
Revue d'histoire moderne et contemporaine (1954) intitulé "LA MENTALITÉ XÉNOPHOBE : LE CONTRE-ESPIONNAGE EN FRANCE ET LES RACINES DE L'AFFAIRE DREYFUS" donne la genèse des << carnets A pour les étrangers, (Allemands surtout) en âge de servir et vivant en France et B pour ceux, étrangers ou Français, qui étaient particulièrement soupçonnés d'espionnage. >>
Cordialement
IM Louis Jean
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