Forum PAGES 14-18

Comme j'aime les visions "qui marquent",
j'avais résumé cette affaire de la façon suivante .

Il s'agissait d'un exposé sur le recueil des données statistiques :
Il faut voir les 2 photos pour comprendre ...mais c'est "très clair" ...


http://i58.servimg.com/u/f58/14/80/94/15/aa00110.png
http://i58.servimg.com/u/f58/14/80/94/15/aa00210.jpg

Bonjour,

Je déterre ce topic à propos d'objets dont je viens d'hériter (photo).
Il s'agit de statuettes de la Vierge rangées dans de petits étuis métalliques. On me les a présentées comme des "Vierges de soldats de la guerre de 14" (sic). Autrement dit, il s'agirait d'objets destinés à être portés sur soi comme talisman ou secours spirituel, selon le degré de foi et de pratique religieuse du propriétaire, et donc, utilisés comme tels par un ou des soldats français de la Grande Guerre.
Je n'en sais pas plus et j'ai peu de chances d'en savoir plus sur leur origine; leur propriétaire originel est décédé dernièrement, et c'est sa famille qui, connaissant mon intérêt pour cette période historique, m'a donné ces objets.



Les statuettes mesurent environ 25 mm de long. Il s'agit de figurines de la Vierge dans des postures très conventionnelles de la statuaire de l'époque; j'imagine facilement une fabrication de grande série, à bon marché. Je suppose qu'elles étaient vendues avec leur étui, à moins que ceux-ci ne soient de la fabrication maison. Aucune marque, aucune inscription d'aucune espèce n'est visible, pas même un nom de fabricant (c'est la seule chose qui m'étonne un peu).

La propension des soldats de tous les camps à porter sur eux des talismans, porte-bonheur, objets à vocation protectrice de quelque nature que ce soit est bien connue (et fort compréhensible), je ne suis donc pas du tout surpris par l'existence de telles madones portatives.

Mais je suis curieux d'en apprendre plus sur ces modèles-ci, si l'un d'entre vous en avait déjà rencontré: déjà, peut-on affirmer qu'il s'agit de la Première et non de la Seconde GM, ces objets sont-ils courants ou localisés, d'où venaient-ils, etc. Tout ce qui pourrait leur donner un peu plus d'histoire que le libellé "des Vierges de soldats de 14" m'intéresse !

D'avance un grand merci.

Cyrille

Bonjour,
Objets de piété très courant lors de la 1ère GM. On trouve également les drapeaux (en réduction) avec le Sacré Cœur de Jésus...
La mode des talismans, gri-gri, porte bonheur peut être apportée par les soldats d’Afrique comme les Sénégalais... qui on le sait possédaient ces objets et autres amulettes. Mon GP avait connu un tirailleur qui portait sur lui un bracelet de poils d'éléphant...
J. Claude

Bonjour,

Merci pour cette réponse.
En revanche, je ne suis pas très convaincu par l'origine africaine (et surtout si tardive) des talismans. La pratique est mentionnée chez les soldats de la guerre de Sécession, par exemple.
Et lorsqu'il s'agit d'insignes pieux, alors là... porter l'insigne de son dieu pour s'en attirer les faveurs, ça doit être vieux comme la guerre.

Cdlt
Cyrille

Bonjour,
J'hésite à répondre pour "avant" mais pour après la guerre je peux certifier que ces minis objets de piété ont continué à exister - et on trouve encore des neufs, même si les version "plastiques" peuvent laisser à désirer. Par contre je suis persuadé que ce n'est pas "une création de guerre" et que les lieux de pèlerinages en vendaient déjà, au mois fin XIXe. Ça n'exclut évidemment pas une opportunité de fabrication pendant la guerre. Il suffirait probablement de compulser les journaux -catholiques pour les objets montrés ( La croix, Le Pèlerin) pour en voir les publicités.
Les étuis allaient de pair avec la statuette, une Vierge, ou un Saint protecteur ; il faut considérer cet étui non seulement comme une protection, mais comme une marque de respect, pour isoler la statue des objets plus temporels.
Le matériau de la statuette était souvent un alliage, régule ou approchant. L'étui peut être en tôles diverses, étain, laiton, ou en bois (couvercle à visser), ou imitation ivoire. Je confirme n'y voir aucune inscription, mais il a peut-être existé des modèles plus élaborés que ceux que je connais.
Cordialement
Alain

Bonjour,

Merci pour cette réponse. En somme, on ne peut pas dire grand-chose tant ces objets étaient courants avant, pendant et après la guerre...

Cdlt
Cyrille

Bonjour,
Pour amener ma pierre à l'édifice, voici la couverture et deux photos parues dans Le Pèlerin n°1995 du dimanche 20 juin 1915 représentant une chapelle souterraine vers Reims.

Bonjour à toutes et à tous,

je m'insinue dans votre conversation juste pour ajouter un lien sur une page évoquant le sujet dans ce forum

ainsi que cet autre lien vers un documentaire "Allahs vergessene Krieger" (Les guerriers oubliés d'Allah - en allemand) retraçant la construction de la 1ère mosquée construite en Allemagne, au camp de prisonniers musulmans de Wünsdorf près de Berlin.

Copyright: Museum Eüropaischer Kunsten - Staatslichemuseum zu Berlin - Otto Stiehl

Commentaire: On remarque sur cette photo, des prisonniers de différentes nationalités. Ce camp contenait des prisonniers musulmans de différentes armées. C'est dans ce camp que sera construite la première mosquée d'Allemagne.
Cette photo est extraite du documentaire allemand de Behrang Samsami et Martin Donath de 2014. Durée 6'32" intitulé "Allahs vergessene Krieger" (Les guerriers oubliés d'Allah) constitué d'images d'époque sur la vie dans ce camp.

La politique allemande de l'époque, pensait déjà à retourner les soldats musulmans de l'époque contre les colonies qui les commandaient.


A lire aussi un très intéressant article intitulé "Les religions dans la Grande Guerre"qui synthétise la situation sur le site 14-18 Mission Centenaire.

Cordialement.
Daniel

Bonsoir Spad18
et merci pour les images de cette chapelle.
Serait-il possible de les obtenir en meilleure définition ?
Merci par avance et bonne soirée.
Stéphan

Bonjour,
Voici un petit extrait de mon dernier livre...

ZOSSEN
Dans ce lieu 15 000 militaires prisonniers, dont environ 4 800 soldats musulmans et 2 500 civils. L’annexe où demeuraient les musulmans s’appelait Wünsdorf mais aussi Halbmonlager (camp du croissant) ou Zentralafrikaner et Mohammedaner. Il contenait des algériens, marocains, tunisiens, des sénégalais, des Tatares et Kirghizes. Au centre du camp une mosquée avec son minaret avait été érigée sur l’ordre du Kaiser, se disant l’ami du Sultan rouge (sic) !
Les civils étaient réunis dans l’annexe Weinberge, près d’un Lazarett.
J'ai inséré une carte photo de la mosquée... mais sans succès !!!
J. Claude