Re: 20° R Infanterie
Publié : sam. févr. 05, 2011 7:23 pm
Bonsoir à Toutes & Tous
Bonsoir à Tous les amis de la 33e DI
- Voici un témoignage allemand sur Ochamps, extrait de l'ouvrage « Les Champs de Bataille de la Marne » (photographies directes en couleurs) de GERVAIS-COURTELLEMONT (L’édition française illustrée – Paris 1915) p. 180 :
(…)
Le curé de Sermaize en a recueilli (carnets de route trouvés sur des blessés ou prisonniers allemands) quelques-uns, entre autres, celui – et non le moins caractéristique – du sergent de santé SANG.
Mobilisé le 2 août (1914) à Darmstadt où son ambulance s’organise, son carnet retrace les péripéties de sa route sur Mayence et la Belgique. Il décrit avec lyrisme l’enthousiasme des populations et avec puérilité tous les menus détails du voyage. Mais citons quelques extraits de son carnet après son arrivée en Belgique …
20 août – Arrivée en Belgique.
21 août – On nous apprend que le 9e corps d’armée français et deux divisions de cavalerie ont été repoussés par sept corps allemands.
22 août – Déjeuner avec des poulets et légumes pris dans les cours et jardins. On met le feu à deux maisons et on fusille 5 personnes qui se sont montrées hostiles. On nous dit que ce sont : un garde forestier, le bourgmestre, un commissaire de police et sa femme, etc.
23 août – Arrivée à Libramont, pont du chemin de fer et tunnels sautés. A Ochamps, l’église est pleine de prisonniers français, environ 220. On prétend qu’on va en pendre quelques-uns, qui ont fait les morts et tirés sur nos troupes. Dans ce village, on voit les horreurs qu’entraîne la guerre. Tout est pillé, brisé, brûlé ; deux régiments de réserve, le 65e d’infanterie et le 27e d’artillerie, traversent le pays emmenant leur butin avec eux (moutons et bêtes à cornes). Ces hommes sont pleins d’un entrain et d’une bonne humeur qui augmente quand on leur montre quelques prisonniers français. La tristesse suivit de près : on amenait des blessés français et allemands ; de neuf heures du matin presque sans manger, nous avons fait les pansements les plus urgents. Beaucoup moururent dans les Français, plus difficiles à cause de la différence de langage.
Défilé colossal de troupes. Dans la nuit, bruit subit de coups de feu et bombardement de quatre maisons, provoqués par l’agression de quelques habitants. Quelques prisonniers de l’église se révoltent. Le bourgmestre brandit une chaise sur l’officier de garde et est fusillé sur place. Transport de blessés français et allemands à Libramont, d’où ils sont dirigés sur l’Allemagne.
30 août – Neuf heures. A peu près 200 Français, quelques uns encore armés, viennent se rendre. Ils meurent de faim. Ce sont eux qui, sans doute, des bois où ils étaient cachés, avaient tiré sur nos troupes. Les habitants d’Ochamps pâtirent pour eux.
31 août – Nous quittons Ochamps qu’on pourrait appeler la rue du Sang, ou la rue des Morts.
(…)
- Bonne lecture et une bonne soirée de Bruxelles !
Bonsoir à Tous les amis de la 33e DI
- Voici un témoignage allemand sur Ochamps, extrait de l'ouvrage « Les Champs de Bataille de la Marne » (photographies directes en couleurs) de GERVAIS-COURTELLEMONT (L’édition française illustrée – Paris 1915) p. 180 :
(…)
Le curé de Sermaize en a recueilli (carnets de route trouvés sur des blessés ou prisonniers allemands) quelques-uns, entre autres, celui – et non le moins caractéristique – du sergent de santé SANG.
Mobilisé le 2 août (1914) à Darmstadt où son ambulance s’organise, son carnet retrace les péripéties de sa route sur Mayence et la Belgique. Il décrit avec lyrisme l’enthousiasme des populations et avec puérilité tous les menus détails du voyage. Mais citons quelques extraits de son carnet après son arrivée en Belgique …
20 août – Arrivée en Belgique.
21 août – On nous apprend que le 9e corps d’armée français et deux divisions de cavalerie ont été repoussés par sept corps allemands.
22 août – Déjeuner avec des poulets et légumes pris dans les cours et jardins. On met le feu à deux maisons et on fusille 5 personnes qui se sont montrées hostiles. On nous dit que ce sont : un garde forestier, le bourgmestre, un commissaire de police et sa femme, etc.
23 août – Arrivée à Libramont, pont du chemin de fer et tunnels sautés. A Ochamps, l’église est pleine de prisonniers français, environ 220. On prétend qu’on va en pendre quelques-uns, qui ont fait les morts et tirés sur nos troupes. Dans ce village, on voit les horreurs qu’entraîne la guerre. Tout est pillé, brisé, brûlé ; deux régiments de réserve, le 65e d’infanterie et le 27e d’artillerie, traversent le pays emmenant leur butin avec eux (moutons et bêtes à cornes). Ces hommes sont pleins d’un entrain et d’une bonne humeur qui augmente quand on leur montre quelques prisonniers français. La tristesse suivit de près : on amenait des blessés français et allemands ; de neuf heures du matin presque sans manger, nous avons fait les pansements les plus urgents. Beaucoup moururent dans les Français, plus difficiles à cause de la différence de langage.
Défilé colossal de troupes. Dans la nuit, bruit subit de coups de feu et bombardement de quatre maisons, provoqués par l’agression de quelques habitants. Quelques prisonniers de l’église se révoltent. Le bourgmestre brandit une chaise sur l’officier de garde et est fusillé sur place. Transport de blessés français et allemands à Libramont, d’où ils sont dirigés sur l’Allemagne.
30 août – Neuf heures. A peu près 200 Français, quelques uns encore armés, viennent se rendre. Ils meurent de faim. Ce sont eux qui, sans doute, des bois où ils étaient cachés, avaient tiré sur nos troupes. Les habitants d’Ochamps pâtirent pour eux.
31 août – Nous quittons Ochamps qu’on pourrait appeler la rue du Sang, ou la rue des Morts.
(…)
- Bonne lecture et une bonne soirée de Bruxelles !