Forum PAGES 14-18

Bonjour Yves,

Bien vu ! Et c'est la première fois que je vois cette photo en intégralité. Merci Yves !

Bien cordialement,

Régis R.

Bonjour,

Zoé DURIEZ, Armentières, Nord, France.

Le succès considérable, au Royaume-Uni et au-delà, de la récente biographie "Great-Uncle Harry" ("mon grand-oncle Harry"), par Michael Palin, a attiré l'attention sur cette Française. La chouchoute des soldats néo-zélandais du Canterbury regiment en 1916.
Michael Palin, humoriste anglais rendu célèbre en tant que Monty Python, aujourd'hui Sir Michael, rend dans ce best-seller un formidable hommage à un obscur grand-oncle, qui a combattu avec le corps expéditionnaire néo-zélandais à Gallipoli, puis en France, où il a trouvé la mort lors de la bataille de Morval en septembre 1916.
L'ouvrage est solidement documenté et écrit d'une plume particulièrement agile.



Circonstances : ce régiment néo-zélandais arrive à Armentières en mai 1916, avant la bataille de la Somme. Description d'Armentières, page 230 de l'édition de poche Penguin. Traduction :

Armentières s'est avérée être un peu comme Hazebrouck, "une petite ville manufacturière morne et déplaisante" selon l'avis du sous-officier néo-zélandais Malthus, avec une population d'avant-guerre de près de 30 000 habitants réduite à quelques 6 000 personnes. Les Allemands avaient brièvement occupé la ville après le début des hostilités, avant d'être repoussés par les forces alliées, et les récits des atrocités effroyables qu'ils auraient commises à l'encontre des civils belges avaient rapidement circulé. Les femmes et les enfants restés sur place après que les hommes valides eurent été appelés à combattre ne semblaient toutefois pas nourrir de haine particulière à l'égard des Allemands, ce qui a conduit certains à penser que ces histoires atroces faisaient simplement partie de la guerre de propagande. La plupart des bâtiments importants, tels que les écoles, les couvents et les petites usines, ont été réquisitionnés à des fins militaires. Harry lui-même a été logé dans une ancienne usine du centre de la ville.


Description de Zoé Duriez, page 231 de la biographie :

Les matinées des troupes néo-zélandaises étaient animées par la visite d'un commerçant local et de sa fille, Zoé Duriez, qui apportaient dans des seaux du café noir et chaud. Zoé était également serveuse dans l'un des estaminets locaux. Elle était très appréciée des Kiwis. Cecil Malthus a résumé ses qualités : toujours amicale, toujours souriante, toujours serviable, elle avait la langue bien pendue et un solide bras droit, et méritait bien le respect, l'affection et la gratitude de tous. Elle a dû recevoir un nombre incalculable de propositions, mais sa réponse à tous et à chacun était un "après la guerre" ferme et joyeux. ("après la guerre" en français dans le texte.)

A-t-elle tenu parole ? S'est-elle mariée après la guerre ? Geneanet recense une Zoé Duriez, née en 1893 à Armentières, en effet mariée en 1919. Cette demoiselle avait 23 ans en 1916. Mais les faibles indices fournis par les diaristes néo-zélandais permettent-ils une identification formelle ?



Cecil Malthus (1890 - 1976), plusieurs fois cité par Michael Palin, est un enseignant néo-zélandais, diplômé en anglais et en français, plus tard universitaire et spécialiste de Shakespeare et Musset, lui aussi engagé dans le régiment de Canterbury, ayant combattu à Gallipoli et dans la Somme. Son récit "Armentières and the Somme", publié à titre posthume en 2002, évoque déjà Zoé Duriez, comme ici, lors de la mort d'un camarade :

Bert était avec nous depuis longtemps, et il était un bon soldat. Il faisait partie de ce vaste groupe d'hommes qui étaient fortement attirés par Zoé Duriez, et il était jaloux de moi car je passai pour son favori, même si cette rivalité demeurait cordiale.


La correspondance de Cecil Malthus décrit ainsi Zoé :
"Tu me demandes de te parler des amis que j'avais à Armentières, je t'envoie donc la photo de la fille que j'aimais le plus. La photo ne lui rend pas justice, loin s'en faut, car son expression espiègle habituelle est bannie par l'importance de l'occasion et, en outre, les ouvrières françaises, bien qu'elles n'y pensent guère, n'ont pas l'air aussi jolies dans leurs habits du dimanche. C'est la fille dont la mère m'a accueilli en permanence, mais surtout pendant ma semaine d'instruction grenades. Elle s'appelle Zoé Duriez et elle travaillait à l'atelier de menuiserie du génie néo-zélandais, où elle fabriquait des caillebotis pour les tranchées."

Un portrait émouvant s'esquisse ici. Au vu du succès du livre de Michael Palin, on ne doute pas que, tôt ou tard, des touristes anglophones vont arpenter Armentières à la recherche de Zoé Duriez. Qui était donc cette jeune Française qui a fait chavirer les cœurs ?

Bien cordialement.
Eric

Bonjour,

Peut-être Zoé Julie Duriez née en 1893 à Armentières, mariée à Maurice Eeckman en 1919 à Wattrelos et décédée en 1965 à Trouville....

A bientôt.

Bonjour,
Concernant les femmes dans la 1ère GM, voici mon dernier livre (le 13ème), qui traite des Marraines de guerre...
Cordialement.
J.C Auriol ou Stcypre.

Bonjour,




Lizzy Lind af Hageby (1878–1963), défenseure de la cause animale. Fondatrice de la Croix-Violette en France en 1914


Emilia Augusta Louise, dite "Lizzy" Lind af Hageby, est née à Jönköping, en Suède, le 20 septembre 1878 et est décédée à Londres le 26 décembre 1963. Elle fut élève du Cheltenham Ladies’ College (Gloucestershire, Angleterre), puis étudia à la London School of Medicine for Women. Militante pour l’émancipation des femmes dans la mouvance du mouvement des Suffragettes, elle cofonde en 1906 avec la duchesse de Hamilton la société de défense des animaux et de lutte contre la vivisection, The Animal Defence and Anti-Vivisection Society, qui dénonce les expérimentations sur des animaux vivants.

Elle publie en 1913 une biographie du dramaturge suédois August Strindberg, intitulée August Strindberg, the Spirit of Revolt. Naturalisée britannique en 1912, pacifiste et pragmatiste, elle fonde le 14 octobre 1914 la Croix Violette (en anglais Purple Cross Service) afin d’atténuer les souffrances des chevaux blessés pendant la Première Guerre mondiale.

Oratrice éloquente et propagandiste de talent, elle jouit d'une notoriété importante dans le mouvement de protection animale et parvient à lever des fonds conséquents en Grande-Bretagne, au Canada, en Australie, aux États-Unis, en Suède, en Norvège et au Danemark.

Des hôpitaux vétérinaires de la Croix-Violette sont créés à Vesoul (Haute-Saône), Foulain (Haute-Marne) et Bordeaux (Gironde), autorisés par le ministère français de la Guerre à intervenir dans la zone des armées en coordination avec les autorités militaires françaises. L’hôpital de Vesoul est inauguré en février 1915. Environ 150 cas graves y sont traités chaque semaine. Il accueille un corps de vétérinaires qualifiés et dispose d’ambulances pour chevaux ainsi que de matériel vétérinaire approprié. Un rapport du vétérinaire le plus gradé de l’armée française souligne en 1915 que « l’hôpital de Vesoul est installé dans d’excellentes conditions, et qu’il remplit toutes les conditions d’hygiène souhaitables pour le traitement des chevaux de l’armée française blessés à la guerre ».

Elle fonde également un sanatorium à Carqueiranne (Var) pour soigner les soldats français et serbes ; après la guerre, ce sanatorium accueillera des enfants malades issus des zones dévastées.


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Sources :

- Svenskt kvinnobiografiskt lexikon (SKBL), « Emilia Augusta Louise (Lizzy) Lind af Hageby », par Elisabeth Gålmark, https://www.skbl.se/sv/artikel/LizzyLindafHageby (consulté le 29 mai 2025).

- The London Gazette, archives britanniques.

- Lizzy Lind af Hageby, August Strindberg: The Spirit of Revolt, Londres, George Allen & Unwin, 1913. Texte disponible sur Project Gutenberg : https://www.gutenberg.org/ebooks/44025

- The San Francisco Call and Post, 4 janvier 1916.

- Témoignage militaire cité dans des documents d’époque (brochure Purple Cross Service, Londres, 1915).

- Livre d'Or de l'Assistance aux Convalescents Militaires, 1916. BnF / Gallica.

- Source secondaire : Geneanet, biographie familiale.


Bonne journée à toutes et à tous,
Bien cordialement,
Eric