Bonjour à tous,
Merci Moitz pour cet article très documenté.
Nous fêtons précisément aujourd'hui 8 avril le centenaire de la finale 1911, gagnée par le SBUC contre le SCUF, pour ce qui sera le dernier titre de "l'Académie", meilleur club de la première décennie :
http://www.lnr.fr/top-14-orange-histoir ... 10439.html
A nouveau, hommage aux MPF des 2 équipes :
Au SBUC, DE BEYSSAC, BOYAU, IHINGOUE, DUFAU, et également Fernand PERRENS
mesimages/7998/perrens.jpg
Au SCUF, LAFFITTE, déjà évoqué plus haut dans le fil.
Sur MDH, ainsi que sur diverses sources dont Wikipédia, on trouve également Albert EUTROPE, international :
mesimages/7998/eutrope.jpg
Cependant, Bodis et Lafond mettent en doute sa disparition dans les combats au Cameroun.
Malheureusement, le lien vers scuf.org n'est plus actif.
Si vous avez des infos fiables à son sujet (Frédéric ?), merci d'en faire part.
à bientôt pour d'autres hommages.
Voici un article récupéré il y a quelques temps sur le site du SCUF concernant Eutrope :
Albert-Victor Eutrope est né le 10 janvier 1888 à Cayenne de parents guyanais.
En 1910 il rejoint Paris pour intégrer l'institut militaire de l'Ecole Coloniale. Il fait parti des recrues du SCUF et s'impose très rapidement en troisième ligne au sein de l'équipe première. Avec ses 1m72 pour 70Kg il alterne entre le poste de n°8 et de flanker. Le championnat 1911 va asseoir le nom du SCUF dans le rugby français. Le SCUF est champion de Paris et devance pour la première fois ses deux grands adversaires le Racing Club de France et le Stade Français. Albert et le SCUF se hissent en finale. Elle a lieu le 7 avril à Bordeaux devant 10.000 spectateurs face au Stade Bordelais UC. Le Sporting fourni une excellente partie mais est battu par une équipe supérieure. Les "noir et blanc" sont abattus, tristes et aucun chant ne retentit dans le vestiaire.
Les saisons suivantes d'Albert sont remarquables. Si bien qu'il est appelé à honorer sa première sélection nationale contre l'Irlande le 24 mars 1913 à Cork avec son coéquipier Cadenat. Pour tous les deux ce sera leur dernière apparition avec le XV de France. En foulant le pré irlandais, il est le deuxième joueur de couleur a jouer pour la France dans le tournoi après son coéquipier Menrath arrière pour le 1er match du XV de France dans le tournoi des cinq nations de 1910. Pour l'anecdote, les français s'inclineront 24-00.
Après la reconnaissance internationale, Eutrope enchaîne les succès avec le SCUF et devient champion de Paris la même année. Dans les phases finales du championnat de France, les noir et blanc battent le SNUC (Nantes) en quart (9-3) puis l'USAP (Perpignan) en demi-finale (15-3). Le 20 avril 1913, à Colombes devant 15000 spectateurs, Albert joue troisième ligne centre dans la finale face à l'Aviron Bayonnais. Son frère F. Eutrope, qui participera grandement à la survie du club durant la guerre, est sur le banc des remplaçants. Hélas la bravoure et la force d'Albert ne peuvent rien face au jeu dynamique de Bayonne qui domine le SCUF 31 à 8.
"Devant un quinze Bayonnais si redoutable le SCUF n'a jamais été découragé, il a lutté comme il a pu. Aucune autre équipe n'eut opposé une résistance plus courageuse avec les moyens dont il disposait. Le SCUF a montré qu'il avait du coeur au ventre. C'est une qualité tellement essentielle au rugby, qu'il est tout juste qu'elle lui ait valu d'être en finale et d'être le second club de France." (Jacques Dedet, "l'Auto")
La saison suivante est moins glorieuse. Le SCUF termine à nouveau deuxième du championnat de Paris et laisse le Racing CF jouer les phases finales.
Albert, sorti de l'Ecole coloniale, rejoint l'Afrique en qualité d'Administrateur Colonial lorsque survient la Guerre de 14-18. Mobilisé comme sous-lieutenant de réserve, il fait campagne au Cameroun au 6eme T.E.M. où il succombe en pleine action au combat de Masseng le 26 mai 1915 frappé d'une balle à la tête.
Son corps repose à N'Gato. Son nom est inscrit sur le monument au mort de Cayenne.
A noter que son frère figure sur une photo du SCUF en première page du Sporting du 26/02/1919.