Bonsoir à toutes et à tous,
Bonjour à tous
JAILLARD Pierre Louis Marie
Né le 9 juin 1894 à LYON (Rhône) - Décédé le 27 avril 1915, en mer au large de SAINTE-MARIE DE LEUCA, ITALIE.
Le 27 avril 1915, Enseigne de vaisseau de 2ème classe, cet Officier sera parmi les victimes du torpillage du "LÉON-GAMBETTA". --- Jugement déclaratif de décès rendu le 28 juin 1916 à BREST et transcrit dans cette commune le 25 juillet 1916.
Citation à l'ordre de l'Armée navale : " Alors que son bâtiment, torpillé deux fois, était sur le point de chavirer, a donné l'exemple du calme le plus admirable en faisant le sacrifice de sa vie pour permettre à un plus grand nombre des hommes de l'équipage de prendre place dans les embarcations. A été englouti avec son bâtiment."
mesimages/3261/O JAILLARD P.L.M..jpg
<< [Demande de la croix de guerre pour Pierre Jaillard]
[À Victor Augagneur, ministre de la Marine]
Lyon, le 24 octobre 1915.
Monsieur le Ministre,
Je sais que vous avez été saisi d'une demande d'attribution de la croix de guerre à tous les officiers de marine disparus avec le Léon-Gambetta et cités à l'ordre du jour pour leur héroïsme.
Cette récompense, je viens la solliciter pour mon fils : Pierre Louis Marie Jaillard, enseigne de vaisseau, qui faisait partie de l'état-major du Léon-Gambetta.
Dans le rapport du capitaine de frégate du Courbet, il est dit que "l'enseigne de vaisseau Jaillard fut probablement bloqué dans sa chambre et ne put arriver jusque sur le pont." Je me permets de mettre en doute cette assertion : mon fils faisait le quart à la télégraphie sans fil et nul doute qu'il n'ait été surpris par la mort à son poste, héros obscur, accomplissant son devoir avec la tranquille bravoure des âmes fortement trempées.
Ses chefs ont connu ce que valait cet enfant de vingt ans, digne héritier d'une famille de soldats : son père était chef d'escadron d'artillerie, son second frère, jeune saint-cyrien de la promotion de "Croix du drapeau", tous deux victimes de la catastrophe de chemin de fer de Melun, alors qu'ils allaient à l'école Saint-Cyr, à leur devoir… C'est le troisième que je donne à la France, et le dernier fils qui me reste vient de s'engager à 17 ans…
Je suis lyonnaise comme vous, Monsieur le Ministre, et je puis dire avec orgueil que la patrie doit quelque chose aux miens : mon frère aîné, le colonel Goybet, commande une brigade en haute Alsace, le second (mutilé de guerre) un régiment dans les Vosges, le troisième une section d'autos projecteurs. Tous trois ont été récompensés de leur sang versé au grand jour des champs de bataille ; mais croyez-vous que les braves qui dorment dans l'Adriatique après neuf mois d'une campagne périlleuse toujours, puis abandonnés (on pourrait le crier bien haut !) à l'heure où ils pouvaient devenir la proie facile de l'ennemi qui les guettait depuis si longtemps, croyez-vous que ceux-là n'ont point mérité cette croix que les miens paient de leur sang et moi de mes larmes ?
Ce geste, Monsieur le Ministre, vous honorera devant l'histoire qui a déjà enregistré le cri sublime de ces héros, et je viens, au nom des épouses et des mères en deuil, vous supplier de le faire…
Veuillez recevoir, Monsieur le Ministre, l'expression de mes respectueux sentiments.
Constance JAILLARD-GOYBET. >>
Source http://www.jaillard.net/62-PJaillard.php
Cordialement
IM Louis Jean
sesouvenir