Forum PAGES 14-18

Bonsoir,

Je suis surpris pas les spéculations sur le rôle des nettoyeurs de tranchées. La mission est encadrée, comme le souligne IM Jean-Louis. La triste aventure du Chemin des Dame montre le danger de ne pas s'assurer du terrain, sans non plus retarder l'avance.

Le "manuel du chef de section" de janvier 1918 précise le rôle des nettoyeurs :









Ce qui est dans la logique de l'"instruction sur le combat offensif des petites unités", 1918 :



Foin des apaches égorgeurs, bardés de couteaux et autres casse-têtes. Juste des gars qui les ont bien accrochées, avec comme objectifs que les copains de devant ne se fassent pas tirer dans le dos, et de faire des prisonniers. Et puis c'est aussi le bon filon pour la primeur des trophées...

Mais bon, ceux qui veulent fantasmer sur une guerre encore plus atroce que ce qu'elle ne fut (cf. balles explosives, mains coujpées, -baïonnettes à dent de scie, pelle aiguisées...) trouveront toujours un public avide de sensationnel.

Régis,
légèrement agacé de voir agiter toujours les mêmes marronniers....

bonjour

Page 51 du jmo du 21 ric le 25 septembre 1915 à Massiges
le plan de la position d'attaque des 4 lignes d'assaut de 4 groupe de deux sections chacune . les nettoyeurs sont au centre derrière la deuxième vague
donc parfaitement encadrés
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... m_rotate=F

cordialement
alain

Bonjour Alain,

Merci pour ce document, toujours d'actualité en 1918 ( avec cette fois un groupe de nettoyeur derrière chaque vague d'assaut) :



qui va dans le sens d'une mission bien identifiée dans le processus d'attaque, et ce dès 1915 !

Cordialement,


Régis

Bonjour

voila une note d'attaque à la date du 25 avril 1918. Vous trouverez sur la dernière page l'armement des nettoyeurs. Signé Colonel MOISSON.








Cordialement

Gérard

Source: archives de l'Amicale des anciens du 151RI
http://anciens-du-151-rancourt-verdun.perso.sfr.fr/

Bonjour Gérard,


Merci pour cet intéressant document, qui spécifie donc des armes de lutte rapprochée comme la grenade incendiaire ( la classique ronde à essence, pas la cylindrique AB à thermite), dont j'ai parfois lu l'emploi très efficace pour faire évacuer des abris !

Cordialement,

Régis

Bonjour à tous

Voilà que je viens de retrouver dans mes archives "l'ILLUSTRATION du samedi 23 octobre 1915" pages 432 et 433

dessin de J. SIMONT



et la légende



Bon dimanche
cordialement
Gérard

Bonsoir à tous,


— Louis MAUFRAIS : « J’étais médecin dans les tranchées. Août 1914~Juillet 1919 », présenté par Martine Veillet, préface de Marc Ferro, éd. Robert Laffont, Paris, 2008.

« 13 septembre [1915]. [...] Depuis l’Argonne, les cerveaux de l’état-major n’ont pas cessé de bouillonner. C’est ainsi que les fantassins sont maintenant divisés en trois catégories : les voltigeurs, qui partent en tête, légèrement habillés, pas trop lourdement armés, surtout de grenades et de fusils-mitrailleurs. La deuxième vague est constituée de grenadiers et, enfin, la troisième regroupe les nettoyeurs de tranchées. Il disposent de grenades un peu plus puissantes et de couteaux. Eh oui... des couteaux de cuisine ! Ou plutôt des couteaux de boucher dont la lame est insérée dans une gaine de toile, avec un manche en bois, mais dépourvue de garde pour protéger les mains. Cette nouvelle arme n’aura aucun succès auprès des troupes : après l’attaque, il n’y aura qu’à se baisser pour en ramasser. Les hommes les avaient jetés par terre... » (p. 141).

citation : " je pense qu'il faut être sacrément barge pour aller déloger au surin des gus planqués
dans des abris… La grenade ça parait quand même plus "safe". non ?
Thierry Martin dit "Thx""

Ce conflit a fabriqué des "barges". Les jours de bombardement, les camarades qui disparaissent dans l'éclat d'un obus et dont on ne retrouve plus la moindre trace, l'ami tué à un mètre, le père tué, le frère gazé, le parapet monté en cadavres... amènent des hommes au radicalisme.

Il ne faut pas oublier aussi les "tirailleurs sénégalais" envoyés de nuit pour réduire les nids de mitrailleuses à la machette et qui revenaient avec les oreilles ou la tête, preuve du "travail bien fait"! Ce genre de fait est avéré et affreux.

Plus proche, les américains avaient des soldats qui nettoyaient les galeries creusées par le viet min : grenade, poignard, colt 45, lampe et en avant!

Alors, courage, folie meurtrière ou goût du risque et de la décharge d'adrénaline? Il y aura toujours des "volontaires" qui ont envie d'en découdre ou désignés car jugés capables de le faire dans les pires conditions.

S'il est vrai que ces tâches semblent sordides, elles sont indispensables pour la sécurité des troupes d'assaut car quelques soldats laissés en arrière peuvent causer des dégâts importants en tirant dans le dos, en empêchant le repli ou en empêchant l'approvisionnement.

Les soldats d'en face ne devaient pas être moins courageux que les nôtres : sitôt les tirs d'artillerie s'allongeant, les survivants sortaient des trous, des abris et tiraient pour sauver leur peau. Un petit groupe de quelques hommes pouvait arrêter une compagnie entière! Alors le coût d'une préparation d'artillerie était réduit à néant et les pertes s'équilibraient.

Il fallait donc s'assurer qu'aucun ennemi ne reste en arrière, d'autant que les allemands avaient des tranchées et des abris plus élaborés que les nôtres avec des bâtiments en dur, donc beaucoup plus complexes que la "cagna".

Le terme "nettoyage" ne regroupait-il pas également "sécurisation"? C'est à dire "déminage" et "neutralisation des objets piégés" que les allemands laissaient derrière eux.

Bonjour à Tous
voila un complément qui prouve que les nettoyeurs de tranchées pouvaient également faire des prisonniers.
Un extrait des combats du 25 septembre 1916 - 151° RI - combat de RANCOURT dans la somme - village qui sera pris en 8 minutes - 3 tranchées allemandes et 500 prisonniers.
Le nom de RANCOURT est inscrit dans les plis du drapeau du 151°RI
Donc voila ce que l'on retrouve dans le JMO
"Les nettoyeurs de tranchées pénètrent dans l’intérieur de Rancourt et surprenant les défenseurs, les font prisonniers au prix de pertes minimes. Ceux-ci se sont dirigés rapidement sur nos lignes sans besoin qu’il soit de leur donner une garde spéciale. Leur vue donne encore plus d’ardeur aux combattants."
Cordialement
Gérard

Bonjour à tous

En parcourant le retirage de la BD "LES REMPARTS DE VERDUN" édition Févé Création - auteur FEVE ( François VIEILLEVOYE) , j'ai découvert des dessins dont la coïncidence avec des événements retranscris dans le JMO du 151° RI est particulièrement troublante même si les régiments cités ne porte que des numéros d'autres régiments (?).

Par ailleurs dans cette BD on trouve ce dessin relatant les nettoyeurs de trancheurs.



Bien cordialement
Gérard