Forum PAGES 14-18

Bonsoir Jesus,

Voilà qui clôt définitivement le débat : Pierre ROB appartenait à l'équipage de la Medjerda et il est décédé dans le canot de sauvetage sur lequel il avait pris place. Puisqu'il n'avait pas le statut de marin de l'État, il est donc normal que nous n'ayons pas retrouvé son nom dans la base S.G.A. « Mémoire des hommes ».

Bien amicalement à vous,
Daniel.

Bonsoir à tous,


■ Traversées.


― 5 au 8 août 1914 : Transporte de Philippeville à Marseille le quartier général et le détachement précurseur de la 37e Division, formée à Constantine à la veille de la déclaration de guerre. Placée sous le commandement du général Louis Comby et ayant pour chef d’état-major le commandant Baille, cette division devait mobiliser à Arles.

● Journal de marche et opérations de la 37e Division, Quartier général, n° 1, du 2 août 1914 au 25 décembre 1914 : S.G.A. « Mémoire des hommes », cote 26 N 330/1, p. num. 3 et 4 :

« [...] Le 4 août [1914] – A 5 heures du matin, le Goeben (croiseur allemand) bombarde Philippeville (12 coups de canon). A 9 heures, le général Comby préside la commission de défense de Philippeville à la sous-préfecture. 10 tués, 10 blessés.

Le 5 août – A 8 heures, enterrement des victimes du bombardement. Discours du général Comby au cimetière. Embarquement à 12 heures à bord de la Medjerda. On passe la nuit dans le port.

Le 6 août – Réveil. Arrivée de l’escadre au large de Philippeville. On la rejoint en partant vers 6 h 30. Vers 7 h, on fait route pour la France. L’escadre se compose de : le Diderot ; le Danton ; le Jules-Michelet ; le Vergniaud ; l’Edgar-Quinet ; l’Ernest-Renan ; le Mirabeau.

Nuit du 6 au 7 août – Le lieutenant Blanc (de l’État-major de l’artillerie) pris subitement d’un accès de folie tue deux hommes de l’équipage de la Medjerda, blesse grièvement l’officier d’administration Garnier (de l’hôpital militaire de Constantine) et un homme de l’équipage.

Le lieutenant Blanc est abattu pour faire cesser le danger.

Le 7 août – En mer. Vers 13 h 30, en rade d’Ajaccio. Les cadavres et le lieutenant et l’officier d’administration Garnier sont descendus à Ajaccio. Vers 14 h, départ pour la France.

Le 8 août – Arrivée à Marseille à 10 heures ½. Installation des bureaux de l’État-major à l’école des filles d’Arenc. Départ de Marseille à 22 h ½ (Gare d’Arenc).

Le 9 août – Arrivée à Arles à 2 heures. Mobilisation.

Le 10 août – Le détachement précurseur arrive à Arles.

Le 11 août – Mobilisation. Départ des officiers de cantonnement à 9 heures.

Le 12 août – Départ du Général et du Quartier général à Arles à 11 h 05. »

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Bien amicalement à vous,
Daniel.

bonjour à tous
quelques noms à ajouter à la liste des disparus avec le medjerda
perez jacques , 1er cannonier au 1er régiment d'artillerie de montagne,né le 16 avril 18889 à perregaux , oran
perez martinez, soldat 2eme classe au 118éme régiment d'artillerie, né le 16 décembre 1888 à oran
rioz jules georges, soldat 1ére classe au 6éme régiment de chasseur d'Afrique, né le 22aout 1886 à sidi bel abbes, algérie
zerrouki kaddour ben kaddour, caporal au 2éme régiment de tirailleurs , présumé né en 1886 à m'zila, oran

j 'ai trouvé le nom d'une femme:carmen de los dolores humbert née martinez
dont je vous joins la fiche ,
mesimages/2953/humbert nee martinez car ... olores.jpg

qui était elle? si l 'un de vous à une piste je suis preneuse

amicalement

corinne

Bonjour à tous,
Ne maitrisant pas bien cet outil je tiens à rectifier le nom d'épouse de ma grand mère Carmen Humbert (et non Humber comme écrit par Rutilius), maitresse-femme qui gérait seule tambour battant la ferme de mon grand père pendant qu'il était au front, et pensait profiter d'une de ses permissions à Marseille pour aller acheter en France un nouveau tracteur pour la ferme...en embarquant sur le Medjerda ce funeste jour de mai 1917;
Paix a son âme.
chantal Braun

Bonjour Chantal,

Simple erreur matérielle que je me suis empressé de corriger.

Questions reconventionnelles. Comment expliquer que votre grand-mère n'ai été déclarée « Morte pour la France » qu’en 1976 ? Et qui est à l'origine de ce tardif hommage national ?

Bien amicalement à vous,
Daniel.

Je l'ignore totalement. Ce n'est en tous les cas pas du fait d'un membre de notre famille. Personne n'est intervenu et nous ne connaissons personne dans aucun ministère. Peut-être un militaire sourcilleux, réalisant que le drame était prévisible (3ème rencontre de la medjerda avec le U34 à qui il avait mis une fois la pâtée, désir de revanche fort prévisible du commandant du sous marin allemand, présence de ce sous marin déjà détectée la veille sur son itinéraire, décision quand même de partir en transportant d'innocents civils), peut être donc un haut gradé dans quelque ministère a-t-il ressenti le besoin d'amender la marine ou l'armée ou je ne sais qui.
Cordialement
C Braun

Bonsoir Chantal
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Cdlt
Yves

Bonjour à tous
Bonjour Barcos, bonjour Corrine
Je reviens sur le drame de la nuit du 5 au 6 août 1914. Le médecin abattu par le lieutenant Blanc est bien le Docteur Gaston Perret. Son nom complet est en fait CHOSSUT-PERRET Gaston (Aimé Gaston), et il apparaît comme tel sur le monument aux morts de la faculté de médecine de Montpellier. Il est né le 7 février 1887 à Moirans (Isère). Il a obtenu le diplôme de Docteur en médecine à la faculté de médecine de Montpellier le 12 juin 1912. Il était médecin aliéniste (psychiatre), ex interne des asiles d’aliénés.
J’ai eu mal à trouver sa trace du fait de ses variations de nom. Son frère Louis est devenu médecin la même année, le 17 juillet. Grâce au forum, j’ai donc obtenu des détails sur sa fin et je remercie les contributeurs.
La presse médicale de l’époque a relaté les faits en ces termes : extrait des Annales médico-psychologiques, 1914-1915, page 385 :
« Un médecin tué par un aliéné .-On lit dans le Marseille Médical (numéro du 1er septembre 1914) :
« M. le Dr Gaston Perret, médecin à bord du vapeur Medjerda, est – indirectement – une des premières victimes de la guerre actuelle. Le navire à bord duquel il exerçait ses fonctions, avait été affecté à un transport de troupes d’Algérie en France ; pendant la traversée, un officier fut subitement atteint de folie ; pendant que notre confrère se hâtait de lui apporter ses soins professionnels, le malheureux dément l’abatit d’un coup de revolver »
Je serais heureux d’obtenir toute information supplémentaire, et notamment savoir depuis quand ce médecin était à bord du Medgerda, et s’il y était en tant que médecin du bord.

Cordialement

Bonjour à tous,

MEDJERDA

Un complément sur le MEDJERDA .

Rencontre du 3 Novembre 1916 avec l'U 34.

Rapport du capitaine

Quitté Oran le 2 Novembre 1916 avec 516 passagers dont 478 militaires et des marchandises diverses pour Port Vendres et Cette.

Le 3 Novembre à 06h30, doublé le cap Saint Antoine à 4 milles et fait route au Nord. A 07h30, aperçu des estagnons d'essence vides flottant à la surface de l'eau. Mer très calme.

Suivons un vapeur pétrolier inconnu tandis que sur tribord un vapeur mixte de fort tonnage fait même route à 5 milles au large.

A 11h30, un sous-marin émerge à 5,5 milles sur l'arrière. Notre position est 6 milles dans le N80E du cap Oropeza.
Mis aux postes de combat. Doublé le quart machine et poussé la puissance au maximum. Présenté l'arrière au sous-marin en faisant route vers la côte. Le 2e capitaine et le capitaine Kessel, commandant les troupes embarquées, font évacuer les soldats et les mettent à l'abri dans l'entrepont et le pont avant. Le TSF envoie les signaux d'alarme. Le lieutenant et le maître d'équipage arment la pièce de 75.

Le sous-marin ouvre le feu à 10 000 m, mais les coups tombent trop courts de 2000m. Ils ne ricochent pas mais provoquent d'énormes gerbes d'eau. La distance étant trop grande, je n'ai pas riposté.

Arrivé près du pétrolier, sur lequel semble régner le plus grand désordre et qui fait des efforts pour montrer qu'il n'est pas armé, ralenti afin de le protéger. Il a lui aussi mis le cap sur la terre.

Le tir du sous-marin s'accélère, avec ses deux pièces et les coups tombent plus près. De grosses volutes de fumée noire s'échappent du sous-marin.

A 12h15, ouvert le feu avec la pièce de 75. Trois obus tombent tout près du sous-marin qui tire encore deux ou trois fois, puis met le cap à l'Est et disparaît en plongeant.

J'ai plaisir à noter qu'il n'y a pas eu de panique à bord. Officiers pont et machine, ainsi que tout le personnel ont exécuté les ordres avec calme et sang-froid.

(nota : le pétrolier inconnu était le tanker KASBEK, de 2176 t, lancé aux chantiers Armstrong
Mitchell d'Elswick en 1888 sous le nom de RUSSIAN PRINCE. Devenu belge et renommé KASBEK en 1912. Sera rebaptisé EDUARDO en 1920 et démoli en 1935.)

Rapport de l'officier enquêteur

Le capitaine Joseph GOT est un excellent marin, froid, calme, énergique,homme de décision et d'autorité. En service à la mer depuis 26 ans et commandant depuis 14 ans et 7 mois.
Je propose pour lui la récompense suivante ….

Récompenses

GOT Joseph Capitaine au Long Cours EV1 auxiliaire Marseille

Chevalier de la Légion d'Honneur

Le 1er Septembre 1916, a sauvé l'équipage du vapeur anglais BARON YARBOROUGH coulé le matin par un sous-marin allemand. Ce sauvetage a été effectué avec autant d'habileté que de sang froid, sous la menace du sous-marin.

Le 3 Novembre 1916, étant engagé avec un sous-marin ennemi, n'a pas hésité à diminuer la vitesse pour couvrir deux vapeurs alliés, dont l'un au moins était voué à une destruction certaine sans son concours.
Sous la menace a, d'un tir bien réglé, forcé le sous-marin à abandonner la chasse, sauvant du même coup un, et peut-être deux vapeurs alliés.

ROUQUETTE Pierre Capitaine au Long Cours 2e capitaine Narbonne

Citation à l'ordre de la Division et Croix de Guerre

Déjà cité à l'Ordre de la Division alors qu'il était second capitaine du THEODORE MANTE aux Dardanelles lors de l'affaire de Koum Khaleh.

Le 3 Novembre 1916, lors d'un engagement avec un sous-marin, a admirablement secondé le commandant du MEDJERDA dans l'organisation du service d'ordre et des mesures de précaution nécessitées par la présence à bord de 516 passagers.

Témoignages officiels de satisfaction pour

MORGANTI Jean Baptiste Capitaine au Long Cours Lieutenant Marseille

Officier de tir. Attitude remarquable lors de l'engagement avec un sous-marin.

THIERRY Edouard Officier mécanicien de 1ère classe Chef mécanicien La Ciotat

LECOMTE Charles OM1 Second mécanicien Marseille

FERRIER Louis 3e mécanicien Marseille Chef de quart pendant l'engagement

AUDOUARD Louis TSF Binic

CASALTA Ange Maître d'équipage Bastia Chef de pièce du 75

MOAL Vincent QM Canonnier 2e dépôt

FORCADE François Matelot Narbonne Pourvoyeur pièce de 75

BERTUCCI Joseph 1er chauffeur Bastia Descendu volontairement à la machine pendant l'engagement

TARRE Ferreol Matelot Port Vendres

BERNADAC Jacques Matelot Narbonne (nota : ce matelot, selon un post précédent, trouvera la mort lors du naufrage en Mai 1917)

Tous pour attitude remarquable lors de l'engagement avec un sous-marin.

Le sous-marin attaquant

Fait sans doute unique dans les annales de la guerre sous-marine, MEDJERDA a donc croisé à trois reprises la route du même sous-marin, l'U 34.
Les 1er Septembre et 3 Novembre 1916, il était sous le commandement du KL Klaus RÜCKER, et le 11 Mai 1917, lors de la rencontre fatale, sous le commandement du KL Johannes KLASING.

Cdlt

"Le 1er Septembre 1916, a sauvé l'équipage du vapeur anglais BARON YARBOROUGH coulé le matin par un sous-marin allemand"
Fou le U-34 qui la torpille !! avec son capitaine Rúcker.