Page 12 sur 17
Re: NAVIRES-HÔPITAUX
Publié : lun. août 25, 2008 1:12 pm
par olivier 12
Bonjour à tous,
Un petit complément sur le navire hôpital VINH LONG
C'est le 16 Décembre 1922 qu'un incendie dont on ignore la cause a détruit le navire hôpital français VINH LONG qui se rendait à Constantinople et se trouvait alors à quelques milles au sud de San Stefano.
Ne pouvant se rendre maitre du feu, le capitaine de frégate Framond, commandant du VINH LONG fit mettre les embarcations à la mer et évacuer le navire.Le destroyer américain BAINBRIDGE et le destroyer anglais SAPOY, accourus de Constantinople recueillirent la majeure partie de l'équipage et des passagers. Le bateau, ravagé par l'incendie continuait à flotter.
Plusieurs remorqueurs tentèrent de le ramener à Constantinople, mais il fallut y renoncer et il coula le 17 Décembre devant San Stefano, par 80 m de fond.
Il y avait à bord 230 hommes d'équipage, 94 passagers militaires, 102 passagers de la marine et quelques civils. On déplore la mort de 15 passagers dont 7 militaires, 2 marins et 6 civils. Les naufragés furent transportés à Constantinople. Les voici à bord du BAINBRIDGE.
Ce sinistre a diminué d'une unité la fameuse flotte de transport qui joua un si grand rôle lors de la conquête de l'empire colonial et qui comprenait, outre le VINH LONG, TONKIN, SHAMROCK, MYTHO, BIEN HOA, NIVE et GIRONDE. Ces navires, modèles du genre, désignés sous le nom de transports de Chine, transportèrent sans répit troupes, matériel, munitions et rapatrièrent le plus rapidement malades et blessés.
(Source : "L'Illustration Décembre 1922)
Concernant les navires hôpitaux, voici également un autre cliché du vapeur NEWHAVEN
Cdlt
Olivier
Re: NAVIRES-HÔPITAUX
Publié : ven. août 29, 2008 7:04 pm
par Rutilius
SPHINX Navire hôpital (1915 – 1943).
Observations :
Paquebot des Messageries Maritimes
25.09.1915 : réquisitionné, armé comme navire-hôpital affecté en Méditerranée.
Bonjour à tous,
Début Octobre 1915, le lieutenant de vaisseau auxiliaire
GOUBAULT fut nommé au commandement du navire-hôpital
Sphinx (Ouest-Eclair - édition de Caen
-, n° 5924, 6 octobre 1915, p. 4).
Bien à vous,
Daniel.
Re: NAVIRES-HÔPITAUX
Publié : jeu. sept. 11, 2008 12:45 pm
par Rutilius
BIEN HOA : Transport-hôpital, type Annamite (1882–1923).
Bonjour à tous,
Fin Juin ou début Juillet 1915, furent agréés en qualité d'aumôniers temporaires de la flotte,
" destinés " au
Bien-Hoa, l'abbé
DUCURON, aumonier de la Marine retraité, et le pasteur
TERRAS (Ouest-Eclair, n° 5805, 8 juill. 1915, p. 4).
Bonne journée,
Daniel.
Re: NAVIRES-HÔPITAUX
Publié : jeu. sept. 11, 2008 10:12 pm
par jml2000_fr
Bonjour à tous,
Je prends le train en route mais comme vous traitez des navires-hôpitaux, je me permets de faire circuler une demande que j'ai faite sur le forum "Service de Santé". Ma question est la suivante :
"Plusieurs militaires, sur lesquels je travaille, ont été blessés lors de l'offensive alliée des Dardanelles (Seddul-Bahr en particulier). Certains de ces hommes ont été mis à bord de bâtiments (les fameux navires-hôpitaux dont vous parlez) à destination de la France ou de l'AFN pour y être soignés. Malheureusement certains sont décédés avant d'atteindre le port. Que faisait-on alors des corps des hommes décédés en haute mer ? Étaient-ils inhumés en mer (comme le veut la tradition dans la marine) ? Les corps étaient-ils conservés (si oui par quels moyens) ? Je n'ai trouvé aucune information sur le sujet. Quelqu'un pourrait-il me renseigner ?"
Dans l'attente de vos réponses
Cordialement
Jean Michel
Re: NAVIRES-HÔPITAUX
Publié : ven. sept. 12, 2008 9:43 am
par Ar Brav
Bonjour Jean-Michel,
Bonjour à tous,
Curieusement, ce sujet n’a pas encore été évoqué, sauf erreur, merci de l’avoir fait. Je n’ai hélas pas pour ma part de sources précises à vous proposer. Le nombre de malades et de blessés (français et étrangers) transportés par les navires-hôpitaux français en provenance du front d’Orient est évalué à environ 250 000, mais j’ignore la proportion de décès.
Toutefois, il convient d’avoir à l’esprit, s’agissant d’une navigation exclusivement méditerranéenne, que les voyages n’excédaient pas 72h entre escales normales (Salonique-Bizerte par exemple) ou 5 jours au maximum Constantinople-Toulon (à partir de 1919).
J’imagine qu’en cas de décès, si les installations ne permettaient une conservation des corps à bord en chambre froide jusqu’à destination, les soldats décédés devaient sans doute être débarqués dans le port le plus proche afin de limiter les risques sanitaires. Si aucune de ces deux solutions n’était envisageable, je pense qu’effectivement les corps devaient être remis à la mer au cours d’une cérémonie d’usage*, mais encore une fois, je n’ai pas d’exemple précis à vous proposer pour étayer ce propos.
En revanche, je peux vous indiquer cette étude :
La Marine française face à la pathologie et à l’épidémiologie pendant la première guerre mondiale in L’homme, la santé et la mer. Actes du colloque international tenu à l’Institut Catholique de Paris les 5 et 6 décembre 1995, par P. Niaussat, Honoré Champion Editeur, Paris, 1997.
Bien cordialement,
Franck
* Post : dans ce cas, bien sûr, on ne parle plus d'inhumation (inhumer = inhumare, de humus (terre), mettre en terre). On immerge le corps du soldat ou du marin.
Re: NAVIRES-HÔPITAUX
Publié : ven. sept. 12, 2008 2:18 pm
par jml2000_fr
Bonjour Franck,
Merci beaucoup de ces informations..... Merci aussi pour le rappel du latin

...... (c'est tellement loin tout ça !) On dit "immergé" et non pas "inhumé"..... autant pour moi !!! Je pense également que vous avez raison. La rapidité entre deux escales devait certainement permettre de conserver les corps quelques heures voire quelques jours. Je vais plutôt m'orienter vers cette idée et rechercher sur les lieux d'escales. Vous citez Salonique et Bizerte, un autre membre me parlait de Tarente. Connaissez-vous la liste de ces escales méditerranéenne ?
Merci encore !
Cordialement
Jean Michel
Re: NAVIRES-HÔPITAUX
Publié : ven. sept. 12, 2008 2:27 pm
par Ar Brav
Bonjour Jean Michel,
Connaissez-vous la liste de ces escales méditerranéenne ?
Là je vous demande un petit peu de temps, je dois réviser avant, la liste est longue, et je ne suis pas certain de pouvoir être exhaustif
A bientôt,
Cordialement,
Franck
Re: NAVIRES-HÔPITAUX
Publié : ven. sept. 12, 2008 2:52 pm
par jml2000_fr
Je ne suis absolument pas pressé. De plus, comme cela semble être le cas pour Tarente, les tombes ont été déplacées et regroupées après la guerre (dans le cas de Tarente, 300 corps ont été regroupé à l'ossuaire de Pederobba, en Vénétie). Donc ne vous pressez pas mais faites le à l'occasion ou quand vous en trouvez un !!!!
Merci de ce service,
Cordialement
Jean Michel
Re: NAVIRES-HÔPITAUX
Publié : ven. sept. 12, 2008 11:11 pm
par Rutilius
Bonsoir Jean-Michel,
Bonsoir Franck,
Bonsoir à tous,
Étaient-ils inhumés en mer (comme le veut la tradition dans la marine) ? Les corps étaient-ils conservés (si oui par quels moyens) ?
Un premier élément de réponse extrait de la thèse de Marcel, Jean, Eugène CLAVIER, médecin de 2e classe de la Marine, né à Brest, le 8 mars 1890, thèse intitulée : " Les évacuations de malades et blessés serbes par le navire-hôpital Bien-Hoa. Campagne d' Orient (Juin 1915-Octobre 1917) ", soutenue le 4 juillet 1919 (Bordeaux, Imprimerie nouvelle F. Pech & Cie, 1919, 75 p.) :
" Les décès. - Quand un décès survenait en rade de Corfou, immédiatement avis en était donné au commandement de rade, et le service de santé de terre se chargeait de l'inhumation. Quand pareil cas survenait en mer, deux situations se présentaient : ou bien le lieu d'atterrisage était à peu de distance ; alors le corps, dans son cercueil, était mis dans l'amphithéatre et dès l'arrivée était descendu à terre ; ou bien nous étions trop éloignés des côtes : le cadavre, soigneusement cousu dans un suaire, lesté de gueuses (lourdes pièces de fer), était placé sur la table de l'amphithéatre, et glissant par son propre poids et grace à une inclinaison progressive donnée à la partie supérieure mobile de la table, était immergé le matin de bonne heure, ou sur le soir à la tombée de la nuit, devant les aumôniers, le médecin-chef et le commandant.
Fait important à noter : Quand un décès avait eu lieu, la literie était immédiatement transportée dans l'étuve, et le lit démonté était nettoyé, frotté, lavé au crésyl ; l'emplacement du lit était lavé au crésyl, et enfin passé au lait de chaux.
L'autopsie avait toujours été pratiquée : elle nous confirmait l'affection dont le mlalade était porteur. " (op. cit., p. 38).
Ce qui valait pour la dépouille des soldats serbes valait sans doute également pour celle des soldats français rapatriés de Moudros ou de Salonique...
Question reconventionnelle à nos éminents spécialistes de la chose maritime : qu'appelait-on à bord l' "amphithéatre " ? S'agissait-il, comme je l'ai compris, du dispositif au moyen duquel était matériellement effectuée l' immersion du corps des défunts ?
Bien à vous,
Daniel.
Re: NAVIRES-HÔPITAUX
Publié : ven. sept. 12, 2008 11:53 pm
par Yves D
Bonsoir Daniel,
Sur ce genre de question je sèche complètement. J'aurais tendance à penser comme vous mais lorsque le port d'arrivée était proche, le cercueil était placé "dans" l'amphithéatre... Il doit bien exister une bonne réponse que quelqu'un va nous donner
Cordialement
Yves