Forum PAGES 14-18

Bonjour Fred!
Sur le bachi ,il y a marqué Ecole de Marine,c'est pour cela que je pensais à Toulon,mais je ne connais pas les ventilation des effectifs dans la période de la première guerre.Pour la photo d'Alfred ,elle est superbe,il me reste plus qu'a la rencontrer en CPA.
Adishatz
Michel

Bonsoir à tous,

Merci Frédéric, je prends ça comme un encouragement à poursuivre dans cette voie, quelques mythes dussent-ils en souffrir.
Mais pas d'inquiétude, le rugby n'en manque pas, à commencer par celui de son "invention", et nous saurons les préserver.

Je continue donc, par ce qui n'en est pas un : savez-vous quel est le seul international d'avant guerre à être resté invaincu dans le Tournoi ?

Il s'agit du 2e ou 3e ligne Paul DECAMPS, pour la simple et bonne raison qu'il a honoré son unique sélection pour la victoire contre l'Ecosse en 1911, à laquelle il a contribué en réussissant 2 transformations (on disait à l'époque "le but").
Nous l'avions déjà évoqué ici : pages1418/forum-pages-histoire/rugbymen ... htm#t84430, sans prêter plus d'attention au lieu où il a été tué.

Après GUILLEMIN et LEGRAIN, il est le 3e joueur du Racing et du XV de France à être tombé en Artois en ce sinistre mois de juin 1915, à peine plus au nord que ces coéquipiers.
Caporal fourrier au 246e RI (comme moi pendant mon service !), il est engagé avec ce régiment vers Souchez, dans le secteur du "Cabaret rouge".

Le JMO montre un beau croquis de la position des compagnies sur les flancs d'un vallon, aujourd'hui toujours nommé "Vallée des Zouaves" sur la carte IGN, à la date du 27 juin, jour où notre joueur est tué :

http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... m_rotate=F (page 97)

DECAMPS figure sur cette photo du RCF de début 1914, reprise en 1916 dans "La Vie au Grand Air", avec plusieurs équipiers déjà tués :

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 ... mps.langFR

zoom ici : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6 ... nce.langFR

à bientôt

Bonjour Denis,

Tes recherches me permettent de ressortir ce bon portrait de Paul DESCAMPS, pris avec ses camarades du Racing au jour de la finale du championnat 1912 perdue contre le Stade Toulousain, et identifié avec assurance grae à l'article de LVGA 1916 que tu cites.



Je tire ce "zoom" d'une jolie photo du Racing Club de France prise le jour de leur finale de Championnat perdue contre le Stade Toulousain le 31 mars 1912... (en hd... mais avec le reflet de la vitre... ici: https://www.flickr.com/photos/rugby_pio ... 862098962/)



J'en profite pour rendre hommage à Marcel MONNIOT, pilier aux deux sélections (1912), international de guerre 1917... et qu'on ne voit pas souvent en photo !



MONNIOT est ici bien entouré par deux futurs "pardessus" de la FFR : l'ancien Stadiste Pierre GAUDERMEN (champion de France 1903 avec le SF, une sélection internationale 1906, J.O.1912 en aviron... et "as" de l'aviation avec 5 victoires) avec la casquette... et Roger LEROU, futur président du comité de sélection

On reconnaîtra aussi les internationaux MPF bien connus Gaston LANE, Marcel BURGUN et Pierre GUILLEMIN.... et ceux qui en sont revenus : Allan MUHR, Géo ANDRE et son compère à l'aile opposée Pierre FAILLOT - le "héros" de la victoire contre les Ecossais en 1911.

Si vous avez l’œil affûté, peut être pourrez vous m'aider à repérer ceux que je ne sais pas identifier sur la photo : les "costards" (à part GAUDERMEN et MUHR), Jacques FONSEQUE, Amédée COMBEMALE et André VIVES parmi les avants a priori debout, le demi JAQUIER et l'arrière Jean LAGARRIGUE a priori assis devant).

@+

Bonjour
Ayant arpenté dans ma jeunesse les ruelles de Chicago (les Toulonnais connaissent) j'ai appris à lire les rubans.
Celui ci indique ECOLE DE MARINE.
A l'époque il y avait au moins 5 centres de recrutements + les écoles mais là c'était précisé.
Alors Cherbourg Brest Rochefort Bordeaux Toulon?????
Nous voilà bien avancé.
A bientôt
Michel

Bonjour les Michel et Frédéric,
Bonjour à tous,

Je pencherais également pour l'hypothèse des maillots prêtés par le SA Rochefort, difficile à confirmer sans plus d'indices.
Il ne reste plus qu'à espérer revoir passer la même carte avec un nom, une adresse, un cachet de la poste ...

Si vous avez l’œil affûté, peut être pourrez vous m'aider à repérer ceux que je ne sais pas identifier sur la photo

Sans parler de l'oeil (heureusement qu'il existe de bons spécialistes de la vision tel un célèbre sponsor Bayonnais), il y a une technique à présent bien éprouvée qui consiste à rechercher des correspondances avec d'autres photos, si possibles légendées.
C'est le cas de celle reprise par LVGA, sur laquelle figure un LAGARRIGUE ... sauf que ce n'est pas Jean.
En fait, ils étaient 2 (sans doute frères) comme on le voit ici : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6 ... gby.langFR
avec compo de l'équipe là : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 ... gue.langFR

Le second s'appelait donc André et jouait 3e ligne (entre LEROU et DECAMPS sur la photo)
Edit : [strike]Jean[/strike] c'est plutôt FELLONNEAU qui est assis entre STROHL et DUSSANS (ancien du SUA), Jean doit être le premier en partant de la gauche et donc assis à terre au milieu sur la photo de la finale 1912.

autre photo pour comparer, celle du Nord avec lequel il est sélectionné à l'arrière en décembre de la même année :

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6 ... ord.langFR

Je poursuis les identifications

à bientôt

Bonjour à tous,



cette équipe du Nord était composée autour d'une ossature parisienne, avec 6 joueurs du RCF :
LEROU (2), BELLANGER (8), LANE (10), ANDRE (11), BURGUN (12) et LAGARRIGUE (15)
2 du SCVaugirard : AGENOR (9, assis à terre à gauche) et BARBIER (13)
1 du SCUF : EUTROPE (1)

ossature complétée par 3 Lyonnais :
MAURIAT (capitaine, tenant le ballon), FAVRE (4) et CHAMPROMY (14)

et 3 Nantais jouant à domicile :
LACASSAGNE (3), ELUERE (5) et THIL absent de la photo.

(à noter que la numérotation des avants va curieusement de la 3e à la 1ère ligne)

Nous connaissons la plupart des MPF de cette équipe, et nous avions déjà évoqué BARBIER, mais sans l'identifier formellement :
pages1418/forum-pages-histoire/rugbymen ... tm#t105344

Agé de 19 ans à la date du match de sélection (http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 ... ier.langFR), il était donc né en 1893, et l'initiale de son prénom était C ou M (cf plaque des MPF de l'Olympique, ex SCV).
Sous lieutenant dans l'infanterie, il est tombé au printemps 1917.

avec ces indices, j'ai trouvé une seule fiche sur MDH :
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... m_rotate=F

et à partir de là cette citation : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 ... %22.langFR

Il est tombé, comme IHINGOUE, au premier jour de l'offensive NIVELLE. Le JMO est très détaillé ce jour-là, avec un croquis des positions de départ :
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... m_rotate=F (page 43 et suivantes).

BELLANGER est mentionné comme MPF dans le livre de BUSSON : pages1418/forum-pages-histoire/rugbymen ... htm#t89608, mais j'ai un doute : à vérifier.

LEROU est bien évidemment revenu vivant. On trouve sa fiche matricule aux AD 33 (matricule 2752, classe 1910 au recrutement de Bordeaux).
C'est son service militaire dans l'artillerie à pied qui l'avait conduit du SA Bordelais au RCF.

C'est aussi le cas à priori d'AGENEOR et CHAMPROMY, pour lesquels je n'ai rien trouvé sur MDH.

à bientôt

Bonsoir à tous,

BELLANGER est mentionné comme MPF dans le livre de BUSSON : pages1418/forum-pages-histoire/rugbymen ... htm#t89608, mais j'ai un doute : à vérifier.

D'après l'auteur, il se prénommait Guy. Un aspirant ainsi nommé est bien MPF (http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... m_rotate=F), mais dans l'infanterie alors que LVGA nous indique (avec la seule initiale G) qu'il était officier d'artillerie :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 ... /f26.image

et d'après l'Aéro (http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 ... =bellanger) il serait plutôt né en 1888.

J'ai cherché dans le JO, où j'ai trouvé un seul G.BELLANGER officier d'artillerie :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 ... %22.langFR
selon toute vraisemblance celui que l'on retrouve capitaine et Chevalier de la LH en 1933 :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 ... %22.langFR

Si c'est le bon, il était affecté au 89e RALT : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 ... ger.langFR
Ce régiment ayant été formé fin 1916, notre homme avait débuté la guerre dans l'artillerie de campagne ou à pied, puis changé d'affectation à son retour de blessure.
(c'est par exemple le cas de mon AGP, parti avec le 57e RAC puis passé après blessure au 117e RAL)

Tout ceci reste une hypothèse, mais j'ai la conviction que le Racingman est revenu vivant de la guerre.
Merci pour toute info qui permettrait de le confirmer.

à bientôt

Bonjour Denis, bonjour à tous,

Je trouve tes arguments très convaincants. Sauf à être démenti par des éléments nouveaux, je retiens que notre Racingman se prénomme Georges, artilleur de profession, et revenu bien vivant du conflit...

Et peut être établirons nous que Georges est le frère aîné de Guy...

@+

J'en profite pour vous inviter à lire cet article de 8 pages signé Georges ROZET "Ce que la Guerre a fait pour le sport", paru en février 1917 dans "Lectures Pour Tous", que j'ai mis en ligne ici : https://fr.scribd.com/doc/260292575/Lec ... vrier-1917



Comme vous avez tous lu le livre de MIchel Merckel http://lepasdoiseau.fr/14-18-sport/, vous en reconnaissez évidemment la superbe couverture !

L'historien Paul Dietschy (Bonjour Paul !) nous présente ROZET comme "un normalien devenu journaliste et proche des milieux nationalistes" http://blogs.lexpress.fr/histoire-de-sp ... entenaire/

Son article commence par des questions économiques, à savoir la faiblesse des subventions publiques destinées au Sport (on y lit par ex. que l'ensemble des 1800 clubs de l'USFSA a reçu en 1914 100,000 Francs de subventions, contre 3 millions à l'amélioration de la race chevaline...), puis porte ensuite une plaidoirie pour l'utilité de la pratique sportive aux armées (pour le "développement de la race"...)

Vous ne m'en voudrez pas de trouver le style et la rhétorique bien lourds... Je reproduis ici mot pour mot un passage de l'article fort patriotique mais que je trouve un peu suspect : les érudits pourraient ils mettre un nom sur cet athlète internationalement connu et confirmer cette belle histoire ?

Dans les premiers mois de la Guerre, en Alsace, un capitaine a besoin, un jour, pour traverser un espace complètement découvert et battu par le tir de l'ennemi, d'un agent de liaison aussi vite que possible, assez vite pour ne pas laisser aux tireurs allemands le temps de le repérer.
Il sait qu'il possède, dans sa compagnie, un champion connu, un marathonien français dont le nom fut célèbre jusqu'en Amérique. Très simplement, il lui offre la mission : très simplement le champion l'accepte, avec cette seule seule restriction : "Je vous demande trois minutes, mon capitaine"
Trois minutes plus tard - c'était le temps où les poilus sportifs avaient encore avec eux, dans leur sac, leur petit barda athlétique de temps de paix - le champion reparaît, vêtu de sa seule culotte blanche de course à pied et de légers souliers de bains de mer. Il s'agissait de gagner, sur l’œil et sur la détente des tireurs allemands, quelques secondes, quelques dixièmes de seconde peut-être. ainsi équipé, le coureur les gagna : il "passa à travers", porta l'ordre et revint sans une égratignure. Et ce fut une croix de guerre bien méritée.

@+

Bonsoir à tous,

Merci Frédéric pour cet article. Nous avions évoqué plus haut Georges ROZET à propos du prix des ballons et de la nécessité d'en faire parvenir au front pour l'exercice physique des Poilus.

De mon côté j'ai poursuivi les recherches du côté du Racing, et en ce jour de St Amédée, honneur à COMBEMALE !
Je n'ai malheureusement pas réussi à l'identifier sur les photos de 1912, alors qu'il figure à priori sur les deux.

Voici ce que j'ai trouvé sur lui :
Ingénieur (je suppose des Mines : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5 ... f20.langFR), il fit sa carrière chez Citroën : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 ... %22.langFR.
Il est donc revenu vivant de la guerre mais je n'ai rien trouvé pour l'instant sur son parcours durant celle-ci.

Je me suis également intéressé à son homonyme, mentionné MPF par BUSSON, qui porta comme lui les couleurs "ciel et blanc" quelques années auparavant, et dont le prénom nous est bien connu ici.
Sa fiche sur MDH : http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... m_rotate=F

Voir également cette citation : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 ... %22.langFR
son dossier LH : http://www.culture.gouv.fr/LH/LH044/PG/ ... 44v001.htm
ainsi que l'historique de son régiment : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 ... %22.langFR

Centralien et ancien de Janson de Sailly, c'était un sportif complet qui fut recordman de France du saut en hauteur : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5 ... ale.langFR

Le voici sous le maillot de l'Olympique en 1898, avant de rejoindre le Racing la saison suivante :


Photo trouvée sur Gallica dans les albums Jules BEAU, que je vous recommande au passage.
On trouve dans le tome 15 deux photos du Racing, dont celle-ci où il figure (je ne l'ai pas identifié avec certitude, merci de vos avis sur la question) à l'occasion d'un match contre les Arlequins :


avec en prime la compo :


On reconnaîtra par contre sans problème REICHEL et RUTHERFORD.

à bientôt

Bonjour à tous,

Quelques compléments à mon précédent message.
D'après Bodis et Lafond, Amédée COMBEMALE était né en 1889 (sans précision de lieu). Sans doute ont-ils trouvé dans la presse une mention de son âge, mais sont-ils sûrs de son prénom ?
Il se serait donc marié, déjà diplômé, à l'âge de 18 ans, ce qui est douteux.

On trouve ici : http://gw.geneanet.org/garric?lang=fr;p ... =combemale un extrait de la généalogie de la famille, où on découvre que Frédéric (c'était aussi le prénom de son père) était l'aîné d'une fratrie de 4.
Il avait bien un frère cadet prénommé Amédée, mais né en 1880.
Le benjamin Léo était lui bien né en 1889, le 3e Jules en 1886.

D'où mon hypothèse : Bodis et Lafond ont raison sur la date de naissance, mais le 2e ligne du RCF finaliste 1912 serait plutôt Léo qu'Amédée.
Ceci dit, les indices nous manquent pour vérifier.

Frédéric était né à Bilbao, et je me suis demandé pourquoi. La réponse est sur cette page qui retrace la carrière de son père :
http://amis-de-paulilles.fr/index.php/a ... es-en-1870

Voir également cet historique, très intéressant, de l'Ecole Centrale qui explique le contexte et les raisons de l'affectation de ses ingénieurs dans l'artillerie :
http://centrale-histoire.centraliens.ne ... artie3.pdf
avec page 21 la liste des Centraliens MPF.

à bientôt