Forum PAGES 14-18

suite de son récit:

les minutes semblent des heures, dans ces moments la, couchés a coté des morts , nous sommes un peu déjà des leurs! mon voisin blessé s'est protégé comme il a pu! il a déposé toutes ses affaires autour de lui..il ne se plaint pas ou me bruit m'empéche de l'entendre ! mais il doit souffrir terriblement .... je ne puis songer d'aller à son secours car ce serait sa mort et la mienne évidemment...je reste donc a plat ventre le sac sur le dos il m'écrase mais me protége des schrapnels... qui ne cessent d'arroser la plaine et les éclats qui comme des bourdons fredonnent en tous sens...ils se piquent en terre avec un bruit mat tandis que les balles font des z'imms semblant toutes se poursuivre ! enfin aprés une journée interminable sous ce déluge de feu et de feu la nuit tombe enfin tout doucement calmant les tirs d'artillerie venant des 2 cotés il est donc 16h30 17h heure du second assaut lancé sue le village!!! Soudain a travers les coups de feu un clairon sonne la charge dans Andechy SUIS JE EN RETARD§ JE ME PRECIPITE ET J4ARRIVE AUX FILS DE FER BARBELES ALLEMANDS LA 2 SOLDATS DU GENIE COUCHES DERRIERE UN BOUCLIER DE FER QUI PROTEGE LEUR PROGRESSION : " n'y touche pas me dit l'un d'eux , ils sont électrifiés ! CE sont les boches qui sonnent la charge d'Andechy !"
en effet rie ne bouge let les mitrailleuses continuent leur arrosage sinistre ne voyant ni attaque je me rends compte que tout est fini ! en fait ayant récupéré un clairon les allemands feignent une attaque pour achever les survivants ruse ultime!! profitant de la nuit les blessés se trainent vers l'arriére les autres demandent du secours ou hurlent a boire! a moi je meurs!!!! je retourne aider mon voisin il ne peut bouger et me remets les papiers du bataillon j'attends avec lui l'arrivée des brancardiers profitants de la nuit !! je suis la route conduisant a guerbigny !! dans un fossé j'aide un grand gaillard qui a une balle ds le cœur dit il les brancardiers s'en chargent...puis un peu plus loin j'aide un eclopé! qui a bien du mal a se trainer je l'amene au poste de secours au milieu des balles d'une mitrailleuse qui arrose la route! un jeune major infirmier s'en occupe puis souhaite m'ausculter passant sa main sous la déchirure de ma capote ! il eclate alors de rire et dit : " sans elle tu recevais un eclat en plein cœur, tu as de la veine!!! je l'avait echappée belle mais pour mon regiment la casse était considerable !( 700 hommes pour le 124e autant pour chacun des 2 autre regiment et un jmo de santé qui chiffera a 2000hommes la journée du 4 au 5 novembre !!
j'ai toujours pensé qu'elle aurait été moindre si nous avions profité du brouillard mais dans ce cas , le président de la république ( et l'etat major de Foche ) , du haut du clocher de Marquivillers n'aurait rien vu.....
( voir le lien que je vous ai joint precedement et qui confirme plusieurs fois et méme précise ce fait !!)
sur la plaine d'Andechy, bien des camarades n'ont pas été rammassés et il en reste encore , invisibles dans les champs de betteraves . on dit que le renfort des jeunes de la classe 14 a presque disparu ... sous entendu de son regiment et en effet il est avéré que ces opérations maldroites et couteuses vont au niveau de l'armée française décimer bon nombre de soldats c'est la le moment de pertes considérables ...

5 novembre le regiment se reforme a l'arriere il cantonne pres de arvillers ( photo de roulante a arvillers ) on reconstitue les compagnies amelioration des tranchées e des boyaux de communication construction d'abris et d'ouvrages défensifs .... j'ajoute qu'une seconde attaque devait avoir lieu le 5 novembre mais qu'avec les pertes , le brouillard et les ouvrages importants de défenses faites par les allemands en 3ou 4 semaines depuis la prise du village le 5 octobre 1914 ...l 'etat major prendra la decision de renoncer a un nouvel assaut .. le sergent du 124e comme les 2 autres régiments vont rester dans le secteur jusqu'en fin decembre 1914 ... la bataille D'ANDECHY , du 4 novembre 1914 est finie , elle n'a pas donné le méme résultat encourageant comme celui du 29 octobre reprenant le Quesnoy Parvillers ... le president de la republique qui a vu les maison du village s'enflammaient, les soldats sortir des tranchées et des bois et l'artillerie des 2 camps tirer avec rage est lui repartie vers Paris via Montdidier et Creil laissant d'apres lui les combattants dans un moral excellent et indefectible sur l'issue rapide et favorable de nos armées sur l'ennemi ... un ennemi qui s'est déjà bien implanté dans ces terres du Santerre et y restera juqu'en mars 1917 sans que le secteur ne souffre trop de la bataille de 1916 bien qu'y seront utilisé les gaz ... en somme un secteur calme mais historiquement riche d'evénements bien intéressants et particuliers

bonjour voici le lien qui confirme bien la présence du président de la république consernant les combats du 4 novembre 1914 :

pages1418/Pagesvecuesrecitstemoignages/ ... _916_1.htm

tres cordialement hugues!!!

Bonjour , après avoir lu le recit voici qqs photos et lithographies sur les combats d'Andechy !!!

bonjour voici une photo du livre ! je n'arrive pas a convertir les autres scan ou document de pfg en img !! si qqun savait comment faire d'avance merci !!

bonjour, avec mon scanner, je peux choisir entre pdf et img, mais je ne sais pas si c'est valable pour tous.
Souvent, je fais une photo (avec l'appareil photo !) des documents - même en basse résolution, c'est très lisible ...

"il cantonne pres de arvillers ( photo de roulante a arvillers )"
Même si je m'intéresse plus à 1918, ceci m'intéresse particulièrement !
merci, martine

décidément je n'arrive a rien meme avec mon appareil photo mal programmé les photos sont bcp trop claires ! tant pis ca vous donnera une idée quand méme des dessins au crayon et des lithographies en couleur
( par ci par la une tombe surmontée d'une croix de bois a notre arrivée ds les tranchées d'andechy)

( soldats pris dans le resau de barbelés certains electrifies le 4 novembre)

la cuisine du front a Arvillers)

( logés dans des cabanes de branchages peu commodes en hiver ds le santerre ds les bois pres de guerbigny)

la corvée de soupe ds les tranchées du santerre )

( embourbé ds une tranchée une nuit. la boue du santerre aurait pu lui couter tres cher! )

voici maintenant 3 lithographies concernant le secteur!!et une carte avec toutes les tranchées pres du village


( tranchées a andechy a 1200m du village route d'erches a peu pres et presence de tombe des combats précédents 7 octobre notamment)


( tranchée transformée en ruisseau)


( plan des tranchées avec ler nom respectif )

bonjour LE SERGENT rené Prudhomme apres avoir combattu a Andechy le fameux 4 novembre 1914 , cantonnera dans ce secteur du santerre pres de 2 mois jusqu'à la fin du mois de decembre 1914 avant de partir pour la Champagne avec le 124e . il profite de cette periode calme pour evoquer qqs aspects de la vie du poilu en hiver dans le santerre! Je cite:

- Apres les combats du 4/11 ; la vie de tranchée reprend avec repos a l'arriere soit a guerbigny soit dans les boisou les soldats du 124e logent dans des cahutes de branchage ( voir dessin precedent) . Elles auraient été délicieuses en été mais elles ne nous protègent pas du ruisellement de la pluie ou de la condensation du brouillard .
- Et puis c'est la vie de petit poste avec les terassements a faire , les fils de fer à poser . Tout cela devient de plus en plus compliqué avec la boue. Le calme est revenu . Les canns semblent tous fatigués apres un tel effort. La cuisine est faite par nos cuistots , a l'arriére ( voir photo arvillers) et on mange comme à la caserne , avec un peu de terre en plus comme assaisonnementet le tout glacé......
Le secteur n'est pas trop dangereux . Les obus sont rares, mais il en tombe parfois qui font qqs victimes.De temps en temps , la nuit la fusillade éclate . U ne sentinelle affolée tire sur un patrouilleur ou bien sur rien. Les boches lancent des fusées éclairantes qui illuminent la plaine et rompent la monotonie de la nuit. C'est en arrivant dans le secteur que j'ai fait connaissance avec les poux ... couvert de parasite de la téte au pieds...Avec cette calamité s'en ajoute une autre : la pluie!
L a journée nous nous abritons dans des trous sous les parapets , épinglant nos toiles de tente avec des cartouches. ... tout est imbibé....avec les souliers pleins d'eau les pieds sont glacés,....nous nepouvons nous sécher en ligne.. tout notre fourniement est trempé!!! ( voir dessin et lithographie precedente)
en gros on peut dire qu'en cet automne 1914 nous assistons a Andechy au debut de la vie de tranchées de l'armée française. en fait apres la bataille de la mare et les longues marches parallèles des 2 armées pour ce que l'on a appelé la course a la mer.... les belligérants se sont rencontrés fin septembre a l'est de Roye , apres 2 ou 3 lignes de front successives, comme ailleurs, la géographie notamment la présence des rivieres cours d'eau et marais et l'echec des tres violents combats ont stabilisés le front .... FOCHE avait donné le ton en disant : " enterrez vous ,on ne recule plus! " A prés une drole de guerre de mouvement mal comprise par la troupe nous assistons a une guerre de tranchées qui va durer , pour nous ds cette partie du santerre , 3 ans , jusqu'en mars 1917 ....

MAIS je cite a nouveau rené Prudhomme:
- Une autre calamité découle de tout cela, c'est la boue . Elle est plus terrible encore que la pluie . Jusqu'à la cheville , elle est supportable , mais lorsqu elle monte jusqu'aux genoux , c'est autre chose et que dire quant , chose rare heureusement elle atteint le ceinturon? Dans ce secteur d'Andechy, il m'est arrivé une bien triste aventure au cours du mois de décembre 1914 . Un matin étant " de jour" ( désigné responsable du service intérieur) , je pars des tranchées avec malades et hommes de soupe vers Arvillers ou se trouvent médecins et cuistots. ..une pluie diluvienne se met à tomber ! A Arvillers je m'acquiite de mes taches diverses et reprends le chemin invers . La pluie tombe toujours a seaux et les boyaux sont pleins d'eau ... Les tranchées forment un labyrinthe ou il est facile de se perdre surtout la nuit sans qqs vague indications! pas question de reveiller un guetteur.. par nuit noire il faut attendre une fusée éclairante boche pour se diriger , et pour s'y orienter.. je tourne longtemps ds la boue avant de trouver mon chemin. J'arrive enfin au poste à minuit détrempé et fourbu je n'ai pas clos l'oeil qu'on vient me dire de monter immédiatement aux tranchées avancées ... et je m'engage avec ma section dans les boyaux pleins de boue .. nous marchons péniblement et obligés d'arracher une jambe apres l'autre d'une sorte de mortier gras provenant des éboulements des bords de la tranchée ... c'est un veritable mastic...sergent serre - file , je ferme la marche .. mais je perds graduellement du terrain aux autres .....mes forces faiblissent et il me faut des efforts desespérés en silence pour m'estirper de la boue ..il y a de plus en plus de boue vu ma petite taille j'en ai maintenant jusqu'aux genoux ... je suis obligé de mettre mon fusil en travers du boyau pour avoir un point d'appui.... je peux ains mieux dégager ma jambe pour continuer a avancer ... je n'arrive pas a rattraper ma section si bien qu'a un croisement je ne sais pas ou ils sont partis ....j'arrive enfin aux éléments de tranchées avancées d'Andechy ...je suis épuisé je me demande qui va me recevoir français ou allemands aucune inscription .... finalement on s'étonne de tout cela et on on me demande d'aller trouver e capitaine au p.c.... je suis acceuilli par une engueulade mémorable .. le capitaine me reproche d'avoir abandonné ma section ..il me passe un savon et me colle une punition :" abandon de poste devant l'ennemi, motif excellent pour étre fusillé!" j'entends déjà le bruit des douzes balles du peloton ...( fin de l'histoire qui aurait pu etre tragique!!) voir dessin et lithographie illustrant le soldat embourbé

Bonjour a tous ! après vous avoir retranscrit , d'après " le fusil et le pinceau " du sergent René Prudhomme , " les faits divers dans la vie quotidienne d'un poilu " dans le secteur d'Andechy .... Je vais désormais vous relater :"l'histoire d'un drole de paroissien : le curé - maire de Guerbigny " d'après toujours le récit bien anecdotique du sergent Prudhomme!

le 28 décembre 1914, le 124e R.I. s'embarque en gare d'Ailly sur Noye pour se rendre en Champagne ou il sera impliqué , dés le 12 février , aux durs combats dans le secteur de Perthes- les- hurlus , au nord de Suippes , à hauteur du bois des 3 sapins ! Ces combats terribles vont profondément bouleversé René Prudhomme qui en fera un récit poignant .... Mas avant de nous décrire tout cela , il nous livre une annecdote particulièrement intéressante et historique dans le secteur du Santerre sui nous intéresse....

je le cite :

Apres avoir passé un triste Noel dans la boue des tranchées d'Andechy, nous quittons la Somme le 28 décembre. Mais avant de partir de ce mortel endroit , il faut que je présente un drole de paroissien . Notre point de ralliement à l'arriére est alors Guerbigny . le maire et le curé du pays ne font qu'un . C'est un grand bonhomme qui a des allures d'original ..On dirait un vieux colonel ayant reçu un coup de bambou ( expression familére signifiant une défaillance brusque, voire la folie) ...
Pendant l'attaque d'Andechy, un pauvre bougre que la peur avait rendu inutilisable se sauve jusqu'à Guerbigny . Ayant faim ,il va tire la sonnette du curé. Celui-ci le fait entrer dans son bureau et lui demande ce qu'il désire . En le questionnant habilement , il comprend vite qu'il a un déserteur devant lui. Prenant les pincettes de son foyer , il administre au soldat une raclée formidable . Quand celui- ci m'a raconté ce qui lui était arrivé , il rit aux larmes en me disant que jamais il aurait pu supposer que le diable pouvait se présenter en soutane ....
Mais quelle ne fut pas notre stupéfaction d'apprendre , quelque temps après , que ce maire-curé avait été pris avec une installation téléphonique le reliant aux boches à Andechy . Douze balles dans la peau mirent fin à sa carriére d'espion . Qui aurait pu penser cela, en voyant le curé aux enterrements de tous mes camarades de l'attaque d'Andechy?



Voila mon travail de mémoire bien avancé je le dédie à tous ceux qui qq part ont été les acteurs de cette bien triste période d'histoire de ce petit village qui m'est cher! je me rappelle bien ma visite au cimetiére allemand, avec mon petit vélo , en juillet, dans les années 1975... en en sortant je me disait bien qu'il s'était passé la qq chose! .. si j'y suis retourné 2 fois dont la derniére , il n'y a pas qqs années c'est pour me rendre compte que ces soldats la sont tous soit vieux soit jeunes et dépendent de l'offensive de 1918 .. Il m'a fallu assister au centenaire de la destruction du village il y a 2 ans ; pour étre stupéfait d'y rencontrer le petit fils du soldat Le THUEUX , encore en terre picarde! je me suis alors dit qu'il me fallait en savoir davantage ! mais de vous à moi , si ma recherche maladroite fut longue et peut etre maladroite. Jamais pourtant je n'aurai pensé trouvé tant de choses si émouvantes ! il en reste certainement encore qqs éléments qui je l 'espére avec le travail d'autres personnes combleront cette toute petite histoire dans la grande histoire de la Grande Guerre !! En mémoire de Justin , dont je posséde la montre qui l'accompagnera pour visiter le carnage en 1917 je ne suis pas mécontent d'avoir effectué tout cela...
Je terminerai en citant à nouveau la volonté du sergent rené Prudhomme , à la fois témoin et survivant: " Je livre mes souvenirs tels qu'ils sont , sans prétention littéraire. J'espère simplement mieux faire connaitre quelque chose d'ignoble, pour que ceux qui seraient démangés d'en avoir de pareils, en soient complétement quéris à l'avance...!" Et comme ils dirent tous sans cesses : " plus jamais ca! "