Bonsoir Caporahal et à vous tous
Voici celle très émouvante envoyée à mon arrière Grand mère par un camarade de mon arrière Grand Père Victor Guède. Cette lettre ainsi que quelques recherches rendues possibles grâce au forum m'ont permis de reconstituer en mars dernier le dernier parcours de mon aïeul, y compris la partie transport sur la civière par des infirmiers jusqu'au poste de secours de la poudrière de Fleury. Moment plus qu'émouvant je vous l'assure.
Voici le lettre envoyée qui était accompagnée de ces 3 objets restitués à mon AGM
Le 10 Avril 1916
Madame Guède
J’ai bien reçu
votre honorée à laquelle je fais
réponse aussitôt. Voici exactement
les faits. La 24ième Cie était dans
les tranchées depuis la veille au
soir et le matin comme d’habitude
vers 4 heures nous allions chercher
la soupe et le café à 1 km à
l’arrière, c’est en revenant avec
la corvée que Victor a été blessé.
La corvée s’est trouvée prise sous
une rafale d’obus et lui a reçu
un éclat d’obus à l’estomac.
Les brancardiers l’ont transporté
aussitôt au poste de secours de Fleury
qui était à côté ; sa blessure du
premier abord ne paraissait pas
extrêmement grave, pendant le
trajet au poste de secours il est
resté assis sur le brancard et causait
avec les brancardiers. Ce n’est que
dans l’après midi que son état
s’est aggravé subitement, le
médecin à dit que c’est une
hémorragie interne qui l’a emporté.
La nuit suivante, c’est à dire le
22 au soir les brancardiers division
naires ont amené son corps à
l’hôpital militaire et de la au
cimetière militaire de Belleville.
Vendredi la soirée j’ai été au ci
metière avec quelques camarades
et j’ai vu l’emplacement de sa
tombe , voici le numéro qu’il
occupe 4673 – Pour l’argent
et les menus objets, vous les
recevrez probablement, c’est les
brancardiers divisionnaires qui
s’occupent de faire parvenir aux
familles ces divers objets. Seu
lement ça peut demander quel
ques mois avant que vous les
receviez . Je regrette beaucoup
de n’avoir pu le voir étant
blessé, cette nuit là j’étais pas
avec lui, j’étais un peu à
l’arrière au poste de commandement.
J’aurais été à la Cie j’aurais fait
mon possible pour aller le
voir. J’ai été fortement
impressionné de sa fin,
nous étions grands camarades
étant tous les jours ensemble.
J’oubliais de vous dire que
son corps a été mis dans un
cercueil et que le cimetière de
Belleville touche à la ville de
Verdun.
Madame Guède je prends bien
part au malheur qui vous
frappe, je termine en vous
envoyant l’assurance de mes
meilleurs sentiments.
Celestin Ciloy 24ième Cie
du 335ième Steur Gal 94
Un rond de serviette fait peu de temps avant sa mort pour mon arrière Grand mère
2 mouchoirs
Bonne soirée et bonne chance pour votre pièce de théâtre. ça sera surement très bien.
Patrick
