Forum PAGES 14-18

Bonjour

Je serais normalement en congé le 7 avril. Je tacherais de venir à Suippes pour vous rencontrer (sans manger votre temps )
Je peux preparer, en fonction des besoins, un petit truc sur les disparus, les recherches des familles, le deuil, mémoire ou autre chose à votre convenance ou ne rien dire ne rien faire, a vous de dire.

Vous verrez la 100e bete du troupeau de moutons Champenois car les 99 premieres ont disparu avec le savart remplacé par la betterave.

On vous dira "N'avo rin mes pov gars ! (Nous ne n'avons rien mes pauvres gars sous entendu que du mouton) d'où l'origine "constesté" du délicieux navarin de mouton. En Chamapgne, on dit que la ferme de Navarin vient de la mais les historiens nous parlent de la bataille de Navarin et des fermes qui ont ici les noms des victoires Napoleonniennes (Mouscou, Aleger, Constantine,....) et sont entrées dans l'histoire avec la PGM.

Ca va etre dur de tenir de ne rein dire sur tout ce que j'aime.

A bientot
Armand

Bonjour Pierre,
Bonjour Armand,
Bonjour à tous,

"Pierre, pour répondre à votre question : "Avez vous prévu un détour par le Mort Homme, lieu où le sous-lieutenant Spier, Otto a trouvé la mort par un éclat d'obus le 13 avril 1917 ? ", je dirais simplement : eut-il encore fallu le savoir ! Une fois encore ce forum m'impressionne (après tant d'année !). Nous n'allons donc pas dans ce secteur cette année et nous ne passons pas à proximité immédiate. Et modifier le trajet au dernier moment juste "pour voir" ne donnerait rien de plus : il faut prendre le temps de s'arrêter, de se poser pour mieux comprendre, donner du sens.
Par contre, avec la fleur est toujours déposée une petite note biographique : pourriez-vous nous indiquer la source de votre information et, qui sait, en savez-vous peut-être plus sur cet homme ?

Armand, ce sera bien volontiers que nous pourrons nous rencontrer (de manière brève pour ce qui sera de nos échanges mais tu pourras voir un peu ce que nous faisons et toute l'équipe). Par contre, il faudra que tu acceptes d'être interviewée pour expliquer à la fois ton intérêt pour 14-18 et pour notre projet car le travail des élève porte aussi sur toutes les formes du souvenir, y compris l'aspect des passionnés (notre élève-journaliste, la maintenant fameuse Camille suite à soin travail sur les Archives départementales sur le blog, qui rédigera les comptes-rendus qui seront ensuite mis en ligne par mes soins au retour).

Bonne soirée à tous,
Bien cordialement,
Arnaud

Bonjour

Je pensais que vous aviez fait des recherches sur le sous-lieutenant Spier vu que vous avez prévu de vous rendre sur sa tombe.
Je me passionne surtout pour le coté allemand de la bataille de Verdun et en autre pour les cimetières militaires et je recense les officiers qui y reposent. Ensuite avec l'historique du régiment, je me documente sur leur vécu.

C'est dommage de n'avoir pas sollicité les membres du forum avant d'avoir fixé votre programme. Il aurait été intéressant de faire une randonnée sur les lieux pour suivre le parcours de cet officier au Mort Homme où ont lieu des terribles combats à partir de mars 1916 et ensuite en août 1917.

Bonne sortie pédagogique et bienvenue en Meuse.

Pierre

Bonjour à Tous
Bonjour Arnaud
C'est avec plaisir que nous vous accueillerons sur la terre d'Artois où 400.000 français ont été mis hors de combat.
Si vous venez pour le recueillement nul doute que les 42.000 soldats inhumés à la nécropole de ND de Lorette sont à privilégier.
Bien amicalement
Alain

Bonsoir à tous,

Afin de mettre à jour la liste de nos demandes et éviter les déplacement devenus inutiles :
Grâce à Jean-Luc et à Alain "caesar55", nous disposons des clichés de la nécropole allemande de Dun-sur-Meuse.
Nous avons un récit de la monté en ligne à Verdun, mais pas exactement dans le secteur de Froideterre. Nous l'utiliserons comme secours si nous n'en trouvons pas d'autres. Cependant, pour rendre la montée vers les lignes plus riche, nous souhaiterions lire au moins un extrait de texte racontant la montée en ligne entre juin et septembre 1916 dans le secteur de Froideterre.

Encore merci pour tous les mots d'encouragement reçus ici, en mp et sur la boîte mail du club,

Bien cordialement,
Arnaud Carobbi

Bonsoir à tous,

Pour la nécropole Allemande de Dun, il y a ceci :

http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/pag ... alerie=457

Amicalement,

Alain MC

Bonjour à tous,

A deux jours du départ, tout est prêt. Ne reste plus à espérer que la grève de la SNCF et la fermeture de l'A6b n'auront pas trop de conséquences sur notre trajet aller.
La dernière semaine a été intense, très intense. Le résultat théorique nous plaît et nous donne envie de le partager avec nos élèves. Le temps sera probablement un peu humide en Champagne le premier jour, ce sont les risques acceptés.

Avant le départ, la diffusion du livret pédagogique et des premières impressions des élèves avant leurs productions finales, je ne résiste pas à l'envie de partager le travail réalisé par Laurine, ancienne élève du club dont le travail avait été sélectionné pour représenter le collège au concours de la Fédération Maginot. Aujourd'hui en première, elle a accepté d'illustrer la couverture et la 4e de couverture. Elle nous en a donné une grille de lecture où aucun mot n'a été changé avant mise en ligne. Et qui colle à merveille avec la vision que nous souhaitons donner du conflit.

Bonne lecture... et à bientôt,
Amicalement,
Arnaud Carobbi


Couverture - "Bataille de souvenirs"
Il s'agit ici, d'une tempête de cerveau. Un souvenir violent qui se mélange à un autre et puis encore un autre... En bas, à droite nous avons un personnage qui se remémore le temps des combats sur les fronts de la Première Guerre mondiale. Les indices sont nombreux pour nous amener à penser qu'il s'agit d'un "Poilu". Premièrement, la barbe bien évidemment. Ses cheveux hirsutes, ses yeux marqués par la violence physique et morale, le manque de sommeil, le froid, de manière générale; le visage entier est meurtri. Pour terminer, ses vêtements ne sont pas vraiment distinguables. Le spectateur a du mal à voir à quoi il ressemblerait dans le réel. En réalité, le tissu est déchiré, taillé, réduit en pièces. Il ne reste que les lambeaux d'un vêtement censé protéger le soldat. Deux lignes s'échappent du tourbillon au sommet de son crâne, elles représentent les différentes lignes de vie, lignes d'espoir, lignes de sang. "Le fil rouge" qui renvoie à la mission, aux combats ici. La mission de défendre son pays au péril de sa vie. Il se souvient d'abord des avions qui survolaient les tranchées à l'époque, et qui aujourd'hui, survoleraient le résultat d'une guerre que l'on a dîtes "Der des Der", c'est à dire les millions de croix, des cimetières de soldats morts durant la guerre. Notre poilu effectue un parallélisme entre le passé et le présent, cherchant à les mettre en étroite relation. Il nous montre ensuite deux soldats, le fusil à l'épaule qui marchaient sans doute sur le front, évitant les balles. Ici, ils ont l'air en pleine promenade. Il s'agit encore ici de mettre en relation l'action de l'époque et celle d'aujourd'hui. Les soldats, sur le front marchaient au milieu des vivants ou des morts, aujourd'hui les rescapés ne marchent plus que parmi les morts - les croix autour des deux soldats -. La croix de guerre qui surmonte le dessin montre la récompense, -dédiée à ces hommes qui ont parfois perdu leur vie pour défendre la patrie- accordée par la nation. Petit objet symbolique et reconnaissance nationale. Enfin, sur le côté gauche, un obus semble avoir creusé la ligne rouge. Destiné à exploser à l'époque, il est rester là, guettant le présent et rendant les randonnées sur les traces de nos ancêtres toujours quelque peu dangereuses.


4e de couverture - "Nous serons les cultivateurs du souvenir laissé par nos ancêtres"
Nous avons ici une métaphore du présent et du passé. Un visage en domine un second. Le plus haut représente une personne d'aujourd'hui, un cultivateur de mémoire. Il entoure de ses bras, avec une stature imposante, le second personnage qui semble avoir atteint le repos éternel. En vérité, le personnage du haut est bel et bien vivant. Il écoute le témoignage d'un second personnage malheureusement décédé -la croix sur la bouche témoignant d'un silence-. Il écoute les récits que lui fait le mort des champs de bataille de la Première Guerre mondiale. Nous avons donc une personne d'aujourd'hui et un ancêtre, un ancien soldat. La personne du présent adopte une position d'écoute premièrement. Son visage ressemble quelque peu à une oreille. Il écoute ce que son ancêtre a à lui conter. La bouche ouverte, il est la voix du mort. Il continue à évoquer la violence de cette guerre pour cultiver le souvenir laissé par son ancêtre. Il est la voix du passé. Il entoure le mort de ses bras, il le protège. Nous admettons également qu'il se repose sur son ancêtre, comme nous le faisons aujourd'hui. Pour construire notre présent nous avons besoin de nous reposer sur le passé et donc de le protéger, il faut cultiver les mémoires. Cette image nous montre l'importance du devoir de souvenir, l'importance de continuer de commémorer la Première Guerre mondiale. La présent ne doit pas oublier le passé.

Bonjour Arnaud,
Bonjour "les cultivateurs du souvenir",
C'est avec beaucoup d'émotion et d'admiration que j'ai regardé, lu et apprécié les illustrations et symboles offerts par Laurine à ses jeunes camarades, à ses maîtres et aux supporteurs du Club dont je suis.
Bravo Laurine, bravo Arnaud, bravo aux enseignants-participants et aux élèves qui prennent part à cette magnifique entreprise.
L'exemple de Laurine est bien la preuve que vous ne "labourez pas la mer".
Bon voyage et à bientôt.
Bien cordialement.
Jean RIOTTE.

bonjour à tous,bonjour Arnaud,

tout d'abord en cette veille du départ,je vous souhaite à vous et à vos élèves un très bon voyage et de belles émotions

je voulais revenir sur les dessins de Laurine dont les symboles expliqués sont très intéressants
mais c'est encore plus intéressant d'en trouver d'autres,exprimés de façon inconsciente ou pas
mais qui en tout cas,me parlent à moi:

-l'extrême jeunesse du 1er visage dessiné:
c'est bien de rappeler que beaucoup de ces soldats étaient jeunes,très jeunes,sortant à peine de l'adolescence

-la coiffure "hirsute":
en vérité,on sait bien que tous ces soldats avaient le cheveu ras
mais je trouve intéressant de voir dessiner l'actuelle coiffure à la mode des jeunes de maintenant (vous savez tous les cheveux en masse un peu rabattus sur le devant comme sous une bourrasque ) ,comme un symbole que ces soldats d'il y a presque 100 ans, étaient pareils que les jeunes de maintenant,avec les mêmes rêves et les mêmes sentiments.

-la barbe en elle-même:
les petits traits dessinés pour l'évoquer et pour évoquer l'âge d'homme,sont comme en résonnance avec les petites croix du cimetière militaire.
devenir un homme par la mort reçue ou....donnée.

-les silhouettes de soldats
tout en noir,ils ont quelque chose de triste,un peu funeste comme le destin de 1 million 300 000 de ces soldats français.
ils portent le képi comme en début de cette guerre où ils sont partis "la fleur au fusil",cette terrible année 1914-1915.
d'ailleurs leur silhouette un peu dansante évoque toute la vitalité qui animaient ces hommes et elle fait écho à l'aspect des croix "dansantes" autour d'eux,comme des partenaires d'une danse macabre
et puis ils sont debouts à l'opposé de tous ces objets évoquant la mort qui sont dessinés couchés (aéroplane,multiples croix),
à part l'obus qui semble les attendre,comme une borne mettant fin à leur parcours.

-la croix de guerre
son dessin clair et minutieux semble vouloir s'imposer sur les hommes dessinés comme un astre nouveau,hommes qu'elle met dans l'ombre tout de même,
avec une croix de cimetière entre elle et eux,comme une condition sina qua non pour l'obtenir
petit objet de métal contre des êtres vivants,à la fois symbolique et dérisoire:nous pouvons la toucher de nos mains tandis que tous ces jeunes soldats sont devenus des fantômes

-les fameuse lignes en rouge:
moi j'y vois tout simplement la reproduction d'un lacis de tranchées vues du ciel,rouges comme le sang dont elles ont été imbibées.

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concernant le 2ème dessin que j'aime beaucoup aussi,qui est même un peu plus élaboré je trouve,plus mature,
il me fait penser à une oeuvre le Cri d'Edward Munch
la grille de lecture proposée par Laurine est intéressante
mais on peut aussi y voir le symbole du silence de l'ancien combattant rescapé,cachant le jeune homme qu'il était,rendu muet par l'indicible,
qui devenu vieux,ouvre la bouche et grands les yeux en un cri silencieux plein de douleur et d'angoisse sous le poids des souvenirs.


bon,j'arrête là avec ma prose qui n'engage que moi
en tout cas,félicitations à Laurine pour ces dessins très réussis
et bon voyage surtout


amicalement,
Mireille

Bonsoir à tous,
Mireille, votre analyse épatante de finesse et d'élégance a bien failli me couper complètement le sifflet... Difficile de saluer le travail d'Arnaud et de ses élèves en ayant l'impression d'apporter quelquechose après une lecture pareille. Concernant ce dessin qui évoque si fort le Cri, j'aurais été tentée de l'interpréter pour ma part à l'inverse de ce que suggère Laurine, à savoir "le cri" comme un fantôme du passé hantant la mémoire de son arrière-petit-fils.
En tout cas merci et bravo pour tout, ces sillons patiemment labourés, cette générosité à nous faire partager ce qui semble à la fois une aventure et une quête de sens et de mémoire.
Cordialement,
Violette