Re: incorporation
Publié : lun. avr. 07, 2025 9:16 pm
Bonjour Philippe,
L'incorporation et son organisation géographique n'ont rien de mystérieux ou de "bizarre". Tout obéit à des textes réglementaires qui évoluent au cours de la IIIe République. Sans tomber dans le passe-droit ou son contraire, il était indispensable de connaître la période concernée pour vous aider.
Avec les éléments fournis, voici ce qu'il est possible de déterminer concernant votre grand-père de Lille.
Soit face à l'avance rapide allemande, soit avant, il quitta le Nord. En l'absence d'indication pour lire sa fiche matricule alors que c'est une base indispensable pour fournir des éléments sûrs, voici ce que l'on peut dire sur la classe 1916. Aucun des 1980 conscrits de la subdivision de Lille ne fut affecté au 144e RI. Cela semble indiquer que votre grand-père avait élu sa résidence dans la 18e Région militaire et non dans la 1ère.
Élément de compréhension important : la France est divisée en région militaire et chaque région militaires en subdivisions. Pour en savoir plus (textes réglementaires et cartes) : https://parcours-combattant14-18.fr/reg ... e-regions/
Le 144e RI avait son dépôt à Bordeaux, qu'il ne quitta pas tout au long du conflit. Les hommes de la classe 1916 affectés au 144e RI viennent tous de 18e région militaire. Les hommes viennent de plusieurs subdivisions de cette région militaire :
Libourne -> 60 hommes
Pau -> 155 hommes
Bordeaux -> 15 hommes
Saintes -> 70 hommes
La Rochelle -> 65 hommes
Mont-de-Marsan _> 60
TOTAL de la classe 1916 au 144e RI -> 425 hommes
Source : Arrêté relatif à la répartition entre les corps et à l'appel à l'activité du contingent de la classe 1916, 9 mars 1915.
SHD, GR 16 N 326.
Son passage, au bout d'un an probablement, au 18e RI ne doit pas vous étonner : on envoyait les hommes dans les régiments qui en avaient besoin. On ne se posait plus la question de l'origine géographique en 1914. Il est fort probable qu'en 1916 il n'ait pas mis les pieds au dépôt du 18e RI. En effet, la classe 1916 fut envoyée après ses classes au dépôt vers un 9e bataillon dans la zone des armées afin de compléter son instruction. De là, une fois l'instruction jugée suffisante, les hommes étaient envoyés vers une unité combattante nécessitant des hommes. Ce pouvait être une unité alors présente non loin de ce 9e bataillon.
Des études ont déjà été réalisés, montrant que l'envoi de renforts n'obéissait plus à la logique de région d'origine. Je vous invite à lire l'article cité plus haut ou le livre du même auteur Philippe Boulanger La France devant la conscription (1914-1922). Il n'écrit pas pour les agrégés d'Histoire et heureusement, sinon il n'aurait pas beaucoup de lecteurs. Au contraire, c'est le spécialiste de la question.
Si vous souhaitez des réponses plus précises, il nous faut accéder à la fiche matricule en nous donnant au moins : Nom, prénom, classe et lieu de recrutement.
Cordialement,
Arnaud
L'incorporation et son organisation géographique n'ont rien de mystérieux ou de "bizarre". Tout obéit à des textes réglementaires qui évoluent au cours de la IIIe République. Sans tomber dans le passe-droit ou son contraire, il était indispensable de connaître la période concernée pour vous aider.
Avec les éléments fournis, voici ce qu'il est possible de déterminer concernant votre grand-père de Lille.
Soit face à l'avance rapide allemande, soit avant, il quitta le Nord. En l'absence d'indication pour lire sa fiche matricule alors que c'est une base indispensable pour fournir des éléments sûrs, voici ce que l'on peut dire sur la classe 1916. Aucun des 1980 conscrits de la subdivision de Lille ne fut affecté au 144e RI. Cela semble indiquer que votre grand-père avait élu sa résidence dans la 18e Région militaire et non dans la 1ère.
Élément de compréhension important : la France est divisée en région militaire et chaque région militaires en subdivisions. Pour en savoir plus (textes réglementaires et cartes) : https://parcours-combattant14-18.fr/reg ... e-regions/
Le 144e RI avait son dépôt à Bordeaux, qu'il ne quitta pas tout au long du conflit. Les hommes de la classe 1916 affectés au 144e RI viennent tous de 18e région militaire. Les hommes viennent de plusieurs subdivisions de cette région militaire :
Libourne -> 60 hommes
Pau -> 155 hommes
Bordeaux -> 15 hommes
Saintes -> 70 hommes
La Rochelle -> 65 hommes
Mont-de-Marsan _> 60
TOTAL de la classe 1916 au 144e RI -> 425 hommes
Source : Arrêté relatif à la répartition entre les corps et à l'appel à l'activité du contingent de la classe 1916, 9 mars 1915.
SHD, GR 16 N 326.
Son passage, au bout d'un an probablement, au 18e RI ne doit pas vous étonner : on envoyait les hommes dans les régiments qui en avaient besoin. On ne se posait plus la question de l'origine géographique en 1914. Il est fort probable qu'en 1916 il n'ait pas mis les pieds au dépôt du 18e RI. En effet, la classe 1916 fut envoyée après ses classes au dépôt vers un 9e bataillon dans la zone des armées afin de compléter son instruction. De là, une fois l'instruction jugée suffisante, les hommes étaient envoyés vers une unité combattante nécessitant des hommes. Ce pouvait être une unité alors présente non loin de ce 9e bataillon.
Des études ont déjà été réalisés, montrant que l'envoi de renforts n'obéissait plus à la logique de région d'origine. Je vous invite à lire l'article cité plus haut ou le livre du même auteur Philippe Boulanger La France devant la conscription (1914-1922). Il n'écrit pas pour les agrégés d'Histoire et heureusement, sinon il n'aurait pas beaucoup de lecteurs. Au contraire, c'est le spécialiste de la question.
Si vous souhaitez des réponses plus précises, il nous faut accéder à la fiche matricule en nous donnant au moins : Nom, prénom, classe et lieu de recrutement.
Cordialement,
Arnaud