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cas 3
Nous sommes en avril 1918, le 18 exactement, voici le texte relatant les conséquences de tirs par rafales et obus "Ratch boum" de l'artillerie ennemie.(supposée française, qui reste à déterminer) traduction:Les sections réparties au Nord et Sud de la route de Villers aux Erables - Moreuil durent se repartir dans une contrée sans protections naturelles et soumise au tirs de harcèlement qui empêchaient la création d'un retranchement. C'est ainsi que dans la nuit du 8 la Batterie 9 perdit ses quatre officiers lors d'un tir d'un seul obus.
Pendant nuits et jours, l'artillerie ennemie pilonnait notre artillerie.Ce fut intenable à la longue et les tirs "en rafales" redoutables. Ouverture du feu inopiné de plusieurs batteries sur un seul objectif,tir qui cessait aussi vite qu'il se déclencha, occasionnant le plus de pertes en hommes. Ainsi la 6e batterie perdit en une seule journée six hommes
ma question: artillerie française ou canadienne? Ce mode opératoire est-il encore actuel?

J'arrête ici mon questionnaire
Merci pour vos avis.

Bonsoir,

Réponses aux questions posées dans les messages précédents:

-message du 26 juin: la charge creuse n'a été mise en service qu'en 1940. C'est d'ailleurs une réalisation française de la Société Brandt qui n'est malheureusement définitivement mise au point qu'au printemps 1940, trop tard pour la campagne de mai-juin 1940. Brandt fait alors passer ses réalisations aux USA qui mettront en service ce principe dans les projectiles tirés par le célèbre "Bazooka" anti-char et paieront d'ailleurs à Brandt des sommes importantes pour toutes les charges creuses produites de 1940 à 1945.
En 1917-1918, on se contente d'employer des obus de rupture capables de traverser tous les blindages des chars en service pendant la Grande Guerre (voir mon sujet ancien sur le "75" employé en anti-char).

-message de ce jour: à la date du 18 avril 1918, dans le secteur Villers-aux-Erables-Moreuil, il n'y a aucun doute possible, le secteur est entièrement français. Les derniers éléments divers, débris de la malheureuse Ve Armée britannique, encore mélangés aux Divisions françaises arrivées en renfort sur l'Avre sont tous passés au Nord de la Luce au début avril 1918 et le front au sud de la Luce est désormais entièrement français. A la gauche des français commence le secteur britannique avec un Corps d'Armée australien au niveau de Villers-Bretonneux-Hangard. Les rafales meurtrières décrites dans votre historique proviennent donc de groupes de 75 français, il y a là les groupes organiques des Divisions françaises et de nombreux groupes de Régiments d'Artillerie de Campagne Portée (RACP) appartenant à la Réserve Générale d'Artillerie et envoyés par le GQG dans cette zone.
Cordialement,
Guy François.

Bonsoir à tous
Merci ALVF pour vos commentaires qui apportent un complément à mes questions.
Il en reste une que seul un artilleur peut me répondre:
- quand un canon (ex de 75) est mis en place, le réglage vertical de l'angle de tir se fait par une manivelle ou autre. Qu'en est il de l'affinage du tir au plan horizontal pour apporter une faible correction d'angle. Je suppose l’existence d'un réglage possible qui ne nécessitait pas de déplacer tout le canon. Existe t-il un schéma des réglages possibles par le pointeur?
J'insiste sur ce point car le récit de tirs au canon de 77 par un seul sous-off allemand (Cambrai) me fait croire qu'il fut un ancêtre de Schwarzenegger ou bien dopé d'EPO.

Bonsoir,

L'amplitude de pointage en direction des pièces d'artillerie de campagne de la Grande Guerre est faible.
Il y a toutefois une exception, le canon de 75 Deport à flèches ouvrantes, création du "Père" du 75 modèle 1897, le lieutenant-colonel Deport, passé dans l'industrie privée dès 1895 (Châtillon-Commentry) après sa mise à l'écart de l'avancement au grade de colonel. Ce canon révolutionnaire a été adopté par l'artillerie italienne peu avant la guerre.
Pour les autres matériels de campagne, l'amplitude de pointage en direction est de l'ordre de 6°, ainsi, pour le 75 modèle 1897, l'amplitude est de 100 millièmes, donc de 50 millièmes de part et d'autre de l'axe du canon.
Il est donc à peu près impossible au pointeur de "suivre" la trajectoire d'un char en mouvement et donc de tirer avec efficacité.
Le seul moyen de déplacer un canon en direction pour un mouvement de grande amplitude est de soulever la crosse. Il y faut les efforts de deux hommes au moins!
C'est pourquoi, le chef d'escadron Filloux a créé un affût de circonstance pour permettre au canon de 75 le tir efficace contre les chars (chevalet Filloux). Voir le sujet ancien:
viewtopic.php?f=32&t=51297

Les exploits du canonnier solitaire allemand de la bataille de Cambrai sont à prendre avec prudence comme tous les actes "héroïques" accomplis lors des désastres.
Tous les pays aiment à trouver un "héros" pour atténuer les effets des désastres:
-en France, nous avons, depuis la Guerre de Sept ans, le Chevalier d'Assas (mon instituteur nous l'évoquait, il y a déjà plus de 65 ans...,je pense que 95% des enseignants actuels n'ont jamais entendu parler de ce héros!).
-en Allemagne, nous voyons ce canonnier solitaire (d'ailleurs statufié) qui permet d'occulter le fulgurant succès des chars anglais à Cambrai.
-aux USA, nous enregistrons les exploits du brave sergent York qui permettent d'oublier les hécatombes de compagnies entières fauchées par les mitrailleuses comme en août 1914... mais en septembre 1918!
-les britanniques ont aussi leur héros du Jutland sous la forme d'un jeune mousse essayant de servir un canon au milieu des morts, ce qui fait oublier les trois grands croiseurs de bataille pulvérisés avec, à chaque fois, plus de 1.000 marins tués en un instant.
Mais nous nous éloignons du sujet...
Cordialement,
Guy François.

Bonjour à tous
Merci Guy François de ce complément historique nullement hors sujet. L'Histoire est un éternel renouvellement de faits anciens remis au gout du jour.
Dans votre renvoi vers des discussions anciennes du Forum, j'ai trouvé de quoi satisfaire amplement ma curiosité.
Il est toujours intéressant de lire "la partie adverse" afin de se faire une idée juste. Je soupçonne les livres allemands parus après 1933 "teintés de fange brune". Les textes d'introduction annoncent en général l'état d'esprit de l'auteur mais qui peut rester objectif dans ses propos ultérieurs.
Ce FAR502 ballotés des Flandres en Artois, Champagne,Lorraine, Chemin des Dames passa de la traction hippomobile vers la motorisée sur camion afin de répondre rapidement aux directives de l'OHL pour un renforcement et soutien à une division.Il se dissout par lui même en 1918 face aux américains qui cherchaient à franchir la Meuse, en tirant jusqu’à épuisement leurs munitions puis sabotant les tubes qui ne pouvaient plus être déplacés faute de véhicules. Ce fut le rgt d'un membre "perdu" de la famille qui fut retrouvé grâce à un membre de ce forum.
Cordialement
E.M