Re: ... à identifier ...
Publié : lun. mai 17, 2021 3:47 pm
Quelle émotion de découvrir grâce à vous la tombe d'Octave, mon grand-oncle maternel ! Depuis plus d'un siècle, notre famille ignorait où il reposait... Suivre l'enquête au fil de vos échanges s'est avéré passionnant.
Octave Noir de Chazournes était le frère jumeau de mon grand-père maternel, Xavier (1882-1959). Leur frère aîné, Léon, est mort lui aussi sur le front à Cappy (80) le 28 juin 1916. Une année noire pour la famille... Ses deux frères emportés par la guerre, mon grand-père, bien que réformé à cause de la poliomyélite qui lui avait laissé une forte déformation de la jambe et déjà père de trois enfants, réussit à s'engager après leur disparition, pour prendre la relève. Il put le faire grâce à l'aide de son père, le Lieutenant-Colonel d'Artillerie Octave Noir de Chazournes (1851-1925) rappelé à l'activité. Il fit ainsi la guerre comme lieutenant dans un régiment d'Artillerie lourde.
Pour expliquer cet état d'esprit, il faut évoquer les origines familiales. Leur mère était la fille du Général d'Artillerie Léon Dumas de Champvallier (1825-1891). Quand on sait que mon grand-père avait épousé la fille du Vice-Amiral Henri Godin (1899-1903), cela faisait beaucoup de militaires dans la famille ! Des militaires catholiques, à la mystique sacrificielle, dont témoignent les écrits de mon arrière-grand-mère ou les paroles de mon grand-oncle Octave.
Après la guerre, mon grand-père a eu encore 6 enfants, dont ma propre mère. Il mena une carrière d'ingénieur électricien.
Pour en revenir à Octave, je peux vous transmettre une photo, prise fin octobre 1915 à Chepy près de Châlons-sur-Marne (aujourd'hui Châlons-en Champagne), dans son uniforme du 46ème Régiment d'artillerie. Polytechnicien, il avait commencé la guerre comme artilleur, avant de demander à être versé dans l'infanterie, plus risquée.
Vous trouverez en pièce jointe une lettre du Lieutenant-Colonel Berthon , qui commandait le 294ème RI, datée du 31 octobre 1916, en réponse à une demande d'information de la famille sur les circonstances de la mort d'Octave. En voici l'extrait principal :
"Il est tombé le 7 octobre, frappé par plusieurs balles de mitrailleuses, en marchant à l'attaque aux côtés de son chef de bataillon, qui, lui-même, a été grièvement blessé.
Malheureusement nous n'avons pu retrouver son corps, car, resté dans un trou d'obus, il n'a pu être retrouvé par les brancardiers, dans le terrain bouleversé par les trous d'obus.Ce fait nous laisse l'espoir que peut-être le Capitaine Noir n'aurait été que blessé et relevé par d'autres que par nous, peut-être même par l'ennemi. Le terrain où il est tombé est resté, le soir, entre les deux lignes, en raison du flux et reflux du combat. Toutefois cet espoir est bien faible, car nos brancardiers ont parcouru ce terrain, avec la mission spéciale de retrouver le Capitaine Noir, et ils ne l'ont pas retrouvé.
Tels sont, mon Colonel, les détails que je puis vous donner.
Le Capitaine Noir est tombé en soldat, face à l'ennemi, entraînant son bataillon par son exemple.
Ai-je besoin de dire que tous nous l'avons regretté ? Comme chef, je fais une perte qui m'est bien sensible, car c'était un des meilleurs officiers de mon régiment, et le témoignage vivant des plus hauts sentiments d'énergie, de courage et d'héroïsme."
J'ai encore d'autres documents à vous transmettre, en particulier la photo d'Octave de 1915, mais je dois trouver le moyen de vous envoyer des fichiers volumineux, en pdf peut-être ?
Je ne sais comment remercier tous ceux qui ont participé à cette découverte... Pensez-vous que la famille peut demander à ce que l'on le nom d'Octave sur sa croix anonyme, de la façon dont vous le suggérez dans un de vos messages ?
Très cordialement
Octave Noir de Chazournes était le frère jumeau de mon grand-père maternel, Xavier (1882-1959). Leur frère aîné, Léon, est mort lui aussi sur le front à Cappy (80) le 28 juin 1916. Une année noire pour la famille... Ses deux frères emportés par la guerre, mon grand-père, bien que réformé à cause de la poliomyélite qui lui avait laissé une forte déformation de la jambe et déjà père de trois enfants, réussit à s'engager après leur disparition, pour prendre la relève. Il put le faire grâce à l'aide de son père, le Lieutenant-Colonel d'Artillerie Octave Noir de Chazournes (1851-1925) rappelé à l'activité. Il fit ainsi la guerre comme lieutenant dans un régiment d'Artillerie lourde.
Pour expliquer cet état d'esprit, il faut évoquer les origines familiales. Leur mère était la fille du Général d'Artillerie Léon Dumas de Champvallier (1825-1891). Quand on sait que mon grand-père avait épousé la fille du Vice-Amiral Henri Godin (1899-1903), cela faisait beaucoup de militaires dans la famille ! Des militaires catholiques, à la mystique sacrificielle, dont témoignent les écrits de mon arrière-grand-mère ou les paroles de mon grand-oncle Octave.
Après la guerre, mon grand-père a eu encore 6 enfants, dont ma propre mère. Il mena une carrière d'ingénieur électricien.
Pour en revenir à Octave, je peux vous transmettre une photo, prise fin octobre 1915 à Chepy près de Châlons-sur-Marne (aujourd'hui Châlons-en Champagne), dans son uniforme du 46ème Régiment d'artillerie. Polytechnicien, il avait commencé la guerre comme artilleur, avant de demander à être versé dans l'infanterie, plus risquée.
Vous trouverez en pièce jointe une lettre du Lieutenant-Colonel Berthon , qui commandait le 294ème RI, datée du 31 octobre 1916, en réponse à une demande d'information de la famille sur les circonstances de la mort d'Octave. En voici l'extrait principal :
"Il est tombé le 7 octobre, frappé par plusieurs balles de mitrailleuses, en marchant à l'attaque aux côtés de son chef de bataillon, qui, lui-même, a été grièvement blessé.
Malheureusement nous n'avons pu retrouver son corps, car, resté dans un trou d'obus, il n'a pu être retrouvé par les brancardiers, dans le terrain bouleversé par les trous d'obus.Ce fait nous laisse l'espoir que peut-être le Capitaine Noir n'aurait été que blessé et relevé par d'autres que par nous, peut-être même par l'ennemi. Le terrain où il est tombé est resté, le soir, entre les deux lignes, en raison du flux et reflux du combat. Toutefois cet espoir est bien faible, car nos brancardiers ont parcouru ce terrain, avec la mission spéciale de retrouver le Capitaine Noir, et ils ne l'ont pas retrouvé.
Tels sont, mon Colonel, les détails que je puis vous donner.
Le Capitaine Noir est tombé en soldat, face à l'ennemi, entraînant son bataillon par son exemple.
Ai-je besoin de dire que tous nous l'avons regretté ? Comme chef, je fais une perte qui m'est bien sensible, car c'était un des meilleurs officiers de mon régiment, et le témoignage vivant des plus hauts sentiments d'énergie, de courage et d'héroïsme."
J'ai encore d'autres documents à vous transmettre, en particulier la photo d'Octave de 1915, mais je dois trouver le moyen de vous envoyer des fichiers volumineux, en pdf peut-être ?
Je ne sais comment remercier tous ceux qui ont participé à cette découverte... Pensez-vous que la famille peut demander à ce que l'on le nom d'Octave sur sa croix anonyme, de la façon dont vous le suggérez dans un de vos messages ?
Très cordialement