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Re: charge à la baïonnette
Publié : dim. mai 31, 2009 6:19 pm
par claude gian
La charge a la baionnette n'est pas une invention.
C'est la stricte application des doctrines militaire de l'époque qui se traduisent dans les règlements qui se succèdent de 1894 a 1904..
TOUS ces règlement prônent l'assaut a la baionnette qui doit emporter la décision.
Le feu est secondaire par rapport au choc et il faudra attendre plusieurs mois de guerre pour que l'on découvre que "le feu tue"( en gros lorsque l'on adopta le bleu horizon et le casque)
Il n'est pas possible ici d'entrer dans le détail de ces règlements qui sont bien connus et sur lesquels j'ai pas mal travaille.
L'idée general est qu'une troupe se déploi, Colonel Drapeaux et Officiers en tête; la clique jouant la charge ,ete pour entrainer une masse qui par son elan va tout "enfoncer" sur son passage..
Cela a ete mis en application et il y a des exemples de ces charges dans beaucoups de JMO.
Ce sont ces charges qui expliquent les hécatombes des premiers semaines de guerre dans les rangs de soldats et encore plus en proportion chef les officiers .
les Soldats en pantalons rouges , entrainés par les lieutenants dont beaucoup étaient réservistes , sabre au clair , se jetaient sur l'ennemi , entraines par la sonnerie de "la charges" qui a un cote lancinant et entrainant;
L'escrime a la baionnette était une des bases de l'instruction du fantassin des Regiments d'Infanterie.
les Bataillons de Chasseurs etaient naturellement formes a l'escrime ala baionnette mais recevaient en plus une instruction spécifique de tir qui privilégiait la précision du tir (Ecole de tir de Vincennes)
Soulignons que seul Petain , professeur a l'Ecole de Guerre, en 1901 avait critique ces règlement et cette conception du combat...
Re: charge à la baïonnette
Publié : dim. mai 31, 2009 6:39 pm
par claude gian
Pour completer mon message précédent il y a lieu de dire que les charges a la baionnette ont ete plus nombreuses dans les premiers semaines de la guerre et on pourrait en citer de nombreux exemples mais qu'il y en a eu pendnat toute la guerre car la baionnette est une arme efficace . c'est un mouyen du combat rapproche et si on a en tête l'image de ligne de fantassin baionnette au canon se jetant sur l'ennemi (facile aimaginer car il y ade nombreuses cartes postales) c'est aussi l'escrime entre deux combattants...souvent rapportes dans les recits..
La dernière charge à la baionnette de l'Armée Française date de la Guerre de Corée lorsque le une section du Bataillon de Corée , bousculant une compagnie Chinoise repris les collines de Wonju en janvier 1951 si mes souvenirs sont exacts
Enfin; la baionnette fait toujours partie de l'armement;;pas que pou rles prises d'armes piuisque nos Soldats en sont equipes en ce moment même en Afganistan...
Re: charge à la baïonnette
Publié : lun. juin 01, 2009 10:57 pm
par - Joel Huret -
Ce sujet a été déplacé de la catégorie Forum Pages d'Histoire : service santé vers la categorie Forum Pages d'Histoire par - joel Huret -
Re: charge à la baïonnette
Publié : lun. juin 01, 2009 11:13 pm
par jiibe
Le 2 décembre, sous le commandement du capitaine REGNAULT, ont chassé l'ennemi à la baïonnette de la Tête de Faux, après avoir escaladé, sous le feu, des éboulis d'énormes rochers, et se sont maintenues ensuite sur ce sommet malgré toutes les contre-attaques.
Source :
http://montmaur.site.voila.fr/montmaur_14_18.htm
Le secteur du col de la Chipotte a été lieu de combats au corps à corps du 28 août au 9 septembre 1914 : passé cinq fois aux mains des français et des allemands , il a vu 4000 soldats français tomber et a été surnommé par les Poilus : « le trou de l’enfer ».
En ce lieu, est blessé le colonel MARCHAND et des milliers de braves y périssent. La Chipotte est le théâtre de l’une des plus opiniâtres, des plus méritoires résistances qu’ils opposent à l’envahisseur. Grâce aux efforts et à une lutte à pied souvent à la baïonnette, les allemands sont refoulés de plusieurs kilomètres.
Source :
http://guerre1418raonletape.blogspot.com/
Du coté des Vosges c'était monnaie-courante durant la 1ère année du conflit... Je crois même que les officiers chargeaient épée au vent en 1914 lorque la guerre était encore de mouvement.
Re: charge à la baïonnette
Publié : mar. juin 02, 2009 12:02 am
par ALVF
Bonsoir,
Pour ces attaques à l'arme blanche, voir dans le même Forum "Pages d'histoire" le sujet posté initialement par "Garance", "Attaque à la baïonnette nocturne (Von Hausen)", dernier message en date du 11/01/2009.
Cordialement, Guy.
Re: charge à la baïonnette
Publié : mar. juin 02, 2009 12:32 pm
par Eric Mansuy
Bonjour à tous,
Quelques exemples tirés de récits, de la fameuse « charge à la baïonnette »…
- Albert Bergère, 1er B.C.P. :
« Il était 6 h, la fusillade commença, les autres compagnies ayant pris leurs dispositions pour nous secourir, à 11 h le village était à nous après une charge à la baïonnette. » (Saint-Blaise, 14 août 1914)
« Nous prenons position à l’Ouest de Pexonne, il est 17 h. Couchés dans les tranchées après avoir mangé une boîte de conserves et deux biscuits, sans eau, impossible d’en avoir. A 23 h, on entend pendant ¼ d’heure une formidable charge à la baïonnette, le clairon sonne la charge, ce doit être des Chasseurs à Pied car ils chantent la Sidi-Brahim, notre chanson préférée. » (23 août 1914)
- Eugène Giraud, 6e R.A.C. :
« Dans la nuit, alerte : ½ tour par pièce, léger repli. Fusillade enragée très près de nous, puis silence brusque : clairons, cris : on charge à la baïonnette. C’est une contre attaque française sur St-Rémy. On ne se rendort pas. » (la Croix Idoux, 4 septembre 1914)
- sous-lieutenant Dalanzy, 21e B.C.P. :
« Comme un torrent, nous roulons dans l’étroite sente déjà occupée partiellement par les Allemands. Nous fonçons dessus à la baïonnette. Tous les hommes se lancent héroïquement sur la masse ennemie qui ne s’attendait pas à ce revirement. Beaucoup de soldats tombent de tous côtés, mais presque aussitôt le choc tourne à notre avantage et les Allemands fuient dans la descente de la pente Nord du Petit Donon. Autour de moi, beaucoup de mes Chasseurs sont tués ou blessés. » (20 août 1914)
- Charles Magnien, 21e R.I. :
« Il est 15 h. Les blessés commencent à affluer. Le général de division passe près de nous et nous dit que nous aurons bientôt de l’ouvrage. Un instant après, nous recevons l’ordre de nous porter à l’avant, le bataillon se forme en colonnes de compagnies pour charger à la baïonnette. Nous sonnons la charge, les compagnies se précipitent en avant, c’est la fameuse charge du col de la Chipotte. Une fusillade épouvantable nous accueille, les hommes tombent par paquets les uns sur les autres, des files entières sont fauchées par les mitrailleuses, mais fantassins, chasseurs, génie, avancent toujours malgré des pertes sanglantes. Les Allemands n’attendent pas le choc et se replient en tiraillant. Nous recevons l’ordre de cesser de sonner la charge, qui a duré environ un quart d’heure. A ce moment, j’aperçois un de mes camarades qui revient ; il a la poitrine trouée et un bras traversé, il me supplie de ne pas le laisser, je le ramène à travers les sapins. Les balles sifflent toujours. » (26 août 1914)
- Abel Castel, 35e R.I. :
« Notre bataillon se bat avec fureur mais bientôt il est forcé de se replier, car les Allemands, par un mouvement tournant réussissent à reprendre Mulhouse. Toute la brigade recule dans une vraie débandade ; enfin notre clairon sonne la charge et, baïonnette au canon, l’on avance et l’on passe partout. Mais comme il fait déjà bien nuit, l’on ne voit rien, on escalade les haies, les murs, mais en vain, l’on est obligé de reculer une 2ème fois. Cette fois, ce n’est plus l’entrée triomphale à Mulhouse, c’est la sortie en vitesse, sans musique et sans fleurs. » (9 août 1914)
- Henri Roth, 35e R.I. :
« A 11 heures, notre bataillon reçoit l’ordre de renforcer le bataillon Lhéraut sur la ligne de feu. Nous le dépassons ainsi que des éléments du 60ème régiment d’infanterie, de sorte que nous sommes en tête pour l’assaut à la baïonnette qui se termine par la prise de Dornach. » (19 août 1914)
- Jean Grand, 38e R.I. :
« On était très bien repérés par l’artillerie allemande ; chaque fois qu’on faisait un bond, rafale. On arrive à la cime de la côte baïonnette au canon et chargez sur le village qui était devant nous qu’on nommait Donzières [Doncières]. Pendant la charge c’était que mitrailles, ça sifflait de tout côté. Arrivé au village, on entendait rien plus. » (27 août 1914)
- Ludovic Preyssat, 86e R.I. :
« Vers 10 heures, nos troupes durent se replier et mon bataillon fut appelé aussitôt. Le Colonel rassembla les officiers du bataillon. Après cette courte réunion, notre Capitaine nous dit que le deuxième Bataillon était désigné le premier pour aller à l’attaque et que si nous étions obligés d’y aller à la baïonnette, de ne pas avoir peur. Ces quelques paroles nous firent comprendre que dans un moment, il n’allait pas faire beau temps pour nous. » (20 août 1914)
- Louis de Lurion de l’Egouthail, 149e R.I. :
« Nous rencontrons la première ligne, les blessés, les officiers qui disent qu’on ne peut enlever la position. Baïonnette au canon, pourquoi ? En avant, ordre du Colonel, sans direction – panique – essais de mouvement en avant, mélange des unités, pas d’ordres. » (col de Sainte-Marie, 9 août 1914)
Bien cordialement,
Eric Mansuy
Re: charge à la baïonnette
Publié : mar. juin 02, 2009 3:01 pm
par claude gian
" Je crois même que les officiers chargeaient épée au vent en 1914 lorque la guerre était encore de mouvement.' Avec un SABRE qui est la marque des Officiers Les épées sont destinées aux "non combattants"De nos jours encore leSbre reste l'apanagedes Officiers et il figure toujours sur les insigne de promo des différentes ecoles d'officiers. En 1914 les Officiers d'Infanterie sont parti en campagne avec le sabre modèle 1882 dont le fourreau, habituellement nickelé était recouvert d'une gaine en cuir, le plus souvent de couleur fauve et avc une dragonne également en cuir;Dans la Cavalerie légère le sabre modele 1822 et la Latte pour les Cuirassiers...sans oublier la lance en bamabou male du Tonkin pour les Dragons..
Re: charge à la baïonnette
Publié : jeu. juin 04, 2009 3:17 pm
par pierreth1
Bonjour,
Concernant le sabre (ou l'epee) les sous officiers et officiers mariniers superieurs en sont aussi dotés dans les defiles ou cette arme est portee
Concernant les "charges" d'infanterie de 14 18 il ne me semble pas qu'il y en ait eu sans que la baionnette ne soit mise au canon cela faisant partie du mode operatoire, (par contre dans le cas de patrouilles, de corps francs chez nos adversaire, la baionnette au canon etait un handicap genant le mouvement) la question serait plutot etait ce efficace?
psychologiquement certainement que ce soit pour le combattant car cela sous entend que l'on espere bien arriver a la premiere ligne adverse et arriver au contact
pour l'adversaire aussi l'arme blanche "faisant peur" a celui qui la voit arriver sur lui cela peut contribuer a augmenter le moral du combattant qui charge ( a ce titre j'ai connu un camarade de mon pere ancien de coree qui avait fait partie de cette fameuse charge baionnette au canon il m'a toujours dit que ce jour la le fait d'avoir mis la baionnette l'avait "dope", et aidé à s'élancer vers la ligne chinoise
Question: le soldat en faisait il usage? , le fait que les statistiques ne font pas etat de grands pourcentages de blesses ne prouve rien, car la majorite le sont par l'artillerie, puis les projectiles de mitrailleuse, de fusil, et dans le cas des assauts de grenades etc. la part de blesses dans un corps a corps a la baionnette est automatiquement tres tres faible d'autant plus que la technique preconisee est que lorsque l'on embroche quelqu'un pour dégager le fusil on fait feu pour utiliser le recul de l'arme pour faciliter le degagement en ce cas le blesse sera vraisemblablement comptabilise dans les blessures par arme a feu a bout touchant.. par ailleurs une plaie d'un membre pourra parfois ressembler à une blessure par eclat. et un soldat blesse par un piquet de barbeles presentera sans doute le meme type de plaie transfixiante lors d'un examen sommaire En outre dans le cas d'un combat au"corps à corps" on aura plus tendance a se battre pour tuer que lorsque l'on tire au fusil a distance ou que l'on lance une grenade (la finalité est la meme mais les resultats sont differents) (il en est de meme dans un combat au poignard: on ne neutralise pas l'adversaire dans ce cas par une blessure car dans un corps a corps ne pas tuer l'adversaire implique etre tue car on est au contact, donc il n'est pas illogique de ne pas trouver beaucoup de blesses a l'arme blanche. le taux de tue dans ce type de combat devant etre eleve
malgre tout
cordialement
Re: charge à la baïonnette
Publié : jeu. juin 04, 2009 4:00 pm
par pierreth1
Rebonjour,
Concernant les charges la musique regimentaire jouait souvent la marseillaise
La notion d'attaque de masse officiers en tete etait stupide (avec le recul) MAIS surtout etait tres mal concue du fait d'un defaut de coordination artillerie / infanterie et mitrailleuse infanterie, et par ailleurs la non utilisation de la cavalerie dans son role de reconnaissance ce qui fait qu'au debut du conflit nos soldats se jettent souvent en aveugle sur l'adversaire (Rossignol etc.) attaquent des positions allemandes de lorraine sur un terrain prepare a l'avance par les allemands d'ou hecatombe, car il faut bien voir qu'au debut du conflit les allemands aussi attaquent en masse mais avec un appui coherent de mitrailleuses et une artillerie plus diversifiee et mieux utilisee ce qui fait que nos soldats sont decimes avant d'etre au contact
Mais lorsque les allemands attaquent dans les memes conditions il courrent aux memes desastres:
voir la garde imperiale lors de la bataille de la marne face a FOCH ou plus frappant Langemark qui voit les bataillons de volontaires etudiants lyceens se faire detruire on parle en allemagne du "massacre des innocents" ce qui exprime bien le desastre
Mais nous ne sommes pas les seuls belligerants a voir fait ce type d'attaque, il suffit de lire les journaux relatant le conflit russo japonais, le siege de port arthur a vu les brigades nippones officiers avec sabre de samourai en tete se faire hacher par l'artillerie et l'infanterie tsariste retranchee mais en final emporter la position ( du fait que les assieges etaient a bout de ressources sans espoir de voir arriver une armee pour les delivrer..)
L'erreur majeure est la notion d'offensive a OUTRANCE c'est a dire attaquer a tout prix quelque soit la situation topographique, retranchement etc. Le soldats sont groupes par compagnie mais il faut bien voir que le taux d'encadrement en 1914 est tres faible un lieutenant chef de section commande ce qui correspond plus ou moins a une demi compagnie de nos jours pour laquelle il ya generalement deux capitaines.. si le taux correspondait a celui actuel une compagnie aurait été entrainée par deux capitaines, 4 lieutenants, 3 adjudants , 7 sergents majors, 21 sergents! au lieu d'1 capitaine, deux lieutenant et 1 adjudant et 6 sergents.... donc l'offensive de masse est la seule solution pour garder le controle de sa troupe.
cordialement
Pierre
Re: charge à la baïonnette
Publié : jeu. juin 04, 2009 9:31 pm
par claude gian
Bonjour a tous
"Concernant les charges la musique régimentaire jouait souvent la marseillaise "
Il serait,je pense interessant de trouver des témoignages le confirmant.
Le règlement auquel je me refere dans un message précédent, est clair.
"l'assaut sera donné sur ordre du Général de Brigade. Au signal et sous la direction du Colonel, Drapeau découvert au centre, les officiers au premier rang"
arrive a 150 metres de l'ennemi le chef fera battre et sonner la charge, ce sera le signal d'une marche ininterrompue des troupes d'assaut, la baionnette mise au canon et la masse toute entièere entrainée par les officiers aux cris de "En avant, A la Baionnette"
Il ya une sonnerie: "la charge "qui est battue par les tambour et sonnée par les clairons...Nulle trace de faire éxécuter la Marseillaise par la musique pour entrainer la charge.
Par contre, il y a des exemples de Soldats qui ont entonne la Marseillaise en montant à l'assaut
C'est le cas notamment pour un regiment qui m'est tres cher , le 173 dont le 2 bataillon a VERDU sur la Côte 304 le 29 mai 1916
ily a surement d'autres exemples